"Nous ne savons pas ce qui nous arrive et c'est précisément ce qui nous arrive", écrit José Ortega y Gasset.
Que nous arrive-t-il ? Qu'arrive-t-il à la France ? Au monde ? Notre impéritie vient-elle d'une myopie à l'égard de tout ce qui dépasse l'immédiat ? d'une perception inexacte ? d'une crise de la pensée ? d'un somnambulisme généralisé ?
Tant de certitudes ont été balayées !
Comment naviguer dans un océan d'incertitude ? Comment comprendre l'histoire que nous vivons ? Comment admettre enfin que, en dégradant l'écologie de notre planète, nous dégradons nos vies et nos sociétés ? Comment appréhender le monde qui se transforme de crise en crise ? Comment concevoir l'aventure inouïe de notre humanité ? Est-ce une course à la mort ou à la métamorphose ?
Serait-ce à la fois l'un et l'autre ?
Réveillons-nous !
E. M.
La voix puissante de Bernard Métraux porte haut et fort cet appel à résister aux tentations réactionnaires. Une lecture indispensable !
« C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C'est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C'est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C'est surtout une drôle d'expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d'écriture, dans ce pays qu'on ne sait comment nommer : la vieillesse, l'âge ?
Les mots se dérobent, la manière de le qualifier aussi. Aurait-on honte dans notre société de prendre de l'âge ? Il semble que oui. On nous appelait autrefois les vieux, maintenant les seniors. Seniors pas seigneurs. Et on nous craint - nous aurions paraît-il beaucoup de pouvoir d'achat - en même temps qu'on nous invisibilise. Alors que faire ? Nous mettre aux abris ? Sûrement pas ! Mais tenter de faire comprendre aux autres que vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur...
Plus de cinquante après l'ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu'est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l'essence même de notre finitude.
« Tu as quel âge ? » Seuls les enfants osent vous poser aujourd'hui ce genre de questions, tant le sujet est devenu obscène. A contrario, j'essaie de montrer que la sensation de l'âge, l'expérience de l'âge peuvent nous conduire à une certaine intensité d'existence. Attention, ce livre n'est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu'un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c'est une question de civilisation. Continuons le combat ! » L. A.
Beaucoup pourront s'étonner de ce qu'on parle ici d'humanisme. [ ... ] Nous entendons par existentialisme une doctrine qui rend la vie humaine possible et qui, par ailleurs, déclare que toute vérité et toute action impliquent un milieu et une subjectivité humaine. [ ... ] L' existentialisme n'est pas autre chose qu'un effort pour tirer toutes les conséquences d'une position athée cohérente. Il ne cherche pas du tout à plonger l'homme dans le désespoir. Mais si l'on appelle, comme les chrétiens, désespoir toute attitude d'incroyance, il part du désespoir originel. L'existentialisme n'est pas tellement un athéisme au sens où il s'épuiserait à démontrer que Dieu n'existe pas. Il déclare plutôt : même si Dieu existait, ça ne changerait rien ; voilà notre point de vue. Non pas que nous croyions que Dieu existe, mais nous pensons que le problème n'est pas celui de son existence ; il faut que l'homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même, fût-ce une preuve valable de l'existence de Dieu. En ce sens, l'existentialisme est un optimisme, une doctrine d'action.
« Deux siècles de révolte, métaphysique ou historique, s'offrent justement à notre réflexion. Un historien, seul, pourrait prétendre à exposer en détail les doctrines et les mouvements qui s'y succèdent. Du moins, il doit être possible d'y chercher un fil conducteur. Les pages qui suivent proposent seulement quelques repères historiques et une hypothèse de lecture. Cette hypothèse n'est pas la seule possible ; elle est loin, d'ailleurs, de tout éclairer. Mais elle explique, en partie, la direction et, presque entièrement, la démesure de notre temps. L'histoire prodigieuse qui est évoquée ici est l'histoire de l'orgueil européen. »
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Felix Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques. Parmi sa clientèle huppée figurent les grands d'Europe. Pris entre les principes qui constituent les fondements de sa profession et ses convictions, le docteur Kersten consent à examiner Himmler, le puissant chef de la Gestapo. Affligé d'intolérables douleurs d'estomac, celui-ci en fait bientôt son médecin personnel. C'est le début d'une étonnante lutte, Felix Kersten utilisant la confiance du fanatique bourreau pour arracher des milliers de victimes à l'enfer.
La voix profonde de Michel Vuillermoz retrace avec passion l'incroyable et véridique combat du docteur Felix Kersten face à l'implacable Heinrich Himmler.
L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
« Je hais les voyages et les explorateurs », toute première phrase de l'ouvrage, affirme sans détour son rejet de l'exotisme comme porte vers le sensationnel. Il s'agit ici d'un voyage bien plus philosophique, retour sur les études de terrain qui ont formé son esprit d'ethnologue. Comment se positionner face à l'autre, face à des cultures aux structures si différentes ? Quelles sont les valeurs intrinsèques de l'Homme ? Sur quoi baser une société ? Tristes Tropiques permet de suivre l'émerveillement du jeune homme mais aussi le résultat des réflexions du scientifique après plusieurs décennies d'études ; et cette association si originale donne à l'oeuvre sa puissance si particulière. Lola Caul-Futy Frémeaux
Ouvrage sans égal de l'ethnographie contemporaine, destiné à large public, Tristes Tropiques nous transporte. Au travers de la réalité quotidienne d'un jeune homme parti à la découverte de l'altérité des cultures, Claude Lévi-Strauss dépeint les émerveillements mais aussi les difficultés du voyage. Nous suivons avec passion le travail de l'ethnologue, ses réflexions et ses interrogations sur les tribus du Brésil et d'Asie auprès desquelles il vit pendant plusieurs mois, mais aussi sa mise en perspective des ressorts de notre société occidentale. Claude Lévi-Strauss nous livre les clés intellectuelles pour la compréhension du monde, des civilisations. Son voyage philosophique questionne la place de l'homme dans la nature et notre rapport à l'autre.La succession Lévi-Strauss et les Éditions Plon ont décidé d'offrir une version sonore intégrale du texte en confiant la production aux Éditions Frémeaux & Associés. Enfin, le musée du Quai Branly qui n'aurait sans doute jamais existé sans la lutte contre les préjugés de Claude Lévi-Strauss, apporte aujourd'hui son soutien à cette oeuvre incarnée. Amoureux de la langue, Jean-Pierre Lorit rend l'intégralité de l'oeuvre accessible et fluide par une lecture pleine de sens et de rythme.
Claude Colombini Frémeaux
Les bouleversements de la première moitié du vingtième siècle - révolutions et guerres meurtrières, génocides, cracks économiques sans précédents - ont profondément transformé les bases même de la pensée européenne.
Jusque là conquérante, positive, défrichant sans relâche ni lassitude les territoires de la pensée ou les derniers mystères du monde, elle se met à douter d'elle même et plus encore du sens même de l'existence.
Les philosophes interrogent et décrivent le sentiment de vide et d'absurde qui habite leurs contemporains , les existentialistes construisent leur pensée autour de ce "vide existentiel", les romanciers et les dramaturges construisent leur art autour de la ruine du personnage, de l'intrigue, du sens...
Dans ce nouvel espace de la pensée, Albert Camus possède une place particulière, le sentiment de l'absurde le mène à un renoncement exigeant et fier. Refusant les illusions de la logique et de la loi, abolissant tout faux espoir, il décrit un homme nouveau, qui prend pleinement conscience de son être et des ses limites , qui aime d'autant plus profondément la vie qu'il doit la quitter.
En amoureux du micro, (débats, reportages, lectures...) et doué pour la remise en cause, Jacques Pradel nous conduit avec sensibilité à travers les cheminements de la pensée exigeante d'Albert Camus. La chaleur de sa voix, la densité de sa lecture font de cet enregistrement le meilleur moyen de découvrir le monument de la philosophie contemporaine qu'est le "Mythe de Sisyphe".
Claude Colombini & Patrick Frémeaux
"Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie."
Albert Camus
"L'art d'avoir toujours raison est le catalogue raisonné des 38 stratagèmes possibles pour convaincre l'autre. Le présent ouvrage permet de donner à celui qui a tort tous les moyens d'obtenir une victoire sur son adversaire en évacuant le problème moral de la bonne ou mauvaise foi. Attention, cher auditeur, il n'est pas question ici de rechercher la vérité. Didier Bourdon rend hommage à l'optimisation de la pensée sur la morale dans l'art de la joute verbale. Sa performance servira les causes les plus viles comme les meilleures volontés."
Claude COLOMBINI et Patrick FREMEAUX.
En novembre 2019, Paul Preciado s'exprime devant 3 500 psychanalystes lors des journées internationales de l'Ecole de la Cause Freudienne à Paris. Devant la profession qui l'a diagnostiqué « malade mental » et « dysphorique du genre », il s'appuie sur Kafka et son Rapport pour une académie, dans lequel un singe parlant discourt devant une assemblée de scientifiques. Loin de toute émancipation, le singe parlant de Kafka explique que son apprentissage du langage ne fut qu'un passage d'une cage à une autre : des barreaux de fer à la subjectivité humaine.
Depuis sa cage de « mutant », il ne s'agit pas pour Preciado de parler de l'homophobie ou la transphobie des pères fondateurs de la psychanalyse, mais de montrer la complicité de celle-ci avec une idéologie de la différence sexuelle datant de l'ère coloniale, aujourd'hui rendue obsolète par les moyens dont nous disposons pour influer sur nos corps et notre façon de procréer.
Surtout, le philosophe lance un appel à la transformation des discours et des pratiques psychologiques et psychanalytiques : dans les années à venir, nous devrons élaborer collectivement une épistémologie capable de rendre compte de la multiplicité des vivants, sans réduire le corps à sa force reproductive hétérosexuelle, et qui ne légitime pas la violence hétéro-patriarcale et coloniale.
La conférence provoque un séisme dans l'auditoire et depuis les associations psychanalytiques se déchirent. Filmé par des smartphones, le discours est mis en ligne et des fragments sont retranscrits, traduits et publiés sur internet sans souci d'exactitude. Afin d'élargir le débat, il importait de publier ce texte dans son intégralité.
"Que philosopher c'est apprendre à mourir". Emprunté à Cicéron, ce titre célèbre de l'un des Essais de Michel de Montaigne résume l'enseignement attendu du stoïcisme - l'école philosophique dont Sénèque, homme d'État et écrivain latin (4 av. J.-C. - 65), fut l'un des plus éminents représentants. Pourtant son petit traité De la brièveté de la vie n'a rien de tragique, et s'il nous invite à méditer sur l'imminence de la mort, c'est bien plutôt pour nous apprendre à vivre. Vivre véritablement, c'est-à-dire en philosophe. Jean-Pierre Cassel fait plus ici qu'interpréter le texte : il incarne à proprement parler Sénèque. L'acteur fait siens le souffle et la chair du philosophe et sa seule voix, sereine et ferme, donne à entendre la pratique philosophique stoïcienne dans une interprétation sobre et délicate. Claude Colombini-Frémeaux
"Banni de sa communauté juive d'origine, influencé par les courants de pensée novateurs de son temps - au premier rang desquels le cartésianisme - Spinoza (1632-1677) consacra une vie retirée à la production d'une oeuvre philosophique dont l'influence considérable n'a pas cessé de se faire sentir. La radicalité de ses conceptions fait du spinozisme une philosophie qui est encore, à bien des égards, devant nous. La sélection du présent coffret répond au seul objectif pédagogique d'introduire à cette philosophie, sans prétention à l'exhaustivité."
Patrick DUPOUEY
"Tous les textes ont été traduits du latin par Patrick Dupouey, dans le respect du sens original. L'écriture austère de Spinoza, qui vise à la seule vérité et non à l'agrément, n'a pas à être enjolivée. N'ont été apportés que les aménagements strictement nécessaires, toujours minimes, pour rendre audible l'écriture de Spinoza. Éric Pierrot, par sa lecture, restitue parfaitement la logique du propos et nous permet une compréhension plus aisée de cette pensée fondatrice de la philosophie moderne."
Claude COLOMBINI FRÉMEAUX
Ce texte fondateur du philosophe épicurien de la Grèce Antique qui regroupe poésie et philosophie se présente comme une tentative de "briser les forts verrous des portes de la nature", c'est-à-dire de révéler au lecteur la nature du monde et des phénomènes naturels. Selon Lucrèce, cette connaissance du monde doit permettre à l'homme de se libérer du fardeau des superstitions, notamment religieuses, constituant autant d'entraves qui empêchent chacun d'atteindre l'ataraxie ; la tranquillité de l'âme.
Alors que Michel Onfray nous révèle Lucrèce dans le deuxième volume de la Contre-histoire de la philosophie, Bernard Combeaud s'est attelé à la traduction du grand poème philosophique avec toute la difficulté d'une écriture à la fois intellectuelle et allégorique (poétique), travail édité par Denis Mollat pour lequel Bernard Combeaud a reçu le Prix Jules Janin de l'Académie française pour l'adaptation.
À son tour, Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française, relève le défi de cette lecture, en mettant son talent au service de la prosodie poétique et philosophique du texte de Lucrèce dans une sélection faite par Bernard Combeaud. Afin de donner à l'auditeur toutes les réponses aux questions posées sur le travail d'adaptation et d'interprétation au sens large, le livre audio propose également un entretien entre Bernard Combeaud et Michel Onfray.
"Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette biographie de Mikhaïl Gorbatchev, analysée et expliquée par Taline Ter Minassian, professeure d'histoire de la Russie et du Caucase, spécialiste des relations internationales et de l'histoire des réseaux de renseignement.
L'homme qui a changé le monde. Adulé en Occident, l'homme qui mit fin à l'Union Soviétique est loin d'être populaire dans la Russie d'aujourd'hui. Il été contre son gré le fossoyeur de l'Union soviétique.
« J'ai voulu sauver l'Union Soviétique mais je n'ai pas réussi... ». Taline Ter Minassian nous fait entrer dans les méandres de l'histoire de cet homme, Soviétique presque ordinaire dont le parcours épouse presque parfaitement l'histoire de l'URSS."
Claude Colombini Frémeaux
Partie 1 - L'enfance de Gorbatchev : Le village de Privolnoïe - Le Caucase du Nord - Sa famille - La collectivisation forcée - La jeunesse de Gorbatchev - Le départ pour Moscou - Raïssa Gorbatcheva.
Partie 2 - L'ascension politique : La première déstalinisation - La vie du jeune couple - Le XXe Congrès du Parti - Khrouchtchev - Réformes et agriculture - La « stagnation » bréjnévienne - L'ascension politique.
Partie 3 - L'ère gorbatchévienne : La Perestroïka - La critique de Zinoviev - La loi sèche - L'affaire Nina Andreïeva - La Glasnost - Tchernobyl - La chute de Gorbatchev.
Partie 4 - L'empire soviétique à l'épreuve de la question nationale : La question des nationalités - Le biais écologique - Répression et massacre - La parade des souverainetés - Le putsch de 1991 - Eltsine - La fin de l'URSS."
« Ni rire, ni pleurer, mais comprendre », Michel Onfray s'approprie la maxime de Spinoza pour développer une philosophie de l'Histoire, une réflexion sur la longue durée qui retrace la naissance, la croissance puis la sénescence de la civilisation judéo-chrétienne. Décadence s'inscrit dans la Brève Encyclopédie du monde qu'a entamée Michel Onfray avec Cosmos pour présenter sa pensée personnelle et ses clés d'interprétation pour notre monde contemporain. Lola CAUL-FUTY FRÉMEAUX
"Ce premier opus de la Brève encyclopédie du monde dévoile une philosophie puissante et intimement ancrée dans le réel.
Mûrie d'expériences vécues et d'enseignements scientifiques et historiques, la pensée de Michel Onfray vient mettre à bas le monde des idées pures où les dogmes et les écrans enferment l'homme dans une caverne de fictions.
Michel Onfray raconte son père, dans la vie et dans la mort, et l'expérience déterminante du deuil. Il aborde les facettes du temps, pour le corps, pour l'esprit, mais aussi pour les civilisations. Sur la piste du peuple tsigane, nous apprenons par exemple à se réapproprier une vision ancestrale et apaisée du temps. Cosmos est l'aboutissement d'une pensée appuyée sur les vérités naturelles et sensibles du monde qui nous entoure, une philosophie pratique et passionnante destinée à nous faire saisir pleinement le présent."
Lola CAUL-FUTY FRÉMEAUX
"Épousant le rythme de la nature, le premier volume de sa trilogie à vocation encyclopédique oscille entre sérénité pastorale, détours savoureux et avis de tempête."
Philosophie Magazine
Passer toute sa journée chez Ikea, rencontrer ses beaux-parents, se faire larguer au café, cohabiter avec son ado, faire un peu trop la fête...
Autant de situations qui peuvent nous déboussoler. Que faire pour éviter la crise de nerf ou de larme? Et si vous invitiez Platon, Spinoza, Nietzsche et leurs amis pour évoquer toutes ces questions du quotidien? Qu'est-ce que Kant aurait répondu à un texto de rupture? Aristote aurait-il repris une vodka? L'herbe est-elle plus verte chez Epicure? Les philosophes quittent enfin leurs bibliothèques pour devenir nos complices.
Douze récits, douze concepts, douze philosophies pour nous aider à réagir avec humour à toutes les surprises de la vie.
Édition abrégée.
"Pourquoi Les Confessions ont-elles fait date ? Parce qu'elles sont porteuses d'une double puissance inaugurale. Celle d'un style tout d'abord, dont Bossuet se réclamera treize siècles plus tard : une "prose poétique" incantatoire, hydraulique et entêtante. Puis celle d'un genre, l'autobiographie : le premier récit rétrospectif d'un "moi" de l'histoire de la littérature occidentale, dont Rousseau s'inspira plus tard. Mais ne nous y trompons pas, des Confessions d'Augustin à celles de Jean-Jacques, il n'est d'équivalence que du titre. L'un exalte son moi et s'accommode de ses erreurs, l'autre se tient devant son Dieu et les hommes, pour prendre la mesure du don de grâce qui lui est fait. Cette parole primordiale, à la fois charnelle et céleste, est ici magnifiquement modulée par la voix profonde et douce de Daniel Mesguich."
Claude Colombini-Frémeaux
« "L'homme est un loup pour l'homme" ; qui donc, d'après toutes les expériences de la vie et de l'histoire, a le courage de contester cette maxime ? » Sigmund Freud
"En 1929, Freud s'adresse à Lou Andreas-Salomé : « Très chère Lou... ce livre traite de la culture, du sentiment de culpabilité, du bonheur et d'autres choses élevées du même genre et me semble, assurément à juste titre, tout à fait superflu quand je le compare à mes travaux précédents qui procédaient toujours de quelque nécessité intérieure. Mais que pouvais-je faire d'autre ? Il n'est pas possible de fumer et de jouer aux cartes toute la journée. (...) J'écris et le temps passe ainsi très agréablement. Tandis que je m'adonne à ce travail, j'ai découvert les vérités les plus banales. » Freud analyse ici les relations de l'homme à la culture, édifiée sur le renoncement pulsionnel, l'opposition entre culture et sexualité et l'étude du surmoi. Nathalie Roussel s'empare du texte de Freud avec intelligence, nous le restitue sous une forme posée et nous permet d'appréhender la pensée de Freud de façon claire." Claude Colombini-Frémeaux & Michel Prigent
"Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette biographie de Charles Quint par Jérôme Hélie, agrégé d'histoire, professeur au lycée Henry IV et maître de conférences à Sciences-Po Paris.
Modèle du conquérant mégalomane pour Rabelais, esprit dérangé pour Voltaire, héros romantique pour Hugo, Charles Quint a, de tout temps, hanté l'imaginaire français. Figure ambivalente, grand rival de François Ier, c'est aussi le premier et le dernier monarque à rassembler sous sa souveraineté autant de territoires : de l'Espagne à l'Allemagne, du Mexique au Pérou, son Empire était celui sur lequel le « soleil ne se couche jamais ». Son projet - unité du monde chrétien, guerre contre les infidèles - se voulait à la mesure des terribles bouleversements moraux et géopolitiques du XVIe siècle naissant. Jérôme Hélie retrace, dans un récit vivant, le parcours d'un roi et d'un empereur humaniste, profondément chrétien, qui porta au coeur de l'époque moderne les rêves très anciens d'empire, de croisade et de chevalerie.
Claude Colombini Frémeaux
Partie 1 - Le cumul des pouvoirs : Un prince flamand et bourguignon - L'entreprise des ducs de Bourgogne - Roi des Espagnes - Le Saint-Empire romain germanique - Roi des Romains et empereur - Charles Quint face à François Ier - Le sac de Rome.
Partie 2 - Le maintien de l'unité : L'idéal de monarchie universelle - Les affaires d'Allemagne - La menace ottomane - Milan, un duché stratégique - La révolte de Gand - L'héritage musulman en Espagne - La lutte contre les Turcs.
Partie 3 - L'Espagne et son Empire : Le mariage de Charles et d'Isabelle - Le Nouveau Monde - L'expédition de Cortés - L'Empire aztèque - Les Incas - Rivalités dans l'Europe chrétienne - François Ier - Les princes luthériens - Henri II, roi de France - Les Habsbourg d'Autriche - L'abdication.
Partie 4 - Une longue abdication : Philippe II, un roi d'un type nouveau - Retraite chez les Hiéronymites - Les enfants naturels de Charles - Don Juan d'Autriche - L'héritage d'Érasme - L'héritage politique."
"Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette biographie d'Aliénor d'Aquitaine, analysée et expliquée par Martin Aurell, professeur d'histoire du Moyen-Age à l'Université de Poitiers, Directeur du Centre d'Études Supérieures de Civilisation Médiévale et directeur de la revue Cahiers de civilisation médiévale.
Martin Aurell dresse le portrait d'une femme exceptionnelle aux multiples facettes. Aliénor d'Aquitaine (1124-1204), reine de France puis reine d'Angleterre, femme politique redoutable, mère de onze enfants, mécène des arts et des lettres, reste l'une des plus grandes figures féminines de l'histoire occidentale. Séparant le mythe du réel, Martin Aurell nous donne à voir cette personnalité complexe qui a traversé tout le XIIe siècle et dont la mort a marqué la fin de l'Empire Plantagenêt. Claude Colombini Frémeaux
Partie 1 - La jeunesse - Aliénor, une femme d'exception - Couronnée reine de France à l'âge de 13 ans - Les premières croisades - La défaite du mont Cadmos : fuite vers la Palestine - Les disputes autour de Damas - La séparation du couple royal.
Partie 2 - La maturité - Mariage avec le futur roi d'Angleterre - Aliénor et Henri II, roi de l'Empire Plantagenêt - Thomas Becket, de roturier à archevêque de Cantorbéry - Henri II et le clergé - Meurtre dans la cathédrale - Aliénor, mécène des lettres et des arts.
Partie 3 - Révolte et captivité - Aliénor organise la révolte contre Henri II - Une femme transgressive - Les femmes derrière la grande révolte - La misogynie médiévale - Mort d'Henri II et libération d'Aliénor.
Partie 4 - La viduité - Richard Coeur de Lion devient roi, Aliénor d'Aquitaine gouverne l'Empire - Bérangère de Navarre, reine du Royaume d'Angleterre - La trahison de Jean sans Terre - Les conquêtes de Richard Coeur de Lion sur le littoral palestinien - Mort d'Aliénor et effondrement de l'Empire Plantagenêt."
Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette biographie de Catherine de Médicis par Céline Borello, professeur d'histoire moderne à l'université du Mans et spécialiste du protestantisme.
Alors que les tensions sont très fortes partout - nous sommes au XVIe siècle, celui des guerres de Religion -, Catherine de Médicis mène une politique d'apaisement entre catholiques et protestants. Reine de France, régente et mère de monarques, la place qu'elle occupe dans l'échiquier politique du royaume est inédite. C'est aussi l'un des mécènes les plus prolifiques de son temps. Accusée des pires atrocités par ses contemporains, l'"immonde Jézabel" (Michelet) traîne derrière elle une légende noire tenace. Céline Borello mène l'enquête et nous apporte ici un éclairage nouveau sur une femme d'État, passionnée par les arts, mère attentive, qui a su marquer son temps par l'ampleur de son action politique et culturelle.
Claude COLOMBINI FRÉMEAUX
Partie 1 : LA DAUPHINE DE FRANCE o Partie 2 : UNE FEMME DE POUVOIR o Partie 3 : ARTS ET POLITIQUE o Partie 4 : MORT ET POSTÉRITÉ.
"Lorsque Germaine Tillion écrit « Il était une fois l'ethnographie », elle est alors au crépuscule de sa vie ; il s'agissait pour elle de revenir sur ses notes et travaux réalisés auprès de la population berbère de l'Aurès en Algérie, entre 1934 et 1940. Ces derniers devaient faire l'objet d'une thèse, qui n'a jamais pu voir le jour à cause de la Deuxième Guerre mondiale. Elle restitue ici son expérience de jeune ethnologue avec humour et un sens du récit unique. La comédienne Roselyne Sarazin parvient à retranscrire toute la force et l'espièglerie de ce texte.
Grande figure qui a traversé le XXe siècle, Germaine Tillion (1907-2008) est une ethnologue et historienne au parcours hors du commun. Elle fut l'élève de Marcel Mauss, résistante dans le Réseau du Musée de l'Homme, déportée à Ravensbrück et engagée tout au long de sa vie en faveur du droit des femmes, des prisonniers et de la décolonisation. En entrant au Panthéon en 2015 pour son engagement pendant la Deuxième Guerre mondiale mais aussi pour l'importance de ses écrits, fonctions et prises de positions humanistes, Germaine Tillion est la première ethnologue à recevoir l'hommage de la Nation et, à ce jour, la deuxième femme scientifique après Marie Curie."
Patrick FRÉMEAUX & Christian BROMBERGER
Gradiva, celle qui avance. Gradiva rediviva, celle qui réapparaît à l'heure de midi dans les ruines de Pompéi et qui va donner vie, forme, objet au désir de Norbert Hanold, jeune archéologue. Gradiva, fantaisie pompéienne, écrite par Wilhelm Jensen en 1903, est surtout connue par le texte de Sigmund Freud publié en 1907. Désireux de percer le secret de la création artistique, il analyse le texte de Jensen : "Nous brûlons de savoir, écrit-il, si une guérison du genre de celle que Zoé/Gradiva réalise chez Hanold est compréhensible ou, tout au moins possible, et si le romancier a aussi bien saisi les conditions de la disparition du délire que celles de sa genèse."
Le délire et les rêves dans la Gradiva de W. Jensen, Sigmund Freud, préface de J.B. Pontalis, Folio essais, 1992
"Henri Bergson, futur Prix Nobel de Littérature, aborda le XXe siècle en refusant le monde mécaniste de la physique classique et du déterminisme triomphant. Sa réaction contre le scientisme, où l'existence de l'esprit et de la liberté était remise en cause, l'amena à réfléchir sur le concept de temps. "Les Données Immédiates de la Conscience" démontre, par une introspection intuitive, la reprise en possession de notre vie intérieure, et que la continuité du passé dans le présent et du présent dans le futur constitue "une création continue d'imprévisible nouveauté" agissant comme révélateur de la réalité et de la liberté de l'esprit. Outre la découverte par l'oralité des sept extraits de textes de Bergson qui permet une authentique proximité avec la pensée de ce grand philosophe, cet enregistrement présente (par la prestation de Jean Vilar le 18 mai 1971), le dernier témoignage historique de cet homme de théâtre, qui a marqué définitivement le XXe siècle." Patrick FREMEAUX - L'Editeur