Nombre de femmes et d'hommes qui cherchent l'épanouissement amoureux ensemble se retrouvent très démunis face au troisième protagoniste qui s'invite dans leur salon ou dans leur lit : le patriarcat. Sur une question qui hante les féministes depuis des décennies et qui revient aujourd'hui au premier plan de leurs préoccupations, celle de l'amour hétérosexuel, ce livre propose une série d'éclairages.
Au coeur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d'infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d'elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social subi par chacun, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l'abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. Même l'attitude que chacun est poussé à adopter à l'égard de l'amour, les femmes apprenant à le (sur ?) valoriser et les hommes à lui refuser une place centrale dans leur vie, prépare des relations qui ne peuvent qu'être malheureuses. Sur le plan sexuel, enfin, les fantasmes masculins continuent de saturer l'espace du désir : comment les femmes peuvent-elles retrouver un regard et une voix ?
Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d'aujourd'hui de figure d'une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.
Qu'elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
Ce livre en explore trois et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante -; puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant -; puisque l'époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée - devenue, et restée depuis, un objet d'horreur.
Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.
"Nous ne savons pas ce qui nous arrive et c'est précisément ce qui nous arrive", écrit José Ortega y Gasset.
Que nous arrive-t-il ? Qu'arrive-t-il à la France ? Au monde ? Notre impéritie vient-elle d'une myopie à l'égard de tout ce qui dépasse l'immédiat ? d'une perception inexacte ? d'une crise de la pensée ? d'un somnambulisme généralisé ?
Tant de certitudes ont été balayées ! Comment naviguer dans un océan d'incertitude ? Comment comprendre l'histoire que nous vivons ? Comment admettre enfin que, en dégradant l'écologie de notre planète, nous dégradons nos vies et nos sociétés ? Comment appréhender le monde qui se transforme de crise en crise ? Comment concevoir l'aventure inouïe de notre humanité ? Est-ce une course à la mort ou à la métamorphose ?
Serait-ce à la fois l'un et l'autre ?
Réveillons-nous !
E. M.
La voix puissante de Bernard Métraux porte haut et fort cet appel à résister aux tentations réactionnaires. Une lecture indispensable !
Beaucoup pourront s'étonner de ce qu'on parle ici d'humanisme. [ ... ] Nous entendons par existentialisme une doctrine qui rend la vie humaine possible et qui, par ailleurs, déclare que toute vérité et toute action impliquent un milieu et une subjectivité humaine. [ ... ] L' existentialisme n'est pas autre chose qu'un effort pour tirer toutes les conséquences d'une position athée cohérente. Il ne cherche pas du tout à plonger l'homme dans le désespoir. Mais si l'on appelle, comme les chrétiens, désespoir toute attitude d'incroyance, il part du désespoir originel. L'existentialisme n'est pas tellement un athéisme au sens où il s'épuiserait à démontrer que Dieu n'existe pas. Il déclare plutôt : même si Dieu existait, ça ne changerait rien ; voilà notre point de vue. Non pas que nous croyions que Dieu existe, mais nous pensons que le problème n'est pas celui de son existence ; il faut que l'homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même, fût-ce une preuve valable de l'existence de Dieu. En ce sens, l'existentialisme est un optimisme, une doctrine d'action.
« Deux siècles de révolte, métaphysique ou historique, s'offrent justement à notre réflexion. Un historien, seul, pourrait prétendre à exposer en détail les doctrines et les mouvements qui s'y succèdent. Du moins, il doit être possible d'y chercher un fil conducteur. Les pages qui suivent proposent seulement quelques repères historiques et une hypothèse de lecture. Cette hypothèse n'est pas la seule possible ; elle est loin, d'ailleurs, de tout éclairer. Mais elle explique, en partie, la direction et, presque entièrement, la démesure de notre temps. L'histoire prodigieuse qui est évoquée ici est l'histoire de l'orgueil européen. »
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Felix Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques. Parmi sa clientèle huppée figurent les grands d'Europe. Pris entre les principes qui constituent les fondements de sa profession et ses convictions, le docteur Kersten consent à examiner Himmler, le puissant chef de la Gestapo. Affligé d'intolérables douleurs d'estomac, celui-ci en fait bientôt son médecin personnel. C'est le début d'une étonnante lutte, Felix Kersten utilisant la confiance du fanatique bourreau pour arracher des milliers de victimes à l'enfer.
La voix profonde de Michel Vuillermoz retrace avec passion l'incroyable et véridique combat du docteur Felix Kersten face à l'implacable Heinrich Himmler.
L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
« Je hais les voyages et les explorateurs », toute première phrase de l'ouvrage, affirme sans détour son rejet de l'exotisme comme porte vers le sensationnel. Il s'agit ici d'un voyage bien plus philosophique, retour sur les études de terrain qui ont formé son esprit d'ethnologue. Comment se positionner face à l'autre, face à des cultures aux structures si différentes ? Quelles sont les valeurs intrinsèques de l'Homme ? Sur quoi baser une société ? Tristes Tropiques permet de suivre l'émerveillement du jeune homme mais aussi le résultat des réflexions du scientifique après plusieurs décennies d'études ; et cette association si originale donne à l'oeuvre sa puissance si particulière. Lola Caul-Futy Frémeaux
Ouvrage sans égal de l'ethnographie contemporaine, destiné à large public, Tristes Tropiques nous transporte. Au travers de la réalité quotidienne d'un jeune homme parti à la découverte de l'altérité des cultures, Claude Lévi-Strauss dépeint les émerveillements mais aussi les difficultés du voyage. Nous suivons avec passion le travail de l'ethnologue, ses réflexions et ses interrogations sur les tribus du Brésil et d'Asie auprès desquelles il vit pendant plusieurs mois, mais aussi sa mise en perspective des ressorts de notre société occidentale. Claude Lévi-Strauss nous livre les clés intellectuelles pour la compréhension du monde, des civilisations. Son voyage philosophique questionne la place de l'homme dans la nature et notre rapport à l'autre.La succession Lévi-Strauss et les Éditions Plon ont décidé d'offrir une version sonore intégrale du texte en confiant la production aux Éditions Frémeaux & Associés. Enfin, le musée du Quai Branly qui n'aurait sans doute jamais existé sans la lutte contre les préjugés de Claude Lévi-Strauss, apporte aujourd'hui son soutien à cette oeuvre incarnée. Amoureux de la langue, Jean-Pierre Lorit rend l'intégralité de l'oeuvre accessible et fluide par une lecture pleine de sens et de rythme.
Claude Colombini Frémeaux
Pourquoi certaines rencontres nous donnent-elles l'impression de renaître ? Comment se rendre disponibles à celles qui vont intensifier nos vies, nous révéler à nous-mêmes ?Dans la lignée de
Les Vertus de l'échec et
La Confiance en soi, un nouvel essai de philosophie pratique, où Charles Pépin montre que toute vraie rencontre est en même temps une découverte de soi et une redécouverte du monde.
La rencontre - amoureuse, amicale, professionnelle - n'est pas un " plus " dans nos vies. Au coeur de notre existence, dont l'étymologie latine ex-sistere signifie " sortir de soi ", il y a ce mouvement vers l'extérieur, ce besoin d'aller vers les autres. Cette aventure de la rencontre n'est pas sans risque, mais elle a le goût de la " vraie vie ".
De Platon à Christian Bobin en passant par
Belle du Seigneur d'Albert Cohen ou
Sur la route de Madison de Clint Eastwood, Charles Pépin convoque philosophes, romanciers et cinéastes pour nous révéler la puissance, la grâce de la rencontre. En analysant quelques amours ou amitiés fertiles - Picasso et Éluard, David Bowie et Lou Reed, Voltaire et Émilie du Châtelet... - il montre que toute vraie rencontre est en même temps une découverte de soi et une redécouverte du monde.
Une philosophie salutaire en ces temps de repli sur soi.
" De tous mes livres de philosophie et de spiritualité, celui-ci est certainement le plus accessible, mais sans doute aussi le plus utile. Car ce n'est pas un savoir théorique que je cherche à transmettre, mais une connaissance pratique, la plus essentielle qui soit : comment mener une vie bonne, heureuse, en harmonie avec soi-même et avec les autres. Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c'est passer de l'ignorance à la connaissance, de la peur à l'amour. "Frédéric Lenoir
"L'art d'avoir toujours raison est le catalogue raisonné des 38 stratagèmes possibles pour convaincre l'autre. Le présent ouvrage permet de donner à celui qui a tort tous les moyens d'obtenir une victoire sur son adversaire en évacuant le problème moral de la bonne ou mauvaise foi. Attention, cher auditeur, il n'est pas question ici de rechercher la vérité. Didier Bourdon rend hommage à l'optimisation de la pensée sur la morale dans l'art de la joute verbale. Sa performance servira les causes les plus viles comme les meilleures volontés."
Claude COLOMBINI et Patrick FREMEAUX.
" Pour bien connaître la nature du peuple, il faut être prince, et, pour bien connaître celle des princes, il faut être du peuple. "Cherchant à rentrer en grâce auprès des Médicis, ses maîtres, le haut fonctionnaire florentin Machiavel leur adresse ce livre qui définit, il y a tout juste cinq siècles, tous les principes de la " realpolitik ". Comment conquérir le pouvoir et le conserver ? Faut-il préserver les monarchies, et par quels moyens ? Faut-il s'appuyer sur la fortune et la force plutôt que sur la religion et la morale ? Dans quel but user de la propagande d'État ? Sans illusion sur la nature humaine, Machiavel, bien loin du machiavélisme qu'on lui prête, haïssait la tyrannie. Pragmatique, il était républicain de coeur, dans cette république de Florence confisquée par les nobles et les banquiers.
Depuis une dizaine d'années, l'Ukraine apparaît régulièrement sur le devant de la scène internationale, que ce soit pour ses mouvements protestataires, ou à propos de l'annexion de la Crimée par la Russie et du conflit à l'est du pays, semblant constituer le théâtre d'une nouvelle guerre froide qui cristallise les tensions entre la Russie et les nations occidentales.
Les événements récents sont aussi l'occasion de mesurer combien notre connaissance de ce pays est lacunaire, se limitant souvent aux clichés d'une Ukraine berceau de la Russie, terre des cosaques, grenier à blé de l'URSS et d'une suite de gouvernants entachés par une corruption massive.
Partant de ces idées reçues, Alexandra Goujon dresse un portrait précis et documenté de cette Ukraine, terre de contrastes.
" Un témoignage bouleversant venu du froid et de l'horreur. "Annie Coppermann - Les Échos
Septembre 1939. Alors que Varsovie est écrasée sous les bombes allemandes, les accords du Nocturne en ut dièse mineur de Chopin s'élèvent à la radio nationale. L'interprète s'appelle Wladyslaw Szpilman. Il est juif. Pour lui, c'est une longue nuit qui commence... Une longue nuit dont l'issue aurait pu être la mort, sans un officier allemand, Wilm Hosenfeld - le plus improbable des sauveteurs. Hanté par l'atrocité des crimes nazis, il va protéger et sauver le pianiste.Mort en 2000 à Varsovie, Wladyslaw Szpilman a eu une carrière internationale de compositeur et de pianiste. Il aura fallu plus de cinquante ans pour que l'on redécouvre enfin ce texte, sobre et émouvant. Suivi d'extraits du journal de Wilm Hosenfeld Présentation d'Andrzej Szpilman Postface de Wolf Biermann
Grand Prix des lectrices de "ELLE" 2002
En novembre 2019, Paul Preciado s'exprime devant 3 500 psychanalystes lors des journées internationales de l'Ecole de la Cause Freudienne à Paris. Devant la profession qui l'a diagnostiqué « malade mental » et « dysphorique du genre », il s'appuie sur Kafka et son Rapport pour une académie, dans lequel un singe parlant discourt devant une assemblée de scientifiques. Loin de toute émancipation, le singe parlant de Kafka explique que son apprentissage du langage ne fut qu'un passage d'une cage à une autre : des barreaux de fer à la subjectivité humaine.
Depuis sa cage de « mutant », il ne s'agit pas pour Preciado de parler de l'homophobie ou la transphobie des pères fondateurs de la psychanalyse, mais de montrer la complicité de celle-ci avec une idéologie de la différence sexuelle datant de l'ère coloniale, aujourd'hui rendue obsolète par les moyens dont nous disposons pour influer sur nos corps et notre façon de procréer.
Surtout, le philosophe lance un appel à la transformation des discours et des pratiques psychologiques et psychanalytiques : dans les années à venir, nous devrons élaborer collectivement une épistémologie capable de rendre compte de la multiplicité des vivants, sans réduire le corps à sa force reproductive hétérosexuelle, et qui ne légitime pas la violence hétéro-patriarcale et coloniale.
La conférence provoque un séisme dans l'auditoire et depuis les associations psychanalytiques se déchirent. Filmé par des smartphones, le discours est mis en ligne et des fragments sont retranscrits, traduits et publiés sur internet sans souci d'exactitude. Afin d'élargir le débat, il importait de publier ce texte dans son intégralité.
"Que philosopher c'est apprendre à mourir". Emprunté à Cicéron, ce titre célèbre de l'un des Essais de Michel de Montaigne résume l'enseignement attendu du stoïcisme - l'école philosophique dont Sénèque, homme d'État et écrivain latin (4 av. J.-C. - 65), fut l'un des plus éminents représentants. Pourtant son petit traité De la brièveté de la vie n'a rien de tragique, et s'il nous invite à méditer sur l'imminence de la mort, c'est bien plutôt pour nous apprendre à vivre. Vivre véritablement, c'est-à-dire en philosophe. Jean-Pierre Cassel fait plus ici qu'interpréter le texte : il incarne à proprement parler Sénèque. L'acteur fait siens le souffle et la chair du philosophe et sa seule voix, sereine et ferme, donne à entendre la pratique philosophique stoïcienne dans une interprétation sobre et délicate. Claude Colombini-Frémeaux
"Banni de sa communauté juive d'origine, influencé par les courants de pensée novateurs de son temps - au premier rang desquels le cartésianisme - Spinoza (1632-1677) consacra une vie retirée à la production d'une oeuvre philosophique dont l'influence considérable n'a pas cessé de se faire sentir. La radicalité de ses conceptions fait du spinozisme une philosophie qui est encore, à bien des égards, devant nous. La sélection du présent coffret répond au seul objectif pédagogique d'introduire à cette philosophie, sans prétention à l'exhaustivité."
Patrick DUPOUEY
"Tous les textes ont été traduits du latin par Patrick Dupouey, dans le respect du sens original. L'écriture austère de Spinoza, qui vise à la seule vérité et non à l'agrément, n'a pas à être enjolivée. N'ont été apportés que les aménagements strictement nécessaires, toujours minimes, pour rendre audible l'écriture de Spinoza. Éric Pierrot, par sa lecture, restitue parfaitement la logique du propos et nous permet une compréhension plus aisée de cette pensée fondatrice de la philosophie moderne."
Claude COLOMBINI FRÉMEAUX
Au coeur de l'actualité depuis plus d'une décennie, la Syrie offre un visage meurtri par une guerre interminable qui occulte sa puissance et sa richesse passées.
Focalisé sur cette guerre, on en oublie la Syrie « d'avant », celle de l'Antiquité, d'Alep, de Damas, de Palmyre et, plus récemment, la Syrie des accords Sykes-Picot qui devient le coeur du nationalisme arabe. Passée en coupe réglée sous le régime Assad, les images qui nous parviennent depuis sont souvent caricaturales : État laïc, mosaïque communautaire, présidence modernisatrice de Bachar, collusion avec l'Iran et lutte sans merci contre Israël... et pour finir, l'alternative du « soit Assad, soit Daech ».
S'appuyant sur une analyse précise de l'histoire et de la société syriennes, Manon-Nour Tannous nous invite à dépasser les idées reçues et les raccourcis sur cet acteur majeur du Moyen-Orient.
« Ni rire, ni pleurer, mais comprendre », Michel Onfray s'approprie la maxime de Spinoza pour développer une philosophie de l'Histoire, une réflexion sur la longue durée qui retrace la naissance, la croissance puis la sénescence de la civilisation judéo-chrétienne. Décadence s'inscrit dans la Brève Encyclopédie du monde qu'a entamée Michel Onfray avec Cosmos pour présenter sa pensée personnelle et ses clés d'interprétation pour notre monde contemporain. Lola CAUL-FUTY FRÉMEAUX
Il n'est pas un ouvrage de médecine ou un magazine « santé » qui, lorsqu'il est question du vieillissement physiologique des femmes, n'évoque la ménopause. Pourtant, l'étude de cette cessation des menstruations est relativement récente (XIXe siècle), lorsque l'on commence à considérer le corps de la femme de façon singulière et non comme celui d'un homme inversé. Malgré tout, au-delà des changements physiologiques décrits, la ménopause et ses représentations renvoient à une perception très stéréotypée des femmes, loin des expériences hétérogènes vécues par celles-ci.
Mêlant dimension médicale, historique, anthropologique et sociale, Cécile Charlap livre ici une analyse fine de ce que la ménopause dit du regard que la société porte sur les femmes.
Pourquoi Les Confessions ont-elles fait date ? Parce qu'elles sont porteuses d'une double puissance inaugurale. Celle d'un style tout d'abord, dont Bossuet se réclamera treize siècles plus tard : une "prose poétique" incantatoire, hydraulique et entêtante. Puis celle d'un genre, l'autobiographie : le premier récit rétrospectif d'un "moi" de l'histoire de la littérature occidentale, dont Rousseau s'inspira plus tard. Mais ne nous y trompons pas, des Confessions d'Augustin à celles de Jean-Jacques, il n'est d'équivalence que du titre. L'un exalte son moi et s'accommode de ses erreurs, l'autre se tient devant son Dieu et les hommes, pour prendre la mesure du don de grâce qui lui est fait. Cette parole primordiale, à la fois charnelle et céleste, est ici magnifiquement modulée par la voix profonde et douce de Daniel Mesguich.
Claude Colombini-Frémeaux
Traduction de Mr Moreau (1864) sélectionné et partiellement réécrit par Alexandre Wong (2009) (C) Frémeaux & Associés.
Repli identitaire, nationalisme, fermeture des frontières... l'idéologie des extrêmes droites semble aux antipodes du concept même de relations internationales. Quel sens a donc une approche géopolitique ?
Au-delà du fantasme d'une « Internationale brune », l'histoire des mouvements d'extrême droite montre que ses militants n'ont eu de cesse de sortir de l'isolement national en se nourrissant de théoriciens d'horizons divers dont les idées diffusent mondialement. Pensons à l'assassin de Christchurch se réclamant de Renaud Camus et de son idéologie du « grand remplacement ».
Reprenant la thèse du choc des civilisations de Samuel Huntington et convaincues que l'avenir sera constitué de grands ensembles civilisationnels conflictuels, les extrêmes droites construisent ainsi une géopolitique identitaire censée lutter pour la survie de la « race blanche ». De quoi se nourrit l'extrême droite ? Sur quels discours s'appuie-t-elle ? Comment se mettent en place ses réseaux internationaux ?
C'est ce que décrit Stéphane François dans cette analyse originale des contenus idéologiques et des grandes phases de développement des extrêmes droites de par le monde.
« "L'homme est un loup pour l'homme" ; qui donc, d'après toutes les expériences de la vie et de l'histoire, a le courage de contester cette maxime ? » Sigmund Freud
"En 1929, Freud s'adresse à Lou Andreas-Salomé : « Très chère Lou... ce livre traite de la culture, du sentiment de culpabilité, du bonheur et d'autres choses élevées du même genre et me semble, assurément à juste titre, tout à fait superflu quand je le compare à mes travaux précédents qui procédaient toujours de quelque nécessité intérieure. Mais que pouvais-je faire d'autre ? Il n'est pas possible de fumer et de jouer aux cartes toute la journée. (...) J'écris et le temps passe ainsi très agréablement. Tandis que je m'adonne à ce travail, j'ai découvert les vérités les plus banales. » Freud analyse ici les relations de l'homme à la culture, édifiée sur le renoncement pulsionnel, l'opposition entre culture et sexualité et l'étude du surmoi. Nathalie Roussel s'empare du texte de Freud avec intelligence, nous le restitue sous une forme posée et nous permet d'appréhender la pensée de Freud de façon claire." Claude Colombini-Frémeaux & Michel Prigent
"Ce premier opus de la Brève encyclopédie du monde dévoile une philosophie puissante et intimement ancrée dans le réel.
Mûrie d'expériences vécues et d'enseignements scientifiques et historiques, la pensée de Michel Onfray vient mettre à bas le monde des idées pures où les dogmes et les écrans enferment l'homme dans une caverne de fictions.
Michel Onfray raconte son père, dans la vie et dans la mort, et l'expérience déterminante du deuil. Il aborde les facettes du temps, pour le corps, pour l'esprit, mais aussi pour les civilisations. Sur la piste du peuple tsigane, nous apprenons par exemple à se réapproprier une vision ancestrale et apaisée du temps. Cosmos est l'aboutissement d'une pensée appuyée sur les vérités naturelles et sensibles du monde qui nous entoure, une philosophie pratique et passionnante destinée à nous faire saisir pleinement le présent."
Lola CAUL-FUTY FRÉMEAUX
"Épousant le rythme de la nature, le premier volume de sa trilogie à vocation encyclopédique oscille entre sérénité pastorale, détours savoureux et avis de tempête."
Philosophie Magazine
Après des siècles d'un silence quasi-entier, plusieurs oeuvres ouvertement lesbiennes sont publiées au tout début du XXe siècle. Depuis lors, des années folles à l'après-guerre, de l'histoire militante des années 1970 à la naissance de l'édition spécialisée, jusqu'à l'effervescence du début du XXIe siècle, ce sont des centaines de textes qui disent et théorisent leur existence. Parcourant tous les genres, ils mettent en scène le lesbianisme, nomment et nourrissent une culture partagée, en réactivent la mémoire et les noms.
Né du constat d'une mémoire immense, mais enterrée, éclatée et négligée, "Écrire à l'encre violette" souhaite rendre compte de l'ampleur de ce dialogue lesbien : il intègre et modifie le cadre de la littérature, ouvre d'autres perspectives en bousculant ses normes.