Ce livre est un portrait inhabituel de l'homme le plus adulé et le plus détesté de la politique française depuis deux décennies. On découvre dans cet ouvrage, indiscret mais jamais scandaleux, le rôle essentiel qu'ont joué les femmes, dans la vie personnelle comme dans la carrière, de François Mitterrand. Protégé par sa mère, soutenu par son épouse Danielle, avec laquelle il entretient des relations à la fois complices et tourmentées, entouré d'amies et de confidentes qui l'ont accompagné tout au long de sa patiente conquête du pouvoir, il doit beaucoup aux femmes. Pourtant, ce séducteur au comportement plutôt macho ne prendra que tardivement conscience que les femmes votent aussi. De ce jour, son attitude politique à leur égard va changer radicalement. Depuis 1981, ce sont des femmes en qui il a toute confiance qu'il nomme à des postes délicats dans la magistrature, dans l'audiovisuel, au gouvernement ou à l'Élysée. Ce livre, qu'il faut parfois savoir lire entre les lignes, devrait passionner tous ceux - et celles - qui, bien au-delà de la politique, s'intéressent aux hommes exceptionnels qui font l'histoire d'un pays.
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Les rois et les princes d'Europe ont souvent disparu, balayés par les tempêtes de deux guerres mondiales : partis les Romanov, les Hohenzollern et les Habsbourg mais aussi, en 1945, les roitelets de Bulgarie, de Yougoslavie, de Roumanie, les rois fascistes et les rois dictateurs. Pierre Miquel évoque ces rois maudits des temps présents, en s'attardant sur les élevages de princesses qu'étaient les charmantes cours de Hanovre, de Bavière, de Parme et de Saxe-Cobourg-et-Gotha. Les rois ont disparu, mais parfois survécu à Bruxelles ou à Londres, à Copenhague ou à Stockholm. L'attachement des populations à leurs souverains a résisté aux épreuves de la guerre, pourtant diversement surmontées : pour un roi des Belges qui reste, une reine de Hollande qui part à Londres en 1940 ! Pour un roi de Suède neutre, un roi de Norvège qui chausse ses skis pour continuer à se battre. La guerre contre Hitler a été l'épopée ou le tombeau des derniers rois. Les rois s'en vont, vive le roi d'Espagne, qui effectue un retour impressionnant, évitant à la fin de Franco une nouvelle guerre civile dans son pays. L'Europe n'est plus ce qu'elle était : six républiques pour six royaumes et quatre rois protestants contre deux catholiques. Il n'importe ! La fin des rois ne donne pas de remords à l'Histoire, mais seulement le souvenir des heures brillantes du passé. Les rois sont morts ! Vivent les rois... de coeur !
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À chaque époque, un événement singulier, ou le souvenir d'un événement singulier, nous amène à découvrir un nouvel aspect de la condition humaine, nous contraignant à nous redéfinir face à l'amour, à la mort, à autrui. Cet événement, le destin me l'a fait connaître dès ma tendre enfance : l'anéantissement d'un monde. Le mien. Certes, je n'étais pas seul à l'habiter, et personne ne m'a chargé d'en cultiver le souvenir. Personne, sauf ma conscience.
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« Orgie... C'est fatal, les malentendus commencent avec le mot lui-même... » Dès la première ligne de cet essai, Georges Marbeck s'attaque tambour battant à ces malentendus, moins pour les lever que pour redonner - à la notion d'orgie - toute l'ampleur originelle qu'elle a perdue en devenant, dans le langage courant, synonyme de « partie de débauche, d'excès de table et de boisson ». D'une plume ardente, gaillarde, savante, et parfois grave, l'auteur fait entrer en résonance l'orgie et l'orgiaque, avec toutes les manifestations extrêmes de la vitalité humaine, et la multiplicité des formes d'expression qu'elles prennent dans l'histoire des sociétés, des religions, des cultures, et des moeurs.
Partant d'une approche intuitive du phénomène, nourrie d'une somme impressionnante de témoignages, d'écrits, de documents, Georges Marbeck explore, plus particulièrement, deux de ses grands « champs de manoeuvre » : les religions et le pouvoir. L'orgie, comme voie d'accès au sacré, l'orgie, comme apanage de la souveraineté...
Des innombrables rituels orgiastiques des sociétés païennes, à leurs prolongements dans l'univers des grandes religions monothéistes, en passant par le monde ténébreux des sectes... Des orgies monumentales d'Alexandre le Grand, aux débordements de la « Fête galante » dans les sociétés de cour et le « grand monde », en passant par les multiples « exploits » des empereurs chinois, des empereurs romains... et des papes, jusqu'aux grandes manifestations festives contemporaines, c'est une fresque hallucinante de l'orgie dans tous ses états, que Georges Marbeck campe sous nos yeux, avec le souci constant de replacer les faits dans le climat culturel, historique, moral, qui les détermine.
Un ouvrage de « gai savoir », qui rompt définitivement avec l'idée que, d'ordinaire, l'on se fait de l'orgie.
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Le 4 juillet 1776, les treize colonies anglaises d'Amérique proclamaient leur indépendance. La jeune nation n'était pas, pour autant, assurée de son existence. Le roi George III s'était promis de réduire leur rébellion et la force était de son côté : à ses mercenaires aguerris, les colons ne pouvaient opposer que des cohortes indisciplinées et mal équipées. Les insurgés - on disait plutôt les Insurgents - ne pouvaient trouver d'aide qu'en Europe. Mais auprès de qui ? Leurs amis étaient sans pouvoir, les monarques peu soucieux de soutenir des républicains en révolte. Quelques hommes vont, à eux seuls, ou presque, faire basculer le destin. Et, parmi eux, trois personnages-clés : le comte de Maurepas qui, sans exercer aucune fonction officielle, est le conseiller le plus intime du jeune roi Louis XVI ; le comte de Vergennes, ministre des Affaires étrangères ; enfin, remuant, surprenant, irritant, encombrant, brillant comme Figaro, Pierre Augustin Caron de Beaumarchais. Les deux premiers mettront deux ans à convaincre un monarque réticent que l'entrée en guerre aux côtés de l'Amérique serait, pour la France, l'occasion inespérée d'effacer l'humiliation de la guerre de Sept Ans. Le troisième met au service de la cause des Insurgents son enthousiasme, sa générosité, son goût de l'intrigue. Trompant la vigilance de l'ambassadeur d'Angleterre et de ses agents, il met sur pied une formidable contrebande d'armes, via les Antilles, sans compromettre le roi... et le plus souvent sans être payé. Ce sont les armes de Beaumarchais qui équipent l'armée de Washington lorsque celle-ci remporte, à Saratoga, en octobre 1777, un premier et surprenant succès. Les Américains sont sauvés et le roi de France peut s'allier à eux. Pendant les mois cruciaux qui avaient précédé, le complot pour l'Amérique avait été le miracle dont les Insurgents avaient besoin, le maillon décisif dans la chaîne de la liberté.
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1950... Après soixante-quatre années d'exil, la famille de France peut enfin rentrer dans son pays. Pour Isabelle, comtesse de Paris, entourée de ses onze enfants, commence une nouvelle époque de sa vie. Dix ans d'une rare richesse où joies, peines, fiançailles, mariages, fêtes, voyages étonnants, grandes chasses en Afrique, tissent une trame où le quotidien qui est la part de chacun se mêle à ce que personne n'aura vécu : la vie trépidante de la Maison de France. Jusqu'au jour où, en 1960, s'abat sur elle la plus cruelle des épreuves, la mort de son fils François en Algérie. Après quoi, il n'y a plus place que pour le silence. Livre sensible et fort dans sa simplicité, qui témoigne avec éclat de ce que la petite histoire peut apporter à la grande.
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La faiblesse n'est pas aimée. On fustige les timides, on brocarde les frêles et les paresseux. Il est mal venu de prendre ses jambes à son cou, ses passions trop à coeur, les choses comme elles viennent. Notre époque préfère la force, qu'elle confond volontiers avec la vertu et le rendement. Elle nous commande d'être combatifs, performants, courageux, volontaires. Tout cela est épuisant. Qui n'a pas rêvé, un jour, de cesser de jouer au plus fort ? Qui ne voit que le courage affiché n'est qu'une témérité affectée ? Et les femmes, que certains croient conquérir en étalant une robustesse sportive, ne sont-elles pas plus profondément attachées à ceux qui révèlent une fragilité, qui acceptent de s'avouer vaincus ? Alain Paucard a bien souvent succombé à la faiblesse, et la pratique aujourd'hui avec détermination. Il a cependant eu la force de composer cet essai, iconoclaste et drôlissime, dédié à la gloire de nos petites lâchetés, de nos tendres travers, de nos péchés mignons, de nos secrètes fêlures. Il faut, nous dit-il, chérir nos vices privés comme notre part la plus intime, la plus éclairante. Reconnaître sa faiblesse, c'est choisir de rester comme l'on est, sans la mauvaise conscience qui nous pousse aux engagements. La faiblesse, avouée sans honte est le premier pas vers l'apaisement, lui-même antichambre de la sagesse. En ce sens, ce livre, qui rassérène, n'est pas un éloge de l'esquive et de la dérobade : c'est une apologie de la douceur de vivre.
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De 1940 à 1988, Jacques Brosse a rencontré, à Paris ou à New York, à Rome ou à Moscou, nombre d'hommes et de femmes exemplaires. Considérant, sa moisson engrangée, qu'il avait eu beaucoup de chance, il entend aujourd'hui nous la faire partager, en évoquant devant nous, tels qu'ils furent dans l'intimité, Saint-Exupéry, Stravinski, Saint-John Perse, Dali, Rouault, Camus, Bachelard, Jouhandeau, Cocteau, Michaux, bien d'autres encore. Ces portraits qui bougent et qui parlent de ceux que nous ne pouvons plus connaître que par leurs oeuvres, seront autant de découvertes, car déjà la mémoire collective les a statufiés. Observateur bien connu de la nature, Jacques Brosse scrute ici, avec la même attentive curiosité, la nature humaine en chacun de ses modèles. Sous son regard d'entomologiste, s'élabore une petite comédie humaine, l'image véridique, et donc insolite, d'une époque.
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Moine bénédictin originaire d'Angleterre, Winfrid choisit - à quarante ans - l'aventure missionnaire. Il va à Rome solliciter l'approbation papale, reçoit - de Grégoire II - le nom de Boniface, et devient son envoyé personnel en Germanie. Il gagne la Thuringe et la Franconie, convertit des milliers de Païens, poursuit sa mission en Frise. Rappelé à Rome, sacré évêque et nommé légat par le pape, il rejoint Trèves, où règne Charles Martel, qui l'accrédite auprès des ducs et comtes de Germanie. En liaison avec ceux-ci, il fonde des monastères.
Un nouveau pape, Grégoire III, fait Boniface archevêque : il peut créer des évêchés, soumettre prêtres ou prélats indignes, développer une stratégie politique à long terme, qu'appuieront les fils de Charles Martel. Après avoir fondé le grand monastère de Fulda, source de rayonnement spirituel et intellectuel vers les contrées qui formeront l'Europe, Boniface devient archevêque de Mayence, donne à Pépin le Bref, élu roi à Soissons, l'onction sacrée : le trône de la future Europe se trouve désormais en pays franc.
Le grand dessein politique s'affirme : un autre pape, Étienne II, rencontre en Lorraine Pépin le Bref, et s'assure de son appui. Boniface, âgé de plus de quatre-vingts ans, peut entreprendre une nouvelle mission en Frise. Dans son bagage : un évangéliaire, un linceul. Aucune arme. Le jour de Pentecôte 754, il périt, martyr, en Frise, aux côtés de ses compagnons.
"Si le romancier se propose de faire revivre les gens d'autrefois, il doit entrer d'abord dans leur peau, s'acharner ensuite à partager leurs passions, à frémir, à trébucher comme ils le firent, à regarder par leurs yeux la vie, et s'y mouvoir avec leurs gestes, leurs hésitations, leurs élans... Willy-Paul Romain l'a bien compris. Il a pris pour héros Boniface. C'est un acteur considérable puisque, convertissant la Germanie au christianisme et resserrant les liens entre la papauté et la puissance franque, il compte parmi les pères fondateurs de l'Europe."
Extrait de la préface de Georges Duby de l'Académie française.
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Histoire générale des civilisations, « Le monde et son Histoire » est une vaste fresque, où figurent les traits marquants et les faits essentiels de l'Histoire du monde. Ouvrage de référence, les lecteurs avertis - comme les historiens amateurs - peuvent y trouver aussi bien la réponse à une interrogation ponctuelle, que l'exposé synthétique d'une question ou d'une période, et cela au cours d'une lecture facile et agréable.
Ce volume concerne le monde médiéval à partir du XIIIe siècle, et les débuts des Temps modernes, jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Cinq siècles, qui ont vu le paysage politique, économique et social de l'Occident en expansion se modifier considérablement, tandis qu'on assistait parallèlement à la fermeture de l'Orient. L'apogée de l'Occident médiéval, les grandes découvertes, la Renaissance, la Réforme, la naissance de l'État et de la pensée moderne, y sont étudiés dans le détail.
L'ouvrage se termine par des cartes, une chronologie, une bibliographie et un index, qui le rendent facilement utilisable.
« Le monde et son Histoire » est constitué de quatre tomes :
- Vers 3000 av. J.-C. au XIIe siècle après J.-C. ;
- XVIIIe-XVIIe siècles ;
- XVIIIe et XIXe siècles ;
- XXe siècle.
Guy Schoeller
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En exploitant des sources nouvelles, l'auteur confirme ce que les uns pressentaient et que les autres redoutaient : la première République, née au son du canon de Valmy, mais aussi dans la fumée des massacres de septembre 1792, s'est enfoncée dès ses débuts dans un bourbier de corruption et de sang.
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Biologiste mondialement reconnu, Rémy Chauvin a consacré toute sa carrière à étudier le comportement animal, et plus spécialement celui des insectes, mais il s'est intéressé aussi à la parapsychologie, dépassant ce qu'il appelle « une guerre de religions » où s'affrontent croyants et incroyants, pour aborder la controverse dans une démarche scientifique. Or, ce qui est démontré ici, avec une parfaite clarté et non sans un certain humour sarcastique, c'est que « la fonction psy » existe bel et bien. Mieux, elle est entrée aujourd'hui dans l'ère des applications scientifiques, que ce soit dans la médecine, l'archéologie ou même la police. Il fallait Rémy Chauvin, grand trublion scientifique devant l'Éternel, pour pénétrer hardiment dans ce monde qui « sent le soufre » et y bousculer les idées reçues. C'est chose faite avec ce livre passionnant qui ne laissera personne indifférent.
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Il y a un peu plus de dix ans, la loi Veil autorisant l'interruption volontaire de grossesse changeait la vie de millions de femmes. À cette occasion, les Français, dans leur énorme majorité, découvraient chez Simone Veil des qualités de courage, de droiture et d'intelligence auxquelles ils ont été tout de suite sensibles. Au fil des années, ils lui ont conservé leur estime, la portant régulièrement en tête des sondages. Pourtant, ce livre n'est pas un livre politique. C'est un portrait, celui d'une personnalité majeure de la vie française, qui reste une femme avant d'être une vedette. Voici donc qui elle est, qui elle fut : niçoise, elle vit une enfance intellectuellement riche, mais matériellement difficile ; la montée du nazisme, puis la guerre, la rappellent à sa judéité : toute sa famille est déportée ; son père, sa mère et son frère disparaissent dans les camps de la mort ; à son retour, elle se marie, devient magistrat ; elle intervient très concrètement dans les questions d'adoption, de détention et la politique algérienne. En 1974, elle est la première femme ministre à part entière ; à partir de 1979 et de son élection au Parlement de Strasbourg, elle se consacre en priorité à l'Europe. Ni hagiographie ni pamphlet, cet ouvrage est celui d'un journaliste, libre de toute pression, qui nous restitue, pour la première fois, un personnage essentiel de notre temps, dans toute sa vérité et sous toutes ses facettes.
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L'histoire singulière d'un homme et de son ambition, entre fascination et répulsion pour la politique ; un homme fragile pour les uns, dur et tenace pour les autres. La chronique de la renaissance de la gauche, de ses déchirements, à travers les combats d'un personnage à la recherche de son propre destin, entre Mendès et Mitterrand. Le bilan au pouvoir d'un Premier ministre au double visage, à la fois réformateur presque utopiste et gestionnaire sceptique sur le pouvoir réel du politique... Le mystère Rocard pose, sur le candidat probable du PS à la prochaine élection présidentielle, un regard aigu, non dénué d'ironie, sans complaisance ni parti pris critique. Ce livre donne ainsi les clés du cheminement qui a conduit Michel Rocard, après plus de quarante années de vie politique marquées par une complicité exceptionnelle avec l'opinion, à sa situation d'aujourd'hui, inattendue et paradoxale.
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Mis à part le Front national et quelques groupuscules, la France n'est pas seulement favorable à l'intégration, elle est restée fidèle, dans ses profondeurs, à sa tradition assimilatrice. Ainsi, Christian Jelen concluait-il son précédent livre Ils feront de bons Français. Pourtant, devant l'afflux des immigrés du tiers monde, des doutes et des inquiétudes se sont manifestés touchant les capacités de ces populations à s'intégrer, comme l'ont fait précédemment les immigrés d'origine européenne. Or, le moteur, ou le frein de cette intégration, se trouve dans la famille. Tout dépend d'abord de l'affection et de l'attention des parents envers leurs enfants, de leur attitude à l'égard de l'éducation, du rôle tenu par la femme, et de la considération qui lui est portée. Si Chinois et Viêtnamiens accordent une place privilégiée au savoir, c'est un peu moins le cas chez les Maghrébins dont l'intégration, bien qu'enclenchée, reste freinée par l'islam et le statut dévalorisé de la femme. Quant aux Africains, le principal obstacle à leur intégration est la polygamie, qui a pris une ampleur alarmante. Tels sont les résultats de l'enquête passionnante que Christian Jelen a effectuée sur le terrain. Les conclusions s'imposent d'elles-mêmes : il faut lutter contre l'éclatement et la déresponsabilisation des familles, et contrôler les flux migratoires.
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Septembre 1942 - Prison de Fresnes. « Mes chères petites camarades [...] depuis lundi 31 août que je suis séparée du monde normal, depuis vendredi 4 septembre que je suis séparée de maman, vous ne pouvez-vous imaginer comme j'ai envie de vous voir et d'être libre... » C'est en 1988 que j'ai lu pour la première fois les lettres de Louise Jacobson. Je devais être le premier à les lire depuis que leurs destinataires les avaient reçues, à l'exception de sa soeur Nadia. Comme dans les contes de fées, je me suis penché sur les cartes que, faute de papier, Louise remplissait par nécessité d'une écriture minuscule pour caser le plus de choses possible ; j'ai lu et j'ai été captivé par tant de vie et de personnalité. J'ai publié ces lettres, et voilà que Louise est sortie de ce long sommeil de quarante-cinq ans. La prisonnière de Fresnes et de Drancy, la suppliciée d'Auschwitz a pris son envol pour toujours ; elle dialogue avec chacun de ses innombrables lecteurs. Ses contemporains vieillissent ; ses copines ont depuis longtemps la carte vermeille ; Louise, assassinée, est restée jeune pour toujours, exemplaire et représentative de tous ceux qui avaient son âge et qui ont été assassinés comme elle. « Louise Jacobson est notre Anne Frank. » Serge Klarsfeld. Arrêtée comme juive, emprisonnée puis déportée, Louise Jacobson est morte dans les chambres à gaz d'Auschwitz.
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Il y a, en France, plus de 200 000 archéologues amateurs inscrits dans des sociétés archéologiques. À aucun, ne manque la passion ; à beaucoup, l'accès aux sources de documentation, par ailleurs souvent trop techniques.
Le « Manuel pratique d'archéologie » entend donner, à tous ceux qui s'intéressent - de près ou de loin - à l'archéologie : étudiants, amateurs éclairés, fouilleurs isolés ou simples curieux, les bases nécessaires à une meilleure compréhension de cette science du passé de l'homme. Il voudrait aussi leur permettre d'éviter de commettre des erreurs dans leurs recherches, en leur indiquant les manières de procéder, afin de faire (ou de participer à) des fouilles et leur indiquer, de manière simple et directe, l'essentiel de la « démarche archéologique ». Ouvrage de référence, ce manuel, pratique avant tout, se doit d'être, sur le terrain, le compagnon indispensable de celui qui veut faire des recherches et, dans la bibliothèque de l'honnête homme, une source constante d'information.
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Alfred de Musset avait donné pour titre à ses souvenirs : Confession d'un enfant du siècle. L'image est juste : il est vrai que le siècle où nous existons enfante une grande part de notre personnalité. [...] Il fut, le siècle, dramatiquement incertain dans ses rebondissements, d'une violence extrême insupportablement horrible souvent, et presque toujours très décevant, mais aussi il fut superbement décapant et il apporta avec lui des nouveautés très singulières. Une telle confusion nous habite à son propos que, à l'heure où il approche de son terme, il nous laisse, à vrai dire, pantois et abasourdis. Mais si le XXe siècle est un Cyclope à la taille géante, il est bien évident que nous n'avons pas su être Ulysse. Deux exceptionnels événements courent à travers le siècle, fils rouge tissés dans sa trame, et qui donnent un sens à son dessin compliqué. Le déclin de l'astre-Capital, la montée de l'astre-État. Et le fait que, désormais, les individus, les simples individus sont devenus à part entière des participants de l'Histoire. Grandiront-ils, et à temps, à la mesure du siècle ? Mais, à côté de la mémoire événementielle, il existe une seconde mémoire, d'importance tout aussi grande, on le sait bien, quant à l'influence exercée : la mémoire émotionnelle. D'où, pour tenter de l'éveiller, la forme adoptée pour ce livre et qui pourra surprendre. Finalement, c'est la démocratie, tellement décriée, si souvent mise à mal et à sac, qui tire, de la manière la plus honorable, son épingle du jeu politique du siècle. Rarement autant qu'aujourd'hui, elle était apparue pour ce qu'elle est : un bien aussi précieux que fragile. Comment, alors, essayer de faire que les individus de notre époque se saisissent d'elle, la fassent participer à leur vie de tous les jours, en nourrissent la substance de leur personnalité ? Car (et sans doute c'est la vraie leçon du siècle) dans la société d'individus qui vient, ou bien nous serons tous sauvés ou bien personne ne le sera. Chacun grandira ou personne ne grandira. Élites, craignez les ilotes que vous auriez créés !
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À ces questions et à beaucoup d'autres, Édouard Sablier entreprend aujourd'hui d'apporter une réponse. Il le fait, avec une connaissance de plus de trente ans du théâtre d'opération qu'est l'Iran. Spécialiste du Proche-Orient et de l'Islam, il a connu, depuis la guerre, tous les hommes, grands et petits, qui ont fait l'histoire de la région. Il était l'ami du Chah, mais aussi de Mossadegh. Il a étudié en profondeur les forces armées iraniennes, mais aussi le parti communiste Toudeh. Il a parlé de l'Orient avec Khrouchtchev, avec Kennedy et avec le général de Gaulle. Le livre qu'il consacre aujourd'hui à la bataille d'Iran est la somme de ses expériences dans un pays immuable et changeant, haïssable et digne de sympathie. Il a été le dernier journaliste qui, à Marrakech, ait rencontré le Chah d'Iran alors qu'il était encore souverain. Et il nous donne de son entretien, avec lui et en présence du roi Hassan Il du Maroc, un récit savoureux. Sans doute restera-t-il, après la lecture de ce livre, un certain nombre de sujets qui gardent leurs secrets. Mais, franchement, plus beaucoup !
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Septembre 1792 : vingt-trois jours après l'émeute du 10 août qui a renservé le trône constitutionnel de Louis XV, des attroupements, plus ou moins incontrôlés, entreprennent de purger les prisons de Paris. Des simulacres de tribunaux populaires se forment. Les condamnés sont exécutés sur-le-champ, non sans quelques raffinements de cruauté, par des patriotes armés de sabres, de piques et de massues. En vingt-quatre heures, plus de 900 prisonniers sont immolés sur l'autel de la Révolution triomphante, et près de 400 autres au cours des quatre journées suivantes. 70 % des victimes étaient des détenus de droit commun. Les autorités politiques et municipales ont laissé faire. Longtemps enveloppés de brouillard par l'historiographie, les massacres de Septembre apparaissent aujourd'hui comme ce qu'ils ont été : un acte de violence totale, à la fois irrationnelle et stratégique. Loin d'être accidentelle, cette violence s'inscrit dans la logique profonde du phénomène révolutionnaire enclenché en 1789 : une logique de l'élimination. On ne saurait opérer un tri entre la gloire et l'ignominie. Comme le proclamait Clemenceau : La Révolution française est un bloc, un bloc dont on ne peut rien distraire, parce que la vérité historique ne le permet pas.
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Ce dialogue, évidemment authentique, illustre le climat qui régnait dans les sphères du pouvoir quelques jours avant la chute de Ceausescu. Ce livre est le premier document qui raconte enfin l'histoire vraie de ce qu'on a appelé la Révolution roumaine. En fait, il s'agissait d'un coup d'État qui a pris le relais d'une révolte populaire encore embryonnaire. L'auteur nous raconte les péripéties de ce complot, dresse un portrait inédit des principaux protagonistes - Ceausescu, lliescu, mais aussi les chefs de l'armée et de la fameuse Securitate - et tire les leçons de ce qui restera, sans doute, comme l'une des manipulations médiatiques les plus extraordinaires de ce siècle.
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Les trois années d'expérience chilienne d'Unité populaire au jour le jour, à travers les faits, les personnages, les discours : tel est le sujet de ce récit historique, mené au rythme haletant d'un reportage. Le Chili est un exemple unique de démocratie en Amérique latine, lorsque Salvador Allende est investi, le 4 novembre 1970. L'ambition du nouveau président est d'ouvrir une nouvelle voie vers le socialisme Mais le radicalisme des réformes entreprises, une gestion incohérente, la pression de l'extrême gauche, les dissensions à l'intérieur de la coalition gouvernementale aboutissent rapidement au désastre économique, à la désagrégation de la société chilienne et de ses institutions. Parmi les acteurs qui traversent le drame : Fidel Castro, le poète-diplomate Pablo Neruda, Carlos Altamirano, mauvais génie du régime, Eduardo Frei, chef de l'opposition, etc. - et aussi François Mitterrand. Un vertigineux enchaînement d'événements - tantôt grotesques, tantôt pathétiques - qui s'achève par la chute d'Allende et l'instauration d'une implacable dictature militaire. Le gouvernement de gauche qui, depuis le 10 mai 1981, s'attache à changer la vie des Français, en utilisant des méthodes semblables à celles utilisées par les marxistes au Chili, se heurte aux mêmes problèmes. Le processus de destruction de la démocratie est-il inéluctable ? Le socialisme est-il compatible avec le bien-être et la liberté ?
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Le procès public des crimes staliniens, l'autre Nuremberg, a déjà eu lieu. Quand ? En 1949. Où ? À Paris, au Palais de justice devant toute la presse internationale : le Goulag passait en correctionnelle. Face au prétoire, deux mondes, deux mémoires en guerre froide. D'un côté, Frédéric Joliot-Curie, Emmanuel d'Astier de La Vigerie. Pierre Cot, Vercors, Jean Cassou... Bref, l'intelligentsia progressiste au grand complet venue défendre l'infaillibilité du Kremlin, la paix et la revue Les Lettres françaises. De l'autre, Victor Kravchenko, un des premiers « dissidents » émigré aux États-Unis en 1944. J'ai choisi la liberté, sa très célèbre autobiographie, devenue le best-seller de l'après-guerre, dévoilait alors à l'Occident le terrorisme soviétique d'État. Au tribunal parisien, il va plus loin et donne la parole aux « koulaks », bagnards socialistes, ouvriers et cadres purgés, récemment passés à l'Ouest. Un dossier accablant que Khrouchtchev et Soljenitsyne rendront irrécusable. Pourtant, en 1949, pas une seule personnalité intellectuelle française n'est venue à la barre cautionner les récits de Kravchenko et de ses témoins. Depuis, mauvaise conscience ou amnésie, il semble que l'on ait préféré laisser au placard ce rendez-vous manqué avec le totalitarisme. Redécouvrir aujourd'hui l'affaire Kravchenko, c'est d'abord mener une enquête précise et dépassionnée au coeur de la confusion idéologique de l'après-guerre. C'est aussi s'interroger sur l'incommunicabilité entre laissés-pour-compte et nantis de la Libération - deux destins alors étrangers d'une même Europe.
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