On compte sur les doigts de la main les espions qui ont influé sur le cours de l'histoire.
Le héros de ce récit véridique, Oleg Gordievsky, est l'un d'entre eux.
Au début des années 1970, il entame une carrière prometteuse au sein du KGB mais, rapidement désillusionné sur la nature du régime, il est «retourné» par le MI6, le service secret britannique. En apparence, c'est toujours un officier de renseignement exemplaire, mais en réalité il est engagé, corps et âme, au service du Royaume-Uni. Nul ne le saitparmi ses maîtres russes, qui assurent son ascension régulière dans la hiérarchie toute-puissante des «hommes de l'ombre». Jusqu'au jour où quelques soupçons commencent à naître dans leur esprit... Hasard? Calcul?Trahison?
Rappeléà Moscou sous prétexte d'une nouvelle promotion, il en vient à penser que ses jours sont sans doute comptés.
Par un beau soir d'été 1985, vêtu de gris à la mode soviétique, il arpentera incognito la Perspective Koutouzov. Et ce sera le début d'une nouvelle aventure qui compose certainement l'un des épisodes les plus spectaculaires de la Guerre froide...
Une audace sans frein, une intelligence sans bornes, des complicités sans nombre, une énergie sans faille servie par une chance insolente: tel fut le Napoléon du crime, le plus prestigieux des monte-en-l'air de l'époque victorienne.
Adam Worth (1844-1902) passe ses premières années d'immigrant misérable dans un quartier new-yorkais où l'on vit totalement en marge des lois. Il y apprend bien vite tout ce qu'il faut savoir pour «réparer les injustices du sort». Cambrioleur de génie, il déjouera toutes les poursuites, changeant de continent comme d'identité et poursuivant sa carrière avec un égal bonheur en Amérique, en Europe (Londres, Paris et Liège) et en Afrique du Sud (le pays du diamant).
Il connaît intimement la pègre et les bas-fonds mais, émule de «Jekyll et Hyde», il cultive les dehors d'un gentleman accompli.
Son plus glorieux fait d'armes?? Le vol d'un des plus prestigieux tableaux du grand portraitiste Gainsborough, Georgiana, Duchesse de Devonshire.
Il fascina jusqu'à ses adversaires, comme l'illustre détective Pinkerton.
Enfin, pour parachever sa légende, Conan Doyle s'inspire directement de lui pour représenter le «?génie du mal?» avec la créature du professeur Moriarty.
Rien ne prédestinait Henri de Navarre à devenir Henri IV roi de France. Et pourtant...
Le mardi 22 mars 1594, à l'aube, Henri IV pénétra enfin dans Paris l'insoumise. Entrant au Louvre, il dit à son guide: «Monsieur le Chancelier, dois-je croire que je sois là où je suis? - Sire, je crois que vous n'en doutez point. - Je ne sais, dit le roi, car tant plus j'y pense, et plus je m'en étonne. Car je trouve qu'il n'y a rien de l'homme en tout ceci: c'est une oeuvre de Dieu extraordinaire, voire des plus grandes.»
Le trône de France était bien pourvu en héritiers et l'adhésion de Henri de Navarre à la Réforme le disqualifiait. Il lui fallut pour y parvenir trente ans et une hécatombe. Son itinéraire est jonché de morts, par la guerre ou la maladie. Il en émerge les mains pures, sans une égratignure. Une chance? Mais pour les chrétiens d'alors, tout ce qui advient est dûà la Providence, dont ils sont les agents obligés. Henri, d'une intelligence hors pair, se crut voué par elle à une mission?: rétablir la concorde dans un pays déchiré par les guerres de religion.
S'est-il contenté des cadeaux que lui valait l'élection divine ou a-t-il contribué au succès? Un récit fidèle à l'histoire - mais aussi palpitant qu'un roman - retrace au fil du temps son parcours tumultueux. Toute une époque revit, dans sa singularité. Quant au héros, il sort de l'aventure rebelle aux normes, mais pleinement homme et chargé de secrets.
Dans ce livre, qui complète une série de biographies où voisinent Le Cardinal de Retz, Mazarin et Marie-Antoinette, Simone Bertière déploie à nouveau son talent de conteuse, rendant clair ce qui est compliqué, redonnant vie aux personnages, restituant le climat des temps anciens. Bref, faisant du lecteur un complice pour un plaisir partagé.
En 1945, dans le paisible village de Great Rollright, au sud-ouest de l'Angleterre, on pouvait croiser une élégante jeune femme à bicyclette qui allait faire ses courses. C'était «Mrs Burton». Elle habitait depuis peu une ferme sans grand confort, avec son mari et ses trois enfants. Des gens aimables, sans histoires?: des réfugiés peut-être, car la femme avait un léger accent étranger.
«Mrs Burton»- alias Sonya-était en réalité une espionne de haut rang au service de Moscou. D'origine allemande, elle avait animé ou créé plusieurs réseaux de renseignement en Extrême-Orient, en Europe centrale et, plus récemment, en Suisse. Pour son plus grand bonheur, elle avait vu le naufrage du Troisième Reich, mais déjà un nouveau conflit se profilait entre les alliés d'hier. Sonyadevait donc poursuivre son combat au service du camp soviétique.
Grâce à elle, Staline aurait bientôt accès aux secrets atomiques anglo-américains: il pourrait, lui aussi, construire sa bombe.
Dans le monde du Renseignement, Sonya- de son vrai nom Ursula Kuczynski (1907-2000) - devint rapidement une légende.
Avec le livre de Ben Macintyre, elle entre dans l'Histoire.
Dans le théâtre politique, le rôle d'éminence grise est l'un des plus convoités: c'est le conseiller caché du prince. Ce rôle fut créé par un grand acteur, Richelieu, pour un autre grand acteur, le Père Joseph: «éminence», parce que Richelieu avait demandé pour son ami le chapeau de cardinal?; «grise», car c'était la couleur de la robe de capucin que portait ce dernier.
L'expression franchit les frontières. Elle est appliquée en Allemagne au baron Holstein qui, à Berlin, fait et défait les chanceliers sous Guillaume II. Au temps de Roosevelt, elle est reprise, aux États-Unis pour Harry Hopkins, également surnommé«le Raspoutine de la Maison Blanche». En France, au XXe siècle, le Père Joseph renaît sous les traits de Jacques Foccart, au coeur du premier cercle gaullien puis de François de Grossouvre, dans l'entourage de François Mitterrand.
D'autres personnalités marquantes, qui s'étaient illustrées, parfois, loin de la politique, ont contribuéà infléchir le cours de l'Histoire, de Beaumarchais, qui apporta le soutien de la cour de France aux insurgés américains, à Jean Monnet le Père de l'Europe moderne.
À travers seize portraits inoubliables, Charles Zorgbibe nous révèle - ou nous rappelle - l'action secrète de ces hommes de l'ombre qui ont, pour une part souvent déterminante, façonné le monde où nous vivons.
Mai 2020, quatre-vingtième anniversaire du désastre de Sedan. De nombreux auteurs, historiens français et étrangers, se sont penchés sur cette bataille dont les conséquences furent dramatiques pour la France.
L'originalité de cette étude repose sur le fait que l'auteur, qui n'est pas historien, aborde l'évènement essentiellement dans sa dimension humaine, mettant l'accent sur le comportement des combattants, tant français qu'allemands. Il montre les réactions de peur, de panique, mais aussi de courage allant parfois jusqu'à l'héroïsme, d'un côté comme de l'autre. Il développe l'action des chefs, leur perspicacité, leur audace, leur intelligence de situation... ou, au contraire, leur passivité et leur aveuglement. Il plaide pour que soit enfin reconnu le fait que, dans la plupart des cas, les soldats français n'ont pas démérité et que leur honneur est sauf.
Charles Zorgbibe
Une histoire du monde depuis 1945
Un panorama de la politique mondiale des soixante-quinze dernières années.Une description et une analyse du grand jeu international - coalitions, crises et conflits - qui rythme la marche du monde depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale et l'apparition de l'arme nucléaire.
La Révolution d'octobre, «?dix jours qui ébranlèrent le monde?», fit naître une illusion, celle de l'apparition d'un homme et d'un monde nouveaux. En France cette illusion dura plus longtemps qu'ailleurs. D'irrécusables témoins s'étaient pourtant exprimés dès 1917. Boris Kritchevski (1866-1919) fut l'un d'entre eux.
Militant socialiste russe, dont les sympathies politiques n'altéraient pas la lucidité, il collaborait depuis quelques années àL'Humanité lorsque ses compétences le désignèrent naturellement pour «?couvrir?» les évènements de Petrograd. Toutes ses chroniques antérieures au coup de force «?bolcheviste?» (6 novembre 1917, dans le calendrier russe) furent publiées, mais par la suite, les fidèles de L'Humanité ne purent en lire qu'une seule. Sous l'influence des partisans de Lénine, les lettres suivantes furent écartées. Kritchevski en fut indigné.
Néanmoins ses textes furent tous rassemblés par les éditions Félix Alcan l'année suivante en un volume intituléVers la catastrophe russe. Lettres de Pétrograd au journal "L'Humanité"?: octobre 1917-février 1918. Après la mort de Kritchevski en 1919 une chape de silence recouvrit son oeuvre qui mettait à mal l'un des grands mythes fondateurs du XXe siècle. Comme on le verra, Kritchevski s'y exprimait sans ambages sur la brutalité des prétoriens bolchevistes. Il ne nourrissait aucune illusion sur la nature implacable du nouveau régime.
La présente réédition reproduit dans son intégralité le texte de 1919. En préface, quelques repères chronologiques et historiques en faciliteront la lecture.
Neal Ascherson
Chroniques de la Mer Noire
Neal Ascherson fait revivre le monde d'Hérodote et d'Eschyle, le lieu où Ovide fut exilé sur l'actuelle côte de Roumanie; le déclin et la chute de Byzance; les mystérieux Goths qui furent chrétiens; les Tatars Khanates; l'expansion du pouvoir russe dans les steppes herbeuses et les siècles de guerre entre Ottomans et Russes autour de la mer Noire. Il étudie la terreur du stalinisme et celle de son ennemi fasciste, tous deux visant à dominer les rives complexes et colorées de cette mer Noire, et approfondit la turbulente chronique de l'Ukraine moderne. C'est l'histoire des Grecs, Scythes, Sarmates, Huns, Goths, Turcs, Russes, Ukrainiens et Polonais. Sur les rives de la mer Noire s'arrête l'Europe. Sur ses rivages est née la "barbarie".
Un étrange imbroglio - la situation la plus confuse, l'intrigue la plus complexe de la Deuxième guerre mondiale. En 1940, Franklin Roosevelt maintient les relations diplomatiques des États-Unis avec Vichy?; il adresse conseils et mises en garde à Philippe Pétain, nomme comme ambassadeur auprès de lui l'un de ses proches, l'amiral Leahy, et se refuse à tout contact avec de Gaulle. En 1942, les généraux américains, au lendemain de leur débarquement en Afrique du Nord, établissent à Alger un régime vichyste sous protectorat des États-Unis, tandis que les résistants qui ont aidé les Alliés sont internés dans les confins sahariens.
Sur cet épisode surprenant de l'histoire contemporaine, "L'Imbroglio" propose une enquête, une reconstitution des événements, de Washington à Vichy et à Alger. Le récit marie les dialogues (authentiques) au ton vif des principaux acteurs à la précision des analyses géopolitiques. Il montre comment la presse anglo-américaine, alertée par ses correspondants à Alger, va susciter un retournement de l'opinion publique aux États-Unis et mettre en difficulté Roosevelt.
Né dans le duché de Parme en 1755, Louis-Marie de Narbonne-Lara fut ministre de la Guerre de Louis XVI, avant de devenir le confident de Napoléon.
Émigréà Londres en 1792, avec l'aide de Mme de Staël, dont il était l'amant, il passe ensuite en Suisse puis en Allemagne et revient en France en 1801.
L'Empereur, dont il devient le confident, le réintègre dans l'armée en 1809. Il fait la campagne de Russie en qualité d'aide de camp de l'Empereur.
Ambassadeur à Vienne il mène en compagnie de Fouché des négociations avec Metternich, puis Napoléon lui confie le commandement de la place de Turgau en Saxe, où il meurt en 1813 des suites d'une chute de cheval.
Simone Bertière
Louis XIII et Richelieu, la Malentente
Louis XIII régnait, Richelieu gouvernait. Au sortir d'un demi-siècle de guerres de religion et après deux régicides, la France du début du XVIIe siècle, encore à demi-féodale, avait besoin d'une remise en ordre. Ils entreprirent, non sans rencontrer de violentes résistances, d'en faire un grand pays moderne à vocation européenne, gouverné par un monarque dit «absolu». Bien qu'ils fussent d'accord sur les objectifs, leur collaboration, mal commencée, resta grevée de défiance. Ils ne se sont jamais aimés, ils ont fini par se haïr. Politiquement complémentaires, le roi et son génial serviteur ne pouvaient se passer l'un de l'autre. Mais ils supportaient mal cette dépendance, chacun s'efforçant de dominer l'autre - jusqu'au heurt frontal, tragique, autour d'un jeune ambitieux à qui il couta la vie.Ce livre est une enquête sur la manière dont ils ont vécu concrètement cette relation tumultueuse. Elle épouse leur parcours au jour le jour, quand ils ne savaient pas ce que leur réservait le lendemain. Elle restitue à leur existence, riche en péripéties, épaisseur et ambiguïté. Des portraits croisés, ne privilégiant ni l'un ni l'autre, invitent à les comprendre, plutôt qu'à les juger selon nos critères actuels.
"The Indomitable Marie-Antoinette" is an valuable contribution to our understanding of the significant role women have always played in history. It is one of a series of six biographies of the queens, regents and royal mistresses of the French monarchy. In it, the highly acclaimed Simone Bertiere re-reads the innumerable source materials about Marie-Antoinette, and in a most engaging style, paints a startlingly new portrait of the queen. With great psychological insight, she brings Marie-Antoinette and her circle back to life not as representatives of their class, but as flesh-and-blood human beings in positions of extraordinary power and privilege, facing profound changes in the world they could not understand but were supposed to lead.Why "indomitable"? Because however frivolous her tastes may have been, the fierce determination she showed in getting what she wanted was only matched by her resistance to anything she didn't. She willfully carved out a private life for herself in the face of opposition from a most rigid and hierarchical court. And despite being ill prepared for it, she would in the end play a key political role in the French Revolution, incurring the hatred of the masses rising up against the crumbling monarchy.