Le grand historien Pierre Birnbaum livre son analyse des raisons du retour en force du nationalisme, thème au coeur de la campagne p résidentielle. Il voit dans le déclin de l'État la source du repli vers un nationalisme agressif réactionnaire et désignant des ennemis irréductibles. Birnbaum démontre comment des variables internes et externes minent cet État qui n'apparaît plus comme le garant de la cohésion nationale et de la citoyenneté partagée.
Nous savons aujourd'hui que l'impensable est possible. Mais aussi que les engrenages qui peuvent y conduire sont résistibles. La démocratie est sur une ligne de crête. Sachons donc nous saisir de cette connaissance si durement acquise. Avec la fermeté qu'exigent la mémoire des horreurs passées et le refus des souffrances possibles.
Ce livre est un acte de confiance. De confiance en l'homme qui comprend, qui apprend, qui agit. De confiance en la jeunesse tournée vers la vie. De confiance en notre capacité individuelle et collective à construire un trait d'union pertinent entre le passé qui nous nourrit, le présent qui nous interpelle durement et l'avenir que nous devons tous construire face à des enjeux humanistes et environnementaux bien plus réels que les fantasmes identitaires.
En ces temps troublés, pourquoi ne pas prendre modèle sur celui dont le président Kennedy disait qu'en 1940 il avait même « mobilisé la langue anglaise pour l'envoyer au combat » ? Daniel Smith nous propose ainsi un guide pratique biographique sur Winston Churchill : il consacre chaque chapitre à une règle de vie du grand homme pour nous aider à nous comporter nous-mêmes en politique et dans la vie. Mais ce portrait très original n'est pas pour autant un panégyrique, car les erreurs humaines sont elles aussi très riches d'enseignements.
Et si la philosophie russe nous aidait à comprendre la stratégie de Vladimir Poutine ? Cette idée n'a rien d'absurde, tant les prophètes du conservatisme, de "la voie russe" et de "l'empire eurasiatique" ont le vent en poupe au Kremlin et le soutien de toutes les extrêmes-droites européennes, le FN en tête !
Dans un puissant démenti des analystes déclinistes qui estiment que la gauche est une force politique obsolète, Rémi Lefebvre invite à déjouer le piège du défaitisme et à se tourner vers l'avenir.
Connaisseur minutieux de la vie politique française, il nous explique pourquoi les partis de gauche ne parviennent pas à incarner l' effervescence des luttes contemporaines. Une parole vivifiante dans un contexte préélectoral morose pour les forces progressistes.
Un livre pour agir, à destination des mécontents, des activistes, des utopistes qui veulent réussir leur révolution (petite ou grande). Toutes les astuces et stratégies non violentes qui ont prouvé leur efficacité, au centre desquelles figure l'humour. Par l'architecte secret du printemps arabe (pressenti un temps pour le prix Nobel de la paix), dont le mouvement Otpor fit chuter Milosevic.
De la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen au "J'accuse" de Zola,
de la lettre de Camus à son instituteur à la plaidoirie de Gisèle Halimi au procès de Bobigny, ce livre
explore et décortique les textes fondateurs de la République française, textes qui la rendent unique et exemplaire, et qui constituent le ciment de l'amour et du respect que Sébastien Boudria porte comme citoyen à celle-ci. Remparts contre les extrémismes qui ont décimé la rédaction de Charlie Hebdo et tué sauvagement Samuel Paty, contre les idées reçues et la haine de l'autre, ces textes nous rappellent aussi qu'ils ont été écrits par des citoyens (presque) ordinaires, comme nous.
L'étude de la dictature a acquis, en Occident, une dimension presque exotique. Mais les régimes autoritaires restent une réalité douloureuse pour des milliards de gens. Ceux dont les libertés et les droits sont bafoués. Ceux qui subissent arrestations arbitraires, corruption, injustice.
Quelle est la nature de la dictature ? Comment s'implante-t-elle ? Quelles sont les conditions et les circonstances qui favorisent son épanouissement ? Et comment les dictateurs conservent-ils le pouvoir, même lorsqu'ils sont méprisés et moqués par ceux qu'ils gouvernent ? Dans ce bref essai volontiers provocateur, fruit d'une longue réflexion, Alaa El Aswany examine la dictature comme une véritable maladie et s'attache à démontrer que, pour comprendre le syndrome de la dictature, nous devons d'abord examiner les circonstances de son émergence, ainsi que les symptômes et les complications qu'il provoque, tant chez le peuple que chez le dictateur.
Depuis plusieurs années, David Van Reybrouck, auteur de Congo, Une histoire (Prix Médicis Essai 2012) s'intéresse de près à la vie politique de son pays, la Belgique, et notamment à la question de la participation des citoyens à la gestion du pays. Et si c'étaient les élections qui mettaient en péril la démocratie ? Ses réflexions ainsi que les solutions qu'il propose tombent à pic au moment où l'on prépare en France les élections municipales.
Le célèbre couple de sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot livre ici une dénonciation impitoyable de la complicité des gouvernements avec le destructeur Dieu Argent. Fidèles à leur méthode rigoureuse, ils démontrent, preuves à l'appui, comment l'argent s'est transformé en une arme de destruction massive aux mains d'une aristocratie de l'argent qui fraye intensément avec celle du pouvoir. À l'heure du « Fillongate », de la violence délirante de Trump, de l'arrogance de Marine Le Pen face à la justice, ou de la mondialisation du droit de polluer à coups de « crédits carbone », l'indignation sociologique des Pinçon-Charlot est indispensable.
Parler des réfugiés sans faire de préconisation politique, d'analyse historique, ou géopolitique. Parler des réfugiés en explorant beaucoup plus radical, la condition humaine. Telle est la force d'Ai Weiwei. Nous donner à sentir l'extranéité à travers sa propre expérience d'exilé. Nous faire entendre que la question de l'exil est avant tout un problème d'être, pas un problème d'avoir, aussi démunis soient les réfugiés. Et le faire entendre simplement.
Au passage, nous trouvons bien des réponses à l'engagement d'Ai Weiwei et aux motivations de sa créativité débordante...
Boris Nemtsov,un des principaux opposants à Poutine, n'a pas eu le temps d'achever son réquisitoire contre la guerre menée contre l'Ukraine. Il a été abattu par des tueurs, le 27 février 2015, sous les murs du Kremlin. Le courage politique se paie au prix fort en Russie !
Observateur et acteur très engagé dans les bouleversements dont ses romans faisaient pressentir l'urgence, Alaa El Aswany propose ici, tel un état des lieux, un ensemble de chroniques écrites avant, pendant et après le séisme de la révolution égyptienne, et cet homme si jovial, si compréhensif, si plein d'empathie avec les autres, se montre inflexible, inexorable dès qu'il s'en prend aux forces qui oppriment son pays.
Au pouvoir depuis 2003, tour à tour premier ministre, puis président de la République, Recep Tayyip Erdogan incarne les réussites et les dérives de son pays. Charismatique et despotique, il écrase la scène politique et monopolise le débat public, il défend un modèle turc à son image et ambitionne de devenir le leader du monde musulman.
Guillaume Perrier, journaliste et auteur, ancien correspondant en Turquie (Le Monde, Europe1,
Le Point) a couvert l'actualité turque pendant une dizaine d'années.
Bachar al-Assad à son père :Tu as massacre 20 000 personnes a Hama ? Moi, c'est beaucoup plus, beaucoup beaucoup plus, on compte les morts par centaines de milliers. Je ne te cache pas que j'ai ete aide par toutes sortes d'amis, les Iraniens et les Russes en particulier...
Avec WikiLeaks, organisation dont il est l'incarnation médiatique, Julian Assange a publié des centaines de milliers de documents dénonçant pêle-mêle la corruption des élites, la surveillance de masse, la fraude fiscale, l'absence de transparence des institutions gouvernementales ou les horreurs des guerres menées par les États-Unis. Il est aussi devenu un ennemi public. Son objectif ? La transparence totale pour les puissants, la vie privée absolue pour les citoyens. Le moyen ? Des masses de documents confidentiels, et une stratégie médiatique offensive, qui ont fait de lui la figure - parfois répulsive - du lanceur d'alerte contemporain.
Parce que la politique à l'échelon local est une source incroyable de renouveau pour le dialogue citoyen et l'action publique, cet ouvrage donne la parole à des maires qui ont décidé de penser la relation aux habitants et au territoire de façon innovante. Destiné aux citoyens, élus, militants, ce livre peut donner des clés pour agir et être un outil de réflexion dans sa propre pratique.
« Comment la France et l'Europe, menacées par le déclin économique et démographique sur toile de fond de crise politique et morale, peuvent-elles se défendre face à ces nouveaux prédateurs que sont la Chine - désormais superpuissance consciente de son rang historique -, la Russie - insatisfaite de l'ordre postsoviétique sur notre continent -, voire les États-Unis ? Pour tenter de répondre à cette question, il faut d'abord reconnaître les terrains de chasse de la prédation moderne. C'est à partir de là que nous pourrons apprécier les logiques de comportement des fauves avant d'analyser les options stratégiques qui s'offrent à nous, Européens, si nous ne voulons pas être leur proie. » F. H. François Heisbourg analyse les différentes formes de prédation - commerciale, industrielle, financière, bien sûr, mais aussi idéologique et politique -, souligne les retournements de l'Histoire - comment les pays européens sont passés de prédateurs à proies - et appelle nos pays à rassembler leurs forces pour résister à la prédation. Un livre écrit de main de maître, un appel urgent à penser la stratégie. François Heisbourg est conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique et a présidé l'International Institute for Strategic Studies de Londres et le Centre de politique de sécurité de Genève.
En finira-t-on jamais avec le prolétaire ? L'homme déraciné, aliéné, exploité, dont Marx annonçait la disparition dans la future cité communiste, hante toujours la société mondiale. L'homme dépossédé de lui-même, et au nom de qui toutes les révolutions du siècle ont eu lieu, n'a pas disparu, loin s'en faut. Il s'est multiplié au point que le monde entier - le tiers monde ! - se prolétarise sans cesse, au sens strict où l'entendait l'auteur du Capital. Jacques Ellul propose ici une analyse totalement subversive. D'une certaine manière, elle prend Marx au mot ! Le prolétariat, affirme-t-il, n'a pas été un produit du seul capitalisme, mais bien de la société industrielle elle-même. Ainsi, la révolution soviétique, la voie chinoise, tout comme l'évolution du tiers monde, aboutissent - au rebours de leurs intentions proclamées - à la création d'un immense prolétariat mondial. Toutes les révolutions ont échoué. Toutes, au-delà des discours et des idéologies, ont cédé à la fatalité industrielle et technicienne du capitalisme qu'elles entendaient combattre. Et pourtant, en ce début des années quatre-vingts, la première vraie révolution devient possible. Une extraordinaire conjonction de facteurs historiques - et technologiques - rend vraisemblable une rupture politique infiniment plus radicale que tout ce que les idéologies ont jusqu'alors envisagé. Pour quelles raisons ? À quelles conditions ? Serions-nous encore capables d'une véritable espérance révolutionnaire ?
Depuis Mao, aucun dirigeant chinois n'avait concentré autant de pouvoir entre ses mains que Xi
Jinping, qui a accédé en 2012 à la fonction suprême de secrétaire général du parti communiste
chinois (pcc) puis, un an plus tard, à celle de président de la République populaire de Chine.
Si Poutine et Erdogan sont des représentants remarqués et tonitruants de l'illibéralisme, le numéro un chinois Xi Jinping a choisi, lui, la discrétion. François Bougon, journaliste au Monde, décortique ici le personnage et sa stratégie.
Fascisme : que peut bien encore vouloir dire ce mot au début du XXIe siècle ? Peut-on qualifier de fasciste un mouvement terroriste qui a fait de l'Occident son principal ennemi ? Comment décrire les nouvelles extrêmes droites qui ont complètement renouvelé le discours nationaliste ? Enzo Traverso répond à ces questions et propose le concept de postfascisme à mi-chemin entre un passé révolu, mais pas oublié, et un avenir incertain.
À la veille des élections européennes de mai 2019, où la ligne de fracture se fera sur l'un des axes majeurs du positionnement de Viktor Orbán depuis 2015 - la politique migratoire -, et trente ans après la fin du Rideau de fer, plonger dans la tête du dirigeant hongrois est un travail nécessaire pour comprendre l'Europe d'aujourd'hui.
Depuis une dizaine d'années, les États-Unis mobilisent une arme économique dont les élites européennes sont en train d'évaluer les dégâts et que l'opinion publique ne soupçonne pas : leur droit, leurs lois, qu'ils appliquent au-delà de leurs frontières et qui leur permettent de s'ingérer dans la politique étrangère et commerciale de leurs ennemis comme de leurs alliés. Cibles prioritaires : les entreprises européennes en général, et françaises en particulier. Méthode : sanctionner en infligeant de lourdes amendes, fragiliser, racheter. Washington joue au shérif économique pour préserver et enrichir ses intérêts nationaux.
À la veille de l'élection présidentielle, ce livre mettra en lumière les lignes de forces de l'idéologie du Front national d'aujourd'hui, afin de répondre à la question que tout le monde se pose : le FN a-t-il vraiment changé ?