Décadence et grandeur d'un toxicomane repentant.
" L'addiction est une maladie spirituelle. " Telle est la conclusion qu'a tirée le comédien Marc Rioufol de ses dix-neuf années de voyage dans la toxicomanie. Presque deux fois l'odyssée d'Ulysse, note-il. Enfant hypersensible né au sein d'une famille dysfonctionnelle de la bourgeoisie de province, le jeune Marc fait une rencontre décisive en la personne de Jacques de Bascher, ami avec Karl Lagerfeld. À ses côtés, il sera bientôt introduit parmi la fine fleur du gotha parisien, entre Le Sept et Les Bains Douches, où défile tout l'underground des années 1980, en même temps que les substances les plus convoitées. Blanche ou rose, la cocaïne est toujours pure ; ses effets décomplexent l'adolescent, entré comme par effraction dans les milieux de la mode ou de la nuit. Puis c'est l'escalade : déjà alcoolique, il se laisse aller à la consommation d'héroïne et de crack.
Devenu junkie, il entre dans la spirale infernale du manque ; chaque dose entretient l'obsession qu'il ne parvient jamais à tenir à distance. Dix-sept cures, sept psys et un coma plus tard, un centre de traitement pilote lui permet miraculeusement de décrocher. Marc a désormais trente-deux ans, pas de situation, pas de repère ni de goût particulier. Il s'agit de naître à nouveau. Mais le singe, ce démon de la tentation, est toujours là " à frapper à la fenêtre ". Comment l'éloigner durablement ? Comment construire sa vie loin de toute addiction quand même un médicament peut provoquer la rechute ? Marc Rioufol parle de son expérience au sein des fraternités anonymes, ces associations composées de dépendants en résilience qui, régulièrement, se réunissent pour rester abstinents. En marge de ce réseau d'entraide, il entreprend une quête spirituelle sur mesure entre bouddhisme, Kabbale, gnose et catholicisme. Il ira jusqu'au Pérou pour expérimenter des techniques chamaniques susceptibles de l'aider à se délivrer du mal...
Plus qu'un livre sur l'addiction, Marc Rioufol nous offre un récit d'apprentissage où un jeune homme, qui s'est rêvé une vie de luxe et de volupté décadente, découvre sur le tard les vertus de la parole et de l'authenticité. Ce qui, avouons-le, n'est pas le parcours ordinaire d'un acteur de cinéma...
Un indispensable vade-mecum pour vivre au temps des attentats.
Que ressent-on quand un attentat secoue le pays ? Peut-on être traumatisé par le simple fait de regarder la télévision ?
Comment en parler à ses enfants ? Quels sont les effets à long terme du terrorisme ? Dans le climat anxiogène et violent que connaît la France depuis l'attaque contre Charlie Hebdo, nous manquons parfois de repères. Panser les attentats nous aide à affronter cette situation nouvelle.
Dans ce livre essentiel, Marianne Kédia s'attache à définir le psychotraumatisme et nos réactions d'anxiété face à la mort, nous donnant ainsi les clés pour les surmonter, que nous soyons des victimes directes des attentats ou des témoins indirects, à travers les médias. Elle s'adresse à tous ceux qui ont peur au quotidien, mais aussi à ceux dont la vision du monde évolue insidieusement vers le désespoir, l'intolérance.
Grâce à des exemples cliniques, à des outils pratiques de gestion du stress et sans se départir de son humour, Marianne Kédia nous indique comment ne pas céder à la peur, quand l'objectif même du terrorisme est de nous l'imposer.
" Je suis tout le monde, je suis vous, vous et vous. Essayez de comprendre ça. "
Étienne, 20 ans.
Après deux siècles de psychiatrie, un siècle de psychanalyse et cinquante ans de neurobiologie, la folie – la psychose, en termes médicaux – reste un mystère planté au cœur de l'être humain. Nous n'avons guère avancé depuis les Grecs. La psychose est universelle. Quels que soient la société, la culture ou le sexe, le premier épisode psychotique se déclare entre 15 ans et 25 ans et touche autour de 1% de la population aux quatre coins de la planète. C'est là un point fondamental. L'île, le pays lointain, le régime politique ou alimentaire qui ne connaît pas de psychotique n'a pas été découvert à ce jour et ne le sera jamais.
" Je suis l'espèce humaine, je suis Dieu ", dit le psychotique. À ces mots, la médecine a répondu par la saignée au XIXe siècle, et par les médicaments au XXe. Chaque fois, le psychotique a été laissé à son délire, dans une profonde solitude. On ne parle pas aux fous.
L'intuition géniale du docteur Grivois a été de faire parler les patients aux toutes premières heures de la psychose pour les faire accoucher du savoir qu'ils ont de leur folie. En créant les premières urgences psychiatriques à l'Hôtel-Dieu à Paris, il a pu parler aux psychotiques avant que leur délire interprétatif, commence, avant qu'ils n'essaient de trouver une explication forcément délirante à ce qui leur arrive. Par la parole, il est parvenu à enrayer la machine, à faire reculer le délire, à garder le fou dans notre monde.
En revenant sur son itinéraire médical et intellectuel, Henri Grivois dresse une passionnante histoire de la folie à l'âge moderne qui fourmille de récits de patients, cas cliniques joyeux ou tragiques, poétiques ou philosophiques. La folie en dit long sur notre humanité. Et c'est là sa grandeur.
Qui sommes-nous ? Quel est le sens de notre existence ? Comment parvenir à l'essentiel de nous-mêmes ?
Il nous arrive à tous de nous dire que nous vivons à la superficie de nous-mêmes, comme des automates, conditionnés par l'idée préconçue de qui nous sommes. Au-delà des apparences, Thierry Janssen nous invite à découvrir ce qui constitue l'essence de notre humanité.
Inspiré par la pensée de la Chine et de l'Inde, influencé par les acquis de la psychologie humaniste de l'Occident, il nous propose d'apprivoiser les différents " personnages " qui vivent en nous. Nous apprenons alors à laisser tomber nos masques pour transformer nos peurs et abandonner nos défenses.