Contestant à la science (Darwin, Freud...) la capacité de parler d'autre chose que des objets du monde, Marie Balmary part à la recherche des origines de l'être parlant. Cette nouvelle visite, de la langue de nos mythes fondateurs à nos deux genèses (celle de l'humanité et celle du fils de l'Homme) conduit l'auteur à lire dans le texte biblique lui-même la révélation du sujet commun créé, s'éveillant à lui-même par la reconnaissance de l'autre dans le lieu qu'offre à leur alliance la loi symbolique. La pratique de la cure par la parole aura alors d'autres fondations que la théorie scientifique.
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Au lycée Turgot, à Paris, Christophe Barrand est Monsieur le proviseur. Patron de lycée « autrement », il habite trente marches au-dessus de son bureau et passe ses semaines comme ses week-ends au rythme d'un grand établissement scolaire. Avec une pratique du management apprise dans les rangs de syndicats étudiants et une résistance farouche aux blocages administratifs, cet ancien mauvais élève a développé une approche bien à lui : mettre les élèves devant un miroir pour qu'ils y regardent leur part d'excellence, tout en leur répétant que les notes ne sont que l'écume de leur véritable valeur. Voilà la base d'un contrat de confiance essentiel à ses yeux pour la réussite des jeunes. Adoré par les uns, exaspérant les autres, il a vu son lycée devenir en quatre ans le plus demandé de Paris en classe de seconde.
Véritable hussard noir de la République, cet ancien étudiant dilettante aime à rappeler son expérience comme aide-monteur chauffagiste et son passé d'instituteur. Il a pratiqué les établissements les plus difficiles avant d'arriver à Turgot pour y prouver que mixité sociale, qualité d'enseignement et résultats pouvaient cohabiter. Quand un bug informatique assigne à son lycée 83% d'élèves boursiers, son équipe les amène trois ans plus tard à des résultats au bac exceptionnels, prouvant que composer des classes d'élèves de toutes origines profite à tous, y compris aux plus favorisés. Fort de cette expérience, il prône l'autonomie réelle des établissements et leur agilité organisationnelle.
De la cuisine des grands lycées qui siphonnent les meilleurs élèves aux parents d'élèves « bobios » qui débarquent dans son bureau pour tenter de forcer une orientation, Monsieur le proviseur ne cache rien de ce qui se trame derrière les murs des lycées parisiens. Aux avant-postes de la société, il raconte les élèves angoissés par la performance attendue, leurs questionnements à l'âge complexe de l'adolescence, partage ses échanges salés avec le rectorat ou avec les meneurs des blocus lycéens, s'inquiète devant l'obsession des notes avec ParcourSup, et se réjouit de la liberté d'expérimenter que le confinement a offert aux enseignants.
Un document exceptionnel sur le lycée et un outil de réflexion précieux pour les parents et tous ceux que l'éducation préoccupe.
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Un lycée de banlieue, l'un des pires, si l'on en croit les statistiques. Contourner la carte scolaire est une nécessité pour les familles, qui veulent à tout prix éviter cet établissement. Hiver 2003 : Augustin d'Humières et six anciens élèves décident de créer un réseau de solidarité avec les lycéens, avec un premier objectif : assurer la survie du latin et du grec. Chaque année, répéter le même leitmotiv : le grec et le latin sont les meilleurs vecteurs de l'égalité des chances !. Quatre ans plus tard : 250 élèves recrutés, des anciens élèves devenus professeurs de lettres classiques, avocats, élèves de grandes écoles, médecins, et qui réussissent à faire de ce lycée déshérité une citadelle des langues anciennes ; de nombreux élèves pour lesquels ces langues sont d'abord un merveilleux instrument pour maîtriser une langue française qui n'est pas parlée chez eux, et se familiariser avec des étymologies qui pourraient sembler « barbares ». Deuxième objectif d'Augustin d'Humières : un groupe de 20 élèves recrutés au hasard des couloirs et quelques professionnels du théâtre qui vont les aider à préparer un spectacle. Pas un simple atelier, mais des répétitions, trois ou quatre fois par semaine, tous les jours durant les vacances, dans le centre social de la cité où le théâtre s'invite dans le quotidien de ces élèves. Aller les chercher dans leur village, dans leur tour, chez eux devant leur play-station, afin que le Songe d'une Nuit d'été ou la Nuit des Rois soient montés... Puis voir un théâtre se remplir de 500 personnes qui n'y mettent jamais les pieds, voir des élèves se métamorphoser, sentir qu'il s'est passé quelque chose d'irréversible. Voir le projet grandir, se structurer, voir l'accompagnement à la scolarité se développer à tous les niveaux. Une série de portraits réalisés par Marion Van Renterghem met en relief quelques uns des acteurs de cette expérience extraordinaire.
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« Guy Sorman est un des meilleurs penseurs libéraux de notre temps. Il est aussi un chroniqueur brillant et persuasif, qui conjugue dans ses articles idées originales et histoires légères, servies par un style ironique au service d'un humour corrosif. »Mario Vargas Llosa
Le présent volume est une sélection par l'auteur de ses chroniques, pour la grande majorité inédites en français, publiées dans des journaux étrangers durant les trois dernières années.
Elles sont comme autant de lettres persanes envoyées des quatre coins du monde (Singapour, Madrid, Baltimore, Jerusalem, Tokyo, Hangzhou, Yokusa, Stanford, New York, New Delhi...) par un globe-trotter de l'intelligence et un franc-tireur de la pensée dont le propos, décalé par rapport à l'actualité politique hexagonale, décrypte l'événement ou révèle l'anecdote signifiante en les replaçant dans l'histoire longue.
Sa vision de l'Islam, du judaïsme, des technologies modernes, de l'avenir de l'Occident, de la crise des réfugiés, de la mondialisation, de l'économie, du populisme, ses portraits de Ronald Reagan, d'Obama ou de Macron, apportent à notre histoire immédiate hauteur de vue et profondeur de champs.
Lointain descendant d'un Tocqueville en plus accessible, disciple de Raymond Aron en plus optimiste, ami de Jean-François Revel en plus progressiste, Guy Sorman nous livre ici un Journal d'ailleurs profondément libéral et tolérant : il appréhende la manière dont il reste possible de vivre civilement, avec notre diversité, dans un monde imparfait, avec une humanité qui l'est tout autant.
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71 % des élèves sont régulièrement « sujets à de l'irritabilité ».63 % souffrent de nervosité.Un sur quatre a mal au ventre ou à la tête une fois par semaine.40 % se plaignent d'insomnies fréquentes.Pourquoi la France est-elle le seul pays au monde à décourager ses enfants au nom de ce qu'ils ne sont pas, plutôt qu'à les encourager en vertu de ce qu'ils sont ?
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« Les enseignants sont peu préparés aux problèmes d'indiscipline dont ils n'osent pas toujours parler, par peur d'apparaître dépassés par la situation, incapables de s'imposer face à des enfants. Les solutions sont cherchées au coup par coup, à travers des réajustements sur le terrain ou des conseils glanés auprès des anciens. Les écoles se tournent aussi vers des psychologues, des psychiatres, des sociologues, afin de comprendre pourquoi certains enfants développent une attitude agressive et perturbent la classe. L'école primaire n'est certainement pas le noeud le plus sensible du système scolaire. Les tensions apparaissent davantage au collège. Mais l'analyse des différentes manières d'imposer l'ordre en amont peut être une contribution à la compréhension de ces comportements problématiques chez le collégien. La recherche sociologique que j'ai menée, dans trois écoles primaires novatrices, compare des fonctionnements qui ont tenté, chacun à leur manière, de répondre à une question pédagogique essentielle : comment arriver à contraindre l'élève tout en prétendant l'éduquer à la liberté ? Comment lui donner l'habitude d'obéir et de respecter l'ordre scolaire, tout en travaillant à l'élaboration de son autonomie ? »
R.G.
Rachel Gasparini est maître de conférences à l'IUFM de Bourgogne et chercheuse en sociologie au laboratoire GRS (Groupe de Recherche sur la Socialisation) à l'Université Lyon II. Ordres et désordres scolaires, la discipline à l'école primaire, est issu de sa thèse de doctorat.
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