En novembre 2019, Paul Preciado s'exprime devant 3500 psychanalystes lors des journées internationales de l'Ecole de la Cause Freudienne à Paris. Devant la profession qui l'a diagnostiqué« malade mental » et « dysphorique du genre », il s'appuie sur Kafka et son Rapport pour une académie, dans lequel un singe parlant discourt devant une assemblée de scientifiques. Loin de toute émancipation, le singe parlant de Kafka explique que son apprentissage du langage ne fut qu'un passage d'une cage à une autre : des barreaux de fer à la subjectivité humaine.
Depuis sa cage de « mutant », il ne s'agit pas pour Preciado de parler de l'homophobie ou la transphobie des pères fondateurs de la psychanalyse, mais de montrer la complicité de celle-ci avec une idéologie de la différence sexuelle datant de l'ère coloniale, aujourd'hui rendue obsolète par les moyens dont nous disposons pour influer sur nos corps et notre façon de procréer.
Surtout, le philosophe lance un appel à la transformation des discours et des pratiques psychologiques et psychanalytiques : dans les années à venir, nous devrons élaborer collectivement une épistémologie capable de rendre compte de la multiplicité des vivants, sans réduire le corps à sa force reproductive hétérosexuelle, et qui ne légitime pas la violence hétéro-patriarcale et coloniale.
La conférence provoque un séisme dans l'auditoire et depuis les associations psychanalytiques se déchirent. Filmé par des smartphones, le discours est mis en ligne et des fragments sont retranscrits, traduits et publiés sur internet sans souci d'exactitude. Afin d'élargir le débat, il importait de publier ce texte dans son intégralité.
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Qu'est-ce qui fait de nous des êtres capables de créer ?
Lorsque Diderot écrit que « les grands artistes ont un petit coup de hache dans la tête »,
il consacre une idée qui traverse les époques et les cultures, celle d'un lien entre folie et créativité. Qu'il s'agisse de la mélancolie selon Aristote, de la tempête des passions selon les Romantiques ou du manifeste surréaliste, tous célèbrent ce lien, au point de considérer la folie comme l'ordinaire des grands hommes.
Pourtant l'idée ne résiste guère à l'expérience quotidienne du psychiatre. Raphaël Gaillard montre ici, en racontant les troubles de plusieurs patients, comment affleure la créativité des hommes, mais aussi combien la maladie les entrave et les livre à la souffrance.
Faut-il conclure que ce lien n'est qu'une idée reçue, battue en brèche par les faits ? C'est à partir de récentes études scientifiques qu'il devient possible de résoudre cette apparente contradiction et de renouveler notre compréhension des conditions de la créativité. L'épidémiologie et la génétique montrent ainsi que c'est du côté des parents, enfants, frères et soeurs des patients que pourrait bien se situer la propension à la créativité. Le lien entre folie et créativité devient un lien de parenté : notre ADN nous rend vulnérables aux troubles psychiques en même temps qu'il nous permet de créer.
Ces troubles sont d'autant plus fréquents qu'ils s'avèrent être la contrepartie de ce qui fait de nous des êtres humains, le prix à payer pour notre créativité. Comprendre ce lien nécessite de rencontrer l'oeuvre d'art, d'y repérer le symptôme de notre condition humaine. Pour créer une oeuvre, il faut se représenter le monde en pensée. Or l'acte élémentaire de penser est en soi un acte de création, et un pouvoir qui n'est pas sans risque : en façonnant nos représentations du monde, nous devenons capables de les enrichir à l'infini.
Pour faire oeuvre ou pour se perdre.
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Gérard Haddad ingénieur agronome, psychiatre et psychanalyste, a notamment publié L'Enfant illégitime (Sources talmudiques de la psychanalyse), Manger le livre (Grasset 1984), Les Biblioclastes (Grasset 1990), et il est traducteur de E. Ben Yehouda et Y. Leibowitz.
Le Livre:
Ce texte est le récit, presque le roman, d'une expérience qui a transformé radicalement la vie de son auteur. En 1969, alors qu'il est ingénieur agronome, Gérard Haddad rencontre Jacques Lacan et commence avec lui une psychanalyse. Cette aventure va durer une dizaine d'années au cours desquelles se sera opérée une métamorphose. Ce livre raconte donc un parcours et les incroyables rebondissements qu'il suscite. C'est un témoignage exceptionnel et en direct sur la pratique de Lacan. Les séances quotidiennes, de quelques minutes seulement, où Gérard Haddad expose sa vie dans ses moindres détails, se transforment parfois en fulgurances qui bouleversent tout. On voit comment Lacan intervenait dans la cure, son engagement et le cycle de formation que suivaient ses élèves. Lacan, personnage si célèbre mais mal connu, à travers l'image brouillée qu'il aimait donner de lui-même, s'y révèle attentif, génial et généreux.
Marxiste athée, l'auteur voit avec stupeur émerger, au cours de son analyse, la force du sentiment religieux qui l'habite. Ce retour a conduit Gérard Haddad à retrouver le judaïsme et à l'étudier en lecture croisée avec la psychanalyse. Ce judaïsme trouvera sa forme ultérieurement dans la rencontre du personnage prophétique de Yeshayahou Leibowitz.
La fin de cette psychanalyse a coïncidé avec la fin de la vie de Lacan et les violentes querelles qui ont alors opposé ses élèves. Ce texte constitue un témoignage sur ces événements auxquels Gérard Haddad fut directement mêlé.
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Pourquoi le dieu de la Genèse refuse-t-il l'offrande de Caïn alors que celle d'Abel est agréée ?
Cette énigme est le point de départ de la recherche menée par Marie Balmary dans ce livre. Un travail d'élucidation conduit comme une enquête qui, en plus d'être passionnant, renverse un certain nombre d'idées reçues. Par exemple, que le "péché originel" invoqué comme justification de nos souffrances ne figure pas dans le texte de la Genèse et que le mot "faute" désigne ce qui menace l'homme et non ce qu'il commet...
S'opère ainsi un véritable changement de perspective. Plutôt qu'un paradis perdu, l'Eden n'est-il pas le lieu de l'épreuve première, d'abord trop difficile, par laquelle les créatures humaines accèdent à la parole, la filiation, la fraternité ?
Marie Balmary est psychanalyste. Elle est l'auteur de trois essais capitaux : L'Homme aux statues (Grasset, 1979), Le Sacrifice interdit (Grasset, 1986), La Divine origine (Grasset, 1993).
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"Des années durant, j'ai cherché par tous les moyens à devenir aussi légère qu'un papillon. Et j'y suis presque arrivée. En termes de kilos, s'entend. Car pour ce qui est du reste, la vie a souvent été trop pesante pour moi. De devoir être la meilleure. De m'efforcer de répondre aux attentes des autres. D'oublier Alessandro, d'abandonner mon pays, de faire du français ma langue. Mais le plus pesant fut de recommencer à vivre..."Dans ce livre intime et émouvant, la philosophe Michela Marzano raconte son histoire d'anorexique, faite de douleurs dérobées, de moments intenses, de secrets familiaux, mais cette histoire personnelle, ce passé qui ne passe pas, c'est aussi la souffrance de beaucoup d'entre nous. Le savoir nous permet-il de triompher du corps ? Ou ne serait-il qu'une science sans conscience ?
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Le Droit d'aînesse est l'histoire d'un trio : un écrivain dans la quarantaine, confirmé, un peu alourdi par la vie (le narrateur), un autre de vingt-cinq ans, brillant, joueur et cabotin (Claude), et la petite amie de ce dernier (Catherine), une « grande fille, bien faite et élégante ». C'est l'histoire d'une amitié masculine, où la règle des âges est inversée, le plus jeune des romanciers impressionnant et dominant son aîné. C'est aussi l'histoire d'un amour, où le « droit d'aînesse » est finalement rétabli, respecté. Où sommes-nous ? Dans le Paris des Lettres des années cinquante, quand il y avait encore des « journaux littéraires » et que les maisons d'éditions s'affrontaient dans des tournois de boules, sur le terre-plein de Saint-Sulpice, en plein sixième arrondissement. C'est là où le narrateur rencontre Claude. Quelque temps plus tard, il lui confie son dernier manuscrit. Début d'une affection, mais aussi d'un rapport de force. Par le charme de l'insolence et des certitudes, Claude en impose à son ami plus âge. Le narrateur semble suivre son cadet, être sous sa coupe ; en fait, il l'observe. Bientôt, Claude lui présente Catherine. Qui va glisser d'un homme à l'autre. La phrase et cravatée de Freustié imprime un double rythme au livre. Lent et clinique, puis, quand la jeune femme entre dans la danse, accéléré et fatal. Le trio s'accorde avant d'exploser, le narrateur et Catherine changent de côté. Le Droit d'aînesse renseigne bien sur le mystérieux métier d'écrire. Solitude, découragement, distance, exaltation : Freustié sait de quoi il parle. Ce roman vénéneux traite aussi de l'ironie de l'amour. Pour la petite histoire, signalons qu'il est largement autobiographique. Et qu'il peut constituer une réponse implicite, amicale mais maligne, à L'Illusion comique, un roman de Bernard Frank, publié en 1955...
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Qui peut croire que la lumière noire de l'astre éteint des camps d'extermination nazis a cessé de nous parvenir ?
Cet ouvrage recense les structures nouvelles que les camps continuent d'imprimer dans nos vies en formations pathologiques, telles des bombes à retardement.
Ainsi, à partir de sa pratique de la psychanalyse, Gérard Haddad a tenté de bâtir un nouveau pan de la clinique freudienne.
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Emerveillement et angoisse se succèdent dans l'esprit des parents qui voient dessiner leurs enfants : que veulent dire ces formes, ces couleurs parfois violentes, souvent mystérieuses ? Ces dessins expriment-ils un malaise, sont-ils la marque normale de l'évolution psychologique d'un enfant ?
En commentant dans ce livre des dessins d'enfants de deux à douze ans, rassemblés thématiquement, et par tranche d'âge, Edwige Antier partage avec nous sa connaissance de l'univers intérieur de l'enfant dans une démarche proche de celle de Françoise Doloto : pas à pas, elle explique avec précision aux parent, en des termes simples et rassurants, la signification d'un soleil, d'une maison aux volets clos, d'une tête aux yeux fermés, etc? Elle dresse aussi le profil psychologique de l'enfant à travers son dessin, en prenant en compte les circonstances dans lesquelles le dessin a été fait et son destinataire (l'enfant ne dessine pas la même chose à sa maman, à sa maîtresse, ou à son psychiatre).
Un livre essentiel et accessible pour découvrir le sens caché de ce langage universel qu'est le dessin, aussi essentiel à celui qui étudie l'enfant que l'est le rêve au psychanalyste des adultes.
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L'Europe est aujourd'hui plus que jamais confrontée aux pays du monde arabo-musulman. Quel dialogue peut s'instaurer entre une culture judéo-chrétienne et une autre islamique, entre le dispositif freudien et l'inconscient musulman ? L'islam, en tant que culture religieuse articulée autour d'un livre saint, met en place une organisation originale qui permet la constitution du sujet. Pour autant, le Miroir du prophète n'est pas une simple étude théorique. Jean-Michel Hirt appuie son propos sur quelques situations cliniques qui affectent des personnes d'origine musulmane vivant en France. A travers les éléments de plusieurs histoires individuelles, il met en évidence l'inter-action entre psychique et culturel.
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Les sondages sont formels : le Danemark se voit comme le pays le plus heureux du monde. Les Danois sont les champions du bonheur. Qu'est-ce qui, dans leur culture, leur éducation, leur caractère, les rend aussi aptes au bien-être ? Quelle philosophie de vie ? Quel secret ?
Malene Rydahl, Danoise de naissance et Française d'adoption, a enquêté et réfléchi à cette énigme. Avec Heureux comme un Danois, elle livre le trousseau des dix clefs qui lui semblent ouvrir les portes de l'Eden. Les anecdotes les plus savoureuses et les statistiques les plus rigoureuses font de ce petit précis philosophique et concret un manuel du bonheur au quotidien. Ce « mode d'emploi de l'allégresse » ne donne aucune leçon mais un esprit français ne manquera pas d'y trouver l'antidote à la délectation morose hexagonale.
Au fil de ces Dix Commandements - parmi lesquels « Je ne crains pas mon prochain (la confiance) », « J'ai une place dans la société (l'éducation) », « Je suis libre de trouver mon chemin (La liberté/autonomie personnelle) », « Je peux devenir qui je veux (L'égalité des chances) », « Je vais mieux si tu vas bien » (solidarité et respect de l'autre) - Malene Rydahl illustre la théorie de son parcours personnel et confère à son traité une dimension pratique.
Heureux comme un Danois vaut donc pour sa double perspective : il est à la fois une plongée humoristique et critique dans le Danemark contemporain, ses moeurs, sa tradition, son fonctionnement, et une leçon de savoir-être heureux à l'usage de chaque être humain. Le parfait guide du savoir-jouir pour des Français si pessimistes.
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Il n'y a pas de nous possible sans différence irréductible entre je et tu. Le lieu le plus intime et universel, quotidien et divin, de ce nous se situe entre la femme et l'homme. C'est quand ils sont réellement deux que femmes et hommes peuvent aimer et créer ensemble. Nous sommes bien petits vis-à-vis d'un tel monde: encore enfants plus qu'adultes et a(i)mants, avec des retards de culture à rattraper, notamment dans les relations entre mères et filles, entre la femme et elle-même, entre femmes. Je, tu, nous propose un certain nombre de chemin et médiations pour que les femmes ne soient plus les corps naturels dont les hommes seraient les têtes civiiisées - qu'il s'agisse de droits, de travail, de langage, de religion. Ce livre indique aussi comment devenir femme dans le rapport à la parole, à la beauté, à la maternité (naturelle et spirituelle), à l'âge, à la santé. Il se soucie d'analyse et de réparation des inégalités entre femmes et hommes, tout en construisant l'homme de lelur différence.
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Cet essai interroge les conditions de l'amour de soi-même dans un temps où le goût du néant et de la destruction fait rage : comment s'aimer afin d'aimer et d'être aimé ? Comment aimer l'étranger en soi-même plutôt que de le haïr ou de se haïr ?
Il prend appui, pour cela, sur l'histoire et l'oeuvre de quelques écrivains du siècle dernier, bien peu en accord avec leurs contemporains, rebelles à toute classification : leur originalité repose sur un style d'écriture qui n'appartient à aucun genre littéraire spécifique. Ecrivant à partir d'un éloignement volontaire avec leur terre natale ou leur milieu d'origine, comment ces infidèles qu'ont choisi d'être Thomas Edward Lawrence, alias Lawrence d'Arabie, Louis Massignon l'orientaliste islamo-chrétien, Victor Segalen l'exote sinisé et Simone Weil la mystique athée, eux qui tous ont partie liée avec l'exil, l'excès et le religieux -, ont-ils déjoué les destins qui les attendaient ? Comment ont-il fécondé leur langue maternelle par l'apport d'autres langues et noué leur vie à la rencontre de l'étranger, dans la diversité de situations marquées par l'ombre des guerres et des génocides du XXe siècle ?
Tous ont développé, « en un temps de détresse », des stratégies amoureuses de soi et de l'autre en devenant infidèles à l'avenir assigné par la filiation et les conventions sociales, et en refusant de sacrifier autrui à leurs intérêts personnels ou nationaux. Tous ont cherchéà construire leur destinée, grâce à la rencontre d'une autre culture que la leur, chacun convergeant ainsi vers le secret de lui-même. Si l'infidélité de l'esprit est leur caractéristiques commune, chacun a décliné la rupture et la joie qu'elle implique dans sa chair et dans sa psyché.« L'infidèle, écrit Jean-Michel Hirt, est cet homme de désir à la recherche d'une dimension en lui-même que seule la rencontre de l'hôte étranger lui révèle. »
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"En dépit de la révolution qu'il opère, Freud n'est-il pas demeuré dépendant de l'outillage intellectuel européen ? Ne laisse-t-il pas dans l'ombre, de ce fait, certains aspects de la pratique analytique que sa théorie n'a pu explorer ?Mais comment s'en rendre compte, si ce n'est en sortant d'Europe ?Je propose ici cinq concepts, abstraits de la pensée chinoise, dans lesquels ce qui se passe dans la cure pourrait se réfléchir et, peut-être, mieux s'expliciter. Chacun opère un décalage : la disponibilité par rapport à l'attention du psychanalyste ; l'allusivitépar rapport au dire de l'analysant ; le biaispar rapport à l'ambition de la méthode ; la dé-fixationpar rapport à l'enjeu même de la cure ; la transformation silencieuse, enfin, par rapport à l'exigence de l'action et de son résultat.Autant d'approches qui font découvrir la psychanalyse sous un jour oblique, la révélant dans on impensé. Or, cet impensé n'est-il pas aussi celui de la pensée européenne découverte dans ses partis pris ?De quoi introduire également à la pensée chinoise dont ces notions, en venant sur le terrain de la psychanalyse, se remettent à travailler."F. J.
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"Cette personne que nous aimons sans la connaître, et qui ne nous est si présente que parce que nous la recréons sans cesse en l'imaginant, un tout simple hasard en fait l'objet de nos rêveries. Nous l'avons fortuitement inventée plutôt que nous ne l'avons choisie. Mais son image nous est désormais si intime, si obsédante, que nous ne pouvons plus nous en détacher. Parce qu'il nous semble que nous ne pourrions pas vivre sans elle, il nous semble aussi que nous aurions manqué notre vie si nous ne l'avions rencontrée..."N. G.
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Freud a exprimé la tragédie d'une époque où le passé subit de tels coups de boutoir politiques, familiaux et religieux qu'il explose littéralement. La perte de tous les repères de la tradition a pour conséquence de livrer l'intériorité à d'innombrables labyrinthes, dont l'analyse tente d'éclairer les abymes. Freud, l'homme sans passé, consacre paradoxalement toute sa vie à la réminiscence comme traitement des troubles psychiques. Il cherche souvent dans les oeuvres littéraires une confirmation de ses thèses. C'est le cas du grand roman du parricide, Les Frères Karamazov, comme du dernier roman lu à Londres avant sa mort, La Peau de chagrin, où le suicide du héros est lié à l'absence d'héritage matériel et moral. La Gradiva, très attentivement commenté par Freud, livre une des clefs de son silence sur les femmes. Enfin, dans Le Roi des Aulnes, et L'Homme au sable, le clivage entre le père protecteur et le père destructeur prend une dimension terrifiante.
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Armando Verdiglione est psychanalyste, philosophe et sémioticien. En 1985, en vertu d'une loi scélérate, il a été accusé de "délit d'influence" sur la personne de certains de ses patients. Il a été condamné. Emprisonné. Traîné dans la boue. Conspué. Il a été traité comme aucun intellectuel, dans l'Europe démocratique, le fut probablement jamais. Et nous sommes quelques-uns, en Italie et hors d'Italie, à flairer la machination. Ou, au moins, l'erreur judiciaire...
B.H.L
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Gérard Miller se penche, avec dégoût et intérêt, sur l'inconscient des hommes politiques. De Le Pen à Barre, de Simone Veil à Giscard, de Mitterrand à Chirac, il s'interroge sur cette "pulsion de pouvoir" qui les anime. Cela donne, à la veille d'une campagne électorale, une série de portraits qui sont autant d'analyses "sauvages" où le geste, le lapsus et l'aveu sont impitoyablement traqués. De cette enquête - écrite dans une langue rigoureuse et plaisante -, il ressort que Freud n'avait pas tort d'être plus horrifié par la politique que par l'inceste. Si tout le monde lisait Miller, le parti des abstentionnistes serait le plus grand parti de France...
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{La Dissidence freudienne} est une relecture de Freud, arrachée à ses gloses savantes et obscures. Un Freud dissident, subversif, remettant en question les langues de bois de la politique et de la théorie moderne. La psychanalyse, selon l'auteur, est à elle seule, et dans son simple exercice, une contestation vivante de toutes les idéologies et des principes d'asservissement contemporains. C'est la raison pour laquelle ce livre nous propose aussi une relecture critique des textes de Lénine, de Gramsci et de quelques autres. C'est la raison pour laquelle également, il nous propose un parallèle saisissant entre les discours fascistes et les grandes propositions marxistes unis dans le même souci d'ordre et de répression.
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Les psychanalystes sont malades, malades de la guérison. Guérir ? disent-ils. C'est bon pour les psychiatres, les psychologues, les charlatans. Alléger la souffrance des hommes ? La tâche est trop vulgaire pour les nouveaux gourous du savoir qu'ils sont en train de devenir. Et de fait, tout doucement, à mesure que freudisme et lacanisme sortent de leur ghetto, on les voit entrer un à un, tels une armée de clowns tristes, sur la scène de la culture. On les voit prendre rang, avec une étrange assurance, parmi les nouveaux riches de l'intelligentsia. Pamphlet ? Analyse ? Il y a de l'un et de l'autre dans ce livre mordant ; mais il y a surtout deux voix : chaque pas de la dénonciation est assorti d'une autocritique et d'un retour sur soi ; car ce procès n'est possible qu'au terme d'une cure dont le trajet nous est aussi conté.
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Nos perspectives, au seuil du vingt et unième siècle, apparaissent plus critiques et déconstructives que constructives. En exil dans le monde qu'ils se sont fabriqué, les hommes se méfient désormais des propositions positives relatives à un devenir futur, les qualifiant à priori d'utopiques. Mais qui sait si le chemin parcouru jusqu'à présent n'était pas de quelque façon erroné ? Si nous n'avons pas négligé des enseignements utiles pour penser notre identité en plus grande harmonie avec l'univers, et de manière moins scindée entre corps et esprit ou âme.
La connaissance des traditions orientales - par la lecture des textes et une pratique appropriée - nous introduit à une façon nouvelle d'être avec soi et avec les autres, une façon nouvelle de vivre l'amour et la sexualité.
Sera-t-il concevable alors de créer des ponts entre les traditions aborigènes féminines du monde asiatique et nos sociétés patriarcales ? Y découvrirons-nous des solutions non régressives pour refonder la famille et réarticuler ses rapports avec l'Etat ? Et n'est-ce pas la communauté tout entière qui pourrait ainsi se restructurer à partir de liens entre les citoyens, en une approche respectueuse des différences ?
Après une critique des monopoles patriarcaux - commencée dans son livre Spéculum -, Luce Irigaray tente d'élaborer une culture à deux sujets respectueux de leurs différences, modèle pour une coexistence dans la diversité au niveau universel. Docteur en philosophie et poète, Luce Irigaray a également une formation de linguiste, de psychologue et psychanalyste.
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André Brincourt accomplit son oeuvre par le récit et l'essai. il a publié, chez Grasset, entre autres, Malraux et le malentendu, Messagers de la nuit, Secrètes araignées. Il tient le feuilleton littéraire du Figaro Littéraire et il est le secrétaire général du Prix Renaudot. Le Livre : Avec Internet, nous voici menacés par le Web, par la toile d'araignée qui recouvre le monde et entretient une équivoque assez grave : confondre l'accès au savoir et le savoir lui-même. Si le XXè siècle se caractérise par l'Imposture intellectuelle, n'est-ce pas parce qu'il a permis à l'homme de déléguer sa pensée - hier dans les idéologies, dans « les systèmes clos » - aujourd'hui dans l'Ordinateur qui travaille et pense à sa place ? Nous vivons par délégation, par reflets, moins protégés ou assistés, que prisonniers de la toile d'araignée. A partir de ce constat, André Brincourt entreprend de sauver les mouches, de préserver leur liberté. Bourdonnantes, imprévisibles, pensées volantes, pensées volées. Fugitives ou attachantes, coléreuses ou reconnaissantes - dans la tradition de Valéry ou de Cioran, elles dénoncent le Mal qui, trop souvent, s'est donné le masque du Bien, dénoncent les cages de l'esprit, les dérapages de nos philosophies, les leçons trompeuses de nos technologies, le miroir déformant des médias. Rencontres, lectures, amitiés, révoltes. De Sartre à Giono, de Gide à Pessoa et Gracq, on se frotte les pattes et il arrive que les mouches piquent. Comme dit André Brincourt : « Il faut vrombir pour être honnête. »
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Tandis que les enquêteurs établissent les premières constatations, elle furète, regarde, examine. Les scènes de crime lui parlent. Psychologue de la police, certains diraient "profileuse" mais elle n'aime pas ce terme, Frédérique Balland cherche à élucider ce qui se tait et pourtant signifie. Pourquoi le meurtrier a-t-il recouvert sa victime d'une couverture ? Pourquoi les a-t-il toutes attachées de la même façon ? Pourquoi cet assassin a-t-il tué les victimes qui se débattaient et laissé en vie celles qui se sont résignées ?
Avec les policiers de la Brigade criminelle, au célèbre "36" ou à Versailles, elle a travaillé plus de huit ans. Elle côtoie les enquêteurs, mais surtout les suspects. Elle ne dit rien, elle n'écoute pas ce qu'ils disent. Elle regarde autre chose. Leurs gestes, leurs yeux, leurs nerfs. Elle remonte leurs parcours. Et approche leur enfance, aussi. Son métier ? Analyste de profil. Les criminels obéissent à une logique. Frédérique Balland a appris à la comprendre, du moins à l'approcher, jusqu'aux frontières du mal.
Dans ce livre unique, plein de force et de retenue, Frédérique Balland retrace des affaires inconnues, d'autres, célèbres en apparence - elle raconte son parcours personnel, nous livre ses émotions, son travail, sa passion. Une traversée.
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Jacques Lacan, psychanalyste français, est une figure mythique. Il commence sa carrière de psychiatre dans les années 30, fait scandale dans les années 50 au sein des institutions psychanalytiques, devient un personnage fameux dans les années 60 aux beaux temps du structuralisme... Dans les années 80, Lacan devient, dans la presse, l'objet d'une "affaire". L'"affaire Lacan", c'était qu'il avait osé dissoudre sa propre Ecole, sans consulter personne, las de l'adoration étouffante de certains de ses disciples. Il entre alors tout vivant dans sa propre légende et devient le héros d'une mythologie qui courait déjà depuis longtemps autour de lui, sournoise, complexe et magnifique. C'est cette histoire que raconte le livre de Catherine Clément : l'histoire d'un solitaire qui toujours suscita des passions publiques. L'histoire aussi d'un homme qui, à travers des schémas, des logiques, une théorie de la psychanalyse, ne cesse de parler d'amour. Catherine Clément a voulu le lire, non sans tendresse, comme il lit lui-même les grandes mystiques et les femmes folles : ses préférées de toujours, d'un bout à l'autre de son oeuvre. Elle a trouvé un sorcier aux multiples vies résistant à toutes les morts que ses ennemis ont voulu lui souhaiter : un sorcier têtu et inspiré.
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"Aux longs de ces pages, j'ai voulu chausser les lunettes de Freud pour traiter de sujets aussi divers que la politique, le tabac, le cinéma ou la chanson... etu aussi de leur résonance intime avec mon parcours. Ces essais de psychanalyse appliquée à des questions de société témoignent de mon désir de comprendre les ressorts d'un monde souvent énigmatique et tentent d'en déchiffrer les enjeux inconscients."Ph.G.
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