Fort de sa triple culture - africaine, française et américaine -, Souleymane Bachir Diagne s'interroge sur la traduction dans ce texte engagé et humaniste, porteur d'une éthique. Si la traduction manifeste le plus souvent une relation de profonde inégalité entre langues dominantes et langues dominées, elle peut aussi être source de dialogue, d'échanges, de métissage, y compris dans des situations d'asymétrie, propres notamment à l'espace colonial, où l'interprète, de simple auxiliaire, devient un véritable médiateur culturel.Faire l'éloge de la traduction, « la langue des langues », c'est célébrer le pluriel de celles-ci et leur égalité ; car traduire, c'est donner dans une langue hospitalitéà ce qui a été pensé dans une autre, c'est créer de la réciprocité, de la rencontre, c'est faire humanité ensemble, c'est en quelque sorte imaginer une Babel heureuse.La question de la traduction, de l'universel et du pluriel, est au coeur de l'oeuvre de Souleymane Bachir Diagne, l'une des voix africaines contemporaines les plus respectées. Il a notamment publié, chez Albin Michel, En quête d'Afrique(s) : universalisme et pensée décoloniale,coécrit avec Jean-Loup Amselle (2018).
Que se passe-t-il quand une personne parle?? Cette question recouvre pourtant une multiplicité de sens. S'agit-il de se faire comprendre?? de partager ses états d'âme?? d'influencer l'autre?? d'atténuer l'écho de ses émotions?? Qu'est-ce qui détermine son expression, son intonation et le choix des mots?? C'est en tant que linguiste et thérapeute ayant travaillé avec des enfants autistes que Laurent Danon-Boileau s'est intéressé aux fonctions du langage, et comme psychanalyste qu'il observe sa dynamique. La cure analytique est par excellence le laboratoire de la parole. Elle permet de saisir les mécanismes psychiques qui la sous-tendent?: la part d'irrationnel, les subtiles variétés de l'écoute de soi, de la mise en lien des pensées et de l'action produite sur celui qui écoute. Cette exploration du mouvement de la parole révèle, au-delà de la cure, tout ce qui peut se jouer, à travers elle, dans un échange entre deux personnes. Laurent Danon-Boileau a été thérapeute au centre Alfred-Binet à Paris, professeur de linguistique à l'université Paris-Descartes et chercheur au MoDyCo (CNRS). Il est psychanalyste formateur à la Société psychanalytique de Paris. Il a notamment publié Des enfants sans langage, La parole est un jeu d'enfant fragile, L'enfant qui ne disait rien et Voir l'autisme autrement.
« C'est à vous d'être lacaniens, si vous voulez. Moi, je suis freudien », déclare Jacques Lacan (1901-1981) : c'est de s'être voulu - radicalement - « freudien » que son nom se retrouve homologué dans l'histoire de la psychanalyse et, au-delà, par les effets de ce geste, dans la pensée contemporaine, mise à l'épreuve de l'hypothèse de l'inconscient. Il s'agit ici d'introduire à et dans la « pensée-Lacan », celle des Écrits et du Séminaire, véritable work in progress par lequel s'accomplit son « retour à Freud » en une oeuvre à la fois complexe et vivante. À partir de la présentation systématique de ses catégories majeures (imaginaire/symbolique/réel, signifiant, « objet a »...) se trouvent restitués le mouvement de sa recherche et le remaniement inlassable de son écriture. Ainsi devient lisible le passage de Freud à Lacan.
La faculté d'acquérir une langue est le propre de l'homme : à travers le liquide amniotique, le foetus s'imprègne des sonorités verbales et du rythme de la langue maternelle, qu'il perçoit et distingue déjà des autres langues... Parce qu'elle intéresse les linguistes, les médecins ORL comme les orthophonistes et les enseignants des langues comme les chanteurs ou les psychoacousticiens, parce qu'elle s'appuie aujourd'hui sur de nouvelles technologies (imagerie cérébrale, outils informatiques...), la phonétique concerne désormais tous les scientifiques dont le domaine d'intérêt est la communication parlée, sa nature et son fonctionnement. Cet ouvrage présente tous les champs de cette discipline et propose une synthèse des résultats des recherches menées ces dernières années.
La linguistique est d'abord l'étude scientifique des langues, d'un point de vue descriptif (matériel grammatical et lexical) ou historique (évolution et diversification d'une langue dans le temps, objet de la grammaire comparée, avec la notion de famille de langues).
Elle suppose la connaissance des bases de la production du langage (phonétique, psycho-linguistique), mais aussi des conditions sociologiques de son fonctionnement (sociolinguistique). Elle comporte un aspect cognitif : l'étude de la façon dont les moyens d'expression d'une langue organisent la saisie du monde (sémantique).
Confrontée à une grande diversité dans les structures des langues, elle s'efforce de dégager des constantes dans le cadre d'une typologie.
La linguistique moderne est née de la volonté de Ferdinand de Saussure d'élaborer un modèle abstrait, la langue, à partir des actes de parole. Son enseignement insiste surtout sur le fait que « la linguistique a pour unique et véritable objet la langue envisagée en elle-même et pour elle-même ». Or les langues n'existent pas sans les gens qui les parlent. Il faudra pourtant attendre la Sociolinguistique de William Labov, en 1976, pour trouver l'affirmation selon laquelle, si la langue est un fait social, alors la linguistique elle-même ne peut être qu'une sociolinguistique.
En quoi consiste cette conception sociale de la langue, et dans quelle mesure nous oblige-t-elle à redéfinir la linguistique elle-même ?
Comment analyser un poème, un texte narratif, un article de presse, un extrait de pièce de théâtre ? Quels outils méthodologiques utiliser pour commenter un tableau, une photographie, une séquence filmique, une publicité ? Les étudiants et les jeunes professeurs trouveront dans cet ouvrage une méthode riche et précise dans les deux langues ainsi que des études de textes et d'oeuvres iconographiques.
D'un sonnet de Quevedo à un extrait de roman de Javier Marías, d'une peinture sur bois de Goya à une photographie de Graciela Iturbide ou une séquence d'un film d'Almodóvar, les 15 analyses de documents proposées offrent des exemples d'application de la méthodologie exposée ainsi qu'un panorama vaste et représentatif de la culture espagnole et hispano-américaine du XVIIe siècle à nos jours.
L'analyse stylistique est l'examen des procédés linguistiques mis en oeuvre par un écrivain.
Elle emprunte à la grammaire, à la linguistique, à la rhétorique, à la poétique et à la sémiotique leurs outils et leurs approches pour décrire l'utilisation qu'un auteur fait de tel ou tel élément langagier.
L'ouvrage se divise en 5 chapitres de la méthodologie du commentaire à l'entraînement en passant par l'étude des grands genres. Les applications aux textes proposent un parcours à l'étudiant allant de l'analyse au plan détaillé.
Corrigés, mises au point théorique, bibliographies sélectives et glossaire accompagnent le travail de l'étudiant.
Comment naissent les mots ou les emplois nouveaux de mots déjà existants ? Comment se forment-ils ? Quelle est leur utilisation en littérature ? Selon quelles modalités entrent-ils dans les dictionnaires ? Les néologismes font partie de la vie de tous ceux qui parlent, lisent, écoutent, écrivent, et le fonctionnement même de la langue doit permettre la néologisation sous peine de conduire à une langue morte. Indispensables, les néologismes relèvent de l'étude du système linguistique et impliquent une réflexion sur leurs conditions d'émergence, leurs usages et leurs fortunes très diverses, afin d'observer comment vit notre langue.
Si, dans le cadre des enseignements scolaires fondamentaux, chacun apprend ce qu'est un groupe nominal, un groupe verbal ou un constituant invariable, l'analyse linguistique de ces unités fondamentales, parmi d'autres, ne saurait s'y réduire. S'appuyant sur quelques analyses sémantiques et syntaxiques à la fois éclairantes et accessibles à des non-spécialistes, cet ouvrage propose un exposé cohérent du fonctionnement grammatical de la langue française ; tout en retenant les classements traditionnels en parties de discours et en fonctions syntaxiques, il s'attache à en approfondir et à en problématiser les contours.
Argumenter, c'est tenter d'agir sur son auditoire, lui faire partager ses raisonnements, orienter ses façons de voir et de penser. Comment la parole se dote-t-elle du pouvoir d'influencer son public ? Par quels moyens verbaux s'assure-t- elle de sa force ?
La question de la parole efficace, qui est au coeur de la réflexion depuis la rhétorique antique, a été remise à l'honneur dans les sciences du langage et de la communication, mais aussi dans d'autres champs d'études comme la littérature ou les sciences politiques. Dans cet ouvrage devenu un classique, l'auteur offre une synthèse de la question. Elle propose aussi une approche originale dite de l'« argumentation dans le discours », dont elle précise les procédures et les enjeux.
De Jaurès à Le Pen, des débats sur la guerre à l'interview électorale et au texte fictionnel, l'ouvrage se fonde sur de nombreux exemples destinés à concrétiser le propos. Il fournit ce faisant de précieux instruments d'analyse qui permettent de saisir dans leur spécificité les discours politiques, médiatiques et littéraires du passé et du présent.
Ce précis de grammaire décrit le fonctionnement de la langue éclairé par la réflexion linguistique. Les exposés théoriques sont assortis d'exercices corrigés qui permettent de mettre en pratique les notions à l'étude et de développer ainsi sa propre réflexion.
Destiné aux étudiants de lettres de licence et de master, et aussi à ceux qui préparent les concours du CAPES et de l'agrégation, ce manuel fournit les éléments indispensables au traitement des sujets proposés de façon récurrente aux examens et concours.
Il se compose de trois grandes parties : les deux premières sont consacrées à la morphologie (nominale puis verbale) et la troisième à la syntaxe. En morphologie, chaque question est envisagée dans la double perspective synchronique et diachronique. La section syntaxe offre des « grilles » d'analyse préétablies : chaque chapitre propose un plan d'étude précis, illustré d'exemples empruntés aux oeuvres « classiques » du Moyen Âge. Ce plan doit permettre d'identifier, de classer et de commenter toute occurrence rencontrée dans les textes inscrits aux programmes.
Cette nouvelle édition est enrichie d'un nouveau chapitre sur le participe passé et des compléments sur la négation et les propositions relatives.
Issue, à la fin des années 1960, de lectures de Saussure, Althusser, Lacan, Foucault, l'analyse du discours (AD) institue en France un programme d'analyse du sens. Elle s'est constituée autour de la question de la langue, puis de la langue et de l'histoire. Si ses fondements ont été sans cesse retravaillés grâce à l'interdisciplinarité, elle a gardé jusqu'à ce jour son ancrage au sein des sciences du langage. En constituant une matrice d'inventions, d'hypothèses et d'expérimentations à l'intérieur de la linguistique, elle continue de « déranger » la discipline tout en offrant une résistance à certaines indifférences à la langue qui se sont fait jour en sciences humaines et sociales.
La langue française est complexe et personne n'est à l'abri d'une faute. Parce que tout le monde, d'une manière ou d'une autre, est amené à rédiger, un guide accessible et efficace, répertoriant les erreurs les plus fréquentes, s'avère un outil précieux. Les fautes d'orthographe mais aussi de grammaire et de syntaxe les plus courantes sont analysées et corrigées.
Afin de rendre sa consultation agréable, de nombreuses anecdotes jalonnent le propos. Des encadrés permettent d'approfondir certains points particulièrement difficiles.
Cet ouvrage est une introduction méthodique à la lexicologie. Les deux premières parties décrivent l'organisation du lexique sur les deux plans du sens et de la forme (sémantique et morphologie). Les notions présentées sont mises en perspective théorique et illustrées par de nombreux exemples et exercices corrigés. La troisième partie présente les éléments de la lexicographie, étude des dictionnaires, avec des exemples tirés des principaux dictionnaires français.
Cet ouvrage présente un panorama descriptif des règles de versification, illustré de nombreux exemples commentés dans une perspective littéraire. Il propose également une approche historique des grandes étapes de l'histoire du vers français, en particulier aux XIXe et XXe siècles où l'accent est mis entre autres sur l'esthétique de la poésie de Mallarmé et de Saint-John Perse. En fin d'ouvrage, des exercices systématiques de versification sont proposés, ainsi que des corrigés.
Cet ouvrage présente un aperçu des différentes théories sociolinguistiques étudiées à la fois par les sociologues, les psychologues et les linguistes. Discipline transversale, la sociolinguistique, née dans les années 60, s'intéresse tout particulièrement au développement actuel des sociétés pluriculturelles.
Présentant méthodiquement les différents niveaux de structuration et d'analyse des textes, cet ouvrage souhaite mettre en place, sous le nom d'analyse textuelle des discours, une autre distribution entre sciences du langage et stylistique littéraire (étude de texte de La Bruyère à Borges) et entre sciences du langage et sciences de l'information et de la communication (textes publicitaires, journalistiques et politiques).
Les méthodes d'éducation à l'intercompréhension sont l'un des développements applicatifs possibles d'une approche de la compréhension et de la communication humaine dans toute situation de plurilinguisme -notamment les concepts d'approximation, d'inférence, et de transparence -, qui permettent d'appréhender une procédure de «communicance» progressive. Cela présuppose la notion de similarité, explicitement thématisée dans les recherches linguistiques et cognitives sur l'analogie. Cette étude s'ouvre à des considérations non seulement linguistiques mais aussi pragmatiques, épistémologiques, psychologique et philosophiques.
Cascamorto (italien) : Tomber mort d'amour.
Zapoï (russe) : Une terrible envie de se saouler, de se perdre dans l'oubli.
Sarang (coréen) : J'aimerais être avec toi jusqu'à la fin de ma vie !
C'est en regardant les Indiens nettoyer les vitres le long des façades des gratte-ciels à New York qu'est née l'idée de ce livre. Ils appartiennent à une tribu qui ignore le mot « vertige », sa sensation, le concept même.
Les auteurs ont alors eu envie de connaître et de rassembler ces mots qui existent dans d'autres langues et qui n'ont pas d'équivalents dans la langue française. Mais à combien de mots allaient-elles avoir accès ? Beaucoup ou très peu ?
Yolande Zauberman et Paulina Spiechowicz ont alors rencontré des traducteurs, des poètes, des chercheurs. Elles ont fouillé dans les dictionnaires, les livres d'anthropologie ou de géopolitique pour trouver ces mots manquants. Elles ont accédéà un réservoir de mots qui s'est avéré infini.
Dans cette petite encyclopédie, les mots sont un voyage, ils tiennent le lecteur en haleine, le font passer par des sentiments, des nuances, des colères qui appartiennent à toutes les géographies. Par leurs mots secrets les autres cultures s'ouvrent à nous. Par exemple, « Wiswas » désigne en arabe une obsession qui tourne dans la tête et n'en veut plus sortir. Prononcer ces deux syllabes partout dans le monde arabe et les regards s'éclairent : on n'est plus tout à fait un étranger.
Ce livre répond à un désir que l'on a tous éprouvé : sentir une seconde comment sentent les autres.
Partez à la découverte des mystères du langage !
Après avoir traité l'humour, les erreurs de raisonnement, la créativité et les mathématiques, Luc de Brabandere se livre à une enquête passionnante et amusante au coeur du langage et des mots.
Sans jargon ni références théoriques encombrantes, ce livre captivant vous permettra de comprendre :
Pourquoi le langage a justifié la création d'une discipline à part entière : la linguistique.
Comment définir un signe, une phrase, un langage...
Quelle est la relation que nous entretenons avec les mots. Nous croyons jouer avec eux, mais c'est le contraire : ce sont eux qui se jouent de nous !
Parce qu'une bonne rédaction est un atout inestimable au quotidien comme dans la vie professionnelle, ce petit guide recense de manière exhaustive les usages communément admis en France pour une présentation claire des textes. Il les accompagne d'anecdotes, de quiz, d'informations pratiques et d'exercices d'application, toujours avec une légèreté assumée. Chaque chapitre illustre une situation d'écriture donnée : informer, convaincre, rendre compte d'un travail scientifique, publier en ligne, etc. Au fil des situations, sont abordés en particulier :
- les signes de ponctuation : point, virgule, guillemets, parenthèses, etc. ;
- l'usage des majuscules ;
- les règles bibliographiques en usage ;
- l'écriture des sigles, acronymes, abréviations et symboles d'unités de mesure ;
- l'usage des guillemets, de l'italique, des petites capitales ;
- les types d'espaces et les règles d'espacement.
En fin d'ouvrage, un index alphabétique procure un accès direct à chaque type de difficulté, faisant de cet ouvrage un véritable guide pratique en matière de règles typographiques.
Parmi les milliers de langues qui existent ou ont existé, il semble qu'il y en ait toujours eu une qui ait été plus " prestigieuse " que ses contemporaines. Le latin fut en ce sens une langue dominante jusqu'au XVIIIe siècle, le français en devint une à son tour jusqu'au XXe siècle et l'anglais a incontestablement acquis le statut de langue mondiale depuis lors. L'exemple antique du bilinguisme latin/grec des Romains cultivés montre que la langue dominante n'est pas nécessairement la langue du pays le plus puissant économiquement ou militairement (comme la situation contemporaine tendrait à le faire croire), mais que la hiérarchisation linguistique repose sur des processus spécifiques que ce livre met au jour.
Le bilinguisme, la diglossie (l'usage au sein d'une même communauté de deux idiomes remplissant des fonctions communicatives complémentaires) et, dans le champ littéraire international, les traductions d'ouvrages sont de précieux indicateurs de ce phénomène.
À travers le cas exemplaire du français, de ses transformations, des formes de domination qu'il a exercées, de l'évolution de son statut, des commentaires que son rôle et sa place ont occasionnés, Pascale Casanova propose un cadre d'analyse novateur des mécanismes de la domination linguistique.
Pascale Casanova enseigne la littérature à Duke University. Elle a notamment publié, au Seuil, La République mondiale des lettres (rééd. " Points Essais ", 2008), traduit dans une douzaine de langues, et Kafka en colère (2011).