Bien connue dans les milieux de l'art, auteur d'essais sur l'art contemporain et de monographies consacrées aux artistes d'aujourd'hui, Catherine Millet entreprend de raconter sa vie sexuelle. Avec une crudité et une clarté dont on reste confondu.
Le récit ne suit aucune chronologie, la relation des événements (non datés) et la description des scènes sexuelles étant distribuées selon quatre chapitres : " le nombre ", " l'espace ", " l'espace replié " et " détails ".
La Vie sexuelle de Catherine M. constitue, à coup sûr, l'un des livres les plus audacieux et les plus stupéfiants que la tradition érotique ait donnés à la littérature française.
N'est-il pas voluptueux de se replonger adulte dans ses lectures d'enfant ? Non pas tant pour se laisser aller à ce qu'un psychanalyste diagnostiquerait comme un mouvement de régression, que pour enfin aller jusqu'au bout de ses rêves. Je dispose aujourd'hui de plus de moyens intellectuels pour mettre au jour les désirs qui me taraudaient lorsque j'avais six ans et qu'alors je ne savais pas nommer.
Enfin je peux dire à quel point c'est Riquet que j'aime ! Riquet, « si laid et si mal fait qu'on douta longtemps s'il avait forme humaine. » De même, j'avoue que j'aurais préféré que la Bête ne devînt jamais un prince charmant. À cela s'ajoute que - Riquet, Millet -, nous sommes un peu de la même famille, et que lorsque je me regarde dans un miroir, c'est dans le chaos de son corps que je plonge mon regard.