Par « théories du complot », on désigne des explications douteuses ou fausses qui s'opposent aux thèses « officielles » et mettent en scène un ou plusieurs groupes agissant en secret pour réaliser un projet de domination ou d'exploitation. Les conspirateurs fantasmés sont supposés être à l'origine de tous nos maux. Le moteur de ces raisonnements ? L'insatisfaction cognitive face à des événements traumatisants. C'est de cette frustration porteuse de suspicion que dérive le discours complotiste contemporain, qui met l'accent sur le doute. Mais les réponses données, factuellement fausses, constituent de nouveaux dogmes véhiculés par les réseaux sociaux. Pierre-André Taguieff fait l'hypothèse que le complotisme répond à une demande de sens et de cohérence : l'ennemi invisible et diabolique explique tous les malheurs des hommes. En cela, les récits complotistes réenchantent le monde, fût-ce pour le peupler de démons. Mais ils alimentent en même temps des accusations mensongères. Comment dissiper de telles illusions ?
Entre la vache Audhumla et le loup Fenrir, entre le frêne Yggdrasill et le dragon Fáfnir, les sombres forêts du Nord de l'Europe et les rivages des mers froides sont peuplés d'êtres merveilleux et fantastiques qui n'en finissent pas de nous fasciner.
Après la mythologie grecque, la mythologie nordique, popularisée par Wagner depuis la fin du XIXe siècle, est celle qui a fourni le matériau mythique le plus important. Ses fables et ses légendes ont été principalement consignées dans des sources littéraires, surtout dans l'Edda de l'Islandais Snorri Sturluson (1179-1241), l'Islande étant le véritable conservatoire des antiquités nordiques.
En 100 légendes, Patrick Guelpa nous propose de partir à la découverte d'un monde enchanté, où se côtoient dieux et déesses, Ódhinn, Thor et Freyja, monstres, valkyries, géants et nains, elfes et fées...
L'oeuvre de Marcel Proust est un monument de papier qui effraie certains lecteurs, en fascine d'autres et occupe quoi qu'il en soit une place à part dans l'histoire de la littérature. Voici 100 mots pour (re)découvrir aussi bien l'oeuvre que l'homme. Au cours de cette promenade dans l'univers proustien, des plages de Cabourg à Venise en passant par les Champs-Élysées, nous croisons des personnages, des passions, une histoire éditoriale, un boeuf mode, des catleyas, une vision littéraire, un jeu et des enjeux sociaux, des peintures, une phrase unique, des mensonges... Nous traversons une existence et découvrons une vocation. Au fil des thèmes et des termes, Michel Erman nous donne à voir un Proust à l'oeuvre, qui contemple le spectacle passé du monde et nous rappelle que le temps perdu ne se retrouve que par les mots.
La laïcité est un concept politique : l'État laïque ne privilégie aucune confession, et assure la liberté de conscience et d'expression à chacun. Mais au-delà, la laïcité peut être « séparatrice » et renvoyer les religions dans la stricte sphère privée. Comment, alors que la plupart de nos pays sont multiculturels, concilier le « droit à la différence » et la laïcité telle qu'elle s'est construite en France à partir de la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905 ? En observant les expériences française et européenne, Guy Haarscher décrypte les sens de la laïcité, montre comment elle est mise en place selon des modalités différentes suivant les pays et, par l'analyse des débats qu'elle suscite aujourd'hui, interroge les perspectives de l'idéal laïque contemporain.
À quoi Shakespeare ressemblait-il ? Comment ce fils de gantier a-t-il pu créer des mythes aussi puissants que Roméo et Juliette, Hamlet ou encore Le Roi Lear ? A-t-il même existé ? Affrontant ces questions - et bien d'autres -, Jean-Michel Déprats nous fait partager sa connaissance intime de l'un des plus grands génies de la littérature universelle. Dans ce tour d'horizon dense mais à la portée de tous, qui nous mène des rives de l'Avon jusqu'au théâtre du Globe, il replace l'oeuvre dans son contexte historique et linguistique. Décryptant le sens des métaphores shakespeariennes et s'appuyant sur de nombreuses réécritures, mises en scène et autres adaptations, il chemine à travers une oeuvre riche et féconde, qui n'en finit pas de fasciner et qui n'a rien perdu de sa force.
La sociologie du corps est un chapitre de la sociologie plus particulièrement attaché à la saisie de la corporéité humaine comme phénomène social et culturel, matière de symbole, objet de représentations et d'imaginaires. Elle rappelle que les actions qui tissent la trame de la vie quotidienne, des plus futiles ou des moins saisissables à celles qui se déroulent sur la scène publique, impliquent l'entremise du corps.
De quelle manière cette sociologie de l'enracinement physique de l'acteur dans son environnement propose-t-elle une élucidation des logiques sociales et culturelles ?
Tout le monde sait ce qu'est le théâtre, du moins tout le monde en a une idée. Mais sous cette évidence se cachent des réalités complexes. Le théâtre est un ensemble d'oeuvres, un répertoire, c'est aussi une pratique du spectacle, dont les oeuvres écrites ne sont qu'une part ; ce sont également des lieux, plus ou moins spécialisés, et des personnes, elles-mêmes plus ou moins spécialistes ; parfois, enfin, c'est un rituel, qui peut s'inscrire dans des pratiques religieuses et politiques...
Cet ouvrage retrace l'histoire du théâtre et de sa place dans notre société, depuis ses origines gréco-romaines jusqu'à ses formes les plus contemporaines. À lire également en Que sais-je ?...
Le théâtre, Alain Viala et Daniel Mesguich
L'économie du spectacle vivant, Isabelle Barbéris et Martial Poirson
Comment dire, comment penser le théâtre ? Sans doute y a-t-il dans cet art universel une part d'insaisissable par les mots, d'irréductible à l'écrit, celle de la scène, d'un temps partagé entre acteurs et spectateurs. Mais relevons le défi. Et proposons deux regards plutôt qu'un : un universitaire historien du théâtre, Alain Viala, et un homme de théâtre, acteur et metteur en scène, Daniel Mesguich. Chacun à sa manière, chacun depuis sa pratique, ouvre une fenêtre de la maison « théâtre ».
De ce faux dialogue, par le frottement de ces deux logiques - l'un transmet et structure des connaissances sur l'art dramatique, l'autre l'apostrophe, l'enrichit, le contredit, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives - naît un texte qui place le lecteur au plus près de l'expérience théâtrale.
La pensée de René Girard (1923-2015) est largement méconnue. Célébrée par un public à qui elle a ouvert de nouveaux horizons, notamment sur le « sens de l'histoire », et exploitée par des chercheurs en sciences humaines et sociales, elle a été discréditée, particulièrement en France, par nombre de spécialistes et d'universitaires. Pourquoi ? René Girard aurait-il eu le tort, à leurs yeux, de briser un certain nombre de tabous et d'usages de la communauté scientifique, notamment sa tendance à la spécialisation ? Penseur du mimétisme, René Girard a émis des propositions qui se présentent comme des hypothèses scientifiques formant système : d'une théorie du désir, selon laquelle notre désir serait moins un désir d'avoir qu'un désir d'être celui qui désire le même objet, il a mis au point une théorie du religieux et, en fin de compte, dans un cadre évolutionniste, une anthropologie fondamentale. Problème : si l'un de ses versants est bel et bien scientifique, l'autre est - scandale suprême - théologique...
Choisir 100 mots qui délimiteraient la « Culture générale » pourrait sembler une gageure. Et pourtant : la plupart d'entre eux s'imposent quasi naturellement par l'observation de l'époque (via la presse en particulier) et l'examen des sujets récurrents des concours. Tous ces mots ont en commun d'avoir une histoire, de s'être nourris des tensions qui traversent et structurent l'histoire des idées.
D'« amitié » à « terrorisme », de « vulgarité » à « précaution », cet ouvrage propose 100 mises au point sur des termes et des notions incontournables. Il constitue un outil précieux pour l'épreuve de culture générale présente à de nombreux concours.
À lire également en Que sais-je ?...
Les 100 dates de la culture générale, Éric Cobast
Les 100 lieux de la géopolitique, coordonné par Pascal Gauchon et Jean-Marc Huissoud
L'oeuvre de Rimbaud occupe une place unique dans le monde littéraire. Poèmes de jeunesse, vers, prose, Une saison en enfer et Illuminations... Y pénétrer, c'est entreprendre un voyage qui commence à « Charlestown » - ainsi qu'il appelait par dérision sa ville natale, Charleville -, et dans la maison familiale de Roche, se poursuit à Paris, fait un détour par Bruxelles et Londres avec Verlaine, et aboutit au Harar. Terminus Marseille... En 100 mots, René Guitton nous propose de refaire le voyage, et de partir à découverte de l'oeuvre et de l'homme, des figures qui peuplent ses écrits, des lieux, aimés ou honnis, de ses passions plus ou moins avouables, de son style, d'une vision littéraire où la vie et l'expérience humaine débordent le simple cadrage de ces pages. Un abécédaire sensible et amoureux pour sympathiser avec un pionnier ô combien révolté. Un Rimbaud « soleil et chair ».
Au-delà d'une simple chronique philosophique d'un mouvement qui a marqué les années 1930-1950, cet ouvrage dégage les lignes de force de la pensée de l'existence. Il analyse ainsi comment la problématique existentielle marque la rupture avec les grands systèmes de l'idéalisme allemand en inventant de nouveaux modes d'écriture, de communication, de présence dans la société et l'univers des lettres.
Le terme mythe a largement envahi notre langage quotidien. Pourtant, en se vulgarisant, il a perdu son sens ancien pour ne plus guère désigner qu'un ensemble imprécis de propositions qui s'opposent à la réalité. Cette vulgarisation va de pair avec un grand intérêt scientifique pour le mythe entendu, dans son sens traditionnel, comme forme essentielle de la pensée humaine. Malgré le succès de ce champ d'études, il reste relativement mal défini. Cet ouvrage se propose d'éclairer les relations souvent confuses qu'entretiennent mythe et littérature, afin de fournir au lecteur un cadre herméneutique et méthodologique cohérent lui permettant de mieux lire la littérature.
L'histoire culturelle est à la mode. Certains s'en agacent, certains mettent en doute son existence. On parle ici de flou conceptuel, là d'impérialisme. Comment, en effet, rendre compte d'un champ d'investigation qui s'étend des arts plastiques aux arts martiaux, de la sensibilité aux parfums à la spiritualité de Saint Louis ? Cet ouvrage apporte quelques réponses simples à ces questions complexes : oui, il est facile de définir l'histoire culturelle - comme une « histoire sociale des représentations ». Oui, il n'est pas difficile d'en reconstituer les origines. On peut en préciser les objets, dans leur cohérence : la cohérence d'un regard sur les sources, sur leur mode de questionnement, qui est, par là, questionnement du monde.
L'originalité et l'homogénéité de l'École de Chicago qui a donné naissance à un grand courant de sociologie urbaine, ne résident pas seulement dans ses méthodes sociologiques faisant large part à la démarche empirique, mais aussi dans les sujets de ses travaux, portant principalement sur l'immigration et la criminalité.
Le traité de Versailles est accusé d'être à l'origine de la Deuxième Guerre mondiale. C'est oublier que les mentalités de l'époque ont rendu toute autre politique impossible et que ce traité a créé un organisme de conciliation entre les nations. À partir d'une analyse de la conférence de la paix durant laquelle les traités ayant mis fin juridiquement à cette Grande Guerre furent élaborés, puis de la période des armistices et de celle de l'application des traités, cet ouvrage propose une vision moderne du traité de Versailles en donnant à voir le rôle des peuples dans l'élaboration de la paix.
D'Éric Cobast, on connaissait déjà Les 100 mots, Les 100 mythes et Les 100 dates de la culture générale. Les 100 lieux de la culture générale vient compléter ce triptyque en nous proposant un périple en cinq étapes.
Première escale dans les « lieux du monde » (désert, île, pôles, tropiques...), des endroits bien réels chargés de sens. Deuxième escale dans les « lieux d'histoire », géographie historique ou histoire géographique qui nous mène d'Alésia à Ground Zero en passant par Babylone et Vichy. Troisième halte dans les « lieux en commun » dépoussiérés des lieux communs (agora, ghetto, tribunal...). Quatrième étape : les « lieux sacrés ou exécrés », qui font partie du patrimoine culturel mondial (Académie, La Mecque, musée...). Enfin : un saut dans les « lieux imaginaires » qui nous en disent long sur notre réalité (Atlantide, Far West, Poudlard...).
Un guide pas comme les autres pour tous ceux qui aiment voyager autour de leur chambre...
Regarder CNN, faire ses études en Espagne, accomplir des voyages lointains, apprécier localement des artistes qui oeuvrent et exposent partout dans le monde, regarder la coupe du monde de football, telles sont quelques-unes des pratiques culturelles courantes aujourd'hui. Elles sont l'expression d'une mondialisation qui se déploie depuis le XIXe siècle.
Ce nouveau monde issu de la globalisation inquiète. Certains dénoncent la « cocacolonisation » de la planète ou la naissance d'un « Mcworld » qui contracte les deux entités Mac Donald et Macintosh (Apple) quand d'autres pointent les phénomènes de replis identitaires que cette mondialisation génère. D'autres encore chantent les louanges de ce monde en voie de métissage.
Cet ouvrage invite à comprendre les origines et les mécanismes actuels de ces circulations culturelles. Il interroge surtout les lectures faites de ce phénomène : s'agit-il de convergence culturelle ? d'impérialisme ? de « Choc des civilisations », ou plus finement d'hybridation et de « glocalisation » ?
Depuis les premières chroniques et l'anthologie poétique du Recueil des dix mille feuilles, au VIIIe siècle, le Japon a élaboré une tradition littéraire profondément originale, aux genres et aux formes extrêmement variés, qui a donné à la littérature mondiale quelques-uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre : Roman du Genji, Dit des Heiké, poésie haikai de Matsuo Bashô.
Renouvelée au contact de l'Occident à la fin du XIXe siècle, la littérature japonaise s'épanouit de nouveau tout au long du XXe siècle, de Natsume Sôseki à Haruki Murakami. Aujourd'hui encore d'une grande vitalité, elle s'interroge et cherche de nouvelles voies pour offrir une vision contrastée, passionnante et souvent décapante, de la société japonaise.
Depuis leur apparition, les bibliothèques sont des lieux de conservation et de transmission de la connaissance. Leur évolution est d'abord liée à celle des supports de l'écrit et de la communication, mais aussi aux progrès de l'éducation et de la culture et, plus généralement, à l'histoire des institutions et des sociétés. Aujourd'hui, alors que la masse des documents s'accroît considérablement, alors que les bibliothèques sont bien souvent devenues des médiathèques pour accueillir d'autres supports de culture et offrir un accès libre à une grande partie de ce qu'elles conservent, une nouvelle révolution se met en place : la bibliothèque physique est en train de se doubler d'une bibliothèque virtuelle.
En invitant à comprendre la place de ces institutions qui assurent l'accès à la connaissance, à l'information et à la culture, cet ouvrage montre que les bibliothèques sont en fait la mémoire vivante de nos sociétés. À lire également en Que sais-je ?...
Les politiques publiques de la culture en France, Pierre Moulinier
L'histoire culturelle, Pascal Ory
De tous les genres littéraires, le roman règne sans partage. Mais comment se repérer dans l'abondante production actuelle ? Quelles différences entre roman policier, roman psychologique et roman de science-fiction ?
En s'appuyant sur des exemples tirés de la littérature française et étrangère, Yves Stalloni nous donne des clés pour appréhender un genre protéiforme s'il en est. Au gré de cet abécédaire, il s'adresse tantôt au lecteur soucieux de comprendre les ficelles des romans qui le captivent, tantôt au romancier en herbe désireux de maîtriser les procédés et les techniques de la fiction.
Quelles sont les recettes du best-seller ? Comment remporter un prix littéraire ? Entrez dans la fabrique du roman. Vous lirez d'un autre oeil !
« Au Paléolithique inférieur (grotte de Fauzan, Hérault), voici plusieurs centaines de milliers d'années, des groupes clairsemés de chasseurs s'attaquent aux grosses bêtes. Fauves parmi les fauves, ils se heurtent aux félins, aux pachydermes dont le gisement de La Balauzière (Gard) conserve les restes accumulés. » Ainsi s'ouvre cette Histoire du Languedoc d'Emmanuel Le Roy Ladurie. De la préhistoire à la période contemporaine, l'auteur nous propose une immersion dans le temps long d'un territoire et, mêlant les approches géographiques, politiques, économiques, sociales et culturelles, met ainsi en perspective les événements qui ont jalonné son histoire particulière.
La démocratisation des voyages, les nouvelles technologies, les médias nous mettent en contact quasi quotidien avec les langues les plus diverses. Simultanée, littéraire, journalistique, ou encore technique, la traduction constitue l'unique médiation non seulement entre les langues mais également entre les cultures.
Au-delà de la formule traduttore, traditore, quels mécanismes se mettent en place lorsqu'il s'agit de traduire une langue ? Faut-il que la traduction s'efface pour que l'oeuvre semble conçue dans la langue d'arrivée ou préserver les particularismes de la langue d'origine ? Cet ouvrage présente l'histoire, les théories et les opérations linguistiques et littéraires de cette activité si spécifique : la traduction.
La littérature comparée est à entendre comme la science comparative de la littérature, une branche des sciences humaines et sociales qui se propose d'étudier les productions humaines signalées comme oeuvres littéraires, sans que soit définie au préalable quelque frontière, notamment linguistique, que ce soit. Il ne s'agit pas tant de « comparer des littératures » que de questionner la littérature (au sens de collection d'oeuvres) en plaçant chaque oeuvre, ou chaque texte, dans des séries élaborées par le chercheur, qui interrogent la singularité relative de cette oeuvre. Les comparatistes construisent ainsi des espaces où ils se heurtent volontairement à des oeuvres venues de pratiques et de cultures « autres » : l'étranger est leur pierre de touche.
Cet ouvrage présente un état documenté des orientations actuelles de cette discipline, et suggère quelques perspectives susceptibles de contribuer à un humanisme moderne.
À lire également en Que sais-je ?...
Sociologie de la littérature, Paul Aron et Alain Viala
La traduction, Michaël Oustinoff