" Comme les manières de penser, de sentir et d'agir, les façons de parler et, plus encore, d'écrire sont nettement différenciées dans les sociétés développées. Le style comme écart, variation expressive, surcroît de sens, est un fait. Il a été perçu, formalisé dès les débuts de la culture lettrée, en Grèce. On l'assimile, depuis lors, à l'exploitation des ressources immanentes au langage, constitué en entité autonome de dépendances internes. Mais, ce faisant, on perd sa dimension vécue, la satisfaction ambiguë qui colore pareille expérience. Celle-ci, comme l'ensemble de l'activité sociale, accuse la distribution inégale des ressources économiques et sémantiques. L'explication appelle une approche historique. " (P. B.)
Dans cet essai bref, Pierre Bergounioux évoque de manière éclairante ce qu'il appelle " l'expérience vécue du style ". Mais Le Style comme expérience est aussi une archéologie de l'écriture. Comment l'écriture peut-elle s'abstraire de son vice originel, à savoir son émergence comme signe des premières sociétés inégalitaires ? C'est un regard historique que cet ouvrage nous propose d'adopter en analysant les bouleversements littéraires de notre modernité. Et nous permet de comprendre comment la littérature s'est mise à considérer le monde comme " ce que nous vivons quand on y est impliqué corps et âme, maintenant ".
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Le Laboratoire central réunit neuf entretiens et exposés de J.-B. Pontalis entre 1970 et 2012, dont certains inédits, en réponse des questionnements sur les rapports de la psychanalyse et de la littérature (" De l'inscrit à l'écrit ", entretien avec Pierre Bayard), mais aussi, en arrière-fond, explicitement parfois, sur le lien entre psychanalyse et politique (" Détournements ? ", entretien avec Marcel Gauchet). Ce titre – Le Laboratoire central – est en hommage à Max Jacob, que l'auteur a connu avant son internement en camp. Le " laboratoire central " est l'entretien que le psychanalyste a avec ses patients, avec ses collègues et avec lui-même, où il fait travailler ce à quoi il tient et croit, centralement, tout en cherchant à se mettre en difficulté, à " penser contre soi ". Avec ces échanges loyaux où il ne craint pas d'épouser les vues adverses, avec les visées inattendues et fortes qu'il prête à l' autre, avec le dérangement en lui-même d'une pensée autre, J.-B. Pontalis sait mettre cent fois sur le " métier " l'ouvrage d'une réflexion qui a traversé le dernier demi-siècle, continue d'être centrale, et n'a cessé de compter bien au-delà du cercle des psychanalystes.
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"Dès la première entrevue, Madame Flora voulut que je nomme les ennemis que j'avais pu me faire. Or j'avais beau ne pas croire qu'un sorcier ait pu poser des charmes susceptibles de me rendre malade, j'avais beau ne pas croire que nommer soit tuer, je fus dans une totale impossibilité de lui livrer aucun nom. Chaque fois qu'elle me pressa de le faire, en frappant la table de ses cannes, j'eus l'esprit aussi vide qu'un analysant sommé de faire des associations libres [...] "
L'anthropologue, qui deviendrait aussi psychanalyste, rapporte ici la suite de ses travaux sur la sorcellerie dans le Bocage de l'Ouest français. Elle s'est laissée impliquer dans les processus qu'elle étudiait. Certains ont vu en elle une désorceleuse, d'autres une ensorcelée - en même temps qu'elle instituait l'anthropologie " symétrique ", dont elle fut une pionnière, qui met sur le même pied les deux partenaires de l'interlocution ethnographique. Le présent livre est donc un retour sur les matériaux relatifs au désorcèlement, et pose la question de savoir comment le fait d'" être affecté(e) " permet de construire un discours rigoureux, ici sur la sorcellerie.
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Quelque chose arrive dont on ne voulait pas, et s'impose. On s'était construit pour que cela n'ait pas lieu, mais l'indésirable a été le plus fort, fabriqué par le désir même, comme un destin. Le désir n'est pas raisonnable, c'est ainsi et, en quelque sorte, c'est tant mieux.
Mais s'il y avait une catégorie rationnelle où la scène indésirable était absolument étrangère à tout désir ? C'est bien - semble-t-il - sur une telle catégorie que s'est constituée la fondation Lebensborn.
Généralement méconnue, cette entreprise eugénique nazie s'est livrée à l'élevage de dizaines de milliers de nourrissons séparés de leur mère et a donné lieu sans haine particulière à l'enlèvement et à la désindividuation de centaines de milliers d'enfants (chrétiens) des pays occupés ainsi qu'à leur meurtre de masse quand ils étaient déclarés non " germanisables ".
Quelle vie psychique a accueilli l'" amour rationnel ", sans désir, l'amour de cauchemar qui a prévalu ? Quelle vie psychique trouve-t-on au-delà du principe de la haine ?
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Il y a peu, on a découvert avec un malaise certain que la " beauté " pouvait être
le fait trivial d'un corps étranger : d'une prothèse de sein siliconée, par exemple.
L'introduction d'un " corps étranger " dans l'organe familier a introduit du même
coup une série de questions et de doutes dans nos représentations :
Quels sont les gestes psychiques – perceptions, évaluations – par lesquels on
décrète qu'il y a un corps étranger et que c'est un intrus ? Et l'hôte qu'est notre
corps n'est-il pas lui-même un étranger, autonome, avec lequel on tente sans
cesse de se familiariser ? Enfin, le " corps étranger " ne fait-il pas écho à une
question sociétale majeure ?
Tenter de répondre appelle une (re)définition préalable d'un moi-corps, individuel
et social, et de nos modèles de pensée.
Athanasios Alexandridis
Pierre Bergounioux
Vanna Berlincioni
Alain Boureau
Julie Claustre
Fanny Dargent
Christian David
François Gantheret
Michel Gribinski
Khadija Lahlou-Laforêt
Elsa Marmursztejn
Henri Normand
Fausto Petrella
Jean-Michel Rey
Antonio Alberto Semi
Daniel Widlöcher
Glossaire Miguel de Azambuja
Pollen Blandine Ponet, Jean-Baptiste Roux, Fausto Petrella
Trans Adam Phillips
En analyse Jacques André
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À la suite du premier tome d'Histoires d'escrocs (La Vengeance par le crédit ou Monte-Cristo) et avant le troisième (sur L'Escroc à la confiance de Melville), Jean-Michel Rey explore le deuxième roman prémonitoire de l'économie politique actuelle et de sa psychologie.
Dans Les Buddenbrook (1901) de Thomas Mann – saga d'une famille allemande riche et de son déclin à partir de 1850 –, la fille, Tony Buddenbrook, épouse Benix Grünlich qu'elle n'aime pas, mais que sa famille trouve " bien sous tous rapports ". Il s'agit en fait d'un escroc qui saura tirer parti du nom et de la réputation de sa belle-famille, et signera la faillite des valeurs financières et morales des Buddenbrook.
Entre les petites affaires de famille – minuscules secrets et arrangements entre proches – et certains des mécanismes du capitalisme, les analogies sont frappantes – et à la suite de Thomas Mann, Jean-Michel Rey se fait le psychanalyste de la libido financière bourgeoise.
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L'auteur, ancien médecin militaire devenu psychanalyste, revisite des souvenirs, précis et énigmatiques, mène une enquête à la fois dans sa mémoire et sur les lieux qu'elle croit identifier. Ce camp, à Audierne, cette cave sinistre, à Lyon, cet officier du renseignement devenu fou dans une oasis de l'Algérie en guerre, sont-ce ses propres souvenirs ou ceux d'une époque révolue ? Doit-il leur faire une place dans son histoire, les reléguer dans le passé d'un autre ? Commencée discrètement, la réflexion s'incarne dans le vif de la narration quand le souvenir personnel rencontre les traces de l'Histoire, de son oubli collectif – et de la vérité trahie.
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" Care " : sollicitude, soin, coeur rendent imparfaitement l'idée, analysée ici, d'une réflexion sur la place du souci pour autrui. Le care propose une anthropologie aux conséquences néfastes : dans le monde que dessinent les théoriciens du care, il y aurait d'une part des individus vulnérables et dépendants, en attente de care, de l'autre des individus qui se croient autonomes et autosuffisants. Les seconds – les caregivers – construisent cette fausse image d'eux-mêmes sur le travail des premiers – les caretakers – qu'ils exploitent souvent sans même s'en rendre compte.
La confusion entre social et politique, entre privé et public, entre morale rationnelle universelle et sentimentalisme particulier sont trois indices de cette dérive éthique et politique.
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Daniel Oppenheim a suivi, durant vingt-cinq ans, des enfants cancéreux. Ces enfants très malades, un psychanalyste peut-il les aider ? On les voit ici en présence, enfant et thérapeute, avec leur retenue et leur détermination, et sous l'éclairage que les dessins et leur réception jettent sur l'énigme de ce qu'ils échangent avec une si grande loyauté.
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Écrire, analyser : quoi de commun à ces deux activités ? Lorsque c'est le même qui se livre à l'une et à l'autre, quelles ruptures en lui, entre fauteuil et table d'écriture, et quelles continuités ? Psychanalyste et écrivain, l'auteur explore ici, dans une véritable autobiographie de la création, l'énigme qui leur est commune : comment les mots, qui ne sont que des signes, peuvent-ils mettre en présence de ce qu'ils désignent?
Écume de la vie des hommes, simulacres du monde, les mots portent en eux, affirme ici François Gantheret, la nostalgie du présent.
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Dans Remake, le psychanalyste Jean Imbeault aborde un certain nombre de questions à partir du cinéma classique et contemporain : l'empreinte freudienne dans Le Guépard, Les Arnaqueurs ou encore Paranoid Park, la portée de la pensée d'Aristote dans Head On ... Onze films (de J. Losey, G. Van Sant, L.Visconti, J. Gray, J.-L. Godard, M. Pialat...) sont ainsi repris (premier sens de Remake ), résumés, décomposés et recomposés avec l'idée de mettre au jour et de circonscrire l'échange et la concordance entre le cinéma et la psychanalyse. La progression est celle d'un journal : autant de dates, autant de séances. En effet, comme dans une psychanalyse, les histoires semblent d'abord se tenir, puis des fragments se détachent, des hypothèses, des constructions apparaissent... Car ce livre est aussi une réfection – autre sens de Remake : il est l'œuvre d'un psychanalyste qui ne cesse de penser et repenser la théorie freudienne qui guide sa pratique. Remake est le livre d'un amoureux des faits qui cède à la nécessité de se refaire son cinéma.
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Cet essai biographique sur Freud travaille avec l'hostilité de Freud à l'égard de la biographie. Il suggère que la psychanalyse est une science immigrante, une science en déplacement, et du déplacement : c'est une psychologie pour les gens qui ne peuvent pas s'installer, et qui éprouvent leur culture comme étrangère.
Devenir Freud met en place un tableau neuf des premiers écrits importants, fruits d'un mélange de pragmatisme et d'une pensée visionnaire, et qui n'ont pas tant été le fait d'un " génie solitaire " que d'un homme marié, père de six enfants. Il invite à imaginer une histoire de la psychanalyse dont l'extraordinaire héritage n'appartiendrait ni à ses disciples ni à ses détracteurs, mais, pleinement, à ses lecteurs.
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" La Meilleure des vies – éloge de la vie non vécue est un livre sur les expériences que nous n'avons jamais eues et dont nous sommes en deuil. Chaque chapitre décrit une expérience de la vie ordinaire où nous ne sommes pas capables de vivre comme nous le désirons. Et, du fait que quelque chose ne se produit pas, se creuse l'espace de quelque chose d'autre : la frustration et l'imagination sont vues ici comme entretissées. Avec l'aide de la psychanalyse et du grand théâtre shakespearien, ce livre fait l'éloge de ce qui a manqué à notre désir. "
Adam Phillips
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L'aspect un peu baroque de ce livre tient à son sujet même : son fil conducteur est une tresse. Celle que toute parole recèle en secret. Le titre l'évoque : des associations (une lutte des rêves) enroulées autour de concepts (des classes logiques). Mais ces associations ont un sens qui n'apparaîtra qu'après-coup : c'est le troisième brin de la tresse.
L'essai de Max Dorra analyse la méthode de la libre association, la plus géniale de toutes les inventions freudiennes, qui fait de nous de véritables Houdini, capables de déjouer nos faux huis-clos, de démasquer le caractère illusoire de ce qui nous ligotait – pensions-nous.
" Associer ", c'est laisser venir tout ce qui vous passe par la tête sans chercher à être intelligent, ne pas être philosophiquement correct. La libre association, " règle fondamentale " du traitement psychanalytique, rend Freud insoluble dans la philosophie traditionnelle. En retrouvant une douleur plus ancienne, elle permet de remettre les choses à leur place. Freud fait lui-même une découverte bouleversante : c'est de réminiscences qu'il souffre. Il le découvre en " embrassant d'un seul regard " toutes ses associations et élabore ainsi une mémoire du sens.
La méthode des associations libres nous apprend que l'on peut s'échapper du " jardin aux sentiers qui bifurquent " et sortir paradoxalement du " monde extérieur ", de ses labyrinthes, de ses pièges.
Ainsi la lecture de cet essai, aussi libre que la méthode dont il traite, procure-t-il le sentiment grisant de la découverte, sous la conduite d'un " psychologue surpris " – pour reprendre un titre de Reik – et qui est aussi un humaniste étonné.
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Cet essai est le premier d'une trilogie qui paraîtra sous le titre général de Histoires d'escrocs. Chaque tome sera centré sur un roman : Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, Les Buddenbrook de Thomas Mann, et enfin Le Grand Escroc de Herman Melville.
Dans ce premier tome, Jean-Michel Rey s'appuie sur les rapports entre le banquier Danglars et le comte dans le roman le plus connu d'Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo. Il s'agit, pour l'essentiel, de la vengeance du comte contre le banquier, une entreprise très soigneusement menée qui aboutit à la ruine de Danglars. En le montrant brillant économiste et redoutable rhéteur, Dumas fait ainsi du comte le héraut du capitalisme ascendant, et nous dévoile les grands rouages de la finance moderne - particulièrement ceux du crédit. Par l'analyse de ce célèbre roman, Jean-Michel Rey donne au Comte de Monte-Cristo un éclairage nouveau et terriblement d'actualité.
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En 1972, le président Georges Pompidou gracie Paul Touvier et dit à cette occasion : " Le moment n'est-il pas venu d'oublier ces temps où les Français ne s'aimaient pas ? " La décision du souverain mise sur une chose impossible : que le pays efface d'un seul coup une période complexe et douloureuse de son histoire, Occupation, déportation et Résistance incluses.
L'auteur analyse les paradoxes de l'amnistie confondue avec l'amnésie. Il en rappelle les formes équivalentes au cours des siècles : la révocation de l'édit de Nantes déclarant " nulles et non avenues " les lois en vigueur, Louis XVIII revenant au pouvoir avec pour mot d'ordre " union et oubli ", le ministre de la guerre pendant l'affaire Dreyfus ordonnant à l'armée d'oublier ce qui vient de se passer : le souverain des temps troublés pense pouvoir chasser le trouble en décrétant l'oubli, ce faisant il donne à l'oubli une valeur spécifique. En voulant retrancher une part de l'histoire nationale pour restaurer l'unité perdue, il laisse voir involontairement l'opération stupéfiante et occultée – qu'il a effectuée à son propre insu peut-être.
Jean-Michel Rey installe les analyses des penseurs de l'oubli – que sont notamment Michelet et Péguy, Freud et Faulkner – au cœur de nos modernes temps troublés.
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On sait peu qu'à l'exception de Nietzsche, de Renan et de Michelet, les grands penseurs du progrès social du XIXe siècle trouvent dans les textes de saint Paul l'étayage d'une refondation sociale, d'une réforme politique d'ensemble. Pour Auguste Comte par exemple, ou pour Victor Hugo, il est nécessaire et parfois urgent d'aller chercher chez Paul les principes élémentaires d'une transformation de la société.
On ne sait guère qu'ils ont ainsi pris appui sur une démarche de pensée qui consistait à nier et à modifier le passé pour rendre légitime le présent souhaité. Cet essai montre en effet de quelle manière Paul réinterprète le passé pour en faire la préfiguration de ce qu'il est en train d'annoncer dans ses Épîtres. En s'inspirant de Paul, le XIXe siècle a contribué, à son insu, à une culture du déni qui continue à régner sur les représentations politiques occidentales du monde actuel.
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À travers les figures de trois mères – la Dolorosa, conçue par Iacopone da Todi, la Gloriosa, élaborée au long des siècles par le catholicisme, l'Amoureuse, imaginée par Stefan Zweig –, le psychanalyste Henri Normand accompagne nos représentations de la mère – celle, bien réelle, de chacun, comme celle, tutélaire, de l'imaginaire collectif.
Parmi les enfants que nous sommes tous, qui tolérerait le dérangement absolu que représente une mère unifiée, à la fois sexuelle, douloureuse et glorieuse ? Serions-nous parvenus à fragmenter en trois personnes une idée inacceptable ?
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Quand une civilisation se décompose, il est approximatif de se contenter d'énoncer qu'elle retourne à la barbarie. Elle fait autre chose.
La civilisation s'est construite grâce au refoulement des pulsions sexuelles et meurtrières. Dans des situations de régression culturelle, on admettait que, le refoulement civilisateur ayant échoué, le pulsionnel tendait à régner sans contrôle, l'homme était revenu à l'état animal.
Mais le XXe siècle a connu une régression d'une autre nature, un état de confusion entre le sujet et la masse. Cette confusion ne débouche pas sur une préhistoire de l'humanité, mais bien sur une post-histoire, un état nouveau de la civilisation où, en se résorbant dans la masse, c'est la mort et ses idoles que l'homme révère et célèbre. Cette révérence, cette célébration, c'est le mal absolu.
Dans cette étude, Nathalie Zaltzman fait voir de façon radicalement différente ce qu'on appelle " crime contre l'humanité ".
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Qu'un homme entre deux âges s'éprenne d'une jeune femme au point de changer, d'un moment à l'autre, le cap de sa vie : telle est la " passion de mi-vie " que l'on désigne par l'expression de " démon de midi ", apparue dans le texte biblique.
De quelle vérité inconsciente le " démon " est-il porteur ? Que signifie " midi " aux horloges du désir, du temps et de la mort, pour le masculin et jusqu'en son envers féminin ? Le psychanalyste Paul-Laurent Assoun, avec son érudition passionnée et son souci de la précision conceptuelle, propose dans cet essai une étude du midi de la vie, thème jamais exploré en tant que tel, à travers le foisonnement textuel que suscite l'événement venant porter le bouleversement au coeur de l'existence.
La clinique est celle du cabinet de l'analyste, mais elle est prise également au dehors, dans l'anthropologie, la mythologie et la littérature : le démon recèle un ressort narratif et romanesque. Ainsi se dégage un portrait métapsychologique de ce démon saisi en son réel inconscient.
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La démarche psychanalytique conduit un jour ou l'autre ceux qui s'y engagent dans des contrées psychiques mal cartographiées, aux repères flous, voire inexistants. Il s'agit d'aller à la rencontre de ce qui hante ces " quartiers aux rues sans nom " où l'on se perd sans l'avoir fait exprès. Alors, dans des lieux mal éclairés, peut se produire ce que l'analyse a d'inouï. Et dans le silence sans nom d'une aphasie très ancienne, une parole permet au sujet d'en découdre avec son enfance, ou plutôt avec l'infantile et avec ce que le temps du calendrier n'avait pas réussi à faire passer.
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Dartigaud a-t-il existé ? Oui et non. Ce livre est le fruit de cette incertitude. Vie d'un historien – ombre inquiétante de l'auteur –, essai sur l'écriture de l'histoire, souvenir d'une puissance inexpliquée : la folie du personnage, engendrée par l'avidité d'un rapport déréglé au passé, produit une science historique sans recoins sombres ni portes dérobées.
Dans ce livre à surprises, on croise un meurtrier condamné à mort, un policier devenu tenancier de bistrot, quelques grandes figures des sciences sociales naissantes, un curé-poète du XVIIe siècle et aussi François Mauriac et Henri de Toulouse-Lautrec. Et même un psychanalyste sans nom et sans visage qui constate un jour que Dartigaud n'a plus d'ombre. Est-il donc guéri ?
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Qu'est-ce qu'une place ? est une tentative d'illustrer et d'ouvrir la question que l'on se pose, plus particulièrement aujourd'hui, quand on vient demander l'aide du psychanalyste, mais aussi dans d'autres situations de la vie : l'impression de ne pas vraiment avoir sa place, de n'être " à sa place " nulle part, le sentiment d'être toujours plus ou moins à côté de soi, déplacé. La vie que l'on s'est construite pouvait même sembler réussie – mais on n'y est pas : le désir est ailleurs. Où ? À quel endroit que l'on ne voit pas, à quelle place qu'il serait peut-être simple de prendre ? Mais qu'est-ce qu'une place ?
Cet essai, plutôt que d'apporter des réponses didactiques, met le lecteur au contact de la question, la lui fait éprouver au moyen de récits où l'on entend l'auteur en personne, et qui répondent à un ordre discret mais précis. Différentes occurrences se succèdent et se font écho en effet, de la place de l'analysant pour l'analyste à celle du transfert pour les deux, mais aussi de la place très concrète d'un jeune homme anonyme dans les bras d'une prostituée à celle plus littéraire que des auteurs célèbres ont désiré occuper près de leur mère, et à d'autres situations encore où la question titre est là aussi mise au travail.
L'étrange fêlure qui fragilise toujours le sentiment d'être à sa propre place est finalement déplacée, et l'essai traite alors de l'étonnement qu'il y a d'être au contraire chez soi ailleurs, dans la nuit et le rêve, dans le souvenir, le passage du temps. Et du trouble qu'il y a de trouver sa place dans le seul temps réel qu'est le présent.
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penser/rêver
revue de psychanalyse dirigée par Michel Gribinski
"Pourquoi la guerre?", demandait Freud en 1932. "Pourquoi les fanatisme?" est une question à laquelle il est urgent de réfléchir, aujourd'hui où des individus, des groupes organisés, des foules et des dirigeants se comportent comme si la Raison n'avait pas été inventée, en se réclament d'un Dieu paranoïaque si ancien qu'on le croyait disparu.
Janine Altounian
Paul-Laurent Assoun
Pierre Bergounioux
Alain Boureau
Perter Elmore
Georges-Arthur Goldschmidt
Edmundo Gomez Mango
Ilan Greilsammer
Alberto Luchetti
Henri Normand
Antonio Alberto Semi
Hélène Trivouss-Widlcher
Voltaire
Marc Wetzel
Daniel Widlcher
Glossaire: Nathalie Zaltzman
Trans: Jean Imbeault
Pollen: Miguel de Azambuja, Maria Luca Mascagni, Christian Walter
Controverse: François Gantheret
Libre chronique: J.-B. Pontalis
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