• Une ode à la souveraineté de la nature
• Une compassion pour nous autres, humains, qui devons sans cesse lutter pour notre survie.
Une famille a trouvé refuge en pleine montagne où elle tue les oiseaux et les brûle au lance-flammes : ceux-ci seraient à l'origine d'un mal ayant conduit l'humanité à son extinction. Tandis que la mère pleure et chante son existence passée, le père seul s'aventure aux confins de leur " sanctuaire ", d'où il rapporte tout ce qu'il trouve pour assurer la survie des siens. Mais le monde est-il vraiment devenu ce qu'il en dit ? Est-il jonché de cadavres qui pourrissent le long des chemins ? Comment être certain des motifs qui le conduisent à cloîtrer sa famille, à dispenser à ses filles un entraînement quasi militaire et à se montrer chaque jour plus imprévisible et brutal ?
Gemma, la plus jeune des deux filles, va peu à peu transgresser les limites du " sanctuaire " – et avec elles, la loi de ce père qu'elle admire plus que tout. Ce sera pour tomber entre d'autres griffes: celles d'un vieil homme sauvage, menaçant et lubrique qui vit entouré de rapaces. Parmi eux, un aigle qui va fasciner l'enfant...
Écrit en 2019, bien avant qu'une pandémie de coronavirus conduise au confinement de près de la moitié de l'humanité, Le Sanctuaire déploie et sublime ce qui faisait déjà la puissance d'Une immense sensation de calme : une ode à la souveraineté de la nature et une compassion pour nous autres, humains, qui devons sans cesse lutter pour notre survie. À mi-chemin entre David Vann et Antoine Volodine, le deuxième roman de Laurine Roux confirme la singularité et l'universalité de sa voix.
Une immense sensation de calme, premier roman de Laurine Roux : coup de cœur des libraires ; Prix SGDL Révélation 2018.
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Tour à tour roman d'aventure, feuilleton littéraire, chronique familiale et polar, Sur l'épaule des géants relate l'épopée d'un siècle avec humour, vivacité et fougue.
Ayant décidé de retracer le singulier destin de son aïeule Marguerite, Gabriel Aghulon plonge dans l'aventure d'un siècle : l'affaire Dreyfus, la Grande Guerre, les Années folles, la Nuit de Cristal, mai 68... jusqu'aux attentats du World Trade Center. Au gré de ces événements s'écrit la saga du clan Aghulon, où gravitent maints personnages hauts en couleur – un magnanier obsessionnel, un cuisinier truculent, un zoologue obsédé par les termites albinos, une vigneronne avant l'heure, un musicien minimaliste, etc. – dont le chemin croise celui de personnalités majeures, telles Louis Pasteur, Serge Diaghilev, Robert Desnos, Picasso...
Au centre de cette marqueterie, la fameuse Marguerite, clef de voûte de ce petit peuple que les turbulences historiques vont exalter ou chahuter, sans cesser d'être chaperonné, au fil des ans, par une lignée de chats philosophes : Socrate, Érasme, Diogène puis Newton.
Tour à tour roman d'aventure, feuilleton littéraire, chronique familiale et polar,
Sur l'épaule des géants relate l'épopée d'un siècle avec humour, vivacité et fougue.
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Une immense sensation de calme : Prix SGDL Révélation 2018.
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Le Sanctuaire : coups de cœur des libraires ; Grand Prix de l'Imaginaire.
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L'Autre Moitié du monde : finaliste du prix des Librairies et du prix Coiffard ; finaliste pour le prix du Livre Orange.
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Le mal a ses génies, mais aussi ses seconds couteaux.
Marceau, trop jeune pour avoir connu la Seconde Guerre mondiale, trop âgé pour avoir " fait l'Algérie ", tient sa descendance comme deux équidés au bout d'une longe et lui inculque les principes fondamentaux des mœurs soldatesques et de la virilité : Gilles, destiné à l'école militaire, et son cadet, " le Collectionneur ", désireux d'inscrire son nom dans l'histoire de l'aéronautique.
Las, la guerre est loin : c'est sur le champ de bataille économique que l'on se bat désormais. Les deux frères cherchent leur place et leur identité, se répartissant réussites professionnelles, échecs personnels et humiliations intimes. Mais peut-on s'émanciper d'une tutelle paternelle aussi impérieuse, pourvoyeuse d'aversion pour les femmes, d'instincts racistes et de goût de la mort ? Comment devenir un homme lorsque le modèle familial de virilité est devenu hors de portée ? On rêve de combats épiques mais on tue des petits animaux. On rêve de panache mais on soumet des enfants. Quant à la guerre, on ne la fait plus que sur des maquettes de petits garçons.
Authentique conte moral contemporain,
L'art du dressage, tout en sondant les présupposés d'une introuvable masculinité, dresse le tableau d'un drame familial arrimé à la tragédie collective.
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De son écriture imperturbablement habitée par la sensualité des odeurs et de la matière, Laurine Roux, dans L'Autre Moitié du monde, s'éloigne à petits pas des univers oniriques qu'on lui connaissait pour se faire l'archéologue sensible d'une épopée collective qui emporte les individus.
Espagne, début des années 1930. Des paysans s'éreintent dans les rizières du delta de l'Èbre pour le compte de doña Serena, une marquise impitoyable, mère d'un jeune garçon cruel et lubrique. Sous son joug, les employés arrachent les rares joies qu'autorise la fraternité de la misère.
Parmi eux grandit Toya, gamine ensauvagée qui connaît les salines comme sa poche. Quand un instituteur s'installe dans le delta, apportant avec lui ses idéaux révolutionnaires et son amour de la musique, la jeune fille s'éveille aux sentiments en même temps qu'à l'esprit de la révolte. Si bien qu'en 1936, lorsque éclate la Guerre civile, c'est à corps perdu qu'elle se jette dans l'expérience libertaire, avec son lot d'espérances folles et de désenchantements féroces. Sans soupçonner à quel point son destin aura dorénavant partie liée avec l'histoire d'une Espagne que le franquisme s'apprête à faire basculer.
De son écriture imperturbablement habitée par la sensualité des odeurs et de la matière, Laurine Roux, dans
L'Autre Moitié du monde, s'éloigne à petits pas des univers oniriques qu'on lui connaissait pour se faire l'archéologue sensible d'une épopée collective qui emporte les individus.
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Loin d'Hollywood est le récit du séjour de Chaplin en Europe en 1921, son premier retour sur le continent depuis son exil américain en 1912.
Loin d'Hollywood est le récit du séjour de Chaplin en Europe en 1921, son premier retour sur le continent depuis son exil américain en 1912.
" La triple alliance qui a tout déclenché : une tourte au bœuf et aux rognons, la grippe et un câble. Même si un soupçon de mal de pays et de soif d'applaudissements a aussi pu influencer le cycle des circonstances qui m'ont envoyé prendre des vacances en Europe. " Voilà comment débute l'ouvrage. Chaplin, qui avait quitté son pays en inconnu, y revient comme l'un des hommes les plus célèbres du monde : il se mêle désormais aux princes et aux rois, et à tous les grands esprits de son époque. En Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, il enchaîne retrouvailles, mondanités, imprévus, découvertes, virées loin de la foule et des journalistes, projections du Kid, dont il assure la promotion... Le tout avec humour et vivacité.
Le portrait intime et émouvant d'une légende hollywoodienne, d'un homme en avance sur son temps, ponctué de nombreuses scènes burlesques et cinématographiques.
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Ce court ouvrage, qui tient autant de l'essai cétologique que de la fantaisie littéraire, s'attaque à l'un des mystères les plus coriaces et les plus fascinants du règne animal : les bonds prodigieux qu'effectuent parfois les grands cétacés hors de l'eau.
Ce court ouvrage, qui tient autant de l'essai cétologique que de la fantaisie littéraire, s'attaque à l'un des mystères les plus coriaces et les plus fascinants du règne animal : les bonds prodigieux qu'effectuent parfois les grands cétacés hors de l'eau. Beaucoup d'hypothèses ont été formulées à ce sujet par les biologistes du comportement, aucune n'a convaincu. L'auteur explore une piste personnelle et théorise sur ce que les baleines se tordant au-dessus de l'océan doivent à l'ennui et à l'absurde ; il invite à considé rer leur saut comme une victoire sur l'insupportable et comme une manifestation exemplaire de la plus haute des libertés. " Nous ignorons pourquoi les baleines et autres cétacés effectuent parfois ces sauts stupéfiants au-dessus des mers et des océans, mais les hypothèses ne manquent pas, elles se renforcent même du seul fait que la question n'a pas été tranchée. On dit qu'elles bondissent dans les airs pour déglutir, se débarrasser de leurs parasites, communiquer, séduire en vue d'un accouplement, pécher en gobant, chasser en catapultant, fuir des prédateurs sous-marins comme l'espadon ou le requin, s'étirer, s'amuser, en imposer, ou encore ponctuer un message, une attitude. Aucune de ces explications ne convainc : fâcheusement partielles ou intolérablement saugrenues, toutes ont été contestées. Comme c'est le cas face aux grandes interrogations métaphysiques, elles semblent toutes buter contre l'étroitesse du cerveau et de l'imagination qui les échafaudent. La question serait-elle insoluble ? [...] Ivresse, libération, secousse non moins absurdes, en dernier lieu, futiles, qui n'apaisent qu'un moment, qu'il faut toujours recommencer, et dont la baleine doit savoir en son for intérieur, dans ce magma d'instincts, de mémoire et d'analyse, la grande vanité. Mais en un monde qui n'est que poussière d'étoile remuée dans un trou noir, la créature, même bardée de ses instincts, gènes et neurones, même flattée par l'héritage multi-millénaire de la sélection naturelle, peut goûter un acte aussi gratuit que la totalité dans laquelle elle baigne. Ainsi la baleine sauterait-elle quia absurdum, parce que c'est absurde ? "
Prix gens de mer 2015
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L'illustre correspondante de guerre américaine Martha Gellhorn (1908-1998) est l'auteur de nombreux récits, nouvelles, novellas et romans. Dans Mes saisons en enfer, elle nous raconte, avec une grande liberté de ton, ses périples les plus éprouvants : la Chine de Tchang Kaï-chek – en compagnie de son mari d'alors, Ernest Hemingway, qu'elle surnomme le Compagnon réticent –, la mer des Caraïbes où elle se lance à la poursuite des U-Boots nazis, le continent africain qu'elle traverse d'ouest en est, la Russie soviétique où elle rend visite à la veuve du poète Ossip Mandelstam, et enfin Israël, qui lui inspire une réflexion pleine d'humour sur l'ennui comme moteur au voyage. Sans concession pour elle-même, avec une curiosité qui jamais ne s'émousse, Martha Gellhorn déploie, dans chacun de ces récits, une joyeuse fureur et une élégante ironie. Le lecteur se réjouit de la suivre dans ses tribulations, tout en se félicitant – souvent – de ne pas être de l'aventure.
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Une catastrophe a fait s'effondrer une mine. Reclus au fond, protégé in extremis par un wagonnet renversé, une berline, Fernand se remémore sa vie à mesure qu'il approche d'une mort presque certaine.
Crépuscule des années 1960, quelque part dans un pays de fer et de charbon. Une catastrophe a fait s'effondrer la mine. Reclus au fond, protégé in extremis par un wagonnet renversé, une berline, Fernand se remémore sa vie à mesure qu'il approche d'une mort presque certaine. Bloc par bloc, les souvenirs, les visages familiers refont surface : la mère qui n'a pas su l'aimer, le père, mineur lui aussi, qui lui a transmis son amour des jardins, l'oncle et la tante, la bonne gueule de Mario, son copain de toujours. Sans oublier Martha, son unique amour. Prisonnier des ténèbres, Fernand retraverse ainsi son enfance et son histoire, avec pour seul compagnon un drôle d'oiseau. Mais cette nuit abominable ne résistera pas à la force d'une certaine lumière, ni à l'espoir d'une renaissance.
Tout en scrutant l'enfermement physique et les carcans intimes,
Berline est une évocation sensible, ainsi que réaliste et poétique, de la vie des mineurs de l'Est de la France, pour beaucoup venus de l'immigration italienne. Vibrant sans jamais être misérabiliste, écrit avec une simplicité qui pourrait être l'autre nom de la pudeur, ce premier roman d'une grande justesse parvient à extraire de sa noirceur de nombreuses pépites de lumière, de tendresse et d'humour.
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En 1936, tandis que la Seconde Guerre mondiale menace, l'écrivain tchèque Karel Capek (1890-1938) entreprend un voyage dans le Nord de l'Europe. Forêts à perte de vue, fjords échancrés, vaches noir et blanc, fermes rouges, myriade d'îles ponctuent sa traversée du Danemark, de la Suède et de la Norvège. Au fil du récit, derrière une naïveté feinte et un lyrisme tempéré, où affleurent une tendre ironie et un humour mordant, se profile le portrait troublant, éblouissant de nature et de lumière, d'un continent en sursis. Car, en route vers le cap Nord, Capek pressent la fin d'une époque et dessine une Europe qui, bientôt, sombrera dans le chaos.
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Du sang sur la lune marque l'accomplissement du " Cycle des bas-fonds " de Jim Tully qui n'hésitait pas à briser les tabous de l'Amérique pudibonde. Il dépeint plusieurs aspects violents et scandaleux de la société d'alors. L'expression " du sang sur la Lune " fait référence au ciel rouge des marins irlandais qui annonce un malheur imminent.
Du sang sur la Lune marque l'accomplissement du " Cycle des bas-fonds " de Jim Tully. Il s'ouvre sur son passage à l'orphelinat de St. Joseph, peu après la mort de sa mère, se développe sur la route sinueuse qui l'a menée de l'enfance à l'âge adulte et se referme sur le moment où il décide de devenir écrivain. En chemin, il rencontre des personnages qui auront une influence déterminante sur son destin : son grand-père Hughie, la bibliothécaire Nellie Dingley, le boxeur Joe Gans, par exemple.
Tully, qui n'hésitait pas à briser les tabous de l'Amérique pudibonde, dépeint plusieurs aspects violents et scandaleux de la société d'alors. L'expression " du sang sur la Lune " fait référence au ciel rouge des marins irlandais qui annonce un malheur imminent. Et si elle donne une idée précise de la météo mentale de Jim Tully en 1931, année de la rédaction de l'ouvrage (son fils venait d'être arrêté pour viol, la faillite de sa banque l'avait ruiné...), elle est aussi parfaitement adaptée au climat général l'époque.
Le livre fut très bien accueilli par la critique. L'
Herald Tribune de New York nota : " La matière sensationnelle de ses expériences nous est balancée dans une atmosphère de tension furieuse. La trahison et la fraternité, la faim et la gloutonnerie, le meurtre et l'amour passent comme des gros titres à travers ces réminiscences vertigineuses. "
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" Il est temps de relire Capek pour le rire insouciant qu'il crée dans ses contes, rire derrière lequel pointe souvent l'angoisse. C'est une joie de lire l'œuvre de cet incroyable conteur, auteur de récits stupéfiants et inoubliables. " (Arthur Miller)
Des empreintes qui s'arrêtent soudainement dans la neige, un homme qui a pour seul tort de paraître suspect, un voleur de cactus qui disparaît à l'autre bout du monde, un poète qui se transforme en détective, Dieu qui apparaît comme témoin de la justice humaine, une cellule de prison dont les occupants se repentissent, un cadavre retrouvé dans une valise déposée à la consigne d'une gare... Dans ces quarante-huit nouvelles, dont plus de la moitié était inédite en français jusqu'à présent, Karel Capek mêle comme à son habitude l'ordinaire et l'extraordinaire, l'humour à la satire.
Crimes, disparitions, énigmes, mystères, enquêtes, ces récits, qui relèvent du genre policier avant l'heure, dissèquent la vérité et jouent avec notre capacité à juger. Ces textes en forme de paraboles, qui continuent de nous hanter longtemps après leur lecture, prouvent encore une fois l'importance de Capek dans l'histoire littéraire.
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"Un texte parfaitement décapant, qui aborde l'enfermement mais aussi Dieu, les femmes nues, les golden sixties et les supermarchés !" (Laurent Ancion, Le Soir)
"
Je suis né dans les années soixante. Les fabuleuses années soixante. Tout le monde voulait naître dans les années soixante, malheureusement il y en a qui sont nés avant. "
Nicola se souvient de son enfance, alors qu'il vient tout juste de mourir, après trente-cinq années d'internement dans un hôpital d'aliénés.
Explorant l'univers tragi-comique des asiles de fous, La Brebis galeuse s'attaque sans pitié à la société de consommation. Dans la lignée de Pier Paolo Pasolini et Dario Fo, Ascanio Celestini s'érige ainsi, avec humour et poésie, contre un monde où tout s'achète.
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" En Schumann, la musique avait trouvé l'une de ces proies de choix qui, promptes à céder aux sirènes esthétiques, leur aliènent bientôt toute leur existence, quitte à nuire à leurs proches et à les emporter avec elles dans leur chute. Tel fut le lot des enfants Schumann. " Nicolas Cavaillès retrace dans cet ouvrage le destin du compositeur et de la pianiste Robert et Clara Schumann, et de leurs huit enfants, tous frappés – de près ou de loin – par l'impératif absolu de l'art. Il sonde ainsi les notions d'héritage et de transmission familiale, et offre une réflexion subtile sur l'enfance, l'individualité et l'infinie solitude de l'homme.
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Pionnier du hard-boiled, Jim Tully fut le premier à donner une voix aux immigrés irlandais, loin des stéréotypes et des caricatures de l'époque. Témoignage émouvant sur une minorité opprimée, Les Assoiffés dessine aussi – en filigrane – le portrait d'un conteur déchiré entre son héritage et son désir de reconnaissance.
Les Assoiffés (Shanty Irish), publié en 1928, est le cinquième livre de Jim Tully qui s'était fait connaître par le récit de sa jeunesse de hobo dans
Vagabonds de la vie, Autobiographie d'un hobo en 1924. Son grand projet était de constituer une sorte de " comédie humaine des bas-fonds " dont chaque épisode aurait eu pour cadre un milieu qu'il avait vu de près. Il commença avec les " vagabonds du rail " et enchaîna avec " les ouvriers du cirque " dans
Circus Parade avant de revenir à sa famille et ses origines irlandaises dans Les Assoiffés.
Les Assoiffés est composé de tranches de vie des membres de sa famille dont la personnalité ou le destin firent écho au sien : son grand-père, grand conteur de bistrot ; son père terrassier, taillé comme un gorille et qui passait des heures à lire malgré sa myopie ; sa mère au grand cœur et à la foi imprégnée de folklore celtique ; son oncle John Lawler, gibier de potence au magnétisme animal...
Pionnier du hard-boiled, Jim Tully fut le premier à donner une voix aux immigrés irlandais, loin des stéréotypes et des caricatures de l'époque. Témoignage émouvant sur une minorité opprimée,
Les Assoiffés dessine aussi – en filigrane – le portrait d'un conteur déchiré entre son héritage et son désir de reconnaissance.
Comme les deux précédents, le livre rencontra beaucoup de succès en Amérique et au Royaume-Uni, et s'attira les louanges de H. L. Mencken, critique redouté : " Tout comme Gorki, Jim Tully a le pouvoir de faire vivre les misères des pauvres et des désespérés, mais il a en plus un sens de l'humour qu'on n'imaginerait pas chez un Russe. Dans
Les Assoiffés, j'ai l'impression qu'il est allé encore plus loin que d'habitude. Ce récit n'est pas seulement remarquablement réaliste, il a aussi une belle qualité poétique. "
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" Elle est incroyablement belle ", écrit l'historienne de l'art américaine Patricia Dolan au début de son journal, qui constitue le roman. La femme qu'elle observe est le sujet d'un tableau de Vermeer – baptisé Jeune femme au luth – qui a été volé. Au fil des pages, la narratrice nous raconte comment elle s'est retrouvée seule dans un cottage irlandais, au bord de la mer, gardienne de la précieuse peinture subtilisée à la collection royale britannique par un groupe de l'IRA. Entraînée à son insu dans ce complot politique par son cousin – qui devient son amant et lui fait découvrir la sensualité –, Patricia Dolan évoque ce qui a fait sa vie jusqu'alors : son père qui l'a éduquée dans la foi d'une Irlande unifiée, la mort de sa fille, l'art... Katharine Weber entremêle dans ce roman l'histoire mouvementée de l'Irlande et le rapport complexe des Américains d'origine irlandaise avec leur pays de souche, à sa fascination pour le génie de la peinture hollandaise du dix-septième siècle et particulièrement pour celui de Vermeer.
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"Un document d'une importance inconttestable" (Colum McCann)
L'envie de Maïakovski de se rendre en Amérique tient à l'attrait profond que ce pays exerce sur lui - pays qu'il considère comme celui du futur et de la technologie, un véritable modèle pour le développement de la jeune Russie soviétique -, et ce malgré le fait que les États-Unis soient à ses yeux la terre du capitalisme. Sa séparation, en 1924, d'avec sa maîtresse Lily Brik, lui donne l'occasion de ce voyage. Profondément bouleversé par cette rupture, Maïakovski envisage pour commencer un tour du monde. Contraint par des raisons financières (il se fait voler son argent à Paris où il fait escale pour rejoindre le port de Saint-Nazaire), il se contente d'un séjour sur le continent américain. Après une traversée qui le mène à La Havane, il entre aux États-Unis par le Mexique, en se faisant passer pour peintre - sa position de poète officiel donnant souvent à ses voyages un caractère de propagande, son visa lui est plusieurs fois refusé. New York, Cleveland, Detroit, Chicago, Philadelphie, Pittsburgh?: durant son séjour, il donne de nombreuses conférences, lors desquelles il déclame ses poèmes, évoque l'Union soviétique et parle de ses impressions sur les États-Unis. Et ce devant un auditoire nombreux et enthousiaste.
Ma découverte de l'Amérique est le récit de ce voyage sur le continent américain. Maïakovski y déploie un large spec-tre stylistique, qui va de la gouaille à la solennité, pour louer cette Amérique industrialisée des années 1920, sa modernité et sa créativité, chères au futurisme. Il n'en décrie pas moins les injustices sociales engendrées par un capitalisme insensible. Le lecteur découvrira ici le talent de prosateur de l'un des plus grands poètes russes du xxe siècle.
Publié en 1926 en Russie, ce texte n'avait jamais été édité dans son intégralité en français.
Prix SGDL Révélation de traduction 2017
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France, dix-septième siècle. La révocation de l'Édit de Nantes pousse certains à l'exil, tel François Leguat (1638-1735), huguenot forcé de quitter ses terres à l'âge de cinquante ans. Le destin de cet homme croise dès lors des contrées opposées et éloignées : Hollande, Mascareignes, île Maurice, Indes néerlandaises, Angleterre... Tour à tour gentilhomme des plaines de Bresse, aventurier de l'océan Indien et patriarche des bas-fonds de Londres, Leguat passera de l'Éden originel à la cité de l'Apocalypse. Nicolas Cavaillès s'empare littérairement de la vie de ce personnage hors-norme, y entremêlant quête spirituelle, découverte d'un monde inexploré et violence de l'être humain.
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S'inspirant d'un conte du xixe siècle, Nicolas Cavaillès invoque dans ce récit l'idée paradoxale que la civilisation, dans son effort pour rendre le monde toujours plus " vivable ", fait œuvre de destruction, de mort souvent – le comble, étant le touriste, qui détruit ce qu'il veut " visiter ".
Au travers de l'épopée nocturne d'un animal des moins exotiques, Nicolas Cavaillès dresse, dans
Le Mort sur l'âne, un portrait atypique de l'île Maurice et en raconte l'histoire. Au rythme de la toponymie si particulière des lieux – Curepipe, Trou-d'Eau-Douce, cap Malheureux, Bois aux Amourettes, Montée-Bois-Puant... –, depuis les hauteurs de l'île jusqu'au littoral – sans plages ni touristes –, ce voyage dans l'intérieur des terres est aussi un voyage dans le temps.
S'inspirant d'un conte du xixe siècle, Nicolas Cavaillès invoque dans ce récit l'idée paradoxale que la civilisation, dans son effort pour rendre le monde toujours plus " vivable ", fait œuvre de destruction, de mort souvent – le comble, étant le touriste, qui détruit ce qu'il veut " visiter ". Heureusement, quelques exceptions se distinguent : le poète Baudelaire, qui séjourna à Maurice en 1841, et Kaya, figure musicale locale mort en 1999. Tout deux sont les symboles du refus d'un monde policé et du respect d'un monde " sauvage ". L'incarnation de la revanche du chaos sur le langage, cette suprême usurpation du monde – le langage n'ayant rien à nous apprendre puisque l'essentiel se trouve hors de celui-ci.
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Une galerie de portraits de personnages hauts en couleur que Tully côtoya pour le meilleur parfois, et souvent pour le pire.
Dans le premier volume de ses " souvenirs des enfers ",
Vagabonds de la vie, paru en 1924, Jim Tully évoquait ses mésaventures de hobo à bord de trains de marchandises. Trois ans plus tard, dans
Circus Parade, il aborde un nouveau chapitre de son adolescence tumultueuse, celui de son passage dans un cirque nommé Cameron's World Greatest Com bined Shows. Le livre se présente comme une galerie de portraits de personnages hauts en couleur que Tully côtoya pour le meilleur parfois, et souvent pour le pire. Le cirque de Cameron et ses dix wagons étaient peuplés d'acrobates, de dompteurs, de monstres de foire, de rabatteurs, d'aboyeurs, d'embobineurs et de manoeu vres dont l'existence nomade était rythmée par les représentations de ville en ville.
Circus Parade rencontra un succès immédiat, aussi bien auprès du public – il fut réimprimé à plusieurs milliers d'exemplaires quelques semaines après sa parution – que de la critique. Le jeune romancier James Agee y alla de son commentaire : "
Circus Parade se distingue par son style dépouillé et sa description d'une brutalité effroyable dont je n'aurais jamais imaginé qu'elle puisse exister. " Bref, tout aurait été pour le mieux si Jim Tully n'avait pas essuyé les tirs croisés des censeurs et des défenseurs du cirque, notamment la Circus Fans' Association, qui réussirent à faire échouer le projet d'adaptation cinématographique en 1929. Tout au long de sa carrière littéraire, Jim Tully souleva ainsi l'indignation des ligues de vertus et des gardiens de la morale. Or son oeuvre nous offre un éclairage précieux sur le monde des nomades et des va-nupieds de l'Amérique du début du XXe siècle et permet de mieux comprendre les origines du roman noir américain.
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Seattle, début 1946. Ichiro Yamada, jeune Américain d'origine japonaise rentre enfin chez lui. Après avoir passé deux ans dans l'un des camps créés à la suite de l'attaque de Pearl Harbor pour interner les 100 000 membres de la communauté japonaise-américaine, il a écopé de deux ans de prison pour avoir refusé d'être incorporé dans l'armée américaine.
Seattle, début 1946. Ichiro Yamada, jeune Américain d'origine japonaise (un nisei, " deuxième génération " en japonais) rentre enfin chez lui. Après avoir passé deux ans dans l'un des camps créés à la suite de l'attaque de Pearl Harbor pour interner les 100 000 membres de la communauté japonaise-américaine, il a écopé de deux ans de prison pour avoir refusé d'être incorporé dans l'armée américaine.
Dans les semaines qui suivent son retour, et malgré l'accueil chaleureux de ses parents (notamment de sa mère qui, dérivant lentement vers la folie, s'imagine que le Japon a gagné la guerre), Ichiro prend la mesure de son statut spécifique. Il tente de redéfinir son identité et de retrouver sa place dans un pays qui, pense-t-il, l'a trahi – et qu'il a trahi.
Méprisé par ses camarades nisei et par son frère cadet qui ont fait le choix de s'enrôler dans l'armée, il est pourtant son plus féroce contempteur. Au cours d'une longue errance entre Seattle et Portland et au fil de diverses rencontres, il tente de faire la paix avec lui-même et avec le choix qui l'a mené en prison.
Alternance de monologues intérieurs incantatoires et rageurs et de dialogues laconiques dignes d'un film noir, évocation lucide d'une Amérique d'après-guerre où les tensions raciales ne s'apaisent jamais,
No no boy met en lumière un aspect historique encore méconnu : le difficile retour à la liberté des citoyens américains d'origine japonaise après la guerre.
À propos du titre : le double " non " fait référence au questionnaire que le ministère de la Guerre fit remplir en 1942-1943 aux jeunes Japonais-Américains de deuxième génération internés. Les questions n° 27 et 28 étaient destinées à tester leur loyauté envers les États-Unis.
N°27 : Êtes-vous prêt à rejoindre les forces armées des États-Unis et à participer aux combats lorsque cela vous sera demandé ?
N°28 : Êtes-vous disposé à prêter allégeance aux États-Unis d'Amérique et à les défendre en toute loyauté contre toute attaque par des forces étrangères ou nationales, et à renoncer à toute autre forme de soumission ou d'obéissance à l'empereur du Japon ou à d'autres gouvernements, puissances ou organisations étrangères ?
Répondre non à ces deux questions était synonyme d'incarcération.
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L'Amérique de 1934 est plongée dans la Grande Dépression. Souhaitant réunir un autre type d'informations que celles récoltées par les fonctionnaires de l'administration, le directeur de la FERA (Federal Emergency Relief Administration) constitue une équipe de seize " enquêteurs ", composée pour l'essentiel d'écrivains et de journalistes. Martha Gellhorn, la plus jeune du groupe, est envoyée en Caroline du Nord, dans les villes ruinées par la fermeture des usines textiles.
L'Amérique de 1934 est plongée dans la Grande Dépression. Souhaitant réunir un autre type d'informations que celles récoltées par les fonctionnaires de l'administration, Harry Hopkins, proche de Roosevelt et directeur de la FERA (Federal Emergency Relief Administration) constitue une équipe de seize " enquêteurs ", composée pour l'essentiel d'écrivains et de journalistes, et confie à chacun d'entre eux une région du pays particulièrement touchée par la crise. Martha Gellhorn, la plus jeune du groupe, est envoyée en Caroline du Nord, dans les villes ruinées par la fermeture des usines textiles. Des semai nes durant, confrontée à la misère et au désespoir de la population, elle accumule des dizaines d'interviews, visite villes et bidonvilles, enregistre tout ce qu'elle voit et tout ce qu'on lui raconte.
La matière de ses rapports pour la FERA nourrit quatre novellas réunies sous le titre anglais de
The Trouble I've Seen, emprunté au célèbre negro-spiritual éponyme. Martha y suit le destin de cinq personnages, à l'existence brisée par la crise : Mme Maddison, admiratrice du président Roosevelt, prend part à un programme de réhabilitation rurale contre l'avis de ses enfants ; Joe et Pete, ouvriers et syndicalistes, perdent leur emploi après avoir participé à une grève visant à améliorer les conditions de travail ; Jim, jeune homme ayant fini par trouver un poste, en vient à voler son employeur afin que la femme qu'il aime et lui puissent être convenablement vêtus lors de leur mariage ; Ruby, une petite fille de onze ans, rejoint un groupe de jeunes prostituées dans le seul but de s'acheter des bonbons et des patins à roulettes.
Le livre appartient au rayon de la fiction, mais son contenu, tout ce qui en fait la chair, relève du reportage. Il parut en 1936 aux États-Unis et en Angleterre, et fut salué par une critique élogieuse. " Je tiens Martha Gellhorn pour un écrivain véritablement remarquable ", écrit H. G. Wells dans la préface.
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Publié en 1924 aux États-Unis, Vagabonds de la vie compte parmi les classiques de la littérature consacrée aux hobos, ces saisonniers américains qui voyageaient clandestinement sur les trains de marchandises. Jim Tully se frotta pendant plus de six ans aux trimardeurs les plus divers – et parfois les plus infréquentables. Il voyagea dans des trains postaux et des convois de marchandises, bivouaqua dans les "¿jungles¿" des vagabonds, assimila les us et coutumes des hobos, vécut de petits boulots et de mendicité, eut affaire aux forces de police, et vit souvent passer la mort de près. Vagabonds de la vie rend compte avec précision des mœurs, de l'éthique, de l'argot et, par-dessus tout, de la philosophie de ces hommes de la route. Avec ce récit, Tully s'inscrit dans les pas de Mark Twain et Jack London, représentants de la tradition littéraire vagabonde américaine.
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L'Accusé, publié pour la première fois en khmer en 1973, est un cri lancé contre la guerre civile qui fait rage autour de Phnom Penh. Un cri lancé contre la condition humaine. Avec, en filigrane, la vision fugitive d'un bonheur possible, fait de paix, de frugalité studieuse, de rêveries, d'amour (avec la belle Sophary) et de liberté.
Le Cambodge, repères historiques :
colonisation française (1863-1953), indépendance et arrivée au pouvoir de Sihanouk (1953-1970), coup d'État et république khmère dirigée par Lon Nol (1970-1975), chute de Phnom Penh et régime khmer rouge (1975-1979).
L'Accusé, publié pour la première fois en khmer en 1973, tient à la fois de la littérature carcérale, de la confession (rousseauiste), du " pêle-mêle " spéculatif et introspectif (à la Montaigne), et des stances bouddhiques sur la mort. On pourrait aussi parler d'une structure " en guirlande ", typi-
que des stratégies argumentatives cambodgiennes.
C'est un cri lancé contre la guerre civile qui fait rage autour de Phnom Penh. Un cri lancé contre la condition humaine. Avec, en filigrane, la vision fugitive d'un bonheur possible, fait de paix, de frugalité studieuse, de rêveries, d'amour (avec la belle Sophary) et de liberté.
Le narrateur, sur la sellette, doit prouver son innocence (mais les rouages de la justice sont peu clairs) ; accusation politique qui fait écho à la détention de l'auteur dans les locaux de la police secrète de Lon Nol (1971), une " garde à vue " interminable (plus de sept mois) que lui valent ses convictions progressistes et son refus de collaborer avec le nouveau régime. Il s'analyse donc et analyse le monde qui l'entoure. L'ouvrage est composé de quatre parties qui se répondent, et mêle à la fois autobiographie et fiction.
Khun Srun et son œuvre sont le symbole du drame cambodgien. Le symbole d'un immense gâchis. Comment un jeune écrivain prometteur, humaniste, pacifiste, lecteur de Heinrich Böll et d'Alexandre Soljenitsyne, a-t-il pu rejoindre les rangs d'un mouvement politique qui est à l'origine d'un des plus effrayants univers concentrationnaires (tout un pays transformé en prison à ciel ouvert) que le monde ait connu ? Début de réponse dans
L'Accusé, premier de ses textes à être traduit en français.
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Un roman alliant enthousiasme et connaissances, de manière ludique et documentée.
Le roman biographique d'Arne Ulbricht offre une perspective originale sur la vie et l'oeuvre de Maupassant (1850-1893). En une vingtaine de chapitres, il dépeint les moments clés de la jeunesse de Maupassant sous la forme de saynètes très vivantes : l'enfance à Étretat, l'internat religieux à Yvetot, les premières amours, les premiers poèmes, le lycée à Rouen, les mentors Gustave Flaubert et Louis Bouilhet, la guerre de 1870, les parties de canotage sur la Seine, les prostituées, la déprimante vie de bureau du jeune fonctionnaire au ministère de la Marine, la représentation privée dans un atelier d'artiste de la farce pornographique
À la feuille de rose, les premiers symptômes de la syphilis, jusqu'au premier succès littéraire que lui vaut la nouvelle " Boule de suif ", parue en 1880.
Le roman d'Ulbricht présente de manière pittoresque le monde littéraire parisien de ces années-là, en particulier le cercle naturaliste regroupé autour de Zola (Céard, Hennique, Huysmans, Alexis), mais aussi Tourgueniev, Edmond de Goncourt, Catulle Mendès ou encore Alphonse Daudet, sans oublier l'omniprésente figure tutélaire de Gustave Flaubert. Il dresse aussi le portrait d'un Maupassant plein de vitalité, amoureux de la nature et des femmes (son insatiable appétit sexuel donne lieu à des épisodes savoureux), ami fidèle et boute-en-train infatigable.
Voici donc, en bref, un roman instructif et distrayant, rendu très vivant par ses nombreux dialogues, souvent inspirés de citations (tirées de diverses correspondances, notamment avec Flaubert, du
Journal d'Edmond de Goncourt, etc.).
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