«C'est facile, d'écosser les petits pois. Une pression du pouce sur la fente de la gousse et elle s'ouvre, docile, offerte. Quelques-unes, moins mûres, sont plus réticentes - une incision de l'ongle de l'index permet alors de déchirer le vert, et de sentir la mouillure et la chair dense, juste sous la peau faussement parcheminée. Après, on fait glisser les boules d'un seul doigt. La dernière est si minuscule. Parfois, on a envie de la croquer. Ce n'est pas bon, un peu amer, mais frais comme la cuisine de onze heures, cuisine de l'eau froide, des légumes épluchés - tout près, contre l'évier, quelques carottes nues brillent sur un torchon, finissent de sécher.
Alors on parle à petits coups, et là aussi la musique des mots semble venir de l'intérieur, paisible, familière. On parle de travail, de projets, de fatigue - pas de psychologie.»
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Moitié écrivain, moitié dandy, Nophto n'a publié qu'un ouvrage obscur passé inaperçu. Son nouvel opus, Les Trois Pylônes, porte les traces du grand roman qu'il ambitionne d'écrire et qui, on le devine, sera son chef-d'oeuvre une fois achevé. Mais impossible de le commencer. Alors Nophto se contente de subir les choses, d'être le spectateur des événements ordinaires. Il passe son temps à observer ses voisins depuis sa fenêtre, ou à traîner avec ses amis et ses quelques relations sentimentales - jamais très durables. L'écrivain préfère se retrancher dans ses passions, ses obsessions. Entre la réalité et ses rêveries, il y a un gouffre ; ce livre raconte l'histoire de ce gouffre.
Dans ce roman, l'auteur, le narrateur et le héros sont des calques les uns des autres : les mêmes, mais pas tout à fait. Ils ont en commun la recherche de l'absolu, la silhouette qui flotte, le verbe qui pique. La langue de Felix Macherez est à la fois moderne, sulfureuse, baroque, drôle, elle révèle un authentique styliste.
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À Trieste et dans ses environs, mais aussi dans le Piémont et au bord du Danube, un écrivain au sommet de son art déroule ici cinq histoires sur le thème de la vieillesse. Cet âge de la vie pourrait-il receler une forme de bonheur et de liberté secrète ? C'est un temps où l'horizon se resserre, mais où l'attention aux épiphanies des choses immédiates nous ouvre à un rapport différent au mouvement du monde. La vieillesse, aux yeux de Claudio Magris, est aussi un temps de retrait et de furtive dissidence face à la part de comédie sociale qui accompagne nombre d'entreprises humaines. Entrelaçant le dit et le non-dit, l'ambiguïté et l'ironie, les nouvelles de Temps courbe à Krems varient les éclairages sur la "guérilla de la vieillesse", une bataille infime mais de longue portée, toujours menée à bas bruit. L'autre grand thème du livre est celui du temps et de ses énigmes, de son mouvement qui conduit aussi bien vers la source que vers l'embouchure. Le recueil prend l'aspect d'un petit kaléidoscope déroulant cinq histoires d'une admirable richesse dans la perception des destins et la connaissance de l'humain.
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Auvers-sur-Oise, juillet 1890.
Vincent Van Gogh revient du champ où il est allé peindre, titubant, blessé à mort. Il n'a pas tenté de se suicider, comme on le croit d'ordinaire. On lui a tiré dessus.
Inspiré par les conclusions des historiens Steven Naifeh et Gregory White Smith, ce roman retrace dans un style épuré les deux dernières années de la vie du peintre et interroge sa fin tragique.
Qui est responsable de sa mort? Pourquoi l'a-t-on tué? Comment la légende du suicide a-t-elle pu perdurer cent vingt années durant?
En montrant Vincent Van Gogh aux prises avec son temps, avec ceux qui l'entourent et avec la création, le roman rend justice à un homme d'exception que son époque a condamné à mort.
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Des atmosphères raréfiées et surréelles servent de cadre aux récits de Dépouillée. En suivant cette touche légère qui distingue le réalisme magique de Dario Franceschini, nous rencontrons des hommes étourdis par l'immensité de la mer, nous nous perdons dans le brouillard qui enveloppe la grande plaine, nous découvrons des souvenirs et des amours lointains, nous voyons les histoires à travers les yeux de leurs protagonistes. Sans se départir d'un fin sourire de tendresse ou d'ironie, Dario Franceschini observe le monde ordinaire d'un regard oblique, décentré. Il lui suffit de peu de mots pour suggérer beaucoup, son art est celui d'une magie sans ornements.
Plusieurs récits de Dépouillée se concentrent sur les âges les plus fragiles et sans doute les plus riches de l'existence : l'enfance et la vieillesse. Peut-être, nous dit l'auteur, est-ce dans les choses les plus simples de la vie que se cache le bonheur.
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En montagne, Suzanne se trouve devant un choix terrible : soit couper la corde qui retient son mari suspendu au-dessus du vide, soit couper celle de son amant. L'un des deux mourra, elle et l'autre seront sauvés. Quelques mois plus tard, Suzanne se tient sur le banc des accusés aux côtés de l'homme qu'elle a choisi de sauver. La corde coupée a éveillé les soupçons des enquêteurs. On revient alors sur le parcours fou de cette femme ordinaire, amoureuse de son mari et qui travaille avec lui dans leur entreprise de développement personnel. Une femme épanouie que rien ne destinait à avoir une double vie.
Qui de son amant ou de son mari a-t-elle lâché dans le vide ? Pourquoi est-elle la victime d'une forme de cancel culture qui la forcera à s'exiler, puis à rentrer au péril de sa vie ? Pourquoi trompe-t-on quand même ceux qu'on aime ?
Le choix de Suzanne est le destin à rebondissements de cette femme qu'une passion emporte au-delà d'elle-même et de sa vie ordinaire.
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Fodé et Bouhel sont des frères jumeaux sénégalais que la vie a mis sur des chemins initiatiques différents. Fodé doit reprendre la charge spirituelle de veiller sur le Ndut du pays sérère après la mort de Ngof, le maître des initiations. Pour cela, il devra apprendre à transcender toutes les limites physiques. Sortir de son corps et devenir souffle. Bouhel part étudier en Europe. Il se retrouve à Orléans et y rencontre Ulga, une jeune étudiante polonaise. Une histoire d'amour le mène en Pologne où sa vie bascule. Il sera occupé à une lente remontée à la surface. Du pays sans fin, les ancêtres suivent du regard les tribulations de Fodé et de Bouhel sur leur chemin d'apprentissage. Les personnes rencontrées - Ulga, frère Tim, Ngof, Marème, Martha, Vladimir, Na Adama - et les lieux traversés - le pays sérère, la Poméranie, le cloître du Marmyal, la prison de Mokotów, le pays sans fin - sont autant de vigies qui accueillent ces marcheurs partis à la rencontre des lieux qu'habitent leurs rêves. Comme des feux follets, ceux-ci se dérobent parfois et réapparaissent au détour d'une sente.
Déambulation poétique sur l'amour, la mort, la transmission et l'apprentissage, Les lieux qu'habitent mes rêves est un roman sur la métamorphose, la fraternité, la guérison et les chemins qui mènent à l'apaisement.
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La mule que Leonardo tient par la bride trébuche, s'ébroue et souffle. Depuis qu'ils ont passé Lyon, la route est à la fois plus fréquentée et plus facile. Il n'empêche que deux mois de voyage ont fatigué les bêtes et les hommes aussi.
' J'étais encore dans l'atelier de Verrocchio, à cette époque, commence Leonardo. Je m'en souviens comme si c'était hier... '
D'Homère à Picasso et Lee Miller, de l'Antiquité au XXIe siècle, du Japon à l'Amérique en passant par l'Europe, vingt et un artistes vivent sous nos yeux un tournant dans leur existence, un moment décisif pour l'élaboration de leur oeuvre.
Dans la lignée de son précédent ouvrage Vincent qu'on assassine, consacré aux deux dernières années de la vie de Van Gogh, l'auteur montre à travers ces nouvelles les plus grands créateurs aux prises avec les instants qui scellent leur destin.
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Max, fauché par une voiture à vingt ans, formait avec Philippe et Audrey un trio amoureux, uni par des rêves de poésie, ainsi que par ce vers du Bateau ivre de Rimbaud : "J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides". Les deux jeunes gens ont appris par hasard la mort de leur ami, que ses parents voulaient cacher aux mauvaises fréquentations de leur fils. Avec ce deuil, leur adolescence se brise ; Audrey et Philippe se perdent de vue. Ce dernier cependant demeure hanté par la personnalité flamboyante de Max, jeune poète génial mais tête brûlée. La vie se poursuit sans échange de nouvelles jusqu'à l'hiver 2019. Audrey apprend alors à Philippe qu'elle habite en Floride, mais surtout que Max n'est pas mort, et qu'il vit lui aussi dans cette région, comme si le vers de Rimbaud avait guidé leurs pas. Philippe ne comprend pas comment son ami a pu mettre en place cette supercherie, avec la complicité de ses parents. Il décide ainsi de tout quitter, sa famille et son travail, et de rejoindre Audrey. Avec elle, il espère vivre ce qu'il n'a pas osé faire pendant leur adolescence, lever le voile sur le mystère de son ami, et lui demander des comptes.
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Claudio Magris a rassemblé dans Instantanés un bouquet de textes brefs qui lui ont été inspirés par une chose vue, un événement de la vie quotidienne ou un fait d'actualité relevé dans la presse. La plupart de ces microrécits se déroulent en Italie, plus particulièrement à Trieste et dans ses environs, mais il en est qui nous transportent sous d'autres latitudes, de la Scandinavie à l'Inde, de Moscou à New York et au Grand Nord canadien. Certains « instantanés » ont trait aux relations intimes entre les êtres, d'autres concernent un épisode de l'histoire du XXe siècle, d'autres encore touchent à des questions de société et aux modes de vie de nos contemporains. Chez Claudio Magris, la description d'une scène saisie sur le vif offre toujours une résonance éthique et philosophique. Ce sont d'une certaine manière des « leçons de vie » que prodigue ce livre, mais sans que l'auteur se mette dans la situation d'exercer un pesant magistère. Au contraire, un mélange unique s'opère dans ces brèves vignettes entre le sérieux du propos et les nuances de l'humour. La gravité et la légèreté font ici si bon ménage que l'on est conquis par ce petit livre captivant et savoureux.
Claudio Magris, né à Trieste en 1939, est essayiste et romancier. Ses ouvrages sont traduits dans le monde entier. Il est notamment l'auteur de Danube, Le Mythe et l'Empire, Une autre mer, Utopie et désenchantement, Microcosmes, À l'aveugle et Classé sans suite.
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'Un soir, alors qu'elle escaladait sans assurance une paroi des calanques plus raide et plus haute que les autres, elle avait soudain réalisé l'absurdité de la chose. Le rocher était friable. Elle se mettait bêtement en danger. Si une prise cassait, elle rebondirait le long de la paroi et disparaîtrait dans la mer. Elle réalisa que, depuis son départ, elle avait inconsciemment cherché à imiter Tom, à rejouer sa vie, en empruntant une voie qui n'était pas la sienne.
Cette prise de conscience l'amena à ralentir, à s'extraire d'un rythme devenu frénétique et aveugle, pour faire face au vide et à l'absence.'
À la mort de Tom, Emily repart en quête de l'essentiel pour ne pas perdre pied. Son enfant, sa famille, des amis qui l'aiment et la soutiennent lui permettent de retrouver goût à la vie et de développer une nouvelle manière d'appréhender le monde. Sa rencontre avec Mark, un célèbre architecte d'intérieur qui s'interroge sur le sens de son travail, et, comme elle, porte en lui une fêlure, fera ressortir le meilleur de chacun d'eux.
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' Or, rêveur, Arthur Storvean l'était. Et son rêve haussait les voiles et les coeurs. Dernier conteur de la lande, il emportait tout et tous sur le dos d'un idéal façonné à coups de projets conçus au vent, dans l'éclat d'une vague ou l'ambre d'un Islay, usant sa voix de pasteur sur les rubis du crépuscule quand les fous eux-mêmes parcouraient de leur aile noircie l'immensité de ses songes pélagiques. '
Le chaos des roches, l'inquiétante rumeur de la mer, les sortilèges ombreux des forêts de Bretagne constituent la toile de fond de ce récit haletant qui interroge le poids du passé, la valeur de nos choix et l'effet du silence sur nos vies.
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Après une année passée sous le soleil gris de Paris à rédiger des devoirs sans fin, Émile atterrit en Corse avec des amis. Le paysage splendide de Calvi illumine son été, ainsi qu'Andréa, une jeune Corse rencontrée au pied de la citadelle. Par orgueil, Émile refuse de tomber amoureux, quitte à en éprouver de terribles regrets. L'énigme d'Andréa ne cessera jamais de le hanter, au point de bouleverser son existence.
Ce sont là les débuts d'Émile dans la vie. L'histoire d'une défaite autant que d'un succès, où il est question d'espoirs, de remords et d'envie.
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Chef-d'oeuvre "de rêve et de fumée", Don Quichotte est un livre mystérieux et multiple. Qui est le narrateur sage et menteur qui a créé la trame, les personnages, les couleurs, les ombres, la philosophie, la psychologie et toutes les variations de cette histoire qui n'a cessé depuis quatre siècles de captiver d'innombrables lecteurs ? Avec autant de grâce que d'ironie, autant d'astuce que de sincérité, Cervantès joue avec cette question tout au long de l'illustre roman, et plus il joue, plus la réponse apparaît fuyante et secrète. Dans des pages lumineuses et alertes, Pietro Citati nous guide d'une main sûre parmi les détours infinis de Don Quichotte. À travers des épisodes saillants, il nous donne à voir les immortelles péripéties du Chevalier à la Triste Figure et de Sancho Panza, son fidèle écuyer. Mais surtout, il nous rappelle la radicale ambiguïté de ce "livre des livres", où tout est en même temps absolument faux et absolument vrai ; où le vrai, sans cesser d'être vrai, est absolument faux, et où le faux, sans cesser d'être faux, est absolument vrai. Ce petit livre merveilleusement aérien rend à sa manière hommage à un livre immense et inépuisable, que l'on a diversement interprété au cours des âges et qui demeure un foyer d'inspiration pour la littérature moderne.
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Frédéric et Alice n'auraient jamais dû se rencontrer. Le premier, issu d'une famille modeste, passe une enfance douloureuse dans les années 70, entre les barres d'immeubles de sa cité, les coups quotidiens de son père, et bientôt la drogue.
La seconde ne rêve que de danse et fuit le conformisme de sa famille bourgeoise dijonnaise pour s'évader à Paris, dans la poursuite renouvelée d'une existence hors des sentiers battus.
Mais, un soir de 1983, Alice croise Frédéric. Elle le sauve de sa pente dangereuse, tandis qu'il lui offre la possibilité d'un amour hors du commun. Ces corps insolubles, pendant un temps, vont se fondre ensemble. À travers ce roman, Garance Meillon explore les trajectoires incandescentes de deux personnages que tout sépare, chaque chapitre se faisant l'écho du précédent, et dresse le portrait d'un amour sur fond d'années 80, entre néons roses et blousons noirs.
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"J'ai forcé Rosso à se tourner vers moi, j'ai malmené les lieux, les faits, les êtres, j'ai diffamé les personnages que j'admirais, j'ai exagéré les hypothèses, pillé et douté de Vasari, son biographe, jusqu'à toucher le manteau de mon amour, vivant."
Il n'est pas d'asile pour le peintre Rosso Fiorentino : rescapé du sac de Rome, exilé à la cour de Fontainebleau, confronté à la puissance de Charles Quint et rêvant de l'Orient de Soliman le Magnifique, Rosso est la proie de ses propres blessures. Les souvenirs d'amour, de misère et de mort, la quête insensée d'oeuvres disparues l'exposent aux troubles qui assombrissent la fin du règne de François Ier. Son art
approche de la vérité, mais c'est la douleur qui montre ses traits. Une mystérieuse initiation amoureuse ne parviendra pas à le sauver des démons, tant réels qu'imaginaires, qui le poursuivent.
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Grâce à trois rencontres fondamentales, Flora, qui a perdu son chemin, va reprendre vie. D'abord à travers ses retrouvailles avec Fritz Zorn, écrivain héroïque d'un seul livre culte, Mars, paru en 1976. Par son destin si singulier, Zorn offre à Flora sa révolte et sa colère. Puis avec les patients d'une clinique psychiatrique dans laquelle Flora est internée parmi ceux qu'elle nomme les égarés. Elle y redécouvre la fraternité et la solidarité humaine face aux violences du monde extérieur. Enfin, la dernière de ces renaissances est celle qu'elle va vivre avec son fils, Vladimir : un adolescent qui rejette la société hyperconnectée d'aujourd'hui. Chronique d'une chute et d'une résurrection, l'Évangile des égarés porte la bonne nouvelle : celle du refus de se soumettre à notre monde à bout de souffle.
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"Le soir du 13 novembre, j'ai compris que la guerre pouvait éclater en bas de chez moi - une forme inouïe de guerre. La peur et la méfiance sont devenues normales : je vis en attendant le prochain attentat.
Le soir du 13 novembre, ma génération s'en est prise à elle-même : les assassins avaient le même âge que les assassinés.
Survivre est un hommage à cette génération, née avec les écrans, ultraconnectée, et pourtant en proie à une immense solitude.
Nous voulons être libres : parfois pour le meilleur, parfois pour le pire."
Frederika Amalia Finkelstein.
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"Je marchai devant moi, sans but, et pleurai sans m'en rendre compte. Attiré par le son des vagues, je traversai la route, enjambai un muret et me retrouvai les pieds dans le sable. Un groupe de jeunes chantait autour d'un feu, narguant l'eau noire et bruyante.
J'étais sur la plage de Voltri.
Ce même sable où j'avais rencontré Silvia et Antonio.
Et où je m'étais brûlé."
Gênes, 1973. Lorenzo, du haut de ses vingt ans, vit pleinement une période d'exaltation politique et sentimentale aux côtés de Francesca. Son désir de révolte et d'adrénaline l'amène à plonger dans la lutte armée, et il prend part à des actions qui embrasent l'Italie des années de plomb. Mais la rencontre avec Silvia vient troubler son parcours. Cette énigmatique jeune femme révèle en lui une fibre d'écrivain capable de l'éloigner des bombes. Embarqué dans une cavale initiatique qui durera près de deux décennies, Lorenzo s'invente d'autres noms, d'autres vies. Il poursuit Silvia qui n'a de cesse de lui échapper, bravant le danger et les frontières. Jusqu'à Buenos Aires, où cette course éperdue
trouve son dénouement.
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Le quartier du Sentier, les environs de la Bourse, l'ancien domaine de la presse et du textile, ses rues étroites, la frontière des Grands Boulevards, l'éminence du Montorgueil, la rue Poissonnière par laquelle les marées du Nord descendaient vers les Halles : ce vieux Paris, central et secret, se dévoile au coeur d'une exploration qui est bien plus qu'une cartographie nostalgique du IIe arrondissement.
Paris intérieur est le carnet d'un marcheur attaché à cet espace stratégique, contigu à l'ancien "ventre de Paris". Il se déploie au rythme de promenades, de déambulations poétiques, attentives au présent, aux nouveautés, au passé aussi, toujours vivant et comme en filigrane. En une vingtaine d'années, le visage du quartier a changé, mais les fantômes, les souvenirs, les grandes figures surgissent au hasard des boutiques, des cafés, des rues, de leurs noms, de la part d'histoire qui leur est associée. Paris intérieur est le livre d'un piéton, à la suite de tant d'autres, qui chemine dans un territoire connu, habité ; c'est un certain regard aussi, personnel, porté par une émotion, un attachement à la capitale, à sa mémoire et à son imaginaire.
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Giacomo Leopardi était né à Recanati en 1798. Sa vie brève s'acheva à Naples en 1837. Il avait trente-neuf ans. Pendant longtemps, nous n'avons eu en France qu'une vision partielle et imprécise de cette figure majeure de la littérature. Au terme d'un travail considérable accompli au cours des dernières décennies, nous disposons désormais de traductions complètes des oeuvres essentielles du grand poète et penseur italien, y compris sa volumineuse Correspondance et son immense et fascinant Zibaldone. Ce livre arrive ainsi à point nommé.
Après une enfance heureuse, la vie de Leopardi fut une blessure ouverte au coeur de sa jeunesse et jamais refermée. Il lui échut alors un destin sans autre miséricorde qu'une flamme intérieure portant la pensée poétique à sa force maximale et le verbe à sa plus haute perfection. Le temps où il vécut fut celui d'une stagnation et il jugea son époque "ridicule et glaciale". Après des années de réclusion à Recanati, où il se consuma dans des "études mortelles", Bologne, Pise, Florence et Naples scandèrent les étapes d'un chemin d'angoisse, de douleur, de désolation, de passion, de solitude, mais aussi d'intense création et de quête jamais renoncée du bonheur. "Il est aussi impossible d'être heureux que de jamais cesser d'aspirer, par-dessus tout, voire uniquement, au bonheur", écrivait-il. Tout en suivant avec une empathie profonde l'itinéraire humain de Leopardi, Pietro Citati nous conduit au coeur de l'oeuvre d'un poète immense et d'un penseur génial dont l'une des contradictions fécondes consista à être un Moderne détestant la modernité.
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Karim est un jeune homme des quartiers nord de Marseille. Pour payer le loyer de l'appartement où il vit avec sa mère, il se livre à des petits trafics. Un jour, il rencontre Laurélie, jeune étudiante qui s'éprend de ce garçon ombrageux et révolté. Elle est la fille d'un juge progressiste, Charles Mazargue. Avec la famille Mazargue, Karim fait la connaissance de gens qui veulent l'aider à s'élever dans l'échelle sociale car ils voient en lui ce qu'il y a de meilleur dans "l'assimilation à la française". Mais Karim se méfie de la main tendue. Il souffre secrètement de cette générosité qu'il prend pour de la condescendance, voire pour du mépris. Il ne veut pas se laisser domestiquer par leur gentillesse. Alors, à la question qu'on lui pose pour savoir ce qu'il fait dans la vie, il répond par un mensonge qui va l'entraîner dans une spirale de tromperies. Le jeune homme conçoit un sombre projet... L'amour de Laurélie pourra-t-il aider Karim à se dépêtrer de ses faux-semblants ?
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Elle fut une gosse de Brooklyn rêvant d'un destin grandiose dans les cinémas de quartier.
Elle fut la première it girl, immense star du muet, à qui les fans envoyaient des lettres par milliers.
Elle fut l'âme des années vingt, icône virevoltante de l'âge du jazz, adoubée par Francis Scott Fitzgerald.
Elle fut une amoureuse ardente, aux bras de Gary Cooper ou de Victor Fleming.
Elle fut une femme à qui on reprocha sa liberté, sans reculer devant les fables les plus sordides.
Elle fut l'une des victimes inaugurales de cette machine à broyer les êtres : Hollywood.
En 1933, la fulgurante carrière de Clara Bow s'achevait. Elle avait vingt-huit ans.
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"C'est comme un petit feu qui grandit en moi, au coeur du ventre, dans le creux de l'estomac, je l'identifie comme l'envie de gâchis. C'est de plus en plus rare, mais ça fait toujours monter les larmes. Il y a une volonté de faire mal à ceux que j'aime et qui m'aiment, pas tous,
certains. Peut-être tous. Je ne sais plus. Je ne suis pas lucide, pas forcément lucide. Je vois la scène, j'imagine les scènes. La possibilité du drame."
La nuit, elle s'ouvre. Elle marche, oublie, se laisse passer sur le corps. Et puis, ça reflue : le souvenir, le gluant qui gicle et colle au cerveau. Mauvaise passe raconte une héroïne à la dérive, une femme qui perd pied devant la violence des hommes et l'indifférence des villes ; mais aussi l'espoir qui revient, éblouissant, comme le soleil du Nord.
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