Renée Néré, double transparent de Colette, confie ses souffrances et son courage, sa passion pour son jeu de mime, de danseuse et de comédienne, quelle exécute avec un sens aigu de sa beauté, de son extraordinaire pouvoir de fascination et de sa supériorité de femme. Colette, libérée de la contrainte de Willy, réapprend à vivre et retrouve les fils qui tissent son identité : ceux qui la ramènent à lenfant de Saint-Sauveur avec ses « royales tresses et sa silencieuse humeur de nymphe des bois », ceux qui la rendent aux « merveilles de la terre » et à la féerie du printemps, ceux qui la conduisent jusquaux rives de la solitude et de la liberté. Les pages de La Vagabonde, qui voient se fermer les chemins de la soumission et souvrir ceux de la liberté, portent le signe de la première métamorphose de Colette et chantent sa « première victoire ». uvre de la maturité, paraissant lorsque Colette a trente-sept ans et quelle est essentiellement connue comme l'écrivain des Claudine, La Vagabonde rompt avec ce que ses premiers livres avaient pu contenir de frivolité, dimmoralité ou damoralité.
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"Les fulgurances de l'écrivaine et son acuité font le charme de cette valse mélancolique. "--L'Obs
Des passants se croisent dans un square, s'observent, se jaugent furtivement. Quelques jours plus tard, forcés à la réclusion, ils se trouvent confrontés à eux-mêmes, à leur vie intérieure et à la part d'inconnu, de vide ou de chaos qu'elle recèle.
Un soir de pleine lune qui transforme le ciel au-dessus de la ville confinée en un miroir étrange, l'ordinaire des êtres se renverse en extraordinaire et chacun sent sa vie vaciller.
C'est en remarquable observatrice de ses contemporains que Sylvie Germain nous convie à cette valse mélancolique, éphémère constellation de vivants, où le tragique se mêle à la tendresse et à la dérision, le vertige de l'esseulement à la force de l'amitié.
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« Si je vous parle aujourd'hui, c'est qu'il y a une nouveauté. [...] Je ne veux plus voler, je ne veux plus mentir. Je veux mener une vie de morte, ouvertement, sans honte. C'est ce qu'on me demande, je suppose. Je suis une personne « en plus », mais je suis là. Si j'étais véritablement indésirable, on me l'aurait signifié, je me serais liquéfiée, dissoute. Si je suis encore là, c'est qu'il y a un sens à ce non-être. À moi de le trouver. Voilà mon travail nouveau, voilà ma tâche. » M.M.
À 68 ans, Macha Méril se dévoile sur la tragédie intime de sa vie : la stérilité qui frappe son corps de femme désireuse de porter la vie. Elle le vit comme une malédiction, une mise à l'écart de la grande continuité de l'espèce humaine, tandis que son corps épargné par la grossesse et la maternité provoque autour d'elle fascination et envie.
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Dans les années où éclosent, en Europe, les forces qui renverseront l'Ancien Régime, à Venise, une jeune femme, Consuelo, fille d'une pauvre chanteuse bohémienne, apporte au théâtre, avec sa voix exceptionnelle, son génie.
Roman historique, roman d'amour, roman musical, composé sans plan, au fil de la plume, chaque mois, pour paraître en feuilleton, en 1842, dans « La Revue indépendante » que George Sand venait de fonder avec le socialiste Pierre Leroux et Louis Viardot, « Consuelo » est aussi l'oeuvre où l'auteur exprime le plus librement, et fortement, sa conception de l'histoire.
Ce « roman de formation » incarne le désir de connaissance des femmes.
Ici est mise en voix la nouvelle vénitienne qui fut la matrice du roman et de sa suite, « La Comtesse de Rudolstadt ».
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Denis Diderot avait quarante ans lorsqu'il rencontra Sophie Volland. Cet amour dura trente années. Des lettres de Sophie, aucune ne subsiste. Celles de Diderot constituent un document de premier ordre sur la société de l'époque tout autant qu'une magnifique correspondance amoureuse.
Texte peu connu, « Sur les femmes » rend hommage avec ironie, lyrisme et tendresse, à celles qui, « négligées dans leur éducation..., réduites au silence..., assujetties par la cruauté des lois civiles... » sont aussi le « seul être de la nature qui nous rende sentiment pour sentiment et qui soit heureux du bonheur qu'il nous fait. »
« Femmes, que je vous plains ! Il n'y avait qu'un dédommagement à vos maux; et si j'avais été législateur, peut-être l'eussiez-vous obtenu. Affranchies de toute servitude, vous auriez été sacrées en quelque endroit que vous eussiez paru. Quand on écrit des femmes, il faut tremper sa plume dans l'arc-en-ciel et jeter sur sa ligne la poussière des ailes du papillon. » D.D.
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Du Nord des fonderies et des manufactures de textile aux plus grandes scènes du monde, elle a toujours été présente, soutien inconditionnel et discret, présence diligente et ô combien précieuse. Aujourd'hui, sa fille Line lui rend hommage, déroulant pour elle le roman d'une vie tour à tour belle, difficile, dont chaque instant est empreint de courage et de joie de vivre.
"Maman, ce sont tes mains qui s'excusent de ne pouvoir offrir encore plus et toujours, c'est ton menton qui tremble à la lisière de la joie et du doute. C'est mon enchantement à la moindre seconde devant ta force et ta faiblesse, ton innocence et ta souveraineté, tes craintes et ton courage. Maman, pour toute cette pudeur qui enflamme tes joues quand tu parles de toi, pour tes joues aussi fraîches au baiser qu'elles l'étaient lorsque j'étais petite... pour toute cette tendresse, pour toute cette noblesse, je te dédie ce texte. À toi qui m'as dédié ta vie."
L.R.
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« Tous les jours, à Ravensbrück, pendant ces appels qui duraient des heures, j'avais commencé à raconter l'Histoire de l'humanité au petit groupe de femmes qui était tout près de moi. En commençant à l'époque préhistorique, je voulais arriver étape par étape aux temps modernes. C'était un tel bonheur pour mes camarades d'entendre parler d'autres choses que de famine, de soupe et de mort. » G.T.
Pendant près de vingt ans, Ariane Laroux a rencontré l'ethnologue et résistante Germaine Tillion au cours de trente déjeuners suivis de longues conversations durant lesquelles elle peint son portrait. L'occasion pour Germaine Tillion d'évoquer sa vie, celle d'une femme qui a traversé avec courage et générosité le XXe siècle. Dès la fin des années 30, elle arpente seule le Sud algérien où elle partage la vie d'une tribu semi-nomade pour sa thèse en ethnologie. De retour en France, elle entre dans la Résistance avec le Musée de l'Homme en 1940. Elle est arrêtée puis déportée à Ravensbrück où elle mène une enquête dans le camp pour en comprendre le fonctionnement. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Algérie ne cessera d'être au coeur de son travail d'anthropologue et de ses engagements.
Germaine Tillion fait son entrée au Panthéon en mai 2015.
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« La Dame au petit chien » promène son ennui et son chien sur la digue d'une station balnéaire de la mer Noire. Un homme solitaire la remarque, l'aime, mais ne peut triompher plus tard de toutes les barrières qui se dressent sur le chemin de leur bonheur ? De toutes les nouvelles écrites par Anton Tchekhov, « La Dame au petit chien » est l'une des plus célèbres.
Dans « La Fiancée », une jeune femme promise à un homme qu'elle n'aime pas, s'éprend d'un autre et décide, avec l'aide de ce dernier, de fuir sa famille pour étudier à Saint-Pétersbourg, sans toutefois avouer son amour à l'homme qu'elle aime. Le temps passe, elle le revoit après ses examens et se rend compte que tout a changé ; et lorsqu'elle reçoit un télégramme lui annonçant sa mort, elle découvre qu'elle est libre, que plus rien ne la retient.
Selon Tchekhov « une nouvelle qui n'a pas de femmes, c'est une machine sans vapeur. » L'héroïne par excellence est pour lui la femme incomprise, qui rêve d'une autre vie...
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Les personnages de ces courtes nouvelles, publiées en 1976, ont en commun l'apparence du bonheur. Mais derrière les masques se trouvent des hommes et des femmes seuls, inquiets, fragiles et sans défense. C'est tout l'art de Françoise Sagan, fait de légèreté et d'humour, de mettre à nu en chacun d'eux, la fêlure. Une conclusion inattendue, une fin abrupte révèlent fugitivement une vérité cachée.
« C'était une heure triste, dans un mois triste, dans un paysage triste, mais elle sifflotait quand même et de temps en temps se baissait pour ramasser un marron, ou une feuille rousse, dont la couleur lui plaisait ; et elle se demandait avec une sorte d'ironie ce qu'elle faisait là. [...]
Un corbeau traversa le ciel dans un cri rauque et, aussitôt, une bande d'amis le rejoignit et sembla déborder l'horizon. Et bizarrement, ce cri, pourtant bien connu, et ce vol lui firent battre le coeur comme sous l'impulsion d'une terreur injustifiée. » F.S.
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« J'utilisais sa méthode, ou plutôt son absence de méthode quand elle préparait un film. Se laisser envahir sans idée préconçue par une inconnue, une étrangère. Devenir lentement cette autre femme, revivre ses peurs, ses désirs, ses déceptions, ses préjugés. » C.D.
Par la même mystérieuse alchimie qui faisait de Simone Signoret une autre quand elle se préparait à jouer un personnage, Catherine David s'est laissé envahir par cette autre femme qu'elle avoue d'entrée admirer et aimer. Extrêmement documenté, le portrait qu'elle trace de celle qu'elle appelle « une femme de notre temps » s'anime de sa propre vie. Au terme de ce voyage de la mémoire pour toute une génération, Simone Signoret, qui eut le courage de vivre plusieurs vies, d'explorer ses multiples talents, de se risquer aux « erreurs, manquements et ratures », renaît une nouvelle fois.
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"Quand je cherche à dater mes premières nuits blanches, je dois remonter à l'école primaire, à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Cela fait moins d'une semaine que Marie-Claude, l'institutrice en charge de ma classe de CP a commencé de nous enseigner la lecture. J'ai dévoré en quelques jours tout le manuel, exhortant ma mère à m'apprendre les lettres de l'alphabet que j'ignorais encore, avançant d'un bon trimestre en une petite quinzaine. À présent, les livres sont les compagnons obligés de toutes mes nuits. Mais je me suis longtemps demandé, comme de l'oeuf et de la poule, s'ils étaient la conséquence ou la cause de mon trouble."
E.P.
Depuis son plus jeune âge, Emmanuel Pierrat ne dort que deux heures par nuit. De ce trouble, il a fait une force. Dans ce récit intime, il se livre, évoque ses souvenirs d'enfance, sa curiosité sans limites, le secret de la ville la nuit, sa passion pour la lecture, son goût pour les films d'horreur, son regret de ne pas rêver...
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Gradiva, celle qui avance. Gradiva rediviva, celle qui réapparaît à l'heure de midi dans les ruines de Pompéi et qui va donner vie, forme, objet au désir de Norbert Hanold, jeune archéologue. Gradiva, fantaisie pompéienne, écrite par Wilhelm Jensen en 1903, est surtout connue par le texte de Sigmund Freud publié en 1907. Désireux de percer le secret de la création artistique, il analyse le texte de Jensen : "Nous brûlons de savoir, écrit-il, si une guérison du genre de celle que Zoé/Gradiva réalise chez Hanold est compréhensible ou, tout au moins possible, et si le romancier a aussi bien saisi les conditions de la disparition du délire que celles de sa genèse."
Le délire et les rêves dans la Gradiva de W. Jensen, Sigmund Freud, préface de J.B. Pontalis, Folio essais, 1992
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« Dans ce pays où la raison et les coutumes régissent tout, les villageois les plus censés semblent soumis à la présence de forces irrésistibles. Si Claire avait vécu loin de la forêt - loin du pouvoir étrange des forêts - son destin aurait-il été différent prise entre deux hommes et deux désirs ? » M.D.
« Je n'ai pas été élevée dans l'idée de la révolte. Mais ma famille était peut-être légèrement différente des familles locales. Le mot révolte, d'ailleurs, est fort. Si je n'ai pas épousé le garçon qui m'était, de toute évidence, destiné, ce n'était pas par esprit de rébellion. Il me semble aujourd'hui encore que ce refus était un acte, le simple acte de choisir ; disons alors : un acte d'amour. Mais les gens d'ici ne l'ont sans doute pas interprété de cette façon. » M.D.
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« Derrière cette prose limpide et par cela trompeuse, très proche encore du XVIIIe siècle, derrière l'arsenal romantique des tombes, des maladies de poitrine et des paysages échevelés se cache un monde d'idées que seul le temps écoulé permet de comprendre. On comprend... que ce livre profondément féministe soit presque tombé dans l'oubli malgré son succès au moment de la parution. Madame de Staël l'avait prévu : c'est le bouquet jeté dans les eaux par la religieuse qui est annoncé à coups de canon mais englouti dans les flots, avis solennel qu'une femme résignée donne aux femmes qui luttent encore contre le destin...?. Cette édition de Corinne n'a aucune prétention à l'érudition. Elle s'attache surtout à la signification féministe de l'oeuvre. » Claudine Herrmann
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Dans ce premier livre théorique sur l'excision, Séverine Auffret, loin des propos classiquement tenus sur cette blessure-torture, interroge les structures politique, culturelle, sociale et symbolique de l'Occident, mettant au jour les racines de l'assujettissement et de la haine des femmes.
« Comment comprendre la pratique effroyable de la mutilation sexuelle des femmes ? Pratique aussi méconnue et cachée qu'elle est actuelle et en pleine expansion. Quelles qu'en soient les formes, la mutilation des femmes est à la base des civilisations humaines, marquant sur le corps des femmes l'appropriation de leur puissance sauvagement déniée. Rien ne me prédisposait à écrire un livre sur la mutilation des femmes, je voisinais plutôt, par goût et par profession, avec Platon, Spinoza, Marx et quelques autres. Mais de ce côté pas d'armes, pas de parole adéquate. Sur le corps des femmes, sur leur sexe tranché, néant. La réalité serait-elle indécente à l'univers des idées ? » S.A.
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Après sa mort, au cours d'une longue errance dans l'au-delà, une femme revit soudain un moment merveilleux de son enfance : une excursion sur une île avec ses camarades de classe. Elle le revit en sachant quel avenir est réservé à chacun de ceux qui l'entourent ce jour-là. Cela se passe en Allemagne, peu de temps avant la Première Guerre mondiale, et quelques années avant la sombre période où tous devront choisir leur camp, sauf ceux qui, parce qu'ils sont juifs, n'auront d'autre possibilité que de fuir ou se cacher. Présent et futur se mêlent, colorant ce récit d'une nostalgie presque mélancolique : cet après-midi apparaît comme une dernière parenthèse enchantée avant la noirceur des temps à venir.
« Marianne, Leni et moi avions toutes trois enlacé nos bras en un geste de solidarité qui ne faisait que refléter la grande unité de toutes choses sous le soleil. Marianne appuyait toujours sa tête contre celle de Leni. Comment devait-il être possible, plus tard, que pénétrât dans ses pensées la folie mensongère qui leur fit croire, à elle et à son mari, qu'ils détenaient le monopole de l'amour de ce pays et qu'ils pouvaient à bon droit mépriser et dénoncer la jeune fille contre laquelle en cet instant elle s'appuyait ? » A. S.
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« Je n'ai jamais imaginé que l'acte d'écrire pût s'accomplir à l'extérieur. Et ce fut le penchant que j'avais pour le repli qui me mit dans la voie de l'écriture. Sortir de soi, de chez soi, signifie se perdre. Écrire, à mes yeux, est un acte intime. Nul geste ne me rapproche davantage de moi-même. De ce à quoi je tiens le plus. Rien ne me fait me sentir moins seule, absente, écartée de tout : pas même l'acte d'aimer. » S.B.S.
Dans « Une simple possibilité », nouvelle tirée du recueil portant le même titre, une fille décide d'écrire sous le nom de sa mère pour entreprendre son propre voyage et se rapprocher d'elle-même. De Buenos Aires à Paris, de l'espagnol au français, de la vie à la littérature, de l'autrice au personnage, les identités s'échangent et l'offrande à la mère initialement prévue devient un livre dédié à l'écriture.
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« Les faits merveilleux ou surnaturels ne sont pas aussi rares qu'on le croit ; il faudrait plutôt dire qu'ils se produisent sans ordre. » Ainsi commence « La femme changée en renard », publié au début des années 1920, et qui révéla David Garnett, écrivain proche du groupe de Bloomsbury animé par Virginia Woolf. Roman fantastique, conte ou fable, ce récit qui conjugue l'humour et la fantaisie est également empreint de gravité, voire de cruauté.
« En entendant la chasse, Mr Tebrick pressa le pas pour atteindre la lisière du bois d'où l'on avait chance de bien voir les chiens, s'ils venaient de ce côté. Sa femme resta un peu en arrière et lui, prenant sa main, commença presque à la traîner. Avant qu'ils eussent atteint la lisière, elle arracha violemment sa main de celle de son mari, et poussa un cri, de sorte qu'il tourna, brusquement la tête. À l'endroit où sa femme avait été un instant plus tôt, il vit un petit renard d'un rouge très vif. » D.G.
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« Observez perpétuellement, observez l'inquiétude, la déconvenue, la venue de l'âge, la bêtise, vos propres abattements, mettez sur le papier cette seconde vie qui inlassablement se déroule derrière la vie officielle, mélangez ce qui fait rire et ce qui fait pleurer », conseille Virginia Woolf.
C'est ce que fait admirablement Geneviève Brisac dans ce roman-mosaïque dédié aux femmes. À deux voix, l'autrice et Alice Butaud lisent neuf de ces cinquante-deux histoires. Des fragments de vie, des conversations, des souvenirs, des rencontres, racontés par des personnages féminins, où les anecdotes les plus anodines laissent percer l'intime, où la réalité la plus triviale devient support de rêverie et d'humour...
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« Admirable texte », notait Fiodor Dostoïevski dans son « Journal d'un écrivain » à propos de « La Marquise », où l'autrice « dépeint un jeune caractère féminin, droit, intègre, mais inexpérimenté, animé de cette fière chasteté qui ne se laisse pas effrayer ni ne peut être sali même par le contact avec le vice ». Mariée trop tôt et mal, la marquise reste, malgré son veuvage et sa beauté « désenchantée à jamais ».
« Je pris les hommes en aversion et en dégoût. Leurs hommages m'insultèrent ; je ne vis en eux que des fourbes qui se faisaient esclaves pour devenir tyrans. Je leur vouai un ressentiment et une haine éternels. » G.S.
Au soir de sa vie, pourtant, la marquise se confie et avoue avoir aimé : « Une fois, une seule fois dans ma vie, j'ai été amoureuse, mais amoureuse comme personne ne l'a été, d'un amour passionné, indomptable, dévorant... »
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« Chère Maître », c'est en ces termes que Gustave Flaubert s'adresse à George Sand. Au fil de la correspondance qu'ils échangèrent, de 1866 à 1876, se révèlent deux conceptions du monde, deux esthétiques, deux tempéraments. La générosité et l'attention aux autres de George Sand et l'esprit torturé et solitaire de Gustave Flaubert. L'amitié forte et durable qui les unira ne sera interrompue que par la mort de George Sand. Cette correspondance, belle d'intelligence, pose sur la société du XIXe siècle, un regard d'une grande pertinence.
Gustave Flaubert (1821-1880) a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci du réalisme, et par la force de son style dans de grands romans comme Madame Bovary (1857), Salammbô (1862), L'Éducation sentimentale (1869), ou le recueil de nouvelles Trois contes (1877).
George Sand (1804-1876) se marie à dix-huit ans. Après la naissance de ses deux enfants, elle décide de vivre indépendante. Elle devient alors journaliste. En 1832, le succès de son premier roman Indiana, lui assure les moyens de vivre, comme elle le voulait, de sa création. Son oeuvre immense - 180 livres et 40 000 lettres -, témoin de tous les mouvements de l'époque, fut une des plus populaires du XIXe siècle.
Adaptation française et mise en scène de Sandrine Dumas - Musique originale : Renaud Pion.
Création : Théâtre de la Gaîté-Montparnasse 16 septembre-31 décembre 2004.
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Dans son appartement de Rio, une femme commence sa journée, seule face à une tasse de thé. Sa bonne l'a quittée le matin même. Il y a une première rupture du rythme quotidien de cette femme. C'est pourquoi elle entame une interrogation sur le cours habituel de ses jours. Après avoir décidé de faire le ménage dans la chambre de la bonne, elle découvre qu'elle a vécu de longs mois à côté de quelqu'un resté totalement étranger. Commencent à sourdre les indices d'une seconde interrogation, plus large et plus complexe, qui part de ce point précis : son ignorance de l'autre. C'est en cherchant le sens primordial de ce qu'elle ressent et en essayant de comprendre les liens éventuels entre tout cela et Dieu, que G.H. avance, de station en station, dans sa passion, qui est à la fois un cri de douleur et de joie.
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Lors d'une rencontre en 1986 dans les studios de France Musique, le pianiste Cyril Huvé et le comédien Daniel Mesguich décident d'explorer ensemble et de faire revivre un genre qui, après une grande faveur à l'époque romantique, était tombé dans l'oubli : le mélodrame. "Déclamation avec accompagnement de piano", le mélodrame retrouve l'étymologie du théâtre grec.
Ce n'est pas une superposition de mots et de sons, un collage de poèmes et de musiques que les interprètes improviseraient. À l'instar du lied et de la mélodie, il s'agit d'oeuvres à part entière de grands compositeurs, où la voix parlée prend la place de la voix chantée :
- "Le Moine triste" - musique de Franz Liszt - texte de Nikolaus Lenau
- "Helge, le roi fidèle" - musique de Franz Liszt - texte de Moritz von Strachwitz
- "La Belle Hedwige" - musique de Robert Schumann - texte de Friedrich Hebbel
- "L'Enfant de la lande" - musique de Robert Schumann - texte de Friedrich Hebbel
- "Les Fugitifs" - musique de Robert Schumann - texte de Percy Bysshe Shelley
- "Adieu à la terre" - musique de Franz Schubert - texte d'Adolph von Pratoverbera
- "Lénore" - musique de Franz Liszt - texte de Gottfried August Bürger - traduction de Gérard de Nerval
- "L'amour du poète défunt" - musique de Franz Liszt - texte de Mór Jókai
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En janvier 1789, bravant l'interdit qui leur est fait d'exprimer leurs doléances, les femmes osent faire entendre leur voix. De Normandie, Madame B*B* écrit : « Étant démontré, avec raison, qu'un noble ne peut représenter un roturier ni celui-ci un noble, de même les femmes ne pourraient être représentées que par des femmes. » Après 1791 et la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, d'Olympe de Gouges, les femmes, toujours exclues de la citoyenneté, exigent leurs droits et les fondent sur les principes mêmes de la Révolution. La même année, Du sort actuel des femmes, texte anonyme, demande : « Comment récompensez-vous dans votre constitution sociale le plus sacré des devoirs, celui de produire, de soigner, d'instruire, d'élever les enfants qui réparent le monde ? »
Trois témoignages de femmes parmi l'immense contribution de celles que la Révolution a voulu ignorer. Leurs espoirs et leurs luttes sont les prémices d'un débat toujours actuel...
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