Même les femmes les plus indépendantes et les plus féministes se surprennent à aimer le regard conquérant des hommes sur elles, à désirer être un objet soumis dans les bras de leur partenaire, ou à préférer des tâches ménagères - les petits plaisirs du linge bien plié, du petit-déjeuner joliment préparé pour la famille - à des activités censément plus épanouissantes. Ces désirs, ces plaisirs sont-ils incompatibles avec leur indépendance ? Est-ce trahir les siècles de féminisme qui les ont précédées ? Peut-on attendre que les hommes fassent le «premier pas» et revendiquer l'égalité des sexes ?
Les récents scandales sexuels qui ont agité le monde entier ont jeté une lumière crue sur ces ambivalences et sur l'envers de la domination masculine : le consentement des femmes à leur propre soumission.
Tabou philosophique et point aveugle du féminisme, la soumission des femmes n'est jamais analysée en détail, dans la complexité des existences vécues.
Sur les pas de Simone de Beauvoir, Manon Garcia s'y attelle avec force, parce que comprendre pourquoi les femmes se soumettent est le préalable nécessaire à toute émancipation.
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L'ambition du libéralisme est d'instituer la moins mauvaise société possible, celle qui doit protéger l'humanité de sa folie idéologique.
Pour ses partisans, c'est la volonté d'instituer le règne du Bien qui est à l'origine de tous les maux accablant le genre humain. C'est en ce sens que le libéralisme doit être compris, et se comprend lui-même, comme la politique du moindre mal. Il fait donc preuve d'un pessimisme profond quant à l'aptitude des hommes à édifier un monde décent. Cette critique de la " tyrannie du Bien " a un prix. N'exigeant rien de ses membres, cette société fonctionne d'autant mieux quand chaque individu se consacre à ses désirs particuliers sans céder à la tentation morale.
Comment expliquer alors que cette doctrine, à mesure que son ombre s'étend sur la terre, reprenne, un à un, tous les traits de son plus vieil ennemi, le meilleur des mondes, jusqu'à se donner, à son tour, pour objectif final la création d'un homme nouveau ? Ce livre décrit ce processus, et son aboutissement, tant dans sa version économiste, centrée sur le Marché et traditionnellement privilégiée par la " Droite ", que dans sa version culturelle, centrée sur le Droit, et dont la défense est désormais la seule raison d'être de la " Gauche ".
Il saisit admirablement la logique libérale dans le déploiement de son unité originelle tout en élaborant les fondements d'une société décente coïncidant avec la défense de l'humanité elle-même. D'une densité et d'une ambition exceptionnelles, il redonne toute sa place à la figure de l'homme révolté à un moment où beaucoup la souhaiteraient voir disparaître.
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Si le produit intérieur brut d'un pays augmente chaque année et que le pourcentage de personnes privées d'instruction et de soins médicaux grandit lui aussi, ce pays est-il vraiment en progrès ? Nos indicateurs économiques échouent à saisir la réalité des vies individuelles. Nos théories du développement ignorent les plus élémentaires besoins de dignité. Mais il existe une alternative : l'approche des capabilités, sans doute la plus novatrice et la plus prometteuse des contributions de la philosophie politique à la question de la justice sociale.
Que sont les capabilités ? Ce sont les réponses à la question : « Qu'est-ce que cette personne est capable de faire et d'être ? ».
Au fil d'une passionnante discussion, Martha Nussbaum propose une liste de capabilités, garantes de domaines de libertés si centraux que leur absence rend la vie indigne. Son approche se présente comme une contribution au débat national et international, et non comme un dogme qui devrait être accepté en bloc. Une fois évaluée, soupesée, comparée avec d'autres, si elle résiste à l'épreuve de l'argument, elle pourra être adoptée et mise en oeuvre. Autrement dit, les lecteurs de ce livre seront les auteurs du prochain chapitre de cette histoire du développement humain.
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Au fond, c'est quoi l'antisémitisme ?
La haine des juifs ? Chaque juif serait donc haïssable, qu'il soit éthiopien, yéménite, polonais, irakien, français ou sud-africain ? Un commun dénominateur d'abjection annihilerait une telle diversité ethnique et culturelle, motivant le séculaire délire déployé en paroles et en actes, en moqueries comme en meurtres, d'Horace à Dieudonné et de saint Paul à Ahmadinejad ? Mais qu'ont en commun des êtres aussi dispersés et dissemblables, hormis ce qui fait qu'on les qualifie de "juifs" ? Et ce qui fait qu'on les qualifie de "juifs", qu'est-ce d'autre que le judaïsme ? Il y aurait ainsi au coeur du judaïsme un je-ne-sais-quoi d'assez puissant et profond pour avoir déclenché la plus intarissable des détestations ? Or, ce qui caractérise tout à fait exclusivement la religion du Livre, n'est-ce pas sa jouissance revendiquée du Texte ? Son art de l'interprétation ? La remise en question perpétuelle de la moindre bribe de dogme ? L'extravagante coutume talmudique de répondre à une question par une autre question ? Dès lors, la paranoïa antisémite aurait, d'une manière complexe, un rapport encore jamais élucidé avec ce qu'on nomme la pensée juive ? Toute la sauvagerie déployée depuis tant de siècles à l'encontre des juifs se résumerait, en ultime et secrète raison, à une viscérale haine de la pensée ? Même la "Solution finale" aurait été une tentative d'anéantir l'énigme en soi du Questionnement ? Et ce livre-ci, diapré de dialogues, parsemé de citations, saupoudré d'illustrations historiques et d'anecdotes contemporaines, moiré de méditations poétiques, ensemencé de digressions mystiques, apporterait, sur un fond d'humour jamais absent, une compréhension enfin cohérente du pourquoi de la Question juive ?
Qui sait ?
S. Z.
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