Ce témoignage féroce de Léon Werth est à lire absolument. Le Canard enchaîné
Le procès du Maréchal Pétain se déroula du 23 juillet au 15 août 1945 : il avait 89 ans. La Haute Cour de Justice le condamna à la peine de mort, à l'indignité nationale et à la confiscation de ses biens. Le 17 août 1945, le général de Gaulle, président du gouvernement provisoire, commua la peine de mort en détention à perpétuité au fort du Portalet puis à l'Ile d'Yeu où Pétain mourut en 1951.
En 1945, Léon Werth (1878-1955), fut l'envoyé spécial de la revue
Résistance (journal créé à Paris à la fin de l'année 1942) pour couvrir ce procès, aux côtés de journalistes tels Joseph Kessel, Jean Schlumberger, Jules Roy, etc.
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Henriette Levillain, professeur de littérature comparée, spécialiste de Saint-John Perse, et Philippe Levillain, professeur d'histoire contemporaine, membre de l'Institut universitaire de France, ont décrypté le Journal de Raymond de Sainte-Suzanne déposé aux archives du Quai d'Orsay. Ces notes prises au jour le jour confèrent une valeur et une saveur inestimables à ce document inédit. La personnalité d'Alexis Léger se dessine sous sa plume enthousiaste et sévère : une intelligence hors pair, un goût certain pour l'emprise qu'il exerce sur les politiques, Daladier notamment – ne lit-on pas ce mot de Léger : Il y a autant de volupté à dominer un homme qu'à posséder une femme –, en font un stratège fascinant et redoutable. De Sainte-Suzanne nous offre par ailleurs une vision de l'intérieur d'un lieu de pouvoir secret et mal connu du public qui joua un rôle fondamental dans l'approche de la Seconde Guerre mondiale. Saint-John Perse (prix Nobel 1960), à l'inverse de nombreux écrivains diplomates , tels Claudel, Morand ou Giraudoux, n'a rien écrit durant ses années de Quai. Comme s'il avait voulu dissocier Alexis Léger, haut fonctionnaire au service de la France, de Saint-John Perse, poète au service exclusif de la poésie. Ce témoignage lève une partie du voile sur des zones d'ombre de sa carrière que la publication des Œuvres Complètes en Pléiade, sous sa propre direction, n'avait pas élucidées.
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Marcel Sembat, l'un des plus brillants tribuns du pacifisme d'avant-guerre. Libération
Étonnants
Cahiers noirs, témoignage de tous les combats du socialisme unifié d'avant 1920, qui nous livrent également les curiosités d'un esprit sans frontière, les tourments du corps et du sexe, la merveillosité du rêve...
Député de Montmartre, Marcel Sembat (1862-1922), on l'a trop oublié, fut un journaliste et un orateur hors de pair, militant de toutes les libertés. Paradoxe, 1914 devait faire de ce tribun du pacifisme ouvrier, avocat visionnaire d'une réconciliation européenne, le premier des ministres socialistes de l'Union sacrée. Puis, héritier de Jaurès, face à la scission communiste qu'il défendra la vieille Maison de 1905, que Léon Blum, après lui, s'emploiera à reconstruire.
Mais il fut beaucoup plus que cela : le pionnier d'une démocratie de la culture, le collectionneur et théoricien le plus précoce de la peinture de Matisse, un inconditionnel du droit à toutes les recherches en art, un lecteur ouvert tant à la nouvelle anthropologie ou à la découverte de Freud qu'aux leçons de Marx, un amateur de Rimbaud, de Proust, de Cendrars... De fait, l'attention aux ressources secrètes de l'imaginaire, chez le lecteur impénitent, a nourri une singulière sensibilité du regard comme l'audace indispensable à l'utopie sociale.
Puisse une époque désenchantée retrouver, à le découvrir, cet enthousiasme sans lequel, soulignait-il, il ne saurait être de réelle émancipation !
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André Mandouze est l'exacte antithèse de ces tièdes stigmatisés par l'Écriture : proche de Bernanos par le tempérament, sinon par toutes les idées, il a gardé une alacrité et une verdeur que pourraient lui envier beaucoup de ses cadets, comme en témoigne le premier volume de ses Mémoires, document important sur un demi-siècle de vie intellectuelle française. Le Figaro littéraire
Ce volume des
Mémoires d'outre-siècle couvre la première partie (1916-1962) de la vie de l'auteur. Pour illustrer la couverture, il a choisi la caricature qui ouvrait un article de
Témoignage Chrétien de décembre 1945 annonçant la démission et le départ en Algérie de son rédacteur en chef initial : lui-même en l'occurrence. André Mandouze passait ainsi d'une résistance à l'autre , de la lutte contre le nazisme à la lutte contre le colonialisme.
Le seul mobile admissible de la démarche autobiographique, c'est l'intérêt d'êtres vivants et de problèmes réels qui n'ont cessé d'accompagner ou qui ont un moment rencontré une existence singulière et dont l'importance et la portée n'ont pu échapper à l'auteur non moins vivant et réel. Ces êtres vivants , ces problèmes réels sont ceux qu'a connus ce chrétien de gauche, normalien, professeur de latin, spécialiste de saint Augustin... mais en même temps le mari, père de famille et initiateur de méthodes d'enseignement peu académiques... Garants de la fidélité de cette mise en mémoire(s), les textes écrits au cours de sa vie auxquels Mandouze se réfère sans cesse, comme en un dialogue entre l'octogénaire qu'il est et celui qu'il fut, plus jeune.
Et cette promenade si fertile en événements fait apparaître une cohérence sans faille : la foi et l'engagement se vivent dans l'action, au quotidien. La générosité alliée à une lucidité hors pair ont propulsé notre mémorialiste aux avant-postes de tous les combats pour le respect de l'homme, pour la défense de l'esprit et en ont fait un témoin capital de notre siècle.
Ce commentaire de l'article qu'il écrivit dans la fièvre pour célébrer la Libération de Paris donne une idée de la personne et de son livre : Encore aujourd'hui quand je me relis, je suis plutôt heureux d'avoir, à un moment de ma vie, pu écrire cela. L'orgueil ici n'a rien à faire. Mais la confiance en la vie, oui, est bien ce à quoi, en dépit de tout – et même si notre patience est mise à rude épreuve et si demain' n'a pas de limite – je reste par-dessus tout attaché.
Mandouze, rebelle à tous les conformismes de pensée comme à toutes les compromissions, le second tome de ses Mémoires,
À gauche toute, bon Dieu ! – à paraître en l'an 2000 – donnera, si nécessaire, de cette constante aventure, une preuve supplémentaire.
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L'unanimité et la puissance de la vindicte collective - en France comme en Italie et au Brésil - est un fait sans précédent dans les annales des acharnements judiciaires du siècle.
Dix ans ont passé depuis le début de l'affaire Battisti , qui enflamma démesurément l'opinion publique. L'unanimité et la puissance de la vindicte collective - en France comme en Italie et au Brésil - est un fait sans précédent dans les annales des acharnements judiciaires du siècle. Il fallait donc que l'Histoire s'en mêle, qu'une recherche exhaustive fût rigoureusement conduite, disant tout ne cachant rien, qu'un livre expose enfin l'ensemble des faits auxquels le public ne put jamais accéder. Car il y a droit : qu'a fait, au juste, Cesare Battisti ? Sur quelles bases fut-il condamné à vie, en son absence, sans preuve et sans témoins ?
Ne citons qu'un seul fait : les trois procurations par lesquelles Cesare Battisti désigna des avocats pour le défendre sont des faux. Ils furent utilisés durant les onze années de son procès par la magistrature italienne. Un élément trop crucial pour qu'il soit dévoilé : en neuf ans écoulés depuis cette découverte, pas un journal n'accepta de reproduire ces faux. Et pas un tribunal, de France, d'Europe ou du Brésil ne voulut en tenir compte. Pour la première fois, chacun peut ici les découvrir et constater par lui-même la fraude qui lui fut cachée avec tant de soin. Cette fraude-là, mais aussi bien d'autres. Avec ce livre, le lecteur pénètre dans les coulisses obscures de trente années d'Histoire, par le biais de cette stupéfiante affaire, dont le dernier mot n'est pas encore écrit.
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