Qu'est-ce que l'économie industrielle ? La question aurait sans doute surpris les saints-simoniens du XIXe siècle qui assimilaient volontiers toute l'économie politique à la seule industrie. Mais les temps ont changé et l'économie industrielle ne représente plus aujourd'hui qu'une branche récente de l'analyse économique. C'est ainsi que s'accumulent depuis une vingtaine d'années d'innombrables monographies portant sur les secteurs, les produits et les firmes industrielles, sans qu'il soit possible d'en dégager les premiers éléments d'une théorie.
C'est ce paradoxe que met en évidence Jean-Marie Chevalier qui entreprend de discuter les bases méthodologiques de tous ces travaux. Peut-on comprendre la vie des firmes qui constituent le tissu industriel, sans dégager la structure financière des groupes et les relations de pouvoir qu'elle détermine ? Peut-on décrire la stratégie des unités de production, sans définir leur objectif et présenter les règles des jeux auxquels elles participent ? Autant d'interrogations fondamentales qui servent de points de départ à une « reconstruction » de l'économie industrielle entreprise dans cet ouvrage.
Il ne s'agit pas pour autant d'une réflexion exclusivement abstraite sur l'objet et les méthodes de l'économie industrielle. Tout au contraire, c'est à travers une analyse précise d'exemples français et étrangers judicieusement choisis que l'auteur développe ses idées et introduit sa conclusion : le domaine de l'économie industrielle est celui même de la politique industrielle. Après un siècle de tâtonnements et d'éclipsés, la voie se trouve donc ouverte aujourd'hui pour une véritable économie politique industrielle.
Jean-Marie Chevalier est né en 1941. Chargé de mission au service économique d'E.L.F.-E.R.A.P. de 1966 à 1969, agrégé des facultés de Droit et de Sciences économiques en 1970, il enseigne à Rabat puis à l'université de Grenoble où il collabore à l'institut économique et juridique de l'énergie (I.E.J.E.). Il enseigne actuellement l'économie industrielle à l'université de Paris XIII où il est professeur depuis octobre 1976.
9999 prêts - 3650 jours
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
9999 prêts - 3650 jours
Prévention, traitement, assurance maladie, la santé est aujourd'hui le centre d'un système social complexe aux rouages multiples. Pour comprendre le fonctionnement du système français actuel, et apprécier ses performances, Béatrice Majnoni d'Intignano et Jean-Claude Stephan entreprennent de le situer par rapport aux règles du jeu des systèmes étrangers en vigueur dans les principaux pays industriels (États-Unis, Grande-Bretagne, Suède...). Au terme d'une analyse précise et documentée, ils mettent en évidence que l'organisation française de la santé résulte, aujourd'hui, d'un compromis précaire - et souvent maladroit - entre trois objectifs difficilement conciliables : la performance médicale, la rigueur comptable, et la rationalité socio-économique. Dénonçant les écarts entre la pratique et le discours, ils démontent, avec lucidité, les effets pervers des diverses techniques de financement, expérimentées par les différents gouvernements, au cours des dix dernières années. La croissance non maîtrisée des coûts, et l'extension d'une bureaucratie anonyme, sont-elles les manifestations fâcheuses d'une évolution inexorable ? Telle n'est pas la conviction des auteurs, qui proposent en conclusion plusieurs lignes d'orientation conduisant à une transformation en profondeur, dans un sens à la fois plus décentralisé et mieux contrôlé. À ces conditions, une conciliation pourrait être possible, entre l'idéal d'Hippocrate et le souci bien compris des technocrates.
9999 prêts - 3650 jours
Douceur du chocolat, évocateur de délice fondant et de béatitude repue... De tout sauf de guerre meurtrière. Pourtant la guerre du cacao fait rage, du fond de la brousse ivoirienne, jusque dans les tranchées du marché à terme de Londres, en passant par les méandres du négoce international. Elle constitue un fantastique révélateur des circuits du pouvoir contemporain. La mèche de l'embargo, allumée par l'obstination du président Houphouët-Boigny, pourrait bien finir par mettre le feu aux poudres du scandale sous les lambris de l'Élysée. En décembre 1988, contre l'avis de l'administration française, le Palais décide d'octroyer 400 millions de francs à la république cacaoyère de Côte-d'ivoire. Est-ce la bonne méthode pour sauver la vitrine de la France en Afrique, dans l'ambiance de fin de règne qui plane sur Abidjan ? Les fonds publics débloqués permettront à une entreprise privée française d'arracher 400 000 tonnes de cacao : le contrat du siècle, qu'une des plus grandes sociétés américaines s'attachera à remettre en cause. Au-delà des enjeux politiques, ce document retrace le prodigieux bras de fer financier, que se livrent deux génies du négoce pour la maîtrise du marché mondial : un duel sans merci, pendant près de deux ans, dans la jungle sophistiquée des cols blancs. Entre les pérégrinations de la cabosse - cueillie dans les arbres par les paysans, vendue aux pisteurs qui sillonnent la brousse, puis exportée à destination des industriels - et les plaques de chocolat de nos supermarchés, il y a tout cet univers méconnu, où s'entrechoquent les contractés ; la misère des planteurs de la boucle du cacao, et la fortune des géants du commerce, l'exotisme le plus débridé, l'idéalisme le plus archaïque et le cynisme le plus cru.
9999 prêts - 3650 jours
Nommé par François Mitterrand au début de son premier septennat, Pierre Marion a dirigé, pendant dix-sept mois, les services secrets français. Dans ce livre-choc, il rompt le silence et raconte son aventure. Pierre Marion décrit les conditions de sa nomination, la découverte des surprenantes faiblesses du SDECE, la bataille qu'il a dû mener contre les autres administrations, et certains ministres, pour réformer nos services secrets, les résistances et les intérêts qui l'ont empêché - faute du soutien du chef de l'État - de remplir sa mission. C'est la première fois que le responsable au plus haut niveau de la DGSE parle, d'une façon concrète, au jour le jour, parfois heure par heure, de ce qu'il a vécu : le refus de coopérer de la DST, les luttes d'influences franco-françaises en Afrique, la guérilla des services, les négociations avec les Syriens pour faire cesser le terrorisme, la question du recours aux neutralisations... C'est dire que ce grand document va très au-delà du récit d'une aventure personnelle. À travers son témoignage, Pierre Marion dénonce les insuffisances qui interdisent à la fonction secrète de jouer pleinement son rôle en France, plaide pour une stratégie forte contre les menaces terroristes, et appelle de ses voeux une revalorisation des services secrets, tant aux yeux de l'opinion, qu'au sein de l'appareil d'État.
9999 prêts - 3650 jours
Qui sommes-nous pour les Japonais ? Vus dans leur miroir, quel visage avons-nous ? Et, eux-mêmes, comment se voient-ils ? Jusqu'à hier, il était facile de répondre à ces questions.
Mais la croissance économique du Japon, son intégration dans les échanges internationaux, la fin de la Guerre froide et des contraintes qu'elle faisait peser sur sa diplomatie, ont singulièrement élargi leur horizon. Les Japonais voyagent, et leur pays s'ouvre au tourisme. L'Occident n'est plus la seule figure de l'étranger, et les Occidentaux ont cessé - à leurs yeux - d'être tous pareils. L'archipel découvre, en même temps, sa souveraineté et ses liens asiatiques.
Une révolution s'accomplit au pays du Soleil Levant. Mais elle se fait sans bruit. En est-elle, pour autant, de moindre conséquence ? Parce que le Japon est un partenaire majeur dans le jeu économique mondial, il est indispensable de comprendre, de l'intérieur, la métamorphose dont il est le théâtre. Surprenant, original et brillant, l'ouvrage de Karoline Postel-Vinay est l'occasion, pour nous, d'effectuer - dans les têtes japonaises - un voyage insolite. On prendra ainsi toute la mesure d'un bouleversement, dont les effets risquent d'être considérables.
9999 prêts - 3650 jours
L'effet Gulliver frappe : la France, malgré la richesse de ses ressources et de ses talents, est aujourd'hui durement touchée. Trop grand chez les Lilliputiens, trop petit chez les géants, le héros de Swift ne cessait d'être inadapté aux pays changeants qu'il traversait et d'en payer le prix fort. L'effet Gulliver surgit de ce décalage entre un monde - en changement rapide - et le relatif immobilisme de nos institutions, de nos organisations, de nos pratiques politiques, économiques, éducatives et sociales : il produit chômage, désespérance suburbaine, exclusions, et fragilise de plus en plus nos systèmes de protection. Dans ce livre vif, et nourri d'exemples abondants, Hervé Sérieyx nous entraîne dans un tour de France des immobilismes en soulignant combien ils auront alourdi chez nous le coût de la crise. Mais l'effet Gulliver, ça se corrige : ce décalage, entre un monde tourbillonnaire et des institutions figées, n'est pas irrémédiable. Dans un contexte de plus en plus troublé et insaisissable, seules survivront les organisations humaines capables d'inventer de nouvelles solidarités, et de se battre contre les idées reçues. Cette bataille, déjà bien engagée sur le terrain, ne pourra être remportée sans le soutien actif des décideurs institutionnels. Pour l'auteur, ce sera l'enjeu majeur du débat politique des prochaines années.
9999 prêts - 3650 jours
Un des grands entrepreneurs des Trente Glorieuses prend la parole en ces temps de crise, en appelant à un sursaut des politiques, des chefs d'entreprise et de la société civile. Analysant, avec son ami Jean Bounine, les raisons de la crise actuelle, François Dalle refuse le discours négativiste dominant, qui semble destiner notre pays à consommer et à travailler toujours moins. Si les entreprises françaises se contentent de gérer la réduction continue des investissements, et ne cessent de licencier pour réduire indéfiniment la voilure, elles seront bientôt incapables d'inventer les produits de demain et de préparer l'avenir. Comment renouer avec une dynamique de progrès ? Quel doit être le rôle de l'État dans ce sursaut ? Comment les entreprises peuvent-elles rompre avec la logique purement financière et gestionnaire, pour susciter l'initiative, encourager l'innovation du plus grand nombre ? Nous n'inventerons l'abondance de demain, qu'à condition de ne pas laisser se détériorer le tissu économique et moral d'une société en mutation profonde. C'est un message de dynamisme et d'humanisme que nous adresse ici un grand entrepreneur et stratège des années de progrès.
9999 prêts - 3650 jours
Le Crédit Lyonnais défraye la chronique depuis de nombreux mois. Et pour cause. Jamais une banque française n'avait manifesté autant d'ambition, pris autant de risques, suscité autant de critiques et, pour finir, perdu autant d'argent. De vieille dame frileuse et digne, le Crazy Lyonnais, dont la presse anglo-saxonne a fait ses délices, s'est métamorphosé, à la fin des années 80, en conquérant assoiffé de puissance, instrument de revanche de deux de ses présidents. Banquiers trop crédules, aventuriers internationaux, tutelle irresponsable, dilution des responsabilités, absence de sanctions ; de la prise de pouvoir de Jean-Maxime Lévêque, à la politique impériale de Jean-Yves Haberer, et au grand nettoyage de Jean Peyrelevade, Éric Leser retrace ici les péripéties de ce roman financier, exemplaire du laisser-faire des dix dernières années et d'une dérive de la morale publique.
9999 prêts - 3650 jours
Tant de fois prophétisé, l'éveil économique de la Chine s'accomplit sous nos yeux. Un taux de croissance exceptionnel, une évolution rapide vers l'économie de marché, y présagent d'immenses transformations sociales. C'est sur les marges du continent que s'est forgé le nouveau capitalisme qui gagne aujourd'hui le coeur de la Chine : à Taïwan, Hongkong, Macao, mais aussi dans les communautés de la diaspora chinoise en Asie du Sud-Est. Cet essor économique s'accompagne du retour des oncles d'Amérique, ces riches Chinois de l'étranger. Mais il est aussi l'oeuvre de millions de petites initiatives individuelles, qui fructifient dans le cadre encore rigide de l'économie marxiste. Au terme de dix années d'enquête, de séjours et de rencontres, Éric Bouteiller a cerné les méthodes et les valeurs de ces nouveaux entrepreneurs. Car c'est avant tout aux hommes qu'il s'est attaché. À leur vision du monde, à leurs mentalités souvent impénétrables pour l'Occidental. Retraçant l'odyssée des migrants revenus au pays, ou des pionniers devenus milliardaires, il nous fait découvrir le monde de perpétuelle instabilité dans lequel évolue l'homme d'affaires chinois. Passion du jeu, sens du clan, opportunisme radical : tels sont les traits de ces mutants bâtisseurs d'un miracle économique. Explorant de manière indissociable l'économie et la culture, Les nouveaux empereurs permet de poser les vraies questions sur une Chine en pleine métamorphose.
9999 prêts - 3650 jours
Oui, les banques sont mortelles. Créée en 1992, Pallas Stern n'est pas le Crédit lyonnais, qui fut maintenu en vie à coup de perfusions alimentées par le contribuable. Mais son histoire est au moins aussi instructive, que celle de l'établissement public. Car la réputation de toute la place est compromise par la plus grande faillite bancaire privée de l'après-guerre, déclarée en juin 1995. Ni le Trésor, ni la Commission bancaire, ni la COB, n'ont pu empêcher le désastre. Sans parler du prestigieux conseil d'administration de la banque, où siégeait, sous la houlette de Gérard Eskénazi, tenu pour un magicien de la finance, la fine fleur de l'establishment. Pourquoi ? Qui est vraiment responsable de cette déroute qui aura finalement coûté cinq milliards de francs à quelques grands investisseurs, mais surtout à des milliers de petits créanciers ? Une minutieuse enquête, appuyée sur de nombreux documents confidentiels.
9999 prêts - 3650 jours
Un livre, au titre resté dans toutes les mémoires, a cru pouvoir prédire, alors que commençaient les Trente Glorieuses, la mort inéluctable de nos provinces : c'était Paris et le désert français. Cinquante ans plus tard, Yannick Le Bourdonnec prétend, bien au contraire, que Paris ne fait plus la France. Et qu'il faut s'en réjouir ! Aujourd'hui, en effet, on a appris à se passer de Paris, et les anciennes provinces ayant oublié leur histoire de pays vaincus, connaissent le renouveau - même si le cadre institutionnel dans lequel elles se développent, porte encore l'empreinte du XIXe siècle. Et les images se sont inversées. Paris évoque le stress, l'inconfort, la pollution, alors que la province, parée de toutes les vertus, incarne désormais la qualité de la vie. L'économie des régions est en plein essor, avec une agriculture souvent prospère, le développement d'un tissu d'entreprises moyennes, et l'envol des nouvelles technologies, pour lesquelles la localisation n'a plus d'importance. Hors de la capitale, la vie culturelle - festivals, théâtres, musées - est redevenue très vivante, grâce à d'innombrables initiatives locales. Pour mener son enquête sur ce phénomène, Yannick Le Bourdonnec a sillonné l'hexagone. Il donne la parole aux acteurs et aux témoins de ce formidable regain, engagé sous la pression d'hommes et de femmes qui ont fait le choix de la province - et parfois contre la volonté des politiques parisiens -, mais avec le soutien de l'Europe. De Toulouse à l'Alsace, de Lille à l'Aveyron, de Lyon à la Bretagne, il montre comment, finalement, le terrain prend le pouvoir. Pour le bien de toute la France !
9999 prêts - 3650 jours