Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Prévention, traitement, assurance maladie, la santé est aujourd'hui le centre d'un système social complexe aux rouages multiples. Pour comprendre le fonctionnement du système français actuel, et apprécier ses performances, Béatrice Majnoni d'Intignano et Jean-Claude Stephan entreprennent de le situer par rapport aux règles du jeu des systèmes étrangers en vigueur dans les principaux pays industriels (États-Unis, Grande-Bretagne, Suède...). Au terme d'une analyse précise et documentée, ils mettent en évidence que l'organisation française de la santé résulte, aujourd'hui, d'un compromis précaire - et souvent maladroit - entre trois objectifs difficilement conciliables : la performance médicale, la rigueur comptable, et la rationalité socio-économique. Dénonçant les écarts entre la pratique et le discours, ils démontent, avec lucidité, les effets pervers des diverses techniques de financement, expérimentées par les différents gouvernements, au cours des dix dernières années. La croissance non maîtrisée des coûts, et l'extension d'une bureaucratie anonyme, sont-elles les manifestations fâcheuses d'une évolution inexorable ? Telle n'est pas la conviction des auteurs, qui proposent en conclusion plusieurs lignes d'orientation conduisant à une transformation en profondeur, dans un sens à la fois plus décentralisé et mieux contrôlé. À ces conditions, une conciliation pourrait être possible, entre l'idéal d'Hippocrate et le souci bien compris des technocrates.
Douceur du chocolat, évocateur de délice fondant et de béatitude repue... De tout sauf de guerre meurtrière. Pourtant la guerre du cacao fait rage, du fond de la brousse ivoirienne, jusque dans les tranchées du marché à terme de Londres, en passant par les méandres du négoce international. Elle constitue un fantastique révélateur des circuits du pouvoir contemporain. La mèche de l'embargo, allumée par l'obstination du président Houphouët-Boigny, pourrait bien finir par mettre le feu aux poudres du scandale sous les lambris de l'Élysée. En décembre 1988, contre l'avis de l'administration française, le Palais décide d'octroyer 400 millions de francs à la république cacaoyère de Côte-d'ivoire. Est-ce la bonne méthode pour sauver la vitrine de la France en Afrique, dans l'ambiance de fin de règne qui plane sur Abidjan ? Les fonds publics débloqués permettront à une entreprise privée française d'arracher 400 000 tonnes de cacao : le contrat du siècle, qu'une des plus grandes sociétés américaines s'attachera à remettre en cause. Au-delà des enjeux politiques, ce document retrace le prodigieux bras de fer financier, que se livrent deux génies du négoce pour la maîtrise du marché mondial : un duel sans merci, pendant près de deux ans, dans la jungle sophistiquée des cols blancs. Entre les pérégrinations de la cabosse - cueillie dans les arbres par les paysans, vendue aux pisteurs qui sillonnent la brousse, puis exportée à destination des industriels - et les plaques de chocolat de nos supermarchés, il y a tout cet univers méconnu, où s'entrechoquent les contractés ; la misère des planteurs de la boucle du cacao, et la fortune des géants du commerce, l'exotisme le plus débridé, l'idéalisme le plus archaïque et le cynisme le plus cru.
Nommé par François Mitterrand au début de son premier septennat, Pierre Marion a dirigé, pendant dix-sept mois, les services secrets français. Dans ce livre-choc, il rompt le silence et raconte son aventure. Pierre Marion décrit les conditions de sa nomination, la découverte des surprenantes faiblesses du SDECE, la bataille qu'il a dû mener contre les autres administrations, et certains ministres, pour réformer nos services secrets, les résistances et les intérêts qui l'ont empêché - faute du soutien du chef de l'État - de remplir sa mission. C'est la première fois que le responsable au plus haut niveau de la DGSE parle, d'une façon concrète, au jour le jour, parfois heure par heure, de ce qu'il a vécu : le refus de coopérer de la DST, les luttes d'influences franco-françaises en Afrique, la guérilla des services, les négociations avec les Syriens pour faire cesser le terrorisme, la question du recours aux neutralisations... C'est dire que ce grand document va très au-delà du récit d'une aventure personnelle. À travers son témoignage, Pierre Marion dénonce les insuffisances qui interdisent à la fonction secrète de jouer pleinement son rôle en France, plaide pour une stratégie forte contre les menaces terroristes, et appelle de ses voeux une revalorisation des services secrets, tant aux yeux de l'opinion, qu'au sein de l'appareil d'État.
Un livre, au titre resté dans toutes les mémoires, a cru pouvoir prédire, alors que commençaient les Trente Glorieuses, la mort inéluctable de nos provinces : c'était Paris et le désert français. Cinquante ans plus tard, Yannick Le Bourdonnec prétend, bien au contraire, que Paris ne fait plus la France. Et qu'il faut s'en réjouir ! Aujourd'hui, en effet, on a appris à se passer de Paris, et les anciennes provinces ayant oublié leur histoire de pays vaincus, connaissent le renouveau - même si le cadre institutionnel dans lequel elles se développent, porte encore l'empreinte du XIXe siècle. Et les images se sont inversées. Paris évoque le stress, l'inconfort, la pollution, alors que la province, parée de toutes les vertus, incarne désormais la qualité de la vie. L'économie des régions est en plein essor, avec une agriculture souvent prospère, le développement d'un tissu d'entreprises moyennes, et l'envol des nouvelles technologies, pour lesquelles la localisation n'a plus d'importance. Hors de la capitale, la vie culturelle - festivals, théâtres, musées - est redevenue très vivante, grâce à d'innombrables initiatives locales. Pour mener son enquête sur ce phénomène, Yannick Le Bourdonnec a sillonné l'hexagone. Il donne la parole aux acteurs et aux témoins de ce formidable regain, engagé sous la pression d'hommes et de femmes qui ont fait le choix de la province - et parfois contre la volonté des politiques parisiens -, mais avec le soutien de l'Europe. De Toulouse à l'Alsace, de Lille à l'Aveyron, de Lyon à la Bretagne, il montre comment, finalement, le terrain prend le pouvoir. Pour le bien de toute la France !