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Du livre de Pascal Bruckner, Le sanglot de l'homme blanc, aux colloques de la nouvelle fondation Liberté sans frontières, la mode parisienne est à l'anti-tiers mondisme. Pour le géographe Yves Lacoste, directeur de la revue Hérodote, et auteur, notamment, de l'ouvrage magistral Unité et diversité du tiers monde, cette mode est dangereuse, car elle porte en elle, à la fois le renoncement à certaines valeurs fondamentales de la gauche, et l'aveuglement sur les réalités complexes du monde contemporain. Deux dérives qui firent, en d'autres temps, le lit de bien des aberrations collectives. C'est pourquoi il importe de critiquer, point par point, les divers arguments de l'anti-tiers mondisme, mais aussi de faire la critique de certaines représentations idéologiques trop simplistes, auxquelles se sont référés bien souvent les mouvements tiers mondistes : il faut, aujourd'hui, démythifier le tiers mondisme pour le rendre plus efficace. Tel est l'objet de cet essai, où Yves Lacoste s'attaque allègrement aux idées (trop) simples et aux conformismes de l'heure, anciens ou nouveaux.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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L'ensemble qu'est l'Amérique latine et celui dans lequel on peut regrouper, à certains égards, les États du nord de l'Afrique et du Moyen-Orient, paraissent, au premier abord, très différents tant pour ce qui est de leurs conditions naturelles, que pour leurs caractéristiques culturelles. Mais ces deux grands ensembles géopolitiques forment la partie la plus « modernisée », la plus urbanisée du Tiers Monde, celle qui entretient les rapports les plus étroits avec les métropoles impérialistes, celle où la plupart des États se caractérisent, du point de vue économique, par des PNB par tête nettement plus élevés que ceux des autres pays « sous-développés ». Mais les formations sociales d'Amérique latine, du nord de l'Afrique et du Moyen-Orient sont aussi celles où les processus de formation des besoins se développent le plus rapidement, celles où sont plus poussées qu'ailleurs les contradictions qui forment la crise globale qu'est le « sous-développement ». Cette crise dialectique ne se manifeste pas de façon uniforme sur le territoire de chaque État ; latentes en certaines régions, les tensions éclatent en certains lieux. Dans un grand nombre de pays d'Amérique latine, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, c'est dans les montagnes qu'ont éclaté révoltes et insurrections. Est-ce par « hasard », pour de simples commodités tactiques ou pour des raisons géographiques plus complexes ? S'agit-il de n'importe quelles montagnes ? Dans les dernières décennies, la plupart de ces mouvements ont été écrasés, plus ou moins rapidement. Mais certains ont réussi et se sont propagés - révolutions - dans tout le pays. On a voulu aussitôt les imiter ailleurs. Des échecs cinglants ont montré que ce n'est pas si facile, surtout lorsque l'on néglige de faire l'analyse des conditions géographiques qui ont, pour une bonne part, rendu possible le développement de ces foyers révolutionnaires. La méthode d'analyse, qui a été présentée au tome I, est mise en oeuvre dans ce tome III pour saisir quelles ont été les véritables causes du succès de deux foyers révolutionnaires très célèbres : celui de la Sierra Maestra, montagne d'où Fidel Castro lança la révolution cubaine ; celui de la Grande-Kabylie, qui fut l'un des bastions des Algériens, dans leur guerre d'indépendance.