La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, oeuvre éclair du mois d'août 1789, est devenue dès sa promulgation l'un des symboles révolutionnaires les plus populaires en France et à l'étranger. Véritable évangile des principes sacrés de la République française, elle a immédiatement été considérée comme l'indispensable abrégé, le catéchisme de la formation politique des futurs citoyens. Le souci constant de son affichage et de sa diffusion en France depuis la Révolution jusqu'à nos jours montre encore l'exceptionnalité conférée à ce texte singulier, finalement constitutionnalisé.
La sacralisation implicite de la Déclaration des droits, credo révolutionnaire devenu républicain, pose la question de l'existence d'une forme de religion civile dans la République, en dépit de sa laïcité revendiquée. Le culte des droits de l'homme, élaboré dès les premiers mois de 1789, s'est en effet constamment perpétué dans la tradition républicaine, du centenaire de 1889 au bicentenaire de 1989, jusqu'à l'exaltation plus contemporaine de la France pays des droits de l'homme.
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Les débats sur la laïcité, qui agitent à intervalle régulier l'espace politico-médiatique en France depuis une trentaine d'années, n'ont malheureusement pas contribué à éclaircir la définition de ce principe essentiel de notre République. Reflets d'anciennes positions antagonistes réactivées par une visibilisation accrue du religieux dans nos sociétés si profondément sécularisées, ils prennent souvent un tour idéologique qui excède largement l'esprit initial de cet outil juridico-politique à la fois pragmatique et libéral. Ces confrontations nous font parfois oublier qu'il n'y a pas une Laïcité, mais des formes diverses et contextualisées de laïcités. Chaque type de laïcité est en effet le résultat d'un processus historique long de modernisation politique et sociale, différencié selon les espaces politiques et les forces en présence, qu'elles soient civiles ou religieuses.
C'est à l'éclaircissement des attendus de ce débat, souvent passionnel et parfois confus, que cet ouvrage est consacré.
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Loin de décliner irrémédiablement comme certains théoriciens de la sécularisation le prédisaient à la fin du siècle dernier, les religions sont redevenues des acteurs incontournables des relations internationales contemporaines. On le mesure bien sûr au réveil de la violence à justification religieuse qui constitue un des éléments saillants de guerres ethniques ou nationales (conflit israélo-palestinien, guerre civile au Sri Lanka, massacre des Rohingyas et, plus proche de nous, conflit en Irlande du Nord) ou du terrorisme (d'Al-Qaïda à Daech, en passant par les tueries initiées par des suprématistes défendant l'Occident chrétien).
L'influence des religions dans le monde ne peut pourtant pas se résumer à cette seule violence. Leur activité à l'international répond à de multiples motivations : répandre leur message spirituel, promouvoir une morale, renforcer la cohésion de leurs adeptes. Elles jouent également un rôle important dans le développement d'une culture de paix et de dialogue et dans le règlement de certains conflits, par la pratique du dialogue interreligieux, de la médiation et du secours humanitaire.
Les modalités de l'action politique et diplomatique des religions dans le monde sont donc complexes et parfois paradoxales. À l'origine de certains conflits, les religions peuvent tout aussi bien oeuvrer à leur résolution...
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