PRIX GONCOURT DES LYCEENS
« Il sourit, d'un air las, amer, car lui aussi, lui plus que quiconque, aimerait savoir qui il est exactement. Pour l'heure, il sait seulement qui il n'est pas, qui il n'aura jamais été et ne croira plus jamais être : le fils des Dunkeltal. Une délivrance. Mais il se sent un défroqué - de son nom d'emprunt, de sa fausse filiation -, avec, pour toute identité de remplacement, le nom d'un ours en peluche. Un nom que, faute de mieux, comme dans le passé, il se réapproprie.Magnus. Alias Magnus. Sous ce vocable fantaisiste, il décide d'entrer enfin l'âge d'homme. »L'univers romanesque de Sylvie Germain est hanté par d'étranges forces, d'inquiétants personnages. Franz, le héros de Magnus, est né avant la guerre en Allemagne. De son enfance, il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est aussi vide qu'au jour de sa naissance. Il lui faut tout réapprendre, ou plutôt désapprendre ce passé qu'on lui a inventé et dont le seul témoin est un ours en peluche à l'oreille roussie : Magnus.Dense, troublante, cette quête d'identité a la beauté du conte et porte le poids implacable de l'Histoire. Elle s'inscrit au coeur d'une oeuvre impressionnante de force et de cohérence qui fait de Sylvie Germain, prix Femina pour Jours de colère, un des écrivains majeurs de notre temps.
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C'est un avis de recherche collé sous un abribus qui va bouleverser la vie de Nathan. Gavril, le vieil homme disparu, a sauvé son enfance de l'ennui et de la solitude auprès d'une mère taciturne en l'entraînant dans les rues de Paris et en l'enchantant de poésie et de fantaisie. Trente ans plus tard, Nathan mène une vie fade et morose que ce soudain rappel à l'enfance et aux silences maternels fait éclater. Lui qui n'a jamais voyagé se rend en Roumanie dont il ignorait que Gavril y avait vécu les drames de la guerre puis les grandes purges de l'après-guerre. Ce voyage vers l'ami saltimbanque rescapé de terribles épreuves mais qui avait su garder une magnifique ardeur à vivre, va l'ouvrir à une pleine liberté.
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Pour fêter les vingt ans de leur rencontre au bas des marches du métro Saint-Paul, Daphné et Hadrien ont organisé une soirée à thème : chacun de leurs amis doit porter un déguisement évoquant une station de métro. Mais la fête tourne au drame. L'un des invités tombe mystérieusement du balcon et se tue. Et quelques mois plus tard, c'est au tour d'un autre convive de se rompre le cou en dégringolant des escaliers. Qui sera le suivant ? Quel est le lien entre la fête, les convives, les serveurs qui officiaient, et notre intense désir de réparation ?
Dans ce très beau livre, rythmé comme une partition, Sylvie Germain nous fait peu à peu pénétrer dans le coeur des ténèbres de l'homme. Elle nous rappelle ici plus intensément que jamais que le désespoir n'exclut ni l'espérance ni la consolation.
" Sylvie Germain parle à notre coeur et à notre intelligence et touche juste une fois de plus. " Lire-Magazine littéraire
" Un fascinant roman." ELLE
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Son obscure naissance au coeur d'une forêt en pleine guerre civile a fait de lui un enfant sauvage qui ne connaît rien des conduites humaines. S'il découvre peu à peu leur complexité, à commencer par celle du langage, il garde toujours en lui un lien intime et pénétrant avec la nature et l'espèce animale, dont une corneille qui l'accompagne depuis l'origine.À la table des hommes tient autant du fabuleux que du réalisme le plus contemporain. Comme Magnus, c'est un roman hanté par la violence prédatrice des hommes, et illuminé par la présence bienveillante d'un être qui échappe à toute assignation, et de ce fait à toute soumission.
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« L'amour, ce mot ne finit pas de bégayer en elle, violent et incertain. Sa profondeur, sa vérité ne cessent de lui échapper, depuis l'enfance, depuis toujours, reculant chaque fois qu'elle croit l'approcher au plus près, au plus brûlant. L'amour, un mot hagard. »
Tout en évocations lumineuses, habité par la grâce et la magie d'une écriture à la musicalité parfaite, Petites scènes capitales s'attache au parcours de Lili, née dans l'après-guerre, qui ne sait comment affronter les béances d'une enfance sans mère et les mystères de la disparition. Et si l'énigme de son existence ne cesse de s'approfondir, c'est en scènes aussi fugitives qu'essentielles qu'elle en recrée la trame, en instantanés où la conscience et l'émotion captent l'essence des choses, effroi et éblouissement mêlés.
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En une semaine, Aurélien, un homme ordinaire, va progressivement disparaître. Il est de plus en plus hors champ, perdant jusqu'à sa voix, son odeur et son ombre. Au fur et à mesure de cette genèse à rebours, il sort aussi de la pensée et de la mémoire des autres, même de ses proches. Cet effacement intensif s'opère au grand jour, dans l'agitation de la ville, à l'aune de tous ces naufragés qu'on ne regarde plus et qui ne comptent pour personne.
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Notre monde aurait-il quelque mauvaise conscience, quelque problème avec la mémoire et l'absence ? D'un côté, l'inflation mémorielle qui touche groupes et communautés pour commémorer un drame, un événement, un personnage célèbre. D'un autre, et de manière surprenante, la tentation de l'effacement, de l'oubli qui touche tant de contemporains. Tous ceux qui disparaissent sans crier gare de nos sociétés, sans qu'une protestation ne s'élève... Il y a donc sans doute urgence à faire acte de présence ", comme y invite Sylvie Germain. Alors que nous habite la tentation du virtuel absolu, qui évacué la chair et la pesanteur des choses, l'heure n'est-elle pas au retour de ce temps présent, à ce monde-ci, quitte à y affronter le mal ou la peur ? Pour découvrir aussi que le silence est habité, au-delà de l'angoisse...".
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« Penser, vivre, être présent au monde, c'est essayer d'écouter-voir ce qui monte du fond des temps, se laisser troubler par des songes venus d'ailleurs, d'infiniment plus loin que soi, et cependant nous concernant au plus intime. »En méditant sur les fêtes, en parcourant les saisons d'un hiver à un autre, de l'Avent à la Toussaint, en s'arrêtant aux bords des jours les plus ordinaires comme des plus irradiés de mystère, en traversant aussi quelques nuits, étoilées ou obscures - Sylvie Germain donne au poids du temps un relief inédit.
Docteur en philosophie, Prix Femina en 1989, Prix des Libraires religieux 1997, Sylvie Germain est l'auteur de plus d'une trentaine d'ouvrages, parmi lesquels : Le Livre des nuits, Les Échos du silence et À la table des hommes. Son dernier roman, Le vent reprend ses tours, est paru chez Albin Michel en 2019.
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Les Bérynx : une famille ordinaire, avec son patriarche autoritaire, ses mères affairées, ses enfants fragiles, ses secrets non partagés et son lot de drames. Et il y a Pierre, qui vient de se greffer sur cette famille comme une sorte d'ange gardien dont on ignore presque tout, homme à tout faire, mais aussi à tout défaire. Jusqu'au jour où il disparaît sans laisser d'autres traces que les brèches qu'il a ouvertes en chacun.Roman des origines autant que de la construction de soi, L'Inaperçu, comme Magnus, fait coexister le plus sombre de l'Histoire et des tragédies individuelles avec l'imprévisible, la puissance de l'imaginaire, les rêves les plus fous, tout ce qui échappe à l'emprise du temps et permet d'inventer son destin.
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« Partir, dit-on, c'est mourir un peu. Mais partir d'où, pour aller où, et qu'entend-on par mourir un peu ? Comment le verbe mourir peut-il s'accommoder d'un adverbe de quantité alors qu'il désigne un événement à chaque fois unique, définitif, absolument inquantifiable ? Il en est du verbe mourir comme du verbe aimer : leur adjoindre un adverbe de quantité, d'intensité ou de manière revient à en moduler le sens de façon radicale, l'air de rien. Il m'aime / Elle m'aime / Je t'aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie... pas du tout , scandent les amoureux sur un ton enjoué en effeuillant des marguerites. Mais la désinvolture n'est qu'un masque, le jeu s'avère bien plus sérieux qu'il n'y paraît car l'enjeu est extrême en vérité - il en va présentement, ardemment de l'amour. On risque son coeur, sa joie, son plus vif espoir. L'amour, la mort : on ne badine ni avec l'un ni avec l'autre. Effeuiller le verbe mourir ainsi qu'une fleur des champs c'est mettre à nu son propre coeur, ses pensées, son espérance. »Dans ce livre, Sylvie Germain traque la dynamique de la quête spirituelle à travers le thème des pas, de l'arrachement de la mort à nous-mêmes, avec l'écriture vive et inspirée qu'on lui connaît.
Prix Femina en 1989, Prix des Libraires religieux 1997, Sylvie Germain est l'auteur de plus d'une trentaine d'ouvrages, parmi lesquels Le Livre des nuits, Les Échos du silence et À la table des hommes.
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« Qu'en est-il de "Dieu" ? Est-ce une invention, et si oui, de quel type: une oeuvre géniale créée par l'imagination humaine, une découverte insoupçonnée, inimaginable, opérée par voie de révélation, une pure fiction construite sur fond de peur et de désir, un mensonge phénoménal concocté pour les naïfs? On peut opter pour une signification unique et s'y tenir sa vie durant, ou migrer d'un sens à un autre au fil du temps. On peut aussi déambuler sans fin, en zigzag et en spirale, autour d'une seule signification qui s'impose plus troublante et magnétique que les autres, pour l'interroger, encore et encore. Et si celle-ci, aussi sapée, criblée de doutes, de points critiques et de pénombres soit-elle, coïncide avec les données de la religion reçue en héritage par voie du hasard de la naissance, alors ce hasard se transforme progressivement en aventure, et l'aventure en destin, à force d'être sans cesse relancée, poursuivie. » Sylvie Germain
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« Chacun recèle dans son imaginaire un atlas amoureux qu'il compulse selon sa fantaisie. Un atlas amoureux est forcément extravagant, illustré de cartes et de planches qui ne respectent pas toujours la bonne échelle. C'est un imprécis de géographie passionnelle. »Que le voyage soit dans l'espace, la Sibérie en transsibérien jusqu'à Vladivostok, ou dans le temps, le souvenir des êtres chers et disparus, Sylvie Germain, par la puissance et la beauté des images qu'elle évoque, nous en fait partager l'émotion, la force des sentiments, l'aura des légendes qui le nimbe et la fragilité de toute existence.
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Ils ne se connaissent pas et se regardent en chiens de faïence dans le square parisien où quotidiennement ils se croisent. Joséphine, Guillaume, Anaïs, Xavier, Stella, Serge, Émir... Ils entendent d'une oreille l'arrivée lointaine d'un fléau au nom baroque : le coronavirus. Mais ils ne s'en préoccupent guère, si ce n'est Magali qui vient de retrouver le goût de vivre, ou lorsqu'ils plongent leurs pensées dans les yeux fiévreux d'un vagabond. Bientôt les voici enfermés, à regretter la présence irritante et rassurante des autres.
« Ah, qu'on lui en donne les moyens, c'est à-dire du temps, et il écrira son "Odyssée", sa "Divine Comédie", son "Guerre et Paix", son "Moby Dick", sa "Légende des siècles", son "Désert des Tartares", son "Crime et châtiment", son "Frankenstein", son "Bruit et la Fureur", son "Vie et destin", son "Pavillon d'or"... Oui, du temps, du temps rien qu'à lui, et le magma d'images qui couve et bout dans sa tête, le plasma de mots qui gronde et chuinte dans son sang, entreront en éruption, en explosion. Du temps et du silence où laisser résonner toute cette haute clameur. » S.G.
Ce livre audio a reçu en 2021 un Coup de coeur de la parole enregistrée de l'Académie Charles Cros.
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