« Je me livrai à cette lecture et pensai, tandis que je plongeais en moi-même, que je n'avais jamais compris aussi clairement le monde. »
Goethe
« Vous voulez être philosophe ? Commencez par être spinoziste ; vous ne pouvez rien sans cela. »
Hegel
Elles sont jeunes, belles, étranges, charmantes, charmeuses et scandaleuses. Elles lorgnent les têtes couronnées, les personnalités en vue, les artistes en vogue, les hommes pleins aux as. On les appelle les « demi-mondaines » et elles traversent le XIX siècle comme leur destin : à la vitesse de la lumière, souvent tragiquement. Mais bien plus que de banales hétaïres, ces « grandes horizontales », ces « lionnes » font souffler un vent de modernité sur une époque où les cartes sociales se redistribuent au rythme de la révolution industrielle, de la transformation de Paris et des divers changements de régime. Libres et impétueuses, modestes de naissance et cependant ambitieuses de caractère, elles imposeront leur place dans une société figée et pèseront sur la condition de la femme. Liane de Pougy, Valtesse de La Bigne, la Païva, Mata Hari, Émilienne d'Alençon, Virginia de Castiglione, la Belle Otero, Lola Montès, Céleste Mogador Voici la vie des premières influenceuses de l'époque moderne.
Voici Spinoza tel qu'en lui-même : il plaisante, travaille, s'inquiète, s'enthousiasme, parfois même se fâche. Des amis proches ou des lecteurs lointains lui écrivent des questions, auxquelles il répond comme il peut. Ses réponses ne sont pas celles d'un maître dispensant son enseignement, mais celles d'un homme construisant sa pensée dans la pensée des autres, avec leurs mots. On ne trouvera donc pas ici le philosophe en gloire, mais le philosophe en diffi culté, embarrassé à son bureau, mordant sa plume. Et c'est lorsqu'il est parfaitement pris au piège que Spinoza écrit ses pages les plus inspirées.
Pour la première fois, sa correspondance est reconstituée à l'aide de tous les documents disponibles et dans l'ordre chronologique : on y trouvera notamment les indications expédiées en urgence par Spinoza au moment d'éditer son manuscrit des Principes. Le dossier de cette édition propose en outre quatre textes devenus introuvables : le brouillon envoyé à Oldenburg, les notes de Blyenbergh sur l'échange oral qu'il eut avec Spinoza, les lettres de Huygens à propos du « Juif de Voorburgh », et la Profession de foi de son proche ami Jarig Jelles.