Quels sont les enjeux fondamentaux des Mots et les choses ?
Pourquoi a-t-on pu considérer ce livre comme un manifeste du structuralisme ?
En quoi consiste cette « archéologie des sciences humaines » proposée par Foucault ? Le présent ouvrage est une étude d'ensemble des Mots et les choses, ce livre difficile dont les véritables intentions épistémologiques et philosophiques ont été longtemps occultées par les polémiques qu'il a suscitées (la « mort de l'homme ») et par l'extraordinaire succès médiatique dont il a bénéficié dès sa parution en 1966. À travers une lecture raisonnée des Mots et les choses, Philippe Sabot aborde la double dimension, à la fois historique et critique, de la démarche archéologique de Foucault, et souligne l'importance de la question du langage au sein d'une réflexion portant sur les conditions de constitution et de contestation des sciences humaines.
En étudiant Le Diable et le bon Dieu de Jean-Paul Sartre (1951), Les Noyers de l'Altenburg d'André Malraux (1943) et Les Géorgiques de Claude Simon (1981), l'auteur entend mettre en lumière la manière dont ces oeuvres singulières se saisissent de l'expérience de la guerre et ainsi rencontrent, en littérature, le problème de l'histoire.
Envisagée comme une puissance de renversement, la guerre détermine ici une série de révélations, qui concernent aussi bien l'essence de l'homme, sa permanence au sein de civilisations en proie au déclin (Les Noyers de l'Altenburg) que le statut et la possibilité de son engagement dans l'histoire collective (Le Diable et le bon Dieu), ou encore sa disparition pure et simple dans le mouvement même de cette histoire, rendue à la pure immanence de ses productions (Les Géorgiques).
Les figures de l'échec, de la chute, ou encore de la rematérialisation sauvage de l'homme au contact de l'histoire se trouvent ainsi placées au coeur de l'expérience littéraire du XXe siècle.