L'ancien ministre de la santé et professeur de médecine infectiologue, qui fut le premier au monde à alerter dans un rapport détaillé sur la survenue prochaine d'une pandémie, dit pourquoi les autorités n'ont pas pris les bonnes décisions pour anticiper puis gérer la crise sanitaire. Il préconise de mettre en œuvre une nouvelle médecine publique.
En 2005, alors ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy fut le premier au monde à alerter sur la survenue prochaine d'une pandémie. Son rapport établissait, étape par étape, les procédures à appliquer pour enrayer la propagation d'un virus. Or, plutôt que de suivre ses principes d'anticipation, le gouvernement a géré le début de l'épidémie dans la plus grande improvisation, avec un temps de retard permanent. Faits et chiffres à l'appui, l'auteur démontre qu'en ne suivant pas l'exemple de pays tels l'Allemagne ou la Corée du Sud, qui ont pratiqué une politique de dépistage massif, la France a subi un taux de surmortalité parmi les plus importants au monde. Il dénonce l'hystérie collective suscitée par le traitement à l'hydroxy- chloroquine, la publication d'une fausse étude par la célèbre revue The Lancet, qui restera à ses yeux l'un des plus grands scandales scientifiques, ainsi que le rôle joué par les lobbies de tous ordres. Philippe Douste-Blazy plaide aussi pour une culture de la prévention à travers une véritable politique de santé publique, seul moyen d'empêcher les crises sanitaires à venir.
« En 2006, c'est-à-dire demain, les enfants nés avec la Sécurité sociale, prendront leur retraite.
Le système n'y résistera pas. Si rien n'est fait d'ici là, il faudra choisir entre deux options terribles : asphyxier des actifs, de moins en moins nombreux, sous le poids de prélèvements, toujours plus lourds, ou bien réduire, de façon drastique, jusqu'à 40 ou 50 % les retraites elles-mêmes. Nous assisterons alors au naufrage d'un modèle social : le nôtre.
Des solutions existent, elles ne sont pas contraires à l'esprit de nos lois et de nos institutions. Nous devons en parler dès aujourd'hui, si nous voulons, demain, être encore en mesure de faire des choix. Ce livre n'a pas d'autres ambitions que de libérer la parole et de susciter le débat. » Philippe Douste-Blazy.
Avec les réactions de :
- Marc Blondel, secrétaire général de FO,
- Patrick Artus, directeur des études économiques de la Caisse des dépôts et consignations,
- Jean-Paul Fitoussi, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris.
La montée ahurissante des inégalités ne pourra pas continuer indéfiniment. Nous pouvons participer à la création d'un capitalisme nouveau basé sur des contributions de solidarité. Demain, nous serons tous plus riches d'avoir combattu les inégalités. Négliger la solidarité serait une erreur morale, géopolitique et économique.
Le capitalisme a enfanté la mondialisation et transformé, avec nos vies, le cours de l'Histoire. Mais il n'a pas lui-même évolué à la mesure de ce monde nouveau. Depuis des décennies, les réponses aux paradoxes de la mondialisation et aux morts du sous-développement ont surtout consisté en appels à l'indignation ou à la résignation. Cette alternative, nous la rejetons en proposant une vision née de l'expérimentation réussie d'UNITAID. Des millions de vies ont été sauvées ou transformées, démonstration qu'une gouvernance innovante peut faire du monde tel qu'il est un monde digne de nous. Tel est notre pari : la solidarité est l'avenir de la mondialisation, une solidarité renouvelée, en phase avec les dynamiques du capitalisme et les aspirations des sociétés. Ph. Douste-Blazy J. PlouinHomme politique, maire, député et plusieurs fois ministre, Philippe Douste-Blazy est actuellement Secrétaire général adjoint des Nations unies, chargé des sources novatrices de financement du développement. Il préside UNITAID depuis sa création. Jacques Plouin, ancien élève de l'Ecole normale supérieure (Paris) est docteur en philosophie. Les enjeux de la mondialisation sont au coeur de son double parcours d'universitaire et de prospectiviste à l'Unesco.