On connaît encore mal les théories et les textes de Darwin sur l'évolution biologique et humaine. Trop souvent, on accuse le savant britannique d'être responsable des dérives inégalitaires - eugénistes, racistes ou néomalthusiennes - du principe de sélection naturelle. Patrick Tort examine la vie, l'oeuvre et la pensée de Charles Darwin, son voyage, ses combats et les textes essentiels que sont, en particulier, L'Origine des espèces et La Filiation de l'homme. Il retrace l'élaboration des conceptions darwiniennes modernes. Il explique les conséquences scientifiques et idéologiques de la théorie sélective et propose un résumé de l'état présent de la recherche sur l'évolution.
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Une interprétation expéditive du darwinisme a fait trop souvent de la " survie du plus apte " l'argument des manifestations ordinaires de la loi du plus fort : élitisme social, domination de race, de classe ou de sexe, esclavagisme, élimination des faibles. Patrick Tort, spécialiste de l'œuvre de Darwin, montre qu'en réalité la civilisation, née de la sélection naturelle des instincts sociaux et de l'intelligence, promeut au contraire la protection des faibles à travers l'émergence – elle-même sélectionnée – des sentiments affectifs, du droit et de la morale. Pour emblème de cet " effet réversif " de l'évolution, l'auteur choisit la bande de Möbius, dont la face unique résulte d'un retournement continu. Un essai pour en finir avec la tentation toujours présente d'utiliser Darwin pour justifier l'injustifiable.
Patrick Tort, philosophe, historien et théoricien des sciences, est le fondateur de l'Institut Charles Darwin International (www.darwinisme.org). Professeur détaché au Muséum, il est l'auteur de nombreux ouvrages et le directeur du Dictionnaire du darwinisme et de l'évolution (PUF).
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C'est une contribution essentielle et radicalement neuve aux violents débats sur l'identité qui secouent nos sociétés qu'apporte ici Patrick Tort. Renvoyant dos à dos les tenants de l'inné et de l'acquis, l'opposition nature/culture, le philosophe et linguiste nous amène brillamment à dépasser ces vieilles constructions idéologiques. Relisant Darwin - dont il est l'un des grands spécialistes - et Lévi-Strauss, il revisite finement l'étroite intrication de la nature et de la culture chez tout être humain.
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Le matérialisme que ce livre interroge et construit n'est pas une « philosophie », mais la condition de possibilité et l'outil de la connaissance objective.
Historiquement, il se confond avec l'élaboration de la science moderne s'affranchissant graduellement des contrats de parole qui l'asservissaient à la métaphysique et à la théologie. Comment, d'une part, cette émancipation s'est-elle effectuée en des temps où une croyance instituée imposait a priori la limite de l'Inconnaissable ? Comment, d'autre part, une métaphysique résiduelle impose-t-elle toujours aux artisans de la connaissance objective, sans qu'ils s'en doutent, des cadres, des frontières, des démarches et des représentations ?
Ce livre montre qu'une analyse savante des complexes de discours dans l'histoire permet de comprendre et d'améliorer ce qui constitue aujourd'hui l'acte de connaître. De redéfinir la « conscience ». De sortir des leitmotivs exténués sur le « hasard ». De penser plus authentiquement la singularité émergente du vivant. De s'éloigner d'un modèle strictement nécessitariste du « déterminisme ». De sortir des impasses du réductionnisme. De résoudre les contradictions entre matérialisme et morale, ou entre déterminisme et conduites autonomes. D'entrevoir l'origine du symbolisme. De comprendre la nature fondamentalement politique de la religion. De penser l'articulation évolutive entre « nature » et « civilisation », et un lien cohérent et critique entre sciences de la nature et sciences de la société. D'identifier les comportements discursifs récurrents de ce que l'on nomme l'« idéologie ». Et d'édifier sur de nouvelles bases une histoire naturelle et sociale de la liberté.
Revenant sur une part essentielle de son oeuvre, Patrick Tort invite ici à une véritable réforme logique de l'initiative de connaissance, et, simultanément, à instruire la méthode capable d'éclairer les mécanismes qui la favorisent ou qui la combattent dans l'univers infini des discours.
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Le sacrifice de soi demeure un mystère du point de vue de la biologie. Darwin y reconnaît la forme la plus élevée de la vie morale et recherche les manifestations de ses ébauches animales pour en comprendre l'origine.
Cette origine, c'est la « sélection sexuelle » : certains caractères héréditaires évoluent sous l'effet de « lutte pour la reproduction », par exemple, les plumes du paon ou les bois du cerf. Les cerfs qui arborent les bois les plus imposants ont plus de chance d'être choisis par les femelles ou de dominer les mâles concurrents.
Mais ces caractères semblent contraires à la survie : la queue majestueuse du paon, par exemple, attire les prédateurs ; les bois du cerf constituent un handicap pour leur échapper en milieu boisé. Ils accroissent donc les chances de conquête sexuelle mais diminuent les chances de survie. Il y a donc une propension à l'autosacrifice dans le règne animal : il faut être disposé à mourir pour pouvoir se reproduire.
Cette forme primitive d'instinct social est à l'origine - au même titre que le dévouement au groupe, la discipline coopérative, l'entraide... - de la formation de l'idéal moral dans la civilisation. C'est explication biologique de l'origine de la morale permet de récuser deux grandes explications historiques : le « don de soi » du christianisme et le scénario freudien de la « horde primitive » », où le sacrifice rituel commémore le meurtre initial du père.
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Rendre à Darwin ce qui lui appartient, en même temps que lui retirer ce qu'on lui attribue à tort, constitue aujourd'hui un devoir proportionné aux enjeux d'une lecture cruciale qui est encore loin d'être acquise: celle de son oeuvre.
Simplifications inexactes ("l'Homme descend du Singe"), accusations polémiques ("le darwinisme est immoral"), réécritures opportunistes ("Darwin glorifie la loi du plus fort"), dénis de scientificité ("la théorie de la sélection naturelle ne repose sur aucune preuve"), arguties créationnistes ("l'oeil est un miracle de la Création"), récupérations religieuses sous couvert d'agnosticisme ("il n'y a pas de contradiction entre la foi et Darwin"), jugement trop hâtif de Marx ("Darwin projette le capitalisme sur la nature"), griefs de racisme, d'esclavagisme, d'eugénisme, de sexisme, voire de pré-nazisme: autant de biais aux implications dramatiques qui ont fini parfois par s'imposer.
La clé de la plupart de ces "incompréhensions" est le contournement (innocent ou tactique) d'une logique impérative, liée chez Darwin à la sélection de l'instinct social: celle de la destitution tendancielle de la sélection naturelle éliminatoire au cours de l'émergence (pourtant sélectionnée) de la civilisation et de la morale.
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Le destin du nom, de l'oeuvre et de la pensée de Spencer constitue l'une des curiosités les plus remarquables de l'histoire intellectuelle du monde moderne. Son système de l'évolution, dont la diffusion internationale commence dès 1860, va devenir la bible séculière du développement occidental, tout spécialement aux Etats-Unis.
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1935 : dans « L'homme, cet inconnu », le Docteur Alexis Carrel recommande la création d'un « établissement euthanasique, pourvu de gaz appropriés », en vue d'éliminer certaines catégories de délinquants, et suggère l'application du « même traitement » aux « fous qui ont commis des actes criminels ». 1939 : Hitler lance le « Programme T4 » : liquidations d'enfants et d'adultes. Les malades des asiles d'aliénés de la Pologne envahie seront tués. En France, l'année suivante, les autorités de Vichy appliqueront aux internés psychiatriques des restrictions alimentaires telles qu'ils mourront d'inanition par milliers. 1941 : Alexis Carrel crée et dirige, sous l'autorité du Maréchal Pétain, la « Fondation française pour l'Étude des Problèmes humains », à destination eugénique, tandis que se poursuivent les crimes nazis et que s'intensifie en France l'« extermination douce » des malades mentaux. 1969 : création, à Lyon, de la Faculté de Médecine Alexis Carrel. 1991 : Jean-Marie Le Pen et quelques responsables politico-intellectuels de son mouvement saluent publiquement en Carrel l'inspirateur de leur réflexion sur les questions de l'« environnement », et le « fondateur de l'écologie ». 1992 et suivantes : la question de la mémoire devient d'actualité.
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Transformer l'enseignement philosophique, certes. Mais aussi le rendre possible là où de toute évidence il n'a pu commencer qu'en niant ce qui fait l'objet de ce livre : la différence culturelle. L'imposition par la méthode directe de l'étude des auteurs philosophiques occidentaux dans les classes et les universités de l'Afrique francophone s'est toujours accompagnée - et continue bien souvent à le faire - de l'exclusion, concertée ou passive, de ce qui peut être, au-delà des contradictions diverses de l'ethnophilosophie, une problématique philosophique, aujourd'hui, en Afrique.
Ce livre ne veut pas être seulement une introduction à l'étude des sciences humaines et de la philosophie en Afrique : il veut être aussi un programme de désaliénation culturelle. Ce qui est premier pour l'étudiant ou le chercheur africain, ce n'est pas plus la philosophie bantoue rêvée par le missionnaire Tempels que l'Éthique de Spinoza : c'est, dans sa vie immédiate et dans le savoir qu'il a, d'étrange manière, reçu de lui-même, le discours constamment objectivant ou placidement humaniste qui traverse plusieurs siècles d'anthropologie occidentale, et qui se ramifie dans toutes les régions des sciences de l'homme.
C'est de ce discours qu'en tant que représentant d'une culture longtemps étouffée, il doit avant tout se dégager par la connaissance, la critique argumentée, la dé-laboration savante, l'appropriation vigoureuse : d'objet des sciences humaines, en devenir sujet.
Ce livre est le programme attentif de cette action.
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Jamais Darwin, penseur de la survie par la transformation, comme l'explique volontiers Patrick Tort, n'a été autant sollicité que depuis que les nations les plus arrogantes ressentent sourdement qu'elles vont périr si elles ne transforment pas leur rapport aux autres ainsi qu'à la nature. Car Darwin n'est pas seulement le génial concepteur de l'explication des transformations du monde vivant par la sélection naturelle. Il est aussi l'homme qui a congédié le dogme de la Providence, établi la morale sur des bases strictement immanentes, posé les fondements d'une écologie scientifique, combattu l'esclavage, démontré la capacité fondatrice des migrations, et identifié la civilisation aux devoirs de reconnaissance de l'autre et de protection des plus faibles. À la fois philosophe, historien érudit et théoricien de la connaissance, Patrick Tort, à travers les travaux encyclopédiques qu'il a consacrés au père de la théorie moderne de l'évolution, a ouvert la voie à une puissante refondation des études darwiniennes sur la base d'une analyse minutieuse de l'oeuvre et de la pensée intime de Darwin. Claude COLOMBINI FRÉMEAUX
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On comprendra en lisant ce livre que l'idéologie innéiste de la sociobiologie humaine, aux accents inévitablement inégalitaires et racistes, est interdite par les sciences mêmes que cette « discipline » prétend intégrer. Mais disqualifier scientifiquement l'hypothèse centrale de cette théorie - l'aptitude des gènes à déterminer le jeu complexe des relations sociales, et à en fournir la clé - n'est assurément pas tout ce à quoi des scientifiques peuvent aujourd'hui aspirer. Il faut en outre, dès cette tache accomplie, en vulgariser l'explication, de manière à combattre l'emprise d'un fascisme théorique - celui, notamment, de la « nouvelle droite » - dont l'actuelle « sociobiologie », relayée par un certain journalisme, constitue, en remplacement du vieux « darwinisme social » et suivant la même stratégie, l'idéologie de soutien Première réfutation pluridisciplinaire des fondements de cette idéologie de crise, ce livre dont les enjeux contemporains sont considérables - l'interprétation du darwinisme, sa lecture marxiste hier et aujourd'hui, les rapports de la science et de l'idéologie, les limites de la génétique, les sciences de l'homme dans leurs relations aux sciences de la nature, le couple nature culture ou nature/société -, a choisi d'exister en vue de cette action.
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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