Nos institutions publiques, issues de la Modernité, sont essentiellement fondées sur la foi en la science et la raison, qui irriguent nos philosophies depuis quatre siècles et dont la base est le principe de non-contradiction qui nous vient des Grecs.
Cette croyance est fortement affaiblie en ce début de 21esiècle, du fait de la faillite des idéaux liés au Progrès, des catastrophes environnementales, ainsi que, plus profondément mais, ce qui est moins connu, de la découverte progressive de l'incomplétude radicale des mathématiques, donc de toute science et par conséquent de toute modélisation.
Cependant nos institutions publiques actuelles sont devenues inefficientes et irréformables.
La vie invente chaque jour du nouveau au sein de notre société et de nouvelles solidarités s'y tissent.
Cet ouvrage montre ce qui est en train de naître au coeur de la société, en dehors des institutions, émergences basées sur la discrétion, la fragilité, la simplicité, l'ouverture, la solidarité, mais aussi accueillant l'incertitude structurelle et structurante de notre quotidien.
Affirmant la fin de la période dite Moderne et son basculement vers un monde plus ouvert, ce texte plaide pour une philosophie qui détache la science de la technoscience et met la science et la raison à une place seconde par rapport à la vie et à l'existence, là où les paradoxes règnent et où le discours rationnel cède la place à la sensibilité, à l'art et à la poésie.
Nos institutions publiques se sont édifiées sur les fondations philosophiques de la science et la raison. En ce début de XXIe?siècle, elles se fissurent sous l'effet de l'effondrement de la croyance au Progrès, des catastrophes environnementales, ainsi que de la découverte progressive de l'incomplétude radicale des mathématiques, donc de toute science et par conséquent de toute modélisation.
Le problème est structurellement insurmontable, nos institutions publiques s'essoufflent irrémédiablement.
La thèse défendue dans ce livre consiste à affirmer que la croyance en la puissance opératoire de la science et de la raison non contradictoire, autrefois efficace, est désormais épuisée. Nos institutions publiques sont-elles réformables?? La réponse est ici négative, car leur sève est tarie.
Mais de nouvelles germinations, capables d'accueillir l'incertitude structurelle et structurante du quotidien, apparaissent au coeur de notre société, et annoncent son basculement vers un monde plus ouvert, permettant de reprendre confiance en l'avenir. Leur émergence est basée sur l'altérité qui devient le nouveau nom de la fraternité, là où s'épanouit le désir du risque de la rencontre non maîtrisable.
L'auteur interroge ici les fondements de nos institutions publiques au croisement de plusieurs disciplines, la science, la technologie, la philosophie et l'économie. Au-delà de son expertise d'ingénieur nourrie de philosophie, il adopte le parti pris du citoyen, qui dénonce les dérives de la suprématie de la technoscience menaçant nos démocraties, et accueille les changements à la marge de notre société comme autant de signes qu'une ère nouvelle s'ouvre à nous.
La vie invente chaque jour du nouveau au sein de notre société où de nouvelles solidarités se tissent. Les valeurs qui les sous-tendent ne sont plus, comme au temps jadis de la Modernité, fondées sur la croyance en la maîtrise et la puissance de la technique et de la science, mais sur l'altérité, c'est-à-dire sur les relations fluides et imprévisibles qui relient les humains entre eux et, au niveau de notre planète, les humains, les vivants et les choses, ouvrant le moment écologique dans lequel nous sommes entrés.
De nouvelles institutions émergent de cet en-commun qui apparaît, à bas bruit, dans l'horizontalité de la société. Elles se fondent sur la non-puissance et la non-permanence, et elles se montrent plastiques et en transformation continuelle. Pour les penser, nous devons revisiter nos philosophies.
Dans cet ouvrage, l'auteur se tourne vers des philosophies pour lesquelles la raison devient seconde par rapport à la vie et à l'existence, là où les paradoxes règnent et où le discours rationnel et scientifique cède la place à la sensibilité, à l'art et à la poésie. Ces philosophies de la liberté, de l'advenir et de l'impossible, s'enracinent dans les pensées de l'existence et de l'indicible, au croisement de l'immanence et de la transcendance, marginalisées au profit des philosophies purement rationnelles dominantes aux XIXe et au XXe siècles. Elles retrouvent aujourd'hui un espace de déploiement inattendu, qu'active la rencontre, à l'échelle de la planète, entre les sagesses et les spiritualités des différentes civilisations. Irrigant une nouvelle anthropologie, elles ouvrent des chemins inédits et enthousiasmants pour la pensée et pour l'action à travers l'incertitude et l'incomplétude de notre monde
Des chemins à investir
Un de nos plus grands désarrois actuels est la progressive disparition de ce que nous appelons le Bien Commun. Nous ne comprenons pas pourquoi ce qui était encore efficace il y a peu ne l'est plus ; pourquoi la machine publique qui produisait globalement du bien pour nous tous, s'est enrayée. Nous pouvons être gagnés par l'amertume et le ressentiment. Ne devrions-nous pas regarder cette évolution avec lucidité ? Sinon, des tragédies pourraient bien nous submerger et la barbarie revenir.
Il importe donc de comprendre ce qui nous arrive en ce début de XXIe siècle, où est passé ce Bien Commun qui nous tenait positivement ensemble et s'il n'est pas en train de se métamorphoser en une autre forme.
Cet ouvrage montre ce qui est en train de naître au coeur de la société, ils s'ouvrent des chemins inédits et enthousiasmants pour la pensée et pour l'action.