La filière laitière est à un moment clef de son histoire. Après 50 ans d'encadrement par la PAC, les quotas laitiers ont disparu. Le pouvoir politique se désengage au profit d'un encadrement économique par le marché et " l'autorégulation ". Au détriment des éleveurs et des consommateurs.
Les publicités préconisant la consommation de " trois produits laitiers par jour " nous le rappellent sans cesse : " Le lait, c'est la vie ". En réalité, le lait, c'est avant tout un vaste marché et des firmes qui en profitent. Avec la fin des quotas laitiers d'avril 2015, les industriels et leurs lobbyistes ont promis un avenir radieux aux éleveurs, qu'ils ont appelés à se regrouper en grandes fermes, pour investir et produire plus.
La grande distribution et les multinationales du lait ont ainsi imposé leur modèle, l'exploitation intensive, sans se soucier des nuisances environnementales ni de voir disparaître 5 000 fermes françaises chaque année.
Les géants français du lait (Lactalis, Bongrain, Danone, Bel ou Senoble), imités par les mastodontes de la coopération (Sodiaal, Agrial, Laïta), collectionnent les marques et impriment leurs méthodes sur la profession. L'une d'elles s'appelle " l'entente ". C'est le jeu secret des cartels constitués par les industriels pour se partager les marchés, décider des hausses de prix aux distributeurs, ou maintenir au plus bas le prix d'achat aux éleveurs, de plus en plus exsangues. Leur objectif : faire fi des petits producteurs et des consommateurs, comme des pouvoirs publics.
En 2015, le prix du lait s'est finalement effondré sous l'effet de la surproduction et de " la volatilité " des cours mondiaux, entraînant grèves et blocages des travailleurs de l'agriculture. Les lobbyistes du lait, politiques, syndicalistes et industriels, rasent les murs. Le temps qu'une nouvelle vague d'éleveurs endettés mette la clef sous la porte, et que le lait reparte à la hausse.
Le moment est peut-être venu de laisser les éleveurs et la société civile réinventer un modèle de développement plus équitable.
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Les folles dérives de la finance mondiale ont touché nos communes, nos hôpitaux et nos HLM. Dexia, l'ex-Crédit local de France, leur a vendu des milliers d'emprunts structurés, devenus toxiques, dont les taux d'intérêt explosent. Qui va payer la facture (estimée, au minimum, à 10 milliards d'euros) ? Comment Dexia, en qui les acteurs locaux avaient toute confiance, a-t-elle pu les entraîner dans les pires travers de la spéculation financière ?
Les folles dérives de la finance mondiale ont touché nos communes, nos hôpitaux et nos HLM. Dexia, l'ex-Crédit local de France, leur a vendu des milliers d'emprunts dits " toxiques ", dont les taux d'intérêt explosent - et depuis 2008, la banque ne doit sa survie qu'au soutien des États belges et français. Qui va payer la facture (10 milliards d'euros au minimum) ? Que ce soit l'État ou les collectivités locales, ce seront bien les contribuables qui, in fine, devront assumer les dégâts de ce scandale financier. Comment Dexia, en qui les acteurs locaux avaient toute confiance, a-t-elle pu les entraîner dans les pires travers de la spéculation financière ? Pour répondre à cette question, ce livre propose une plongée dans les coulisses d'une banque aux ambitions démesurées, dont les dirigeants, poussés par l'appât du gain, ont sacrifié l'intérêt de leurs clients. L'enquête des auteurs est étayée par des documents inédits et par de nombreux témoignages exclusifs d'anciens de chez Dexia, de hauts fonctionnaires et des concepteurs de ces produits toxiques. Nicolas Gori et Catherine Le Gall racontent ainsi comment est né le premier " emprunt structuré ", comment Dexia est devenu dépendante des profits dégagés par ces produits hautement spéculatifs et comment elle a construit une " machine de guerre " pour conquérir les élus et leur vendre ces prêts venimeux. Ils décryptent comment les concurrents de Dexia ont amplifié le mouvement et transformé le marché des emprunts locaux en véritable folie. Enfin, ils révèlent que l'État a bien été alerté du danger représenté par ces emprunts, mais qu'il n'a rien fait pour empêcher leur propagation.
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