Édition enrichie de Jean Starobinski comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.
"Rien n'a plu davantage dans les lettres persanes, que d'y trouver, sans y penser, une espèce de roman. On en voit le commencement, le progrès, la fin : les divers personnages sont placés dans une chaîne qui les lie. À mesure qu'ils font un plus long séjour en Europe, les moeurs de cette partie du monde prennent, dans leur tête, un air moins merveilleux et moins bizarre : et ils sont plus ou moins frappés de ce bizarre et de ce merveilleux, suivant la différence de leurs caractères. Dans la forme de lettres, l'auteur s'est donné l'avantage de pouvoir joindre de la philosophie, de la politique et de la morale, à un roman ; et de lier le tout par une chaîne secrète et, en quelque façon, inconnue."
Montesquieu.
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L'Orient et l'Occident, le sérail et les salons, les intrigues des sultanes et la coquetterie des Parisiennes, les muftis et le pape... Voilà de quoi se nourrit la correspondance entretenue par Usbek et Rica, seigneurs persans partis à la découverte de la France de Louis XIV, avec leurs amis demeurés à Ispahan.
Sous couvert d'un regard éloigné, Montesquieu dresse dans les Lettres persanes (1721) un examen sans concession des moeurs de son temps. Satirique et enjoué, ce roman polyphonique offre un condensé des théories les plus audacieuses de l'auteur. Éloge du rationalisme et de l'esprit critique, réflexion sur le bonheur, plaidoyer pour une politique et une religion raisonnables : la philosophie tient tout entière dans ce livre en apparence badin, qui s'est imposé comme l'un des premiers chefs-d'oeuvre des Lumières.
Dossier :
1. Le regard éloigné, une question de point de vue
2. Les Lettres persanes, une expérience fictionnelle de pensée
3. Postérité littéraire
4. Lectures critiques.
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