Du côté de chez Swann est à la fois l'ouverture de toute l'œuvre, et un roman complet, pourvu d'une conclusion, certes provisoire, mais dont la désillusion peut paraître, à qui ne lirait pas plus loin, le dernier mot de La recherche.
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"Tout d'un coup, dans le petit chemin creux, je m'arrêtai touché au coeur par un doux souvenir d'enfance : je venais de reconnaître, aux feuilles découpées et brillantes qui s'avançaient sur le seuil, un buisson d'aubépines défleuries, hélas, depuis la fin du printemps. Autour de moi flottait une atmosphère d'anciens mois de Marie, d'après-midi du dimanche, de croyances, d'erreurs oubliées. J'aurais voulu la saisir. Je m'arrêtai une seconde et Andrée, avec une divination charmante, me laissa causer un instant avec les feuilles de l'arbuste. Je leur demandai des nouvelles des fleurs, ces fleurs de l'aubépine pareilles à de gaies jeunes filles étourdies, coquettes et pieuses. "Ces demoiselles sont parties depuis déjà longtemps", me disaient les feuilles."
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Le pépiement matinal des oiseaux semblait insipide à Françoise. Chaque parole des 'bonnes' la faisait sursauter ; incommodée par tous leurs pas, elle s'interrogeait sur eux ; c'est que nous avions déménagé.
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Que celui qui pourrait écrire un tel livre serait heureux, pensais-je, quel labeur devant lui ! Pour en donner une idée, c'est aux arts les plus élevés et les plus différents qu'il faudrait emprunter les comparaisons ; car cet écrivain, qui d'ailleurs pour chaque caractère en ferait apparaître les faces opposées, pour montrer son volume, devrait préparer son livre, minutieusement, avec de perpétuels regroupements de force, comme une offensive, le supporter comme une fatigue, l'accepter comme une règle, le construire comme une église, le suivre comme un régime, le vaincre comme un obstacle, le conquérir comme une amitié, le suralimenter comme un enfant, le créer comme un monde sans laisser de côté ces mystères qui n'ont probablement leur explication que dans d'autres mondes et dont le pressentiments est ce qui nous émeut le plus dans la vie et dans l'art.
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Comme il y a une géométrie dans l'espace, il y a une psychologie dans le temps, où les calculs d'une psychologie plane ne seraient plus exacts parce qu'on n'y tiendrait pas compte du Temps et d'une des formes qu'il revêt, l'oubli...
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1898 : en pleine affaire Dreyfus, le Paris fin-de-siècle se divise ; mais c'est un tout autre enjeu qui se trame dans la cour d'un hôtel particulier. La parade amoureuse de Charlus et Jupien - un bourdon autour d'une fleur - révèle au Narrateur la ' race maudite ' des ' hommes-femmes ', survivants de Sodome et Gomorrhe. Narrateur et lecteurs deviennent voyeurs. Ainsi, dans cette après-midi printanière, nous sommes bien loin du charme bucolique de Combray et des intermittences du coeur : l'âge adulte et le trouble des désirs émergent brutalement. Honteuse ou heureuse, ' l'inversion ' inquiète le Narrateur. Albertine lui est-elle acquise ?
Mais l'écume des choses n'est rien à côté du chagrin retrouvé au souvenir de la mort de sa grand-mère. Quelles traces laisser, comment se survivre à soi-même ? Dans ce théâtre mondain et politique, la société est, sans le savoir, en pleine transformation.
Dernier volume publié du vivant de Proust, Sodome et Gomorrhe est une prouesse de lucidité, d'audace et de modernité sur la société et sur l'individu. Progrès techniques et troubles du genre annoncent un monde nouveau, qui est déjà le nôtre.
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Édition de Jean-Yves Tadié comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.
Ce court roman (deuxième partie de Du côté de chez Swann) contient tout ce qu'on aime lire : une peinture sociale, celle de l'immortel clan Verdurin et du cercle aristocratique de Mme de Saint-Euverte, dans les années 1880 ; une histoire d'amour et de jalousie, mettant en scène un dandy et une courtisane ; des réflexions sur l'art (peinture et musique) ; le comique et le tragique ; le passage du temps et le phénomène de mémoire involontaire ; enfin, un récit tout en analyse et des dialogues étincelants, et bien souvent hilarants. Proust a mis ici tout ce qu'il pense et sent sur l'amour. Roman qui condense toute la Recherche, confession intime cryptée, Un amour de Swann est un chef-d'oeuvre dont le sens est caché sous de multiples enveloppes, métamorphoses, synthèses et fusions - profondeur que n'épuise jamais la lecture.
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Dès le réveil, été comme hiver, le temps parisien entre par la fenêtre du Narrateur, frontière entre le monde et l'intime. "Ce fut surtout de ma chambre que je perçus la vie extérieure pendant cette période." Car, profitant d'une absence de sa mère, il a installé chez lui la femme aimée, Albertine, passagère clandestine qu'il tient cachée et surveille à chaque sortie, dans la crainte qu'elle lui préfère tel autre homme ou telle femme. Comment la retenir ? Faut-il dorer la cage du bel oiseau, cadeau après cadeau, dans une débauche de luxe ? Renoncer pour elle à sortir, à voyager, à vivre, en se consumant d'une jalousie sans objet ? Fou d'amour et de douleur, il se fait peu à peu le prisonnier de sa prisonnière. Tandis qu'Albertine devient la geôlière de son geôlier. L'amour est-il la valse mélancolique de deux victimes consentantes ?
Dans ce magnifique roman introspectif paru en 1923, Proust développe magistralement sa vision de la jalousie, corollaire nécessaire de l'amour. Cet extraordinaire huis-clos est le récit d'une passion démesurée, qui se dévore elle-même. La Prisonnière offre l'une des plus belles réflexions de la littérature sur l'impossibilité de l'amour, pourtant éternellement recommencé.
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Avant d'être le génial auteur de la Recherche, Proust écrivit des nouvelles inspirées de sa jeunesse dans les salons mondains, entre découverte du désir et amour qui fuit, frivolité et profondeur, apparence et rivalité. C'est là qu'il met à l'épreuve son style, ses images, ses intuitions. Ce sera, en 1896, Les Plaisirs et les Jours. Mais peu avant la publication du recueil, Proust choisit d'en retirer quelques nouvelles, qui restèrent secrètes durant plus d'un siècle. Était-ce parce qu'il s'y confiait, presque sans dissimulation, sur son homosexualité, vécue comme une malédiction ? Voici ces textes, fragiles, imparfaits, inaboutis, qui auraient si bien pu ne pas nous parvenir, et pour cela si émouvants. On y lit, en miniature, toutes les obsessions qui seront celles de la Recherche : l'amour malheureux, la fuite du temps, la satire sociale. En une phrase, une fulgurance, le futur Proust est déjà là. En nous faisant entrer comme jamais dans sa conscience, Proust nous ouvre son atelier de travail, son secret laboratoire, et le journal intime qu'il n'a pas écrit.
Suivi de : "Aux sources de la Recherche du temps perdu", notes de travail de Proust.
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Philippe Delerm nous offre une merveilleuse plongée dans À la recherche du temps perdu, oeuvre qui l’a nourri et a contribué à façonner l’écrivain qu’il est devenu. À travers soixante extraits de son choix qu’il commente d’un ton à la fois amusé et profondément admiratif, se révèlent autant d’instantanés exhalant toute la saveur et la richesse de l’oeuvre proustienne. L’image du roman fleuve intimidant et hors d’atteinte laisse alors place à des trésors d’humour, de tendresse et d’irrévérence : un Proust sensible et inattendu, qui donne envie de se plonger avec délectation dans La Recherche !
« S’arrêter çà et là tout en suivant le fil du texte aux endroits que l’on préfère ne paraît pas antinomique avec le projet proustien. C’est même une manière de mettre en relief la modernité de Proust. »
Philippe Delerm
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« Il aime les femmes ignobles qu'on ramasse dans la boue et il les aime follement ; [...] et non seulement il les aime follement, mais il n'aime qu'elles. La femme du monde la plus ravissante, la jeune fille la plus idéale lui est absolument indifférente. »
Marcel Proust décline dans ce recueil les motifs qui lui sont chers : charmes et illusions de l'amour, splendeurs et misères des mondanités, nature fantasmée, nostalgie.
Quatre trésors indispensables pour qui cherche à lire ou relire À la recherche du temps perdu.
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Deuxième partie de Du côté de chez Swann, paru en 1913 et parfois pris à tort pour le volume inaugural d'À la recherche du temps perdu, Un amour de Swann s'est imposé dans la seconde moitié du XXe siècle comme une oeuvre à part entière. Proust, qui avait lui-même qualifié ce chapitre de « plus public » que « Combray », y raconte l'histoire d'amour ternie par la souffrance et la jalousie de Charles Swann et d'Odette de Crécy. D'abord indifférent à l'égard de celle que le grand monde voit comme une « cocotte », Swann finit par s'éprendre d'Odette jusqu'à l'obsession et connaître les plus sombres tourments de l'amour malheureux. Dans ces pages où la justesse du propos et la finesse des analyses ne manquent pas de surprendre, Proust esquisse derrière le personnage de Swann un double de son narrateur, mais nous livre aussi une profonde réflexion sur le sentiment amoureux, le désir, la jalousie, non sans rayer la société bourgeoise de son époque.Édition de Matthieu Vernet et Francesca Lorandini.
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Graal proustien, les "soixante-quinze feuillets" de très grand format étaient devenus légendaires. La seule trace qui en existait était l'allusion qu'y faisait Bernard de Fallois, en 1954, dans la préface du Contre Sainte-Beuve. En 1962, ils n'avaient pas rejoint la Bibliothèque nationale avec le reste des manuscrits de l'auteur de Swann. Leur réapparition en 2018 à la mort de Bernard de Fallois, après plus d'un demi-siècle de vaines recherches, est un coup de tonnerre.
Car les insaisissables "soixante-quinze feuillets" de 1908 sont une pièce essentielle du puzzle. Bien antérieurs au Contre Sainte-Beuve, ils ne font pas que nous livrer la plus ancienne version d'À la recherche du temps perdu. Par les clés de lecture que l'écrivain y a comme oubliées, ils donnent accès à la crypte proustienne primitive. "Un livre est un grand cimetière où sur la plupart des tombes on ne peut plus lire les noms effacés", lit-on dans Le Temps retrouvé : mais ici, le temps n'a pas encore effacé tous les noms.
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Texte antérieur à l'écriture de la Recherche, Journées de lecture fut composé, dans sa première version, comme une préface à un ouvrage de l'auteur anglais John Ruskin. Y éclôt toutefois une poétique infiniment singulière, Marcel Proust esquissant là sa propre conception de l'expérience de lecture, et avec elle, déjà, de celle du temps qui passe.
"Ce qui diffère essentiellement entre un livre et un ami, ce n'est pas leur plus ou moins grande sagesse, mais la manière dont on communique avec eux..."
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Après des études littéraires perturbées par une santé fragile, le jeune Marcel Proust passe une licence de lettres et de philosophie, une autre de droit mais sans désir de carrière. Cependant dès l'adolescence, paraissent en revue des nouvelles, pastiches, portraits, essais et poèmes en vers et en prose qu'il réunit sous forme d'itinéraire et publie à l'âge de 25 ans sous le titre Les plaisirs et les jours. Abordant les thèmes de l'art, la vie mondaine, les relations humaines, sorte d'avant-goût de À la recherche du temps perdu, le style est déjà là, le talent se profile. Les premiers écrits de Marcel Proust.
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À la fin de l'automne 1908, Proust rentre de Cabourg épuisé. Depuis longtemps, il a renoncé à son oeuvre. Profitant d'un répit que lui laisse sa maladie, il commence un article pour Le Figaro : "Contre Sainte-Beuve". Six mois plus tard, l'article est devenu un essai de trois cents pages. Conversant librement avec sa mère, l'auteur entrelace, autour d'une réflexion sur Sainte-Beuve les souvenirs personnels, les portraits d'amis, les impressions de lecture. Voici le château de Guermantes : voici M. de Quercy et Mme de Cardaillac, grands lecteurs de Balzac, mais qui ressemblent à s'y méprendre à Charlus et à Gilberte. Sans le savoir, Proust venait de libérer son génie.
Proust ne voulait pas qu'on mît des idées dans un roman. Toutes les analyses qu'il a écartées d'À la recherche du temps perdu, on les trouvera ici. Elles confirment que Proust, le plus grand romancier de son siècle, pourrait en être aussi le plus grand critique.
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Proust au service de la lecture, l'encensant et la recommandant. Un très beau texte, qui est la préface signée par Marcel Proust de "Trésors des Rois (Sésame et les Lys)" de John Ruskin.Suivi de « Chroniques » : comme un amuse-coeur, un carton d'invitation pour obtenir le droit d'être présenté à la son oeuvre princesse, à cette Recherche du temps perdu qui se savoure sans cesse, comme une madeleine ou comme le pain de chez Sudan...Et enfin « Pastiches et mélanges » : le meilleur d'un genre assez couru où chaque récit est plein d'humour et montre avant tout l'immense talent littéraire de Proust.
Revu, relu et corrigé par l'éditeur.
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Madame Van Blarenberghe, femme du président de la compagnie des chemins de fers de l'Est, a trouvé la mort le 24 janvier 1907. Le coup fatal, c'est son propre fils qui le lui a porté avant de se suicider. Rapporté sous le titre "Drame de la folie" dans Le Figaro le lendemain, ce fait divers attire vivement l'attention de Marcel Proust. Cette dame était amie de ses parents. Lui-même avait reçu une lettre touchante du fils en réponse à des condoléances qu'il avait adressées lors de la mort du père. Rapidement, il envoie un article à ce même journal, Sentiments filiaux d'un parricide. Loin de s'outrager d'un tel crime, Proust compare cet acte à la geste des grandes tragédies grecques, et leur lot de parricides : OEdipe, Ajax, Oreste. Ou encore au Roi Lear de Shakespeare. Sans se soucier du calibrage imposé par le journal, Proust laisse libre cours à sa pensée. Prenant le contre-pied du Figaro, il transforme le fait divers en scénario d'une dramaturgie antique. Il déjoue les codes de l'article de presse et il adopte un point de vue tout à fait subjectif, annonçant les riches heures de la narrative fiction. Là déjà, dans ce texte guidé par l'impulsion, il oeuvre par réminiscence : le souvenir de ces gens le conduit à reconsidérer le présent à sa lumière. Le fils meurtrier devient sous sa plume non plus un assassin sordide mais un héros sublime.
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« Les qualités de ce livre délicat, paru en 1896, me paraissent si éclatantes, que je m'étonne qu'on n'en ait pas d'abord été ébloui. »
André Gide
Les Plaisirs et les Jours, est le tout premier livre d'un jeune auteur de 25 ans encore inconnu, Marcel Proust. Publié en 1896 par Calmann-Lévy, ce recueil de portraits et de poèmes en prose porte pourtant déjà en germe son style si caractéristique et certains des thèmes et des personnages de À la recherche du temps perdu.
À l'occasion du centenaire de sa disparition, les éditions Calmann-Lévy rééditent cet ouvrage trop souvent oublié, sous sa forme originelle, accompagné des illustrations de Madeleine Lemaire. Pour redécouvrir ce texte traversé par l'esprit du temps et la mélancolie fin de siècle.
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Profondément épris de la belle Françoise Seaune, Honoré de Tenvres s'émeut sans cesse de cet incroyable amour. Jusqu'au jour où on lui dit qu'elle a la réputation d'être une femme facile. Bouleversé, il découvre brutalement les tourments de la jalousie...
Mondains, voluptueux et cruels, les personnages de ces nouvelles de Proust virevoltent avec un raffinement qui annonce les héros d'À la recherche du temps perdu.
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'J'avais eu le soupçon l'an passé que le jour de Pâques n'était pas différent des autres, qu'il ne savait pas qu'on l'appelât Pâques, et dans le vent qui soufflait, j'avais cru reconnaître une douceur que j'avais déjà sentie, la matière immuable, l'humidité familière, l'ignorante fluidité des anciens jours. Mais je ne pouvais empêcher les souvenirs des projets que j'avais faits l'autre année de donner à la semaine de Pâques quelque chose de florentin, à Florence quelque chose de pascal.'
Aubépines printanières, jeux d'enfants sur les Champs-Élysées, 'noms de pays'... Dans ces six 'chroniques' parues avant le premier tome d'À la recherche du temps perdu, s'esquissent et affleurent quelques grands motifs et pages célèbres de l'oeuvre proustienne.
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"Les romanciers sont des sots, qui comptent par jours et par années. Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme. Il y a des jours montueux et malaisés qu'on met un temps infini à gravir et des jours en pente qui se laissent descendre à fond de train, en chantant. Pour parcourir les jours, les natures un peu nerveuses surtout disposent, comme les voitures automobiles, de "vitesses différentes"."
Sont réunis dans ce volume, sous le titre de Chroniques, un ensemble d'articles de Marcel Proust pour la plupart publiés dans Le Figaro au cours d'une période de trente années qui s'étend de 1892 à 1921.
En dehors de ces contributions publiées dans le quotidien, le volume rassemble des articles du Banquet, de Littérature et critique, de La Revue Blanche et de La Nouvelle Revue Française.
Ces diverses études ont été classées sous quatre rubriques : Les salons. La vie de Paris - Paysages et réflexions - Notes et souvenirs - Critique littéraire.
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Sur la lecture est un petit texte de Marcel Proust, qui servit de préface à la traduction du livre Sésame et les lys de Ruskin. Il propose une introduction à la lecture, par le biais de la description d'une journée d'enfance en compagnie d'un « livre préféré ». Proust refuse de voir dans la lecture une communication avec le monde, un accès à l'extérieur, c'est au contraire la rencontre avec soi-même que met en place la confrontation avec les mots d'un autre.
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Publiée pour la première fois en 1954, cette correspondance s'étend de 1913 à 1921. Elle rassemble les lettres que Marcel Proust a écrites à son ami d'enfance René Blum (frère de Léon), à l'éditeur Bernard Grasset et à Louis Brun, son éditeur dans la maison. Dans la première partie, l'écrivain prend contact avec Grasset, le convainc de publier, à compte d'auteur, le premier volume d'A La recherche du temps perdu, essaie d'orchestrer sa promotion, de « provoquer » articles et publicité. Dans la seconde partie du volume, Marcel Proust a quitté Grasset pour la N.R.F où il pense que son livre pourra trouver plus facilement le public « qui lui convient. »
Ces lettres passionnantes, l'auteur de l'édition, Léon Pierre-Quint, revient sur le contexte dans lequel elles ont étéécrites, relate histoires et anecdotes de la vie littéraire. Ainsi apprend-on que Marcel Proust a signé le service de presse du Côté de chez Swann dans son lit, a été« snobé » par la presse et que les rares articles à avoir vanté le livre étaient le fait de ses amis, Lucien Daudet et Jean Cocteau en tête.
Cet ouvrage révèle les dessous de la publication d'A La recherche du temps perdu, mais rappelle aussi combien il a été difficile à Proust d'imposer son oeuvre. On peut le traiter de stratège littéraire (la première édition du livre s'intitulait Proust et la stratégie littéraire), mais si ses lettres révèlent une chose, c'est que sa sensibilité le rendait incapable de cynisme et que, s'il travaillait à la promotion, c'était celle de son oeuvre et non de sa personne.
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