Il est des ouvrages qui, très vite, s'imposent comme des classiques contemporains. Depuis sa parution en 1985, cette Histoire politique de la religion est tenue pour telle. L'ouvrage comble, il est vrai, une grande lacune, depuis les travaux pionniers de Durkheim, Max Weber et Rudolf Otto, en rendant au sujet la place qu'il mérite.
Car le religieux a modelé activement, et plus profondément qu'il n'y paraît, la réalité collective dans toutes les sociétés jusqu'à la nôtre, en particulier les formes politiques.
Marcel Gauchet propose un renversement de perspective : on a voulu voir l'histoire des religions comme un développement ; or la religion pure est au commencement. Ce que nous appelons 'grandes religions' correspond, en fait, à autant d'étapes d'une mise en question du religieux dans sa rigueur primordiale. De ce point de vue, il faut mesurer la spécificité révolutionnaire du christianisme et son rôle à la racine du développement occidental. Marcel Gauchet caractérise le devenir des sociétés contemporaines, depuis l'essor des techniques jusqu'à l'enracinement des procédures démocratiques, comme un mouvement vers une société hors religion. Le monde d'aujourd'hui ne s'explique que par la sortie et l'inversion de l'ancienne économie religieuse. Sa particularité, c'est le désenchantement du monde.
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Le clivage droite-gauche est une de ces créations françaises qui ont fait le tour du monde. Il est le produit d'une histoire marquée depuis la Révolution française par une conflictualité aussi intense que complexe. Mais le parcours qui a conduit à la mise en place de cette division canonique des opinions et des identités politiques est loin d'être linéaire. En reconstituer les étapes, comme le fait Marcel Gauchet, est l'occasion de revisiter d'un oeil neuf la singularité de notre histoire politique, en même temps que d'éclairer la signifi cation de ce couple devenu peu à peu constitutif de la vie démocratique. La grande question d'aujourd'hui étant de savoir s'il conserve sa raison d'être au milieu des bouleversements que connaissent nos sociétés, ou s'il appartient à une époque en train de se clore.
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Robespierre reste une énigme, et une énigme qui soulève les passions. Il a ses admirateurs inconditionnels et ses détracteurs farouches. À la ferveur pour l' 'Incorruptible' des uns répond la répulsion pour le 'Tyran' sanguinaire des autres. Cette division reflète l'antagonisme
des mémoires de la Révolution française. 1789 et 1793 continuent de symboliser les deux faces contrastées de notre événement fondateur : le glorieux avènement de la liberté, d'un côté, et la dérive terroriste, de l'autre. Or Robespierre a pour originalité de faire le lien entre ces
deux visages. Le champion des droits du peuple à la Constituante est aussi le pourvoyeur de la guillotine de la Convention montagnarde.
Comment passe-t-on de l'un à l'autre? Rupture ou continuité?
C'est cette question classique que reprend ce livre. Il s'efforce d'y
répondre en scrutant minutieusement l'itinéraire de pensée que l'abondant discours robespierriste permet de reconstituer. Un parcours qui
éclaire le sens de l'événement révolutionnaire lui-même. Robespierre apparaît dans cette lumière comme l'homme qui a le plus intimement
épousé le principe de la 'révolution des droits de l'homme' qu'a été la Révolution française. Il est également celui qui a érigé la Terreur en instrument du règne de la Vertu, dans la tourmente de 1793-1794, en échouant, pour finir, à procurer une fondation durable au régime
politique que les droits de l'homme appelaient comme leur traduction.
En quoi ce parcours donne exemplairement à comprendre le problème que la Révolution a légué à la France et que, plus de deux siècles après, elle n'a toujours pas fini de résoudre.
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Dans le sillage de la crise du libéralisme (1880-1914), ce troisième volume est consacré à la crise totalitaire sur laquelle débouche la Grande Guerre.
Au-delà des circonstances, les totalitarismes ont partie liée avec des idéologies d'un genre nouveau, nées autour de 1900, à l'enseigne de la révolution et de la nation. Ces idéologies sont à comprendre comme des "religions séculières", c'est-à-dire des antireligions religieuses. Reconstituant les trois expériences qui méritent le nom de totalitarismes au sens strict : le bolchevisme, le fascisme et le nazisme, Marcel Gauchet porte l'accent sur la dynamique qui les anime.
Les totalitarismes ne se contentent pas de combattre les démocraties "bourgeoises" comme si elles leur étaient étrangères, ils en procèdent. Ils leur lancent un défi qu'elles sont mises en demeure de relever et qui éclaire par contraste les transformations profondes qu'elles ont connues : les grandes réformes politiques et sociales d'après 1945 prennent tout leur sens en tant que réponses au défi totalitaire.
Au vrai, le XXe siècle n'a pas été seulement le théâtre de tragédies sans exemple. Il a été également le siège d'une réussite de la "démocratie libérale" aussi méconnue que décisive qu'il n'est que temps de tirer de l'ombre.
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L'avènement de la démocratie propose, échelonnées sur quatre livres, à la fois une histoire philosophique du XXe siècle et une théorie de la démocratie.
L'entreprise constitue la suite du Désenchantement du monde. Ce qui advient avec la sortie de la religion, c'est un monde où les hommes ambitionnent de se gouverner eux-mêmes. Mais c'est en fait le monde le plus difficile à maîtriser qui soit. Ce sont les péripéties de ce parcours tumultueux, traversé d'embardées et de crises, dont il est fait une analyse raisonnée.
Le premier volume, La révolution moderne, est une sorte de prologue. Il campe l'arrière-fond, en retraçant sous une forme ramassée la révolution qui court entre 1500 et 1900, celle de l'autonomie. Surtout, il s'emploie à identifier les trois composantes spécifiques du monde désenchanté, du point de vue politique, juridique et historique. L'originalité de notre démocratie tient à la combinaison de ces trois éléments, qui est simultanément son problème permanent.
Le deuxième volume, La crise du libéralisme, présente une analyse en profondeur des années 1880-1914, qui constituent la matrice du XXe siècle, de ses tragédies et de ses réussites. En même temps que sont jetées les bases de la démocratie libérale, à la faveur de l'association du régime représentatif et du suffrage universel, le nouvel univers qui se déploie fait exploser le cadre hérité de l'univers religieux qui avait soutenu l'édifice des libertés fraîchement acquises. Ce sera la source des folies totalitaires comme ce sera le ressort de l'approfondissement et de la stabilisation des démocraties libérales.
C'est précisément cet épisode crucial qu'examinera le troisième volume, À l'épreuve des totalitarismes. Le quatrième et dernier volume, Le Nouveau Monde, sera consacré, dans la même perspective et avec les mêmes instruments de lecture, à la réorientation de la vie de nos sociétés depuis le milieu des années 1970 et à la nouvelle crise de croissance de la démocratie dans laquelle elle nous a plongés.
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L'avènement de la démocratie propose, échelonnées sur quatre livres, à la fois une histoire philosophique du XXe siècle et une théorie de la démocratie.
L'entreprise constitue la suite du Désenchantement du monde. Ce qui advient avec la sortie de la religion, c'est un monde où les hommes ambitionnent de se gouverner eux-mêmes. Mais c'est en fait le monde le plus difficile à maîtriser qui soit. Ce sont les péripéties de ce parcours tumultueux, traversé d'embardées et de crises, dont il est fait une analyse raisonnée.
Le premier volume, La révolution moderne, est une sorte de prologue. Il campe l'arrière-fond, en retraçant sous une forme ramassée la révolution qui court entre 1500 et 1900, celle de l'autonomie. Surtout, il s'emploie à identifier les trois composantes spécifiques du monde désenchanté, du point de vue politique, juridique et historique. L'originalité de notre démocratie tient à la combinaison de ces trois éléments, qui est simultanément son problème permanent.
Le deuxième volume, La crise du libéralisme, présente une analyse en profondeur des années 1880-1914, qui constituent la matrice du XXe siècle, de ses tragédies et de ses réussites. En même temps que sont jetées les bases de la démocratie libérale, à la faveur de l'association du régime représentatif et du suffrage universel, le nouvel univers qui se déploie fait exploser le cadre hérité de l'univers religieux qui avait soutenu l'édifice des libertés fraîchement acquises. Ce sera la source des folies totalitaires comme ce sera le ressort de l'approfondissement et de la stabilisation des démocraties libérales.
C'est précisément cet épisode crucial qu'examinera le troisième volume, À l'épreuve des totalitarismes. Le quatrième et dernier volume, Le Nouveau Monde, sera consacré, dans la même perspective et avec les mêmes instruments de lecture, à la réorientation de la vie de nos sociétés depuis le milieu des années 1970 et à la nouvelle crise de croissance de la démocratie dans laquelle elle nous a plongés.
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La démoccratie règne sans partage ni mélange. Elle est venue à bout de ses vieux ennemis, du côté de la réaction et du côté de la révolution. Il se pourrait toutefois qu'elle ait trouvé son plus redoutable adversaire : elle-même.
Ce livre rassemble des textes écrits sur vingt ans qui scrutent sous différentes faces le prodigieux changement auquel il nous a été donné d'assister. Nous avons vu la démocratie non seulement l'emporter et avancer de façon décisive, mais revenir à ses sources en se recentrant sur les droits de l'homme et en se remodelant à leur école. Sauf que, par un retournement encore plus inattendu, cette ressaisie des premiers principes la conduit en réalité à saper ses propres bases. Elle se défait en progressant. C'est cette difficulté d'être inédite qu'explore Marcel Gauchet, de la politique à la psychologie, en passant par l'éducation.
"Rien n'échoue comme le succès", observait Chesterton. La démocratie survivra-t-elle à son triomphe ?
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Ce livre est d'abord une réflexion sur la singularité française. Il interroge la spécificité des voies que le processus général de sortie de la religion a empruntées dans l'histoire de ce pays, spécificité que concentre le terme de laïcité. Il replace sa consécration par l'État républicain dans une perspective de longue durée.
Nous sommes à une étape nouvelle de ce parcours, s'efforce-t-il ensuite d'établir. La sortie de la religion se poursuit. C'est paradoxalement ce recul continué qui ébranle l'idée de la politique qui s'était forgée pour répondre à son défi. Ce n'est pas le retour, mais l'éclipse du religieux qui oblige la République à se redéfinir et à reconsidérer la place des croyances en son sein. Une redéfinition qui représente une rupture profonde pour la tradition française, tant la confrontation de l'Église catholique et de l'État y a été formatrice.
Ce tournant dans les rapports entre religions et politique, s'emploie enfin à montrer Marcel Gauchet, nous introduit au coeur des transformations de la démocratie. Il offre un observatoire privilégié pour en saisir le principe et pour en dégager les principaux caractères. Il permet aussi d'éclairer les difficultés qui l'affectent et ses avenirs possibles.
Que peut vouloir dire le gouvernement des hommes par eux-mêmes quand ils sont pour de bon émancipés de l'emprise des dieux ?
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Il n'y a pas plus difficile à penser que la chose politique. Son évidence nous trompe. Quelle est sa place au juste dans le fonctionnement de nos sociétés ? Nous vivons à cet égard sur une illusion que la prophétie marxiste du dépérissement de l'État n'a fait que porter à ses dernières conséquences. La société est destinée à se suffire à elle-même en se débarrassant du carcan du politique. Le marxisme est mort en tant que théorie révolutionnaire, mais sa prophétie est en train de gagner dans les esprits. Ne nous répète-t-on pas tous les jours qu'à l'heure de la mondialisation et de l'économie sans rivages les États-nations ont fait leur temps et sont voués, sinon à disparaître, du moins à la marginalisation ? La post-modernité se veut post-politique.
À l'opposé de ce nouveau sens commun, ce livre plaide l'idée que le politique continue d'être ce qu'il a toujours été : ce qui tient les sociétés ensemble. Il l'a été, simplement, selon des manières et par des voies très différentes. Ce sont ces configurations fondamentales qu'explorent les études réunies ici, du refoulement initial du politique par le religieux jusqu'à ses transformations modernes et ultramordernes sous l'effet de l'orientation vers l'avenir et de la dynamique de la société et de l'histoire. La mesure de cette diversité permet de mieux apprécier le rôle caché qu'il remplit aujourd'hui.
L'éclipse du politique est au coeur de la désorientation actuelle des démocraties. Elles n'en sortiront pas sans se délivrer de la chimère de son dépassement. Ce dont nous avons le plus besoin pour nous orienter au milieu de ce désarroi, c'est une intelligence renouvelée de notre condition politique.
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Que s'est-il passé pour qu'advienne silencieusement, dans le sillage de la crise économique du milieu des années 1970, un monde nouveau dont nul n'avait anticipé les traits ? En quoi consiste au juste sa nouveauté, qui à la fois marque le triomphe du principe démocratique à une échelle jamais vue et rend sa mise en oeuvre si problématique ?
Telles sont les questions soulevées par la dernière étape en date de l'avènement de la démocratie qui sont au centre de ce livre.
Nous vivons la phase ultime de la 'sortie de la religion', la religion ne se résumant pas à la foi personnelle, comme nous la concevons aujourd'hui, mais formant le principe organisateur des sociétés d'avant la nôtre. Ce processus paraissait parvenu à son terme ; il ne l'était pas. Nous nous pensions 'absolument modernes' ; nous en étions encore loin. Nous le sommes brutalement devenus, et cela change tout, des conditions de la coexistence planétaire à l'identité de chacun d'entre nous.
Notre organisation politique conservait dans sa forme l'empreinte de la soumission aux puissances venues d'en haut. Celle-ci s'est volatilisée, en révélant une fonction de l'État-nation que nous ne soupçonnions pas et qui en fait le soubassement du monde mondialisé.
Nous habitions une histoire que nous pensions toute tournée vers l'avenir. Elle restait hantée par le passé, en réalité, comme le bond en avant de la production du futur nous l'a appris, en donnant à l'économie une place hégémonique dans la vie collective.
Les libertés individuelles que nous pensions avoir conquises continuaient secrètement d'être prises dans l'appartenance sociale. L'effacement de cette dernière leur a conféré une autre portée, en faisant apparaître une société des individus qui gravite autour des droits de l'homme.
Le paradoxe est que cette formidable avancée des moyens de l'autonomie humaine donne, à l'arrivée, une société qui échappe à ses membres, des démocraties incapables de se gouverner. Une chose est de disposer des instruments qui permettent de maîtriser son destin, une autre est de savoir s'en servir. L'histoire de la libération est derrière nous ; l'histoire de la liberté commence.
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Pour la première fois, Marcel Gauchet, l'un des intellectuels français les plus importants, accepte de retracer l'ensemble de son parcours et en donne les clés. Sa jeunesse et sa première formation, sa position en 68, son itinéraire intellectuel et politique, son rôle dans les revues où s'élabore la pensée de l'antitotalitarisme, sa place au Débat depuis la fondation de la revue en 1980, les grands affrontements de la vie intellectuelle française depuis une trentaine d'années, tels sont quelques-uns des moments de ce livre événement.
Mais surtout c'est l'occasion pour l'auteur d'effectuer la synthèse des aspects divers d'une oeuvre déjà considérable et depuis longtemps au coeur des polémiques les plus vives. Histoire de la religion, histoire politique, interprétation des totalitarismes, avenir des démocraties libérales, philosophie du sujet, ces facettes de son travail sont ici mises en relation les unes avec les autres de façon inédite.
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De l'été 1789 jusqu'au coup d'État de Brumaire, la recherche d'un 'tiers-pouvoir' n'a cessé de hanter le débat sur l'organisation représentative. La Révolution est obsédée d'unité, unité de la Nation souveraine et de ses représentants, unité des pouvoirs entre eux grâce à la subordination de l'organe d'exécution au suprême pouvoir d'expression de la volonté générale. Contre cette doctrine dominante, un courant critique aussi divers qu'insistant s'est continûment employé à faire valoir la nécessité d'un pouvoir supplémentaire, situé en tiers non seulement entre le législatif et l'exécutif, mais entre le peuple et les élus chargés de parler en son nom. C'est ce courant qu'il s'est agi de tirer de l'ombre.Son intérêt premier est de permettre de comprendre de l'intérieur le pourquoi de l'échec politique de la Révolution française. Il a été fondamentalement un échec à concevoir et à constituer un système représentatif viable.Mais, au-delà de la Révolution, c'est le parcours de la démocratie sur deux siècles qui acquiert une intelligibilité nouvelle. Ce tiers-pouvoir dont rêvaient les révolutionnaires est très exactement celui auquel les cours constitutionnelles donnent corps un peu partout aujourd'hui. Ces efforts lointains pour le définir dans l'abstrait nous font saisir le sens de son incarnation actuelle. Ils nous autorisent à resituer les affirmations parallèles du pouvoir du juge et du pouvoir de l'opinion auxquelles nous assistons dans le déploiement de la logique représentative sur la longue durée.
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D'où vient que nous sommes prêts si communément aujourd'hui à admettre l'idée qu'un inconscient préside à nos actions, lors même que nous restons dans l'incertitude sur ces contenus ?
Telle est la question qui fait l'objet de ce livre.
Sa réponse : ce que nous savons du fonctionnement du système nerveux, ce que nous avions appris en particulier du réflexe dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ce sont les immenses effets intellectuels de cette découverte et des controverses auxquelles elle a donné lieu que Marcel Gauchet s'attache à mettre en lumière. Il montre comment l'inconscient trouve l'une de ses bases principales d'accréditation dans les nouveaux modèles du mécanisme de l'esprit qui en ont résulté.
Ce n'est pas seulement le Freud " neurologue " que l'on comprend mieux. Avec Nietzsche, c'est le projet d'une critique du sujet qui s'alimente à la base de la psychologie nerveuse. Chez Valéry, elle nourrit l'ambition d'une psychologie authentiquement désillusionnée. L'héritage revit aujourd'hui, grâce au modèle de l'ordinateur, dans les développements de la science cognitive.
L'inconscient cérébral : un secret fil rouge de la culture contemporaine, à la racine de toute spéculation sur l'inconscient tout court.
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Il est d'ores et déjà acquis que le Bicentenaire sera celui de la Révolution des droits de l'homme. C'est l'exacte portée que revêtirent ces droits dans la Révolution que ce livre s'efforce de reconstituer.
Il se concentre principalement sur la gestation des dix-sept articles de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen arrêtés par l'Assemblée nationale contituante le 26 août 1789. Étrangement négligé par les historiens, ce débat éclaire aussi bien le processus révolutionnaire lui-même qu'il met en évidence les problèmes fondamentaux de l'univers démocratique. Il introduit à une dimension essentielle et méconnue de l'événement : la cristallisation, sur quelques semaines de l'été 1789, avec l'idée d'une reconstruction de la société sur la base de la liberté et de l'égalité, d'une vision de la politique qui allait commander toute la suite.
Mais c'est également l'autre visage des droits de l'homme que la discussion de 1789 et ses recommencements de 1793 et 1795 font apparaître, en mettant en relief les contradictions et les conflits qui en sont inséparables, à l'enseigne notamment des devoirs et des secours.
En quoi le retour à cette scène primitive vaut introduction aux antinomies dont notre histoire reste faite.
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Le « dégagisme » qui s'est exprimé avec l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République a résulté de la prise de conscience d'une impasse française imputée à ses prédécesseurs et concurrents. Il a incarné la promesse d'y échapper. Cela donne au bilan de son action une portée particulière. Dans quelle mesure est-il parvenu à se saisir des causes de ce malaise et à y remédier ?Dans la ligne de l'analyse développée dans Comprendre le malheur français, ce livre analyse les réussites et les échecs d'un quinquennat pas comme les autres.
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Apprendre, qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'est-ce que cela suppose ? Par quelles voies est-ce que cela passe ? À ces questions l'école contemporaine apporte une réponse catégorique : l'école traditionnelle s'est trompée, elle a voulu transmettre des connaissances détenues par un maître en les inculquant à des élèves passifs. Cette pédagogie de l'imposition ne marche pas. Il faut lui substituer une pédagogie active faisant de l'enfant l'acteur de la construction de ses savoirs. Nous sommes au moment où cette réponse se révèle aussi fausse, dans sa demivérité, que la philosophie antérieure. Il en résulte que l'école d'aujourd'hui est plongée dans une incertitude complète sur la nature de l'opération qu'il lui revient d'effectuer. Tout est à reprendre, à commencer par l'opposition supposée entre activité de l'élève et transmission du savoir.
C'est ce problème fondamental que ce livre s'efforce d'éclairer. Il dégage les origines de ce nouveau modèle pédagogique. Il en montre les limites. Il ne prétend pas apporter des solutions toutes faites. Il en appelle à une réflexion sur cette expérience primordiale dont les adultes refoulent le souvenir : la difficulté d'apprendre, qui ne se sépare pas de la nécessité d'une transmission.
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Un dialogue inédit et exclusif entre deux des philosophes les plus influents de notre temps, Alain Badiou, figure de proue de la gauche radicale dans le monde et principal avocat de l'idée communiste, et Marcel Gauchet, représentant majeur de l'antitotalitarisme et défenseur de la démocratie libérale.
Ensemble, ils font le bilan de l'Histoire et répondent chacun à leur manière à la question : l'Idée communiste peut-elle survivre à l'Histoire ?
Ensuite, se tournant vers les enjeux contemporains, ils confrontent leurs projets respectifs : la sortie du capitalisme et la réactualisation de « l'hypothèse communiste » pour l'un, la réforme en profondeur d'un modèle démocratique contesté pour l'autre.
Un débat de fond, sans concession, entre deux intellectuels aux positions diamétralement opposées, mais qui se rejoignent sur la nécessité de redonner du sens à la politique.
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Il y a un malheur français, bien spécifique à ce pays : pourquoi sommes-nous les champions du monde du pessimisme et du mécontentement de nous-mêmes ? Pourquoi vivons-nous notre situation, notre place dans l'Europe et le monde, comme un malheur incomparable ?
Marcel Gauchet aborde ce problème d'une façon originale, en procédant d'abord à un vaste examen historique, qui le conduit aux xviie-xviiie siècles, jusqu'à la période immédiatement contemporaine. Au passage, l'auteur analyse en profondeur le règne de De Gaulle et celui de Mitterrand, l'un et l'autre matriciels pour comprendre notre présent.
Puis Marcel Gauchet s'attaque aux ressorts de la société française d'aujourd'hui, dont il dissèque les maux : pourquoi la mondialisation et l'insertion dans l'ensemble européen sont-ils ressentis en France avec une particulière inquiétude ? Pourquoi le divorce entre les élites et le peuple prend-il chez nous ce tour dramatique ? Quelle responsabilité incombe aux dirigeants dans la montée de ce qu'on appelle, sans y réfléchir, « populisme » ? Quel rôle joue, dans le marasme français, le néo-libéralisme auquel Mitterrand a converti la France sans le dire ?
Enfin, l'auteur montre que nous sommes aujourd'hui au plein coeur d'une période d'idéologie, d'autant plus pernicieuse qu'elle n'est jamais repérée pour ce qu'elle est, mais toujours confondue avec le cours obligatoire des choses : il s'agit de l'idéologie néo-libérale, qui va de pair avec la dépolitisation de nos sociétés.
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