Pour les croyants musulmans, le Coran est la Parole de Dieu. Selon certains d'entre eux, cette Parole doit être prise à la lettre ; selon les autres, elle peut faire l'objet d'interprétations plus ou moins subtiles. Mais pour la plupart d'entre eux, elle est imprescriptible, elle a valeur absolue, en tous temps et en tous lieux. Cette approche a été transmise depuis des siècles, de génération en génération, comme une évidence indiscutée. Mais elle pose désormais un insidieux dilemme à tous les croyants qui portent une vision sécularisée du monde et se réclament de valeurs humanistes universelles. Assumant le principe de l'égalité en droit des individus, quels que soient leur religion, leur sexe, ou leur appartenance ethnique, ces croyants se trouvent en porte à faux avec nombre de versets coraniques qui vont à l'encontre de ces valeurs. Ils ne peuvent que récuser, par exemple, l'inégalité de statut social entre l'homme et la femme, la pratique de l'esclavage, la violence contre les Infidèles, les châtiments corporels. Le dilemme de ces croyants n'est pas imputable au Coran, mais au dogme selon lequel la Parole de Dieu serait globalement imprescriptible. Dogme qui repose sur un postulat implicite, tout à fait discutable : que la Parole de Dieu est nécessairement consubstantielle à Dieu. Ce postulat a été théologiquement réfuté par certains des plus grands penseurs musulmans. C'est une thèse, qui a lentement pris corps en se confrontant à une thèse adverse, et qui n'a définitivement prévalu, à l'échelle du monde musulman, que plusieurs siècles après la mort du Prophète. Le présent essai rappelle brièvement le contexte historique dans lequel cette thèse s'est imposée, avant de démontrer qu'elle peut faire, au XXIe siècle, l'objet d'une réfutation nouvelle, dotée d'une cohérence, et d'une force d'évidence, qu'elle ne pouvait avoir il y a mille ans.
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Entre 2011 et 2013, l'Egypte connait une révolte populaire sans précédent. Au Caire, la foule déferle sur la place Tahrir : symbole d'un pouvoir autocratique et répressif, elle devient le creuset des espoirs d'un peuple qui aspire à la liberté. Deux années d'ébullitions démocratiques où le « grand soir » semble à portée de main, et l'avenir ouvert à tous...
Si aujourd'hui la révolution a été pipée, le soulèvement de la place Tahrir marque un tournant décisif dans l'histoire de l'Egypte, façonnée par plus de 1300 ans d'hégémonie Islamique. Le pays a vu l'avènement d'une génération qui n'est plus entravée par les mythes religieux de la prédestination et de la fatalité, par le respect instinctif des hiérarchies et le conformisme communautaire. Une génération qui n'a plus peur de l'originalité et l'imprévu ; qui a appris à s'affirmer, à se révolter, à dire « je » au lieu de « nous ».
Mais cette émancipation ne s'est pas faite en un jour, elle est le fruit d'un long processus qui, depuis les conquêtes de Bonaparte jusqu'à nos jours, a transformé en profondeur la sociétéégyptienne, bouleversant l'ensemble des structures politiques et mentales. Peu à peu, le pays a changé de nature, la communauté traditionnelle cédant le pas à l'individu, tandis que les consciences se délivraient du joug des gouvernants.
Ce livre raconte l'épopée d'un peuple qui s'éveille lentement à la liberté.
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Nadia l'attend depuis neuf mois. Neuf mois qu'il a été incarcéré. Elle lui écrit tous les jours, de longues lettres où elle lui raconte ce qu'elle fait, ce qu'elle pense. Elle lui parle comme s'ils se trouvaient encore l'un à côté de l'autre. Jusqu'à quand une jeune femme aussi belle et indépendante continuera-t-elle de tenir à lui? Jusqu'à quand pourra-t-il accepter qu'elle continue?
Le narrateur est un étudiant égyptien à l'âme rebelle, farouchement épris de liberté. Il a été arrêté, avec beaucoup d'autres, au cours de la grande rafle décidée par le président Nasser, en 1959, contre tous ceux qui s'opposent à son pouvoir autocratique. Le récit entrelace plusieurs temps, celui de la vie quotidienne dans le camp de concentration d'El-Fayyoum, en plein désert ; celui de l'enfance du narrateur dans un milieu modeste de la province égyptienne ; celui de son éveil à un amour dont la pureté transfigure les épreuves qu'il traverse.
Sous le patronyme de Mahmoud Hussein sont réunis Bahgat El Nadi et Adel Rifaat, auteurs d'essais novateurs devenus des livres de référence, sur l'histoire politique de l'Égypte et, plus récemment, sur l'islam des origines. Ils nous offrent ici un roman inspiré, qui nous captive par la peinture des mentalités et des faits d'une époque rarement évoquée dans la littérature, et nous séduit par une musique qui nous rappelle, loin du pessimisme des temps actuels, que pour ceux qui font confiance à leurs rêves, au coeur même de l'adversité, le monde est un matin.
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Le Prophète de l'Islam a vécu il y a quatorze siècles, dans une société de tradition orale. Les témoignages de ses contemporains, sur sa personne et son action, ont été fixés par écrit plus d'un siècle, voire deux, après sa mort. Ils ont d'abord été transmis sur des supports de fortune, avant d être recueillis par différents chroniqueurs, qui les ont triés, compilés, rédigés chacun à sa manière.
Les textes laissés par ces chroniqueurs forment un volumineux corpus, portant le titre générique d'Al Sîra, ou « Chroniques du Prophète de l'Islam » (à distinguer des « Dits du Prophète » - Hadîths et des commentaires du texte sacré Le Coran). Grasset en a publié un premier choix : « Le Prophète del'Islam raconté par ses compagnons ». Voici la suite.
Le portrait de Mahomet que nous livre la Sîra est celui d'un être supérieur, aux prédispositions spirituelles précoces, enclin à la solitude et à la méditation. Sa vie bascule, à l âge de quarante ans, quand il entend la voix de l'Ange Gabriel, qui lui révèle que Dieu l'a choisi comme Son Messager. Il va défier les siens, renier ses ancêtres, insulter leurs idoles et assumer l'immense solitude qui en découle. Puis il va se muer en homme d'Etat, en chef de guerre, en bâtisseur d'une Cité nouvelle.
Les Chroniques qui retracent cette trajectoire constituent pour les musulmans un réservoir d'exemples à suivre, de gestes à méditer, de vérités à retrouver au quotidien. Mais peu de gens les lisent dans le texte. A la mosquée, à l'école ou à la télévision, ils en reçoivent sans cesse des bribes, le plus souvent extraites de leurs contextes, tronquées, voire carrémenmt réinventées, afin de servir les différents discours du moment. C'est en partant de ce constat, et pour contribuer à rétablir la vérité de ces textes, que les Mahmoud Hussein ont voulu présenter la Sîra sous une forme accessible au lecteur d'aujourd'hui.
Ajoutons enfin et ce point est essentiel que les chroniques de la Sîra proposent une vision de l'Islam plus « libérale », plus tolérante, plus ouverte à l'individu. Cette caractéristique explique peut-être le fait que cette source théologique ait été, si souvent, négligée ou dissimulée, au profit d'une orthodoxie coranique plus stricte. Le premier volume rassemblait, essentiellement, des « chroniques » relatives à la vie du Prophète. Celui-ci, en revanche, rassemble les chroniques qui illustrent son action de « chef d'Etat ». Du coup, ce second volume est plus politique et moins théologique que le premier.
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Daech déclare la guerre aux valeurs de l'humanisme moderne et prétend le faire au nom d'un retour à l'islam des origines. Il lance par là un défi frontal aux musulmans, qui sont mis en demeure de le condamner moralement, mais aussi et surtout de le réfuter sur le plan théologique afin de délégitimer son discours. S'ils sont si peu nombreux à le faire, c'est que cela suppose la remise en question du dogme selon lequel, le Coran étant la Parole de Dieu, tous ses versets sont imprescriptibles.
Mahmoud Hussein démontre que ce dogme ne découle pas du Coran, mais d'un postulat idéologique plaqué sur le Coran longtemps après la mort du Prophète, et qui le contredit de part en part. La Parole de Dieu se présente comme un dialogue entre Ciel et Terre, elle entremêle le spirituel et le circonstanciel, elle s'implique dans le quotidien des premiers musulmans, dans le contexte de l'Arabie du VIIe siècle. Une partie de son contenu apparaît ainsi comme étant indissociablement liée à une époque révolue.
Relever le défi de Daech sur le plan doctrinal peut être, pour de nombreux musulmans, l'occasion de recouvrer leur liberté de conscience, en faisant sauter le verrou du dogme.
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Cet essai explore les phases successives de maturation d'une conscience individuelle dans les pays du Sud qui, dans un paysage religieux, éthique, social et politique éclaté, doit bricoler à tâtons les conditions, toujours précaires, de son autonomie. À ce titre, il contribue à renouveler profondément le débat essentiel sur les chances de la démocratie dans les pays du tiers-monde.
Brillant et incisif, ce livre révèle un phénomène majeur à l'œuvre dans le tiers-monde contemporain, trop souvent occulté aux yeux de l'opinion occidentale par le formidable retentissement médiatique de certains excès fondamentalistes : l'émergence, dans les pays du Sud, d'une nouvelle figure sociale - l'individu moderne, qui a pris le relais historique du membre anonyme de la tribu et du sujet asservi, mais qui n'a pas encore acquis le statut de citoyen. Sans sous-estimer l'importance des réactions intégristes et populistes, cet essai explore les phases successives de maturation d'une conscience individuelle qui, dans un paysage religieux, éthique, social et politique éclaté, doit bricoler à tâtons les conditions, toujours précaires, de son autonomie. À ce titre, il contribue à renouveler profondément le débat essentiel sur les chances de la démocratie dans les pays du tiers-monde. Ce livre a inspiré le film documentaire Versant sud de la liberté , réalisé en 1993 par Bernard Favre pour France 2.
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Depuis plus de mille ans, les guides de la pensée musulmane imposent aux croyants ce postulat : le Coran étant la Parole de Dieu, ses versets ne sont tributaires ni du temps ni de l'espace. Ils embrassent, pour toujours, tous les contextes possibles.
Ce postulat repose sur le sophisme selon lequel la Parole de Dieu doit être de même nature que Dieu lui-même. Dieu étant éternel, chacune de ses Paroles ne pourrait être qu'éternelle comme lui.
Or, le Coran ne dit pas cela.
Il dit même, et très précisément, le contraire de cela.
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Le Prophète de l'islam a vécu il y a quatorze siècles, dans une société de tradition orale. Les témoignages de ses contemporains, sur sa personne et son action, ont été fixés par écrit plus d'un siècle, voire deux, après sa mort. Ils ont d'abord été transmis sur des supports de fortune, avant d'être recueillis par différents chroniqueurs, qui les ont triés, compilés, rédigés chacun à sa manière.
Les textes laissés par ces chroniqueurs forment un volumineux corpus, portant le titre générique d'Al Sîra, ou « Chroniques du Prophète de l'Islam » (à distinguer des « Dits du Prophète » - Hadîths - et des commentaires du texte sacré - Le Coran).
Le portrait de Mahomet que nous livre la Sîra est celui d'un être supérieur, aux prédispositions spirituelles précoces, enclin à la solitude et à la méditation. Sa vie bascule, à l'âge de quarante ans, quand il entend la voix de l'Ange Gabriel, qui lui révèle que Dieu l'a choisi comme Son Messager. Il va défier les siens, renier ses ancêtres, insulter leurs idoles et assumer l'immense solitude qui en découle. Puis il va se muer en homme d'Etat, en chef de guerre, en bâtisseur d'une Cité nouvelle.
Les Chroniques qui retracent cette trajectoire constituent pour les musulmans un réservoir d'exemples à suivre, de gestes à méditer, de vérités à retrouver au quotidien. Mais peu de gens les lisent dans le texte. A la mosquée, à l'école ou à la télévision, ils en reçoivent sans cesse des bribes, le plus souvent extraites de leurs contextes, tronquées, voire carrémenmt réinventées, afin de servir les différents discours du moment. C'est en partant de ce constat, et pour contribuer à rétablir la vérité de ces textes, que les Mahmoud Hussein ont voulu présenter la Sîra sous une forme accessible au lecteur d'aujourd'hui.
Ajoutons enfin - et ce point est essentiel - que les chroniques de la Sîra proposent une vision de l'Islam plus « libérale » ; plus tolérante, plus ouverte à l'individu. Cette caractéristique explique peut-être le fait que cette source théologique ait été, si souvent, négligée ou dissimulée, au profit d'une orthodoxie coranique plus stricte.
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Depuis le 6 octobre 1973, le monde s'interroge sur « ce qui a changé chez les Arabes ». Est-ce l'aptitude à combattre ? Personne ne pouvait douter du courage d'un peuple qui, une fois, a conquis le monde connu. Est-ce la capacité de manipuler les instruments de la technologie avancée ? Chacun savait que les fellahs du Nil sauraient un jour créer leur Novosibirsk. Ce qui a changé, n'est-ce pas plutôt l'aptitude à mesurer le réel, à s'inscrire dans le possible, à substituer à l'âge de la prédication, de l'invective et de l'épopée celui de la politique, de la stratégie et mieux encore de l'analyse ? De cette maturation, rien ne témoigne mieux que le livre de Mahmoud Hussein. A propos d'un événement de l'histoire du monde arabe qui en d'autres temps aurait suscité des torrents de lyrisme, il garde le ton de l'analyse politique et de la critique historique. Ayant, sur le champ de bataille, perdu l'obsession de la défaite, les Arabes sont-ils prêts à aborder un règlement de paix durable avec Israël ? Pour cela, répond Mahmoud Hussein, il faudrait qu'Israël, restituant les territoires conquis sept ans plus tôt, se réconcilie avec une Palestine arabe enfin arrachée à l'exil et à l'oubli, et opte pour la fusion avec l'Orient plutôt que pour la croisade aux côtés de l'Occident.
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