Oreiller de la Belle Aurore, Demoiselles de Cherbourg à la nage, mogettes de Vendée, rigotte de Condrieu, angélique de Niort... l'inventaire des mets et délices de la cuisine française est intarissable. De la table des rois au marché de Rungis, de la fourme d'Ambert à la vanille de Tahiti, du musée de la Confiserie à l'omelette de la mère Poulard, cet atlas vous invite à savourer l'un des plus beaux trésors de notre patrimoine : sa gastronomie.
Bonne dégustation !
Prix Edmond de Rothschild, 2017
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Les conquêtes culturelles sont à la fois les plus anciennes et les plus durables. À de très rares exceptions près, celle que le vin a amorcée depuis le vie millénaire au Proche-Orient se poursuit: ne voyons-nous pas s'ouvrir à la consommation de vin des pays comme la Chine ou l'Inde, suivant en cela le Japon?
Breuvage des peuples païens mais aussi du peuple hébreu dans l'Antiquité, boisson sacrée du christianisme, il a accompagné l'expansion de cette religion sur la planète entière (jusqu'au Nouveau Monde et en Océanie avec les premiers évangélisateurs), et n'a rencontré qu'un seul obstacle, certes de taille, l'islam. Là où il a perdu son caractère religieux, il est resté une boisson de haute culture et de sociabilité. Aujourd'hui, on en boit et on en produit un peu partout, et comme les façons de cultiver et les méthodes de vinification font davantage les grands vins que la nature, l'Europe (et singulièrement la France) doit rester vigilante et imaginative.
Avec l'arrivée du vin dans les pays les plus inattendus, c'est à une autre mondialisation que nous assistons, non pas celle des délocalisations et des pertes d'emploi dans les pays riches, mais une mondialisation heureuse qui favorise la chaleur humaine et le dialogue entre les peuples.
L'humanité n'a pas fini d'épuiser les bienfaits du vin!
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques et président de l'université Paris IV-Sorbonne de 2003 à 2008, Jean-Robert Pitte est l'auteur de nombreux ouvrages de géographie culturelle parmi lesquels, chez Fayard, Terres de Castanide (1986), Gastronomie française (1991), Le Vin et le divin (2004), Géographie culturelle (2006) etÀ la table des dieux (2009).
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Le concert de louanges décernées par l'ensemble du monde à notre gastronomie, ajoutéà l'intérêt des Français pour les plaisirs de la table, pose un réel problème historique et géographique: quand, comment et où a germé, fleuri et rayonné la haute cuisine à la française? Pourquoi dans l'Hexagone et non dans les autres pays européens (par exemple l'Italie), alors qu'il existe partout des produits de qualité, des mets de choix et des amateurs éclairés?
Il importe de comprendre le processus séculaire qui _ à la faveur de l'aimable laxisme de l'Eglise en ce domaine et grâce aux modèles proposés par la Cour et la haute aristocratie puis la bourgeoisie _ a permis, depuis la Renaissance, à cette réputation de s'établir.
Aujourd'hui, quelque peu endormis sur leurs lauriers, les Français auraient pourtant tort de se croire à jamais les meilleurs. Quelques douzaines de chefs de génie ne sauraient faire oublier ni la banalité et la pauvreté gustative qui menacent bien des tables familiales ni les assauts venus d'outre-Atlantique. Il faut éduquer le goût, inciter le secteur agro-alimentaire à rechercher la qualité et l'authenticité, faire reculer l'uniformité qu'engendre une productivité dévoyée. Que les Français se persuadent à nouveau de manger vrai, et ils guériront peut-être de la maladie de langueur qui les atteint parfois.
Professeur de géographie à l'université de Paris-Sorbonne, Jean-Robert Pitte s'intéresse particulièrement aux phénomènes culturels dans leurs rapports avec l'espace. Parmi ses ouvrages, on peut citer l'Histoire du paysage français (1983) et Terres de Castanide, Hommes et paysages du châtaigner des origines à nos jours (Fayard, 1986).
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