Jean-Pierre Vernant raconte les mythes de la Grèce ancienne. Il évoque les origines de l'Univers, la guerre des dieux et les liens que l'humanité n'a cessé d'entretenir avec le divin. De la castration d'Ouranos aux ruses de Zeus, de l'invention de la femme au voyage d'Ulysse, des aventures d'Europe au destin boiteux d'Œdipe et à la course aux Gorgones, l'auteur nous fait entendre ces vieux mythes toujours vivants.
Jean-Pierre Vernant, qui a consacré sa vie à la mythologie grecque, nous permet alors de mieux en déchiffrer le sens souvent multiple. C'est à cette rencontre entre le conteur et le savant que ce livre doit son originalité.
Dans son Avant-popos, Vernant écrit : " Dans ce livre, j'ai tenté de livrer directement de bouche à oreille un peu de cet univers grec auquel je suis attaché et dont la survie en chacun de nous me semble, dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais nécessaire. Il me plaisait aussi que cet héritage parvienne au lecteur sur le mode de ce que Platon nomme des fables de nourrice, à la façon de ce qui se passe d'une génération à la suivante en dehors de tout enseignement officiel.
J'ai essayé de raconter comme si la tradition de ces mythes pouvait se perpétuer encore. La voix qui autrefois, pendant des siècles, s'adressait directement aux auditeurs grecs, et qui s'est tue, je voulais qu'elle se fasse entendre de nouveau au lecteurs d'aujourd'hui, et que, dans certaines pages de ce livre, si j'y suis parvenu, ce soit elle, en écho, qui continue à résonner. "
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Salué dès sa parution en 1965 comme un événement majeur, ce recueil de textes de Jean-Pierre Vernant a été régulièrement réimprimé et traduit en plusieurs langues. Vite devenu un classique, cet ouvrage, enrichi de nouveaux textes, montre à l'oeuvre l'originale méthode de l'auteur.
" Nos études, précise-t-il dans la préface à l'édition de 1985, ont pour matière les documents sur lesquels travaillent les spécialistes, hellénistes et historiens de l'Antiquité. Notre perspective, cependant, est autre. Qu'il s'agisse de faits religieux (mythes, rituels, représentations figurées), de philosophie, de science, d'art, d'institutions sociales, de faits techniques et économiques, toujours nous les considérons en tant qu'œuvres créées par des hommes, comme expression d'une activité mentale organisée. À travers ces oeuvres, nous recherchons ce qu'a été l'homme lui-même, cet homme grec ancien qu'on ne peut séparer du cadre social et culturel dont il est à la fois le créateur et le produit. "
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Qu'est-ce qu'une religion sans dieu unique, sans Église, sans clergé, sans dogme ni credo, sans promesse d'immortalité ? Brosser le tableau de la religion civique des Grecs c'est, en s'efforçant de répondre à cette question, s'interroger sur le statut de la croyance dans ce type de commerce avec l'au-delà, sur les rapports du fidèle à ses dieux, sur la place restreinte qu'occupe l'individu dans cette économie du sacré.
Engagé dans les institutions de la cité, le religieux apparaît orienté vers la vie terrestre : il vise à ménager aux citoyens une existence pleinement humaine ici-bas, non à assurer leur salut dans l'autre monde.
Ce que la religion laisse en dehors de son champ et que des courants sectaires et marginaux prennent en charge, la philosophie se l'appropriera : élaboration du concept de transcendance, réflexion sur l'âme, sa nature, son destin, recherche d'une union de soi et de dieu en purifiant l'âme de tout ce qui n'est pas en elle apparenté au divin.
J.-P. Vernant
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Jeune antifasciste dans le Quartier latin des années 1930, grand résistant, militant luttant au coude à coude avec ses camarades, Jean-Pierre Vernant a renouvelé notre compréhension des mythes anciens.
Dans ce volume, l'auteur nous invite à un " parcours " entre mythe et politique où il retrace la formation et l'itinéraire du savant et de l'homme engagé dans le siècle. Mais plutôt qu'une biographie intellectuelle à deux faces, Jean-Pierre Vernant montre combien, " dans la démarche du savant comme dans les choix du militant, les deux pôles opposés du mythe et du politique n'ont jamais cessé de se nouer ".
Le livre s'ordonne autour de divers thèmes, et notamment : les formes de croyance et de rationalité en Grèce ancienne et aujourd'hui, la religion comme objet de science, l'imaginaire et les manières de donner une présence à de l'invisible, l'actualité du tragique, les problèmes de mortalité et d'immortalité chez les Anciens, les mythologies et la longue vie des dieux grecs.
Les liens inextricables entre mentalité religieuse et rationalité politique, dans la cité antique comme dans nos États modernes, ont incité Vernant, à divers moments de son itinéraire, à réfléchir sur l'expérience de la Résistance, le communisme, l'antisémitisme et les vieux démons du fascisme.
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Un classique de l'histoire ancienne.
Le mythe ne se définit pas seulement par sa polysémie, par l'emboîtement des différents codes les uns dans les autres. Entre les termes mêmes qu'il distingue ou qu'il oppose dans son armature catégorielle, il ménage dans le déroulement narratif et dans le découpage des champs sémantiques des passages, des glissements, des tensions, des oscillations, comme si les termes, tout en s'excluant, s'impliquaient aussi d'une certaine façon. Le mythe met donc en jeu une forme de logique qu'on peut appeler, en contraste avec la logique de non-contradiction des philosophes, une logique de l'ambigu, de l'équivoque, de la polarité. Quel est d'autre part le lien entre le cadre intellectuel dégagé par l'analyse structurale et le contexte socio-historique où le mythe a été produit ? Comment s'articulent, dans le travail concret de déchiffrement, une recherche en synchronie où chaque élément s'explique par l'ensemble de ses relations au système et une enquête en diachronie où les éléments, insérés dans des séries temporelles, s'expliquent par leurs rapports à ceux qui les ont précédés dans les séquences ainsi définies ? La réponse consisterait sans doute à montrer que, pas plus dans l'enquête historique que dans l'analyse en synchronie, on ne rencontre d'éléments isolés, mais toujours des structures, liées plus ou moins fortement à d'autres, et que les séries temporelles concernent des remaniements, plus ou moins étendus, de structures au sein de ces mêmes systèmes que vise l'étude structurale.
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La mètis des Grecs - ou intelligence de la ruse - s'exerçait sur des plans très divers mais toujours à des fins pratiques : savoir-faire de l'artisan, habileté du sophiste, prudence du politique ou art du pilote dirigeant son navire. La mètis impliquait ainsi une série d'attitudes mentales combinant le flair, la sagacité, la débrouillardise... Multiple et polymorphe, elle s'appliquait à des réalités mouvantes qui ne se prêtent ni à la mesure précise ni au raisonnement rigoureux.
Engagée dans le devenir et l'action, cette forme d'intelligence a été, à partir du Ve siècle, refoulée dans l'ombre par les philosophes. Au nom d'une métaphysique de l'être et de l'immuable, le savoir conjectural et la connaissance oblique des habiles et des prudents furent déconsidérés. Reconnaître le champ de la mètis, c'est, pour les auteurs de ce livre, réhabiliter une «catégorie» que les hellénistes modernes ont largement méconnue.
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En 2004, à l'occasion de leur anniversaire respectif, 80 et 90 ans, France Culture et Emmanuel Laurentin organisent une rencontre entre Jacques Le Goff, spécialiste du Moyen-âge, et Jean-Pierre Vernant, historien de la Grèce antique. Au cours de ces entretiens, ces deux célèbre historiens reviennent sur leurs maîtres, leur parcours de vie et de recherche, à l'école des hautes études, au CNRS ou au Collège de France, conscients tous deux de la chance qu'ils ont eue de trouver des institutions ouvertes, prêtes à les accueillir et à lever les barrières disciplinaires. Ils échangent aussi sur leur travail, la manière dont leur génération a examiné les questions que le présent posait et le rapport entre l'histoire qu'ils ont produites et la société contemporaine. Au lendemain du décès de Jacques Le Goff, on relit cet échange avec émotion et on mesure l'héritage ouvert que ces deux penseurs laissent à la génération actuelle.
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Le mythe des deux origines ultimes de l'Occident, la Bible et la Grèce, a été définitivement ébranlé par l'assyriologie. L'enquête que mènent dans ce livre, Jean Bottéro (EPHE), grand spécialiste de la Mésopotamie, Clarisse Herrenschmidt (CNRS) dont les travaux portent sur l'histoire de l'écriture, et Jean-Pierre Vernant (Collège de France), historien de la Grèce ancienne, fait apparaître les multiples courants issus des civilisations du Tigre et de l'Euphrate.
De Sumer et d'Akkad vient l'écriture qui donne naissance à la raison déductive, ouvre de nouveaux horizons économiques et rend possible une religion universelle. Elamites, Achéménides, Juifs et Grecs tissent des liens inédits entre l'ici-bas et le monde invisible à travers l'alphabet et le langage. Les Grecs, inspirés en partie par Babylone, inventent l'univers du politique et de la religion civique. Ainsi, les cultures araméenne, juive, persane et grecque n'ont cessé de se croiser au fil des siècles jusques et y compris en Islam.
De ces nombreux échanges et rencontres se dégage un héritage d'avant la rupture entre Orient et Occident. Sans enjamber de manière désinvolte cette séparation, fruit d'une histoire plus récente, la prise de conscience de plus en plus vive de cet espace commun de civilisation devrait être promesse d'un autre avenir.
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