Dans ce livre vivant et lucide, Jean-Pierre Le Goff explore une époque qui a entraîné un glissement anthropologique dont nous continuons de subir les effets." Les années folles qui ont suivi Mai 68 donnent lieu à des interprétations qui oscillent entre la nostalgie et le rejet.
L'état d'esprit de l'époque, les Trente Glorieuses, n'avait rien de dépressif, il était au contraire transgressif et jubilatoire. C'est peut-être cela qu'il est difficile de comprendre pour les nouvelles générations qui vivent dans un présent anxiogène et ont une vision catastrophique de l'avenir.
J'avais 20 ans, j'étais étudiant à Caen et j'ai vécu intensément ces années avec d'autres, en croyant que tout était possible, y compris nos rêves les plus fous. Ce récit ne se situe pas en surplomb de l'histoire, mais décrit
de l'intérieur des rencontres, des lectures et des violences. L'amour fou y côtoie le militantisme, les idées se mêlent aux passions dans un milieu contestataire et gauchiste en pleine ébullition.
Telle est mon hypothèse : Mai 68 n'est pas seulement un
remakedérisoire des révolutions passées auxquelles il se réfère, sa singularité tient à une "révolution culturelle' qui a bouleversé le tissu éducatif et sociétal. Les plus enragés d'entre nous entendaient renverser toutes les valeurs en y trouvant un plaisir certain. C'est en ce sens qu'il me paraît fondé de parler de "révolte'et de "nihilisme' du peuple adolescent. "
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Mai 68 est sans conteste l'événement social et culturel le plus important qu'ait connu la société française depuis 1945. Et pourtant, plus de cinquante ans après, il est toujours très loin d'être assumé en tant que tel : à la différence d'événements historiques antérieurs, l'héritage de 68 reste aujourd'hui impossible. Pour comprendre les effets souterrains considérables de Mai dans la France contemporaine, il faut revenir sur son utopie première et sur son échec, sur ces années où la passion des soixante-huitards s'est investie massivement dans un gauchisme aux mille facettes.
À ceux qui ont vécu Mai 68 comme à ceux qui sont nés depuis, l'auteur voudrait faire partager cette conviction : pour dépasser aujourd'hui ce principe d'individualisme irresponsable qui nourrit l'air du temps, pour retrouver les voies d'une passion démocratique, il importe d'assumer enfin de façon critique l'héritage de Mai. L'ambition de ce livre est de contribuer à cette nouvelle et nécessaire mutation.
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Un constat cinglant de la crise et de la décomposition de la gauche depuis un demi-siècle.
De la révolution matricielle de mai 1968 aux controverses actuelles et aux primaires socialistes, ce livre entend montrer comment la gauche a pu en arriver là. Après avoir scruté les principaux thèmes qui ont structuré son identité depuis le XIXe siècle et constater leur érosion, voire leur décomposition, Jean-Pierre Le Goff met en lumière la fin d'un cycle historique en même temps qu'il souligne les difficultés actuelles d'une reconstruction : le fossé n'existe pas qu'entre générations, il éloigne les couches populaires de la gauche culturelle sur fond d'agonie des idées. Autant de constats qui appellent une réappropriation de notre héritage culturel pour autoriser une reconstruction intellectuelle.
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Jean-Pierre Le Goff explore la face obscure du mythe de l'entreprise : à partir d'une analyse critique approfondie de l'extraordinaire - et souvent comique - littérature que constituent les " chartes " et " projets d'entreprise " et de la façon dont ils sont mis en oeuvre, dans le privé comme dans le public, l'auteur met à jour les pratiques de manipulation des individus auxquelles ils donnent lieu.
Depuis le début des années quatre-vingt, la mode de l'entreprise et de son éthique s'est érigée à la dimension d'un véritable mythe, quasi-intouchable. Mais si les manifestations du mythe sont multiples et spectaculaires, on connaît beaucoup moins bien l' " idéologie managériale " qui en constitue la doctrine. C'est d'abord cette face obscure du mythe de l'entreprise qu'explore ici Jean-Pierre Le Goff : à partir d'une analyse critique approfondie de l'extraordinaire - et souvent comique - littérature que constituent les " chartes " et " projets d'entreprise " et de la façon dont ils sont mis en oeuvre, dans le privé comme dans le public, l'auteur met à jour les pratiques de manipulation des individus auxquelles ils donnent lieu. Dans la seconde partie de cet essai, Jean-Pierre Le Goff replace cette idéologie dans l'évolution historique des sociétés industrielles. Sa relecture de l'ordre productif du XIXe siècle, de l'utopie saint-simonienne et du courant chrétien modernisateur de l'après-guerre met à jour l'imaginaire industriel qui a imprégné le développement de nos sociétés et continue de fasciner nombre de managers et d'hommes politiques.
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Depuis plusieurs années, le management des ressources humaines est en crise, mais il ne semble guère se débarrasser de ses illusions. Le paradoxe est saisissant : on ne cesse de parler de management, on cherche toujours la méthode ou le remède miracle, mais on n'entend que très rarement ceux qui pratiquent le management au plus près des réalités de l'entreprise. À l'opposé de la langue de bois managériale, Jean-Pierre Le Goff donne ici la parole aux acteurs de terrain. Il est allé interroger dans de grandes entreprises industrielles les ingénieurs et les cadres confrontés quotidiennement aux problèmes concrets. Leurs paroles et leurs pratiques sont une critique en acte des illusions du management. En s'appuyant sur cette critique, Jean-Pierre Le Goff développe une analyse qui remet en cause les schémas dominants et donne des propositions en matière de formation. Lors de sa première publication en 1993, cet ouvrage a été couronné par le " prix Manpower de l'ouvrage de ressources humaines ". Dans une postface inédite à cette nouvelle édition, l'auteur propose une mise en perspective globale du " mal-être dans les organisations " induit par les méthodes du management " moderne ".
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Depuis les années quatre-vingt, la " modernisation " est partout à l'ordre du jour. Mais au nom de la nécessaire adaptation aux " mutations du monde contemporain ", c'est bien souvent une véritable " barbarie douce " que cette modernisation aveugle installe au cœur des rapports sociaux.
Cette édition numérique reprend, à l'identique, la 2 e édition de 2003.
Depuis les années 1980, la " modernisation " est partout à l'ordre du jour. Mais au nom de la nécessaire adaptation aux " mutations du monde contemporain ", c'est bien souvent une véritable " barbarie douce " que cette modernisation aveugle installe au cœur des rapports sociaux. C'est ce que montre Jean-Pierre Le Goff dans ce livre, dans deux champs particulièrement concernés par le phénomène : l'entreprise et l'école. La barbarie douce s'y développe avec les meilleures intentions du monde, l'" autonomie " et la " transparence " sont ses thèmes de prédilection. Elle déstabilise individus et collectifs, provoque stress et angoisse, tandis que les thérapies en tout genre lui servent d'infirmerie sociale. L'auteur met à nu la stupéfiante rhétorique issue des milieux de la formation, du management et de la communication. Et explique comment elle dissout les réalités dans une " pensée chewing-gum " qui dit tout et son contraire, tandis que les individus sont sommés d'être autonomes et de se mobiliser en permanence. L'auteur montre que cette barbarie douce a partie liée avec le déploiement du libéralisme économique et avec la décomposition culturelle qui l'a rendue possible. Et il explore les pistes d'une reconstruction possible pour que la modernisation tant invoquée puisse enfin trouver un sens.
Cette édition numérique reprend, à l'identique, la 2e édition de 2003.
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