Dans ce livre vivant et lucide, Jean-Pierre Le Goff explore une époque qui a entraîné un glissement anthropologique dont nous continuons de subir les effets." Les années folles qui ont suivi Mai 68 donnent lieu à des interprétations qui oscillent entre la nostalgie et le rejet.
L'état d'esprit de l'époque, les Trente Glorieuses, n'avait rien de dépressif, il était au contraire transgressif et jubilatoire. C'est peut-être cela qu'il est difficile de comprendre pour les nouvelles générations qui vivent dans un présent anxiogène et ont une vision catastrophique de l'avenir.
J'avais 20 ans, j'étais étudiant à Caen et j'ai vécu intensément ces années avec d'autres, en croyant que tout était possible, y compris nos rêves les plus fous. Ce récit ne se situe pas en surplomb de l'histoire, mais décrit
de l'intérieur des rencontres, des lectures et des violences. L'amour fou y côtoie le militantisme, les idées se mêlent aux passions dans un milieu contestataire et gauchiste en pleine ébullition.
Telle est mon hypothèse : Mai 68 n'est pas seulement un
remakedérisoire des révolutions passées auxquelles il se réfère, sa singularité tient à une "révolution culturelle' qui a bouleversé le tissu éducatif et sociétal. Les plus enragés d'entre nous entendaient renverser toutes les valeurs en y trouvant un plaisir certain. C'est en ce sens qu'il me paraît fondé de parler de "révolte'et de "nihilisme' du peuple adolescent. "
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À l'heure de la mondialisation, le "village" continue d'être présent dans l'imaginaire des Français. Mais le divorce entre le mythe et la réalité n'a jamais été aussi flagrant.
À l'ancienne collectivité, rude, souvent, mais solidaire et qui baignait dans une culture dont la "petite" et la "grande patrie" étaient le creuset, a succédé un nouveau monde bariolé où individus, catégories sociales, réseaux et univers mentaux, parfois étrangers les uns aux autres, coexistent dans un même espace dépourvu d'un avenir commun.
Telle est la conclusion de l'enquête menée par Jean-Pierre Le Goff pendant plusieurs années sur les évolutions, depuis la Seconde Guerre mondiale, de Cadenet, bourg du Luberon. Il s'est immergé dans la vie quotidienne des habitants, a consulté des archives, recueilli les documents
les plus divers. Le tableau qu'il brosse est saisissant. À rebours des clichés et d'une vision idéalisée de la Provence, les anciens du village ont le sentiment d'être les derniers représentants d'une culture en voie de disparition, face aux modes de vie des néoruraux et au tourisme
de masse. Animation culturelle et festive, écologie et bons sentiments, pédagogie et management, spiritualités diffuses se développent sur fond de chômage et de désaffiliation. Les fractures sociales se doublent de fractures culturelles qui mettent en jeu des conceptions différentes de la vie individuelle et collective.
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« Partant de l'expérience vécue de la maladie, je voudrais montrer en quoi cette crise sanitaire est révélatrice d'un état problématique de notre société. La pandémie introduit sournoisement, massivement, l'angoisse de la maladie et de la mort ; elle fait apparaître la fragilité de la vie individuelle autant que collective, et notre relative impuissance devant un virus mal connu et contagieux.Face à cette épreuve, un président déclare le pays "en guerre", des médias tournent en boucle, des médecins se disputent sur les plateaux... Des courants idéologiques gauchisants, des écologistes fondamentalistes, tout comme un courant de droite réactionnaire qui rêve de revenir en arrière en ont profité pour faire valoir leurs thèses : "On vous l'avait bien dit !" Les polémiques et les oppositions sommaires incitant les citoyens à choisir leur camp ont repris de plus belle. Comment s'y reconnaître dans tout ce fatras ?Nous vivons une pandémie anxiogène et bavarde qui nous a plongés dans un monde étrange où il est devenu difficile de démêler le réel de la bulle médiatique qui l'enveloppe. Le confinement nous a plongés dans une sorte de tunnel dont on ne voyait pas le bout - en sommes-nous vraiment sortis ou bien un nouveau mode de vie va-t-il s'installer durablement ?Le personnel soignant s'est trouvé confrontéà l'épreuve du tragique. Il subissait depuis des années des restrictions budgétaires enveloppées dans une incroyable logomachie managériale sur la "performance" et ses multiples "boîtes à outils". Malgré la bureaucratie, le manque de protection et de moyens, il a su y faire face de manière exemplaire.La pandémie a révélé une société malade et fracturée, en même temps qu'elle a fait apparaître des "réserves d'humanité" qu'on aurait pu croire disparues à l'heure du repli individualiste et communautariste. Un tel élan est-il temporaire ou se prolongera-t-il par-delà le choc de la pandémie ? »
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Mai 68 est sans conteste l'événement social et culturel le plus important qu'ait connu la société française depuis 1945. Et pourtant, plus de cinquante ans après, il est toujours très loin d'être assumé en tant que tel : à la différence d'événements historiques antérieurs, l'héritage de 68 reste aujourd'hui impossible. Pour comprendre les effets souterrains considérables de Mai dans la France contemporaine, il faut revenir sur son utopie première et sur son échec, sur ces années où la passion des soixante-huitards s'est investie massivement dans un gauchisme aux mille facettes.
À ceux qui ont vécu Mai 68 comme à ceux qui sont nés depuis, l'auteur voudrait faire partager cette conviction : pour dépasser aujourd'hui ce principe d'individualisme irresponsable qui nourrit l'air du temps, pour retrouver les voies d'une passion démocratique, il importe d'assumer enfin de façon critique l'héritage de Mai. L'ambition de ce livre est de contribuer à cette nouvelle et nécessaire mutation.
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Un constat cinglant de la crise et de la décomposition de la gauche depuis un demi-siècle.
De la révolution matricielle de mai 1968 aux controverses actuelles et aux primaires socialistes, ce livre entend montrer comment la gauche a pu en arriver là. Après avoir scruté les principaux thèmes qui ont structuré son identité depuis le XIXe siècle et constater leur érosion, voire leur décomposition, Jean-Pierre Le Goff met en lumière la fin d'un cycle historique en même temps qu'il souligne les difficultés actuelles d'une reconstruction : le fossé n'existe pas qu'entre générations, il éloigne les couches populaires de la gauche culturelle sur fond d'agonie des idées. Autant de constats qui appellent une réappropriation de notre héritage culturel pour autoriser une reconstruction intellectuelle.
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« Mai 68 peut apparaître comme la préhistoire pour les générations dites X, Y, ou Z... Mais que savent-elles au juste des conditions dans lesquelles a vécu ma génération, de sa jeunesse et de son passage à l'âge adulte ? Ce livre voudrait faire comprendre "de l'intérieur" la vie d'un jeune dans les années 1950 et 1960. Parce que l'adolescence est la plaque sensible du basculement dans le nouveau monde, "crise de l'adolescence" et "crise de la modernité" se font écho : elles révèlent un malaise symptomatique des difficultés du pays à s'engager dans une nouvelle étape de son histoire. » Jean-Pierre Le Goff
Jean-Pierre Le Goff a retenu tout ce qu'il a observé dans les comportements familiaux et sociaux, le catéchisme et les enterrements, les débuts de la grande consommation et des loisirs de masse, le livre de poche, le cinéma, la publicité, les lumières de la ville, le quotidien des femmes, le yéyé... Cinquante ans après Mai 68, pour éviter les contresens et les récupérations, rien de plus nécessaire que ce récit émouvant et drôle qui constitue un document ethnologique hors du commun éclairant le passé et le présent.
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Jean-Pierre Le Goff explore la face obscure du mythe de l'entreprise : à partir d'une analyse critique approfondie de l'extraordinaire - et souvent comique - littérature que constituent les " chartes " et " projets d'entreprise " et de la façon dont ils sont mis en oeuvre, dans le privé comme dans le public, l'auteur met à jour les pratiques de manipulation des individus auxquelles ils donnent lieu.
Depuis le début des années quatre-vingt, la mode de l'entreprise et de son éthique s'est érigée à la dimension d'un véritable mythe, quasi-intouchable. Mais si les manifestations du mythe sont multiples et spectaculaires, on connaît beaucoup moins bien l' " idéologie managériale " qui en constitue la doctrine. C'est d'abord cette face obscure du mythe de l'entreprise qu'explore ici Jean-Pierre Le Goff : à partir d'une analyse critique approfondie de l'extraordinaire - et souvent comique - littérature que constituent les " chartes " et " projets d'entreprise " et de la façon dont ils sont mis en oeuvre, dans le privé comme dans le public, l'auteur met à jour les pratiques de manipulation des individus auxquelles ils donnent lieu. Dans la seconde partie de cet essai, Jean-Pierre Le Goff replace cette idéologie dans l'évolution historique des sociétés industrielles. Sa relecture de l'ordre productif du XIXe siècle, de l'utopie saint-simonienne et du courant chrétien modernisateur de l'après-guerre met à jour l'imaginaire industriel qui a imprégné le développement de nos sociétés et continue de fasciner nombre de managers et d'hommes politiques.
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Depuis plusieurs années, le management des ressources humaines est en crise, mais il ne semble guère se débarrasser de ses illusions. Le paradoxe est saisissant : on ne cesse de parler de management, on cherche toujours la méthode ou le remède miracle, mais on n'entend que très rarement ceux qui pratiquent le management au plus près des réalités de l'entreprise. À l'opposé de la langue de bois managériale, Jean-Pierre Le Goff donne ici la parole aux acteurs de terrain. Il est allé interroger dans de grandes entreprises industrielles les ingénieurs et les cadres confrontés quotidiennement aux problèmes concrets. Leurs paroles et leurs pratiques sont une critique en acte des illusions du management. En s'appuyant sur cette critique, Jean-Pierre Le Goff développe une analyse qui remet en cause les schémas dominants et donne des propositions en matière de formation. Lors de sa première publication en 1993, cet ouvrage a été couronné par le " prix Manpower de l'ouvrage de ressources humaines ". Dans une postface inédite à cette nouvelle édition, l'auteur propose une mise en perspective globale du " mal-être dans les organisations " induit par les méthodes du management " moderne ".
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Depuis les années quatre-vingt, la " modernisation " est partout à l'ordre du jour. Mais au nom de la nécessaire adaptation aux " mutations du monde contemporain ", c'est bien souvent une véritable " barbarie douce " que cette modernisation aveugle installe au cœur des rapports sociaux.
Cette édition numérique reprend, à l'identique, la 2 e édition de 2003.
Depuis les années 1980, la " modernisation " est partout à l'ordre du jour. Mais au nom de la nécessaire adaptation aux " mutations du monde contemporain ", c'est bien souvent une véritable " barbarie douce " que cette modernisation aveugle installe au cœur des rapports sociaux. C'est ce que montre Jean-Pierre Le Goff dans ce livre, dans deux champs particulièrement concernés par le phénomène : l'entreprise et l'école. La barbarie douce s'y développe avec les meilleures intentions du monde, l'" autonomie " et la " transparence " sont ses thèmes de prédilection. Elle déstabilise individus et collectifs, provoque stress et angoisse, tandis que les thérapies en tout genre lui servent d'infirmerie sociale. L'auteur met à nu la stupéfiante rhétorique issue des milieux de la formation, du management et de la communication. Et explique comment elle dissout les réalités dans une " pensée chewing-gum " qui dit tout et son contraire, tandis que les individus sont sommés d'être autonomes et de se mobiliser en permanence. L'auteur montre que cette barbarie douce a partie liée avec le déploiement du libéralisme économique et avec la décomposition culturelle qui l'a rendue possible. Et il explore les pistes d'une reconstruction possible pour que la modernisation tant invoquée puisse enfin trouver un sens.
Cette édition numérique reprend, à l'identique, la 2e édition de 2003.
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« Je cherche à cerner quelques grandes fractures entre l'ancien et le nouveau monde qui me paraissent symptomatiques d'un malaise français et européen et ne sont pas sans rapport avec le chaos des idées ou la façon dont nous avons pu réagir aux événements tragiques de janvier 2015.
Pour ce faire, je travaille autour des questions suivantes : quelles sont les principales fractures présentes au sein de la société qui font apparaître la France comme un pays morcelé et désorienté, ne sachant plus d'où il vient, qui il est et où il va ? Quel est le processus historique a abouti à une telle situation ? Autrement dit : comment en est-on arrivé là ?
J'achèverai par quelques pistes de réflexion sur une reconstruction possible et ses conditions, reconstruction qui, si elle a lieu, prendra du temps vu l'importance des fractures qui se sont produites depuis un demi-siècle. »
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En 2004, à l'occasion de leur anniversaire respectif, 80 et 90 ans, France Culture et Emmanuel Laurentin organisent une rencontre entre Jacques Le Goff, spécialiste du Moyen-âge, et Jean-Pierre Vernant, historien de la Grèce antique. Au cours de ces entretiens, ces deux célèbre historiens reviennent sur leurs maîtres, leur parcours de vie et de recherche, à l'école des hautes études, au CNRS ou au Collège de France, conscients tous deux de la chance qu'ils ont eue de trouver des institutions ouvertes, prêtes à les accueillir et à lever les barrières disciplinaires. Ils échangent aussi sur leur travail, la manière dont leur génération a examiné les questions que le présent posait et le rapport entre l'histoire qu'ils ont produites et la société contemporaine. Au lendemain du décès de Jacques Le Goff, on relit cet échange avec émotion et on mesure l'héritage ouvert que ces deux penseurs laissent à la génération actuelle.
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