À quelques kilomètres d'Embrun dans les Hautes-Alpes, sur les bords du lac de Serre-Ponçon, jaillit soudain un château aux allures médiévales, le château de Picomtal. Au début des années 2000, les nouveaux propriétaires effectuant des travaux découvrent, au revers des planchers qu'ils sont en train de démonter, des inscriptions. Cent vingt ans plus tôt, au début des années 1880, le menuisier qui a monté le parquet dans les différentes pièces s'est confié. L'homme sait qu'il ne sera lu qu'après sa mort. Il adresse un message outre-tombe et parle de lui, de ses angoisses, de sa famille, de ses voisins, faisant revivre une société villageoise confrontée au progrès économique matérialisé par l'arrivée du chemin de fer, mais aussi à l'avènement de la République. Mais c'est surtout quand il évoque les secrets des uns et des autres, quand il parle de sexualité, que Joachim Martin s'avère un témoin passionnant des moeurs souvent cachées de son temps. On dispose de peu de témoignages directs des gens du peuple, mais cette façon de s'exprimer est totalement inédite. Qui plus est ces confessions revêtent un caractère exceptionnel. À travers son témoignage, sur lui-même et son village, c'est ainsi toute une époque qui revit.
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Attentat de la rue Saint-Nicaise, complot des poignards, conspiration de Cadoudal, les deux affaires Malet Le danger n'a cessé de frôler Napoléon qui a pourtant toujours conservé un sentiment d'invincibilité.
Au soir du 24 décembre 1800, Napoléon se rend à l'opéra suivi de son épouse, Joséphine de Beauharnais. Son carrosse s'engouffre rue Saint-Nicaise au grand galop, quelques instants avant qu'une énorme quantité de poudre dissimulée sur une charrette n'explose, soufflant les bâtiments alentours et tuant 22 personnes. Bonaparte échappe ainsi de très peu à l'une des nombreuses tentatives d'assassinat qui émaillent sa vie. À mesure qu'il prive ses opposants de tribune politique, détracteurs et comploteurs ont recours à l'attentat pour se débarrasser
de celui qu'ils considèrent comme un tyran.
Jacques-Olivier Boudon, historien spécialiste du Consulat et de l'Empire, nous montre que les conspirations se succèdent, mettant en scène des royalistes aussi bien que des républicains.
Ces complots sont l'oeuvre d'une minorité mais n'en illustrent pas moins le souhait d'une partie de l'opinion d'en finir avec la monarchie impériale. À travers l'analyse minutieuse de dix épisodes séditieux, l'auteur nous rappelle que si Napoléon a couru des dangers, il a aussi su les utiliser pour affermir son pouvoir.
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Le 2 juillet 1816, la frégate La Méduse s'échoue sur un banc de sable au large de la Mauritanie avec, à son bord, quatre cents passagers. Cent cinquante sont abandonnés sur un radeau construit à la hâte qui dérive pendant treize jours. Sans provisions, les naufragés de la Méduse s'entre-tuent, les rescapés dévorant la chair des cadavres gisant à leur côté. Quinze seulement survivent. Quatre témoigneront de cette expérience hors du commun. Leur récit bouleverse et divise la France de la Restauration. À travers la mise en cause du capitaine, dont l'incapacité est avérée, c'est le gouvernement lui-même qui est attaqué. Au-delà de cette dimension politique, les Français découvrent avec stupeur cette aventure tragique et macabre qui touche les replis les plus sombres de l'âme humaine. Le souvenir des guerres de l'Empire rejaillit. La catastrophe de la Méduse, immortalisée par Géricault au salon de 1819, exprime un indicible refoulé depuis l'avènement de Napoléon.
Partant des récits des témoins et d'archives inédites, Jacques-Olivier Boudon nous fait revivre l'odyssée des naufragés de la Méduse. Il nous raconte, d'une écriture alerte, les rebondissements de ce drame et explore les profondeurs d'une société qui solde alors le passif d'un quart de siècle de violences de guerre.
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« Bérézina ! » Ce mot aujourd'hui passé dans le langage courant illustre à lui seul combien l'expérience de la campagne de Russie est ancrée dans la mémoire nationale. Cette mémoire est, du reste, partagée par les Russes qui font de 1812 un élément fondateur de leur histoire.
L'affrontement des deux empires, alliés depuis 1807, qui se déroule dans la démesure avant de tourner au désastre, offre une dramaturgie qui se prête au récit : phase de préparation, début de la campagne jusqu'à son apothéose lors de l'entrée dans Moscou, bientôt en flammes, puis chute, avec cette lente retraite dramatique effectuée pour l'essentiel à pied, dans le froid glacial de l'hiver russe.
Au-delà de la narration des principaux épisodes de cette expédition, une réflexion s'impose sur le traumatisme qu'a représenté cette tragique campagne. À travers des sources nombreuses, une littérature riche, Jacques-Olivier Boudon s'attache à croiser les approches pour nous aider à comprendre le rôle majeur de cet épisode dans la construction des mémoires européennes.
Jacques-Olivier Boudon, grand spécialiste et auteur de nombreux ouvrages sur l'époque napoléonienne, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris IV-Sorbonne, est président de l'Institut Napoléon.
"Un ouvrage documenté qui porte un nouveau regard sur la plus grande défaite française, et ce qu'il en reste." HISTORIA
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Grâce à une série étonnante de victoires (Champaubert, Montmirail, Montereau ou Craonne...), Napoléon a inscrit la campagne de France au coeur de son épopée. Même si elle s'achève par l'abdication de l'Empereur, elle est comparable aux actions d'éclat qu'il a pu conduire en Italie, en Autriche ou en Prusse. Napoléon, chef de guerre, n'a rien perdu de sa superbe. Il parvient toujours à galvaniser ses hommes et à donner l'impression à ses adversaires d'être à la tête d'une armée innombrable. Sans avoir été vaincu en une bataille décisive, l'Empereur doit cependant se résoudre à abdiquer, après la chute de Paris et la défection de ses proches. La campagne de France marque ainsi la fin de l'Empire.
La France est lasse de dix ans de guerre et de quinze ans de pouvoir autoritaire. Le charisme de Napoléon ne suffit plus à entraîner les foules derrière lui. La population subit aussi pour la première fois les effets de la guerre, les violences qu'elle engendre, l'occupation du territoire, et aspire à la paix. Dernier épisode de l'affrontement qui a opposé les Européens à la France issue de la Révolution, la campagne de France scelle enfin le sort de l'Europe pour le siècle à venir.
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Napoléon et la dernière campagne constitue le troisième et dernier opus de Jacques-Olivier Boudon relatif à l'épopée napoléonienne sur le front après Napoléon et la campagne de Russie, 1812 et Napoléon et la campagne de France, 1814. L'annonce du débarquement de Napoléon à Golfe-Juan le 1er mars 1815 retentit comme un coup de tonnerre dans une Europe pétrifiée par l'audace de l'homme qui a dominé le monde pendant quinze ans. Acclaméà son retour, Napoléon retrouve en vingt jours ses habits d'empereur et s'engage dans une série de réformes libérales qui marqueront d'un sceau nouveau l'Empire des Cent-Jours. Mais il est très vite confrontéà l'opposition irréductible des puissances européennes hostiles à ce retour. Dès lors la guerre est inévitable. Napoléon repart en campagne, mais il ne parvient pas à souder autour de sa personne une nation lasse de la guerre. Ce sera sa dernière campagne, une campagne courte ponctuée par la bataille de Waterloo, toujours controversée. À partir d'archives et de mémoires du temps, l'auteur met en scène cette dernière campagne de Napoléon, à la fois héroïque et tragique.
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Le 22 septembre 1822, quatre sergents sont guillotinés à Paris. Trois d'entre eux avaient appartenu à la Grande Armée de Napoléon. Déçus par la monarchie restaurée de Louis XVIII, ils s'étaient laissé séduire par un projet d'insurrection fomentée par la Charbonnerie, société secrète où on retrouve des libéraux, et à la tête de laquelle est le célèbre général La Fayette. Découverte à La Rochelle en mars 1822, la conspiration donne lieu à un procès auquel échappent les chefs de file. Seuls sont condamnés des seconds couteaux. Les royalistes ultras désormais à la tête du pays ont voulu faire un exemple. L'indignation est générale. Pendant un siècle et demi, du jour de l'exécution à la Seconde Guerre mondiale, le martyr des quatre sergents de La Rochelle sera répété, raconté, révéré, employé comme un argument définitif contre une monarchie abusive, par les bonapartistes, bien sûr, mais aussi par les républicains de toutes les sortes. Jacques-Olivier Boudon dévoile non seulement les coulisses d'un des plus fameux complots du XIXe siècle, mais aussi celui d'un mythe fédérateur des oppositions au roi, au pouvoir arbitraire, à l'oppression, trente ans à peine après la Révolution française et la prise de la Bastille.
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Si Napoléon conquit le pouvoir grâce à la gloire de son armée, il ne put le garder que par l'habileté de sa police.
Gendarmerie, préfecture de police de Paris, garde impériale, police... l'empereur est le centre de ces services. C'est vers lui que convergent tous les renseignements.
Il connaît, grâce aux divers rapports qu'il reçoit, le moindre crime commis dans l'Empire et n'hésite pas à manipuler les uns pour mieux contrôler les autres au point de déclencher une véritable guerre des polices.
Jacques-Olivier Boudon dévoile les arcanes secrets de ce monde interlope où l'on croise aussi bien Fouché et Vidocq que le duc d'Enghien ou le général Malet. Entre répression du brigandage, chasse aux comploteurs, lutte contre la désertion et surveillance de l'opinion publique pour mieux la façonner, c'est une nouvelle histoire du Premier Empire, explorée par sa face la plus sombre, qui nous est donnée à lire ici.
Jacques-Olivier Boudon est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-Sorbonne. Président de l'Institut Napoléon, il a publié une trentaine d'ouvrages dont Les Naufragés de La Méduse (Belin, 2016).
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La Révolution française fut aussi une révolution sexuelle.
La fin de l'emprise de l'Église sur la société permet aux désirs de s'exprimer et l'Empire, en ce domaine comme en bien d'autres, achève de bouleverser la vie quotidienne des Français.
La mobilisation d'une armée de jeunes gens change la sexualité : recours à la prostitution, apparition du préservatif, augmentation des viols, banalisation des rencontres de passage...
Le Code civil tente bien d'encadrer les nouvelles moeurs mais les esprits, notamment parmi les élites, sont davantage enclins au libertinage qu'à la moralisation outrancière.
Que reste-t-il entre 1799 et 1815 des libertés conquises à l'époque de la Révolution ? Plus généralement, comment et avec qui fait-on l'amour sous l'Empire ? Quel amant fut Napoléon ? Quelle place occupe l'homosexualité, au-delà de quelques figures connues comme Cambacérès ou Fiévée ? Que révèle la littérature érotique de l'époque ?
En mettant bout à bout les histoires intimes des Français, Jacques-Olivier Boudon dévoile ainsi le revers inattendu de l'ère napoléonienne.
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En deux siècles, la place de la religion dans la société française s'est profondément transformée. Le pays a été marqué depuis la Révolution par un mouvement de sécularisation et de laïcisation qui a conduit à la séparation des Églises et de l'État en 1905. Pendant tout le XIXe siècle, la question religieuse a été au coeur du débat politique. Elle s'est quelque peu estompée depuis, mais est toujours prête à resurgir par exemple à propos de l'école. La laïcité, qui fut longtemps une arme contre la mainmise de l'Église sur maint domaine de la vie nationale, est désormais admise par tous les citoyens.
Mais quelle laïcité ? Les termes du débat se sont déplacés : effacement progressif des religions traditionnelles, montée en puissance de l'islam, désormais deuxième religion de France, pressions communautaristes... la question de la place du religieux au sein de la République a retrouvé une singulière acuité.
Le présent ouvrage, destiné à faire référence, fournit à tous, étudiants en histoire et science politique, enseignants, public soucieux de comprendre, la synthèse accessible indispensable pour conduire toute réflexion sérieuse sur le sujet.
Jacques-Olivier Boudon, ancien élève de l'École Normale Supérieure, agrégé d'histoire, est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris Sorbonne (Paris IV) et directeur du CIES Sorbonne. Président de l'Association Française d'Histoire Religieuse Contemporaine depuis 2005, il a publié une douzaine d'ouvrages, dont chez Armand Colin, Religion et culture en Europe au XIXe siècle (en collaboration) et La France et l'Europe de Napoléon.
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Le XIXe siècle a été en France le siècle de l'avènement républicain, en même temps que celui de l'affirmation d'une démocratie libérale et laïque. À la fin du siècle, au moment où la crise née de l'affaire Dreyfus permet la consolidation de la République, les Républicains ont pleinement pris en compte l'héritage de la Révolution française qui, dès la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, a posé les bases du fonctionnement de la démocratie.
Pourtant au cours des décennies qui suivirent, la France a fait l'expérience de trois types de régimes différents, monarchie constitutionnelle, césarisme démocratique, république. Ce dernier modèle finit par s'imposer au terme d'un processus qui est aussi le fruit d'un compromis, notamment sur le terrain institutionnel. Il s'appuie sur deux piliers principaux : le suffrage universel masculin et l'affirmation des libertés rendant possible l'exercice de vie politique au sein d'une démocratie. Démocratie qui exclut encore les femmes, mais aussi les populations nouvellement intégrées à l'Empire colonial, omissions qui posent précisément les limites du modèle républicain français.
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Entre 1799 et 1815, l'Europe entière affronte les ambitions de conquêtes de Napoléon qui, après avoir imposé sa loi à la France, cherche à dominer le monde. Pourtant, l'histoire du Consulat et de l'Empire ne peut se limiter à l'évocation des batailles et des traités de paix. Le visage de l'Europe sort profondément modifié des guerres contre la France, malgré les tentatives pour restaurer l'ordre ancien. Le continent européen entre alors dans l'ère moderne. Certes les transformations politiques, administratives ou sociales concernent en premier lieu la France qui se dote d'institutions durables, mais les principes issus de 1789, même imposés par les armes, finissent aussi par imprégner les peuples européens qui aspirent désormais à la liberté et à l'égalité.
On ne peut comprendre l'importance de ces années sans une analyse croisée des ambitions françaises et des résistances étrangères, ce qui suppose d'adopter le point de vue des différents protagonistes.
En s'appuyant sur les très nombreux travaux parus depuis une trentaine d'années, en France comme à l'étranger, cet ouvrage propose donc une nouvelle synthèse sur une période de l'histoire qui, deux cents ans après, continue à soulever les passions à travers le monde.
Jacques-Olivier Boudon, ancien élève de l'École Normale Supérieure, est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-Sorbonne (Paris IV) et président de l'Institut Napoléon. Auteur de nombreux ouvrages sur la période napoléonienne, il a déjà publié chez Armand Colin en 2001, en collaboration avec Jean-Claude Caron et Jean-Claude Yon, Religion et culture en Europe au XIXe siècle.
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« Quel roman que ma vie ! » Ce mot de Napoléon peut tout aussi bien s'appliquer à son plus jeune frère, Jérôme, devenu, par la volonté de l'Empereur, roi de Westphalie. Entré dans la marine à 16 ans, il a navigué de l'Egypte au Brésil, de Sainte-Hélène aux Etats-Unis. Revenu en Europe, il participe à la campagne de Prusse en 1806-1807 avant d'épouser Catherine de Wurtemberg et de prendre possession du royaume de Westphalie. Pièce essentielle du système européen élaboré par Napoléon, ce royaume doit aussi être un Etat modèle dans l'Allemagne française. Souverain prodigue et charmeur, il multiplie les conquêtes féminines et mène avec sa cour une vie de plaisirs qui lui vaudra le surnom de «Knig lustig». Mais il est aussi un roi réformateur, qui introduit les principes de 1789 dans son royaume. Associé aux grandes étapes de l'histoire de l'Empire, il sombre avec lui, avant de revenir en France aux Cent-Jours et de s'illustrer à Waterloo. Commence ensuite pour Jérôme et sa famille un long exil qui ne s'achève qu'à la veille de la révolution de 1848. Il est à Paris aux premières loges pour mesurer la popularité du nom
qu'il porte et soutenir la prise de pouvoir de son neveu, Louis Napoléon Bonaparte, avec l'espoir de jouer un rôle dans le nouvel Empire. Tour à tour gouverneur des Invalides, président du Sénat, membre du Conseil de régence, il est alors l'incarnation vivante, accentuée par sa ressemblance avec Napoléon, du lien unissant le Premier au Second Empire. Acteur de l'épopée impériale, il a surtout été le témoin d'un siècle marqué par la figure tutélaire de Napoléon.
Jacques-Olivier Boudon, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, est professeur d'histoire de la Révolution et de l'Empire à l'université Paris-Sorbonne et président de l'Institut Napoléon. Il est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages, parmi lesquels Napoléon et les cultes (Fayard, 2002), La France et l'Europe de Napoléon (2006).
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En signant en 1801 un concordat avec le pape, Napoléon Bonaparte met fin à dix années de crise consécutive à la Révolution française. Mais il ne rétablit pas l'Eglise catholique dans le statut qui était le sien en France en 1789. Les maîtres mots de la reconstruction concordataire sont en effet liberté religieuse et égalité des cultes. Pourtant le chef de l'Etat entretient avec la religion un rapport ambigu : fort détaché des pratiques, ce disciple de Rousseau croit néanmoins en son utilité pour assurer la paix civile (c'est pour cela qu'il encadre tout aussi étroitement le protestantisme et le judaïsme). D'un côté il craint de voir renaître un Etat dans l'Etat et surveille attentivement le développement de l'Eglise ; de l'autre, il en a besoin pour asseoir son régime, comme le montre bien l'exemple du sacre en 1804 qui conduit à la mise en place d'une véritable monarchie chrétienne. Le régime se montre favorable aux Eglises qui connaissent, au moins dans les premières années, un renouveau indéniable. Mais la seconde partie du règne, après 1808, est marquée par un grave conflit entre le Sacerdoce et l'Empire, qui conduit à l'enlèvement et à la captivité de Pie VII. Cette crise provoque un ébranlement profond dans certaines régions catholiques, notamment dans les départements réunis (Belgique) mais aussi en Italie, où l'hostilitéà Napoléon naît en partie de cette crise, sans parler de l'Espagne où la résistance catholique est une des clefs de l'échec des Français.
L'intérêt d'étudier la politique religieuse de Napoléon tient aussi à ce qu'elle a servi de modèle à une grande partie des Etats passés sous la domination française entre 1800 et 1815. Au-delà de la France, c'est donc à un tableau de l'ensemble de l'Europe religieuse qu'invite cette synthèse. Sans négliger les questions classiques concernant les relations entre Eglise et Etat, ici revues à nouveaux frais, elle fait la synthèse des travaux les plus récents sur les pratiques et le renouveau de la vie religieuse, sur l'attitude des clergés ou la vie des ordres religieux, sur le rôle des associations secrètes dans la résistance à Napoléon, sur la place des Eglises dans le débat intellectuel et l'éducation. Les traces de la politique impériale en ce domaine sont nombreuses dans l'Europe du XIXe siècle, en particulier en France. La plus durable est sans doute l'idée de construire un Etat sur le pluralisme religieux. En cela Napoléon est l'un des précurseurs de l'idée laïque.
Jacques-Olivier Boudon, agrégé d'histoire, est professeur d'histoire contemporaine à l'université de Rouen et président de l'Institut Napoléon. Il a notamment publié L'Episcopat français à l'époque concordataire 1802-1905 (Le Cerf, 1996), Histoire du Consulat et de l'Empire (Perrin, 2000), Paris, capitale religieuse sous le Second Empire (Le Cerf, 2001), et Les Elites religieuses à l'époque napoléonienne. Dictionnaire des évêques et vicaires généraux sous le Premier Empire (Nouveau Monde Editions/Fondation Napoléon, 2002).
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