Pourquoi rions-nous de voir quelqu'un trébucher ? Pour quelles raisons Molière continue-t-il de nous amuser ? Comment expliquer qu'un jeu de mots ou un trait d'esprit prêtent à sourire ? Dans Le Rire, qu'il publie en 1900, Bergson apporte à ces questions des réponses décisives. S'appuyant sur des exemples quotidiens et de nombreuses références littéraires, il décrypte les formes du comique pour y déceler un ressort commun : l'« interférence de deux séries », c'est-à-dire la présence simultanée de deux éléments distincts ou incompatibles. Au passage, il ne manque pas d'analyser le rôle social ambivalent d'un réflexe qui tout à la fois manifeste l'élan vital et brime les comportements hors normes. Si cette oeuvre, qui doit beaucoup à une tradition classique, méconnaît les manifestations transgressives, sombres, ludiques ou absurdes, du rire, elle n'en demeure pas moins capitale pour qui veut comprendre le « propre de l'homme ».
Nous considérons souvent le possible comme ce qui précède le réel. Or, selon Bergson, le possible n'existe pas avant le réel, mais après lui. Le futur reste imprévisible car le réel est toujours plus inattendu que le possible. L'admettre, c'est se donner l'occasion d'être plus joyeux et plus forts. Plus joyeux, parce que la réalité n'est pas donnée à l'avance, mais à créer. Plus forts, parce que nous participons à cette oeuvre de création qui nous dépasse : nous redevenons, enfin, créateurs de nous-mêmes.
C'était le 28 avril 1912. Bergson parlait, comme souvent, devant une salle archi-comble. Une heure plus tard, dira-t-on avec enthousiasme, il avait démontré l'immortalité de l'âme. Sa célèbre conférence, "L'âme et le corps", peut se lire comme une introduction à Matière et mémoire. Elle illustre aussi que "philosopher est un acte simple".
Le premier article d'Einstein sur la théorie de la relativité date de 1905, mais ce n'est que dans les années 1920 que la relativité connaît une immense vogue publique et fait l'objet d'exégèses sans fin. Dans ce contexte, Bergson, alors le maître du temps philosophique, publie en 1922 Durée et simultanéité, avec pour sous-titre À propos de la théorie d'Einstein. Il y développe une évaluation critique de l'impact de la relativité einsteinienne du point de vue de sa propre conception du temps, ou plutôt de la « durée ».
L'ouvrage déclenche d'assez vives polémiques entre Bergson et les physiciens, et les philosophes qui s'intéressent à la question prennent prudemment leurs distances. On accuse Bergson d'avoir échoué à comprendre la physique du temps relativiste. Pourtant, par-delà ses méprises, l'ouvrage déploie nombre de réflexions qui méritent une attention particulière dans une perspective non seulement métaphysique, mais aussi épistémologique. Car, comme l'écrit Bergson, « une fois admise la théorie de la relativité en tant que théorie physique, tout n'est pas fini. Il reste à déterminer la signification philosophique des concepts qu'elle introduit ».
Publié en 1934, La Pensée et le Mouvant est la dernière oeuvre de Bergson. Réunissant des articles et des conférences qu'il donna de 1903 à 1923, ce recueil est l'occasion pour l'auteur de L'Évolution créatrice de redéfinir sa démarche : la réalité, pour être pensée, doit être saisie dans la durée. Mais cette nouvelle manière de philosopher ne saurait s'élaborer à l'écart du discours scientifique. Science et philosophie sont appelées à collaborer. Ensemble, elles façonnent une vision neuve de l'univers, dans laquelle le vécu n'est pas isolé de notre corps, des autres espèces vivantes et de la matière physique.
C'est pourquoi Bergson entend lutter contre l'imprécision de certains discours philosophiques, souvent à l'origine d'idées générales, interchangeables ou même fausses. Sa philosophie ? Une recherche guidée par une pensée intuitive. Quelle en est la méthode ? Quelles réponses apporte-t-elle ?
Autant de points qui permettent de découvrir ou de redécouvrir l'originalité de la pensée de Bergson.
Publié en 1896, Matière et mémoire est le livre qui imposa Bergson comme un philosophe de premier plan. Il y aborde une question philosophique essentielle, celle des relations du corps et de l'esprit.
Par le choix de sa méthode, il fait dialoguer d'une manière singulière la métaphysique et la psychologie, l'analyse des concepts et les apports de la science, alors en plein renouvellement. Pour lui, pas de connaissance de l'esprit sans connaissance de la mémoire et de ses défaillances, que psychologues et neurologues ont commencé à appréhender ; pas de connaissance du corps sans une interrogation sur la matière, qui doit rencontrer celle des physiciens.
Si Bergson, en soutenant que la vie mentale ne se réduit pas à la vie cérébrale, s'inscrit dans le débat intellectuel de son temps, la portée générale de l'ouvrage invite à réexaminer des questions qui, plus d'un siècle plus tard, sont toujours les nôtres.
Illustration de couverture : Virginie Berthemet © Flammarion
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Henri Bergson. Entre psychologie, spiritualité et philosophie pratique, "L'énergie spirituelle" est l'un des plus importants recueil d'essais et de conférences donnés par le philosophe qui influencera, entre autres, A. N. Whitehead, G. M. Mead, Charles Péguy, Marcel Proust, William James, l'existentialisme français, le néo-réalisme américain, l'impressionnisme pictural, le symbolisme, l'hermétisme, et de façon plus générale toute l'épistémologie contemporaine. "Les philosophes qui ont spéculé sur la signification de la vie et sur la destinée de l'homme n'ont pas assez remarqué que la nature a pris la peine de nous renseigner là-dessus elle-même. Elle nous avertit par un signe précis que notre destination est atteinte. Ce signe est la joie. Je dis la joie, je ne dis pas le plaisir. Le plaisir n'est qu'un artifice imaginé par la nature pour obtenir de l'être vivant la conservation de la vie; il n'indique pas la direction où la vie est lancée. Mais la joie annonce toujours que la vie a réussi, qu'elle a gagné du terrain, qu'elle a remporté une victoire: toute grande joie a un accent triomphal. Or, si nous tenons compte de cette indication et si nous suivons cette nouvelle ligne de faits, nous trouvons que partout où il y a joie, il y a création: plus riche est la création, plus profonde est la joie." - Henri Bergson.
Comment les sociétés se forment-elles ? Pourquoi s'affrontent-elles ? Ces conflits peuvent-ils être évités ? Morale et religion visent-elles seulement à rendre possible la vie en société, ou permettent-elles à l'espèce humaine de dépasser sa condition naturelle et de trouver une issue à la violence ? Telles sont quelques-unes des questions au coeur des Deux Sources de la morale et de la religion (1932), la somme de philosophie morale et politique de Bergson, qui fut aussi son dernier grand livre.
Dans ce texte hanté par le spectre de la guerre et par le développement de la technique, mais aussi guidé par une méditation sur le mysticisme chrétien, Bergson articule l'étude de la société à sa philosophie de la vie.
Mettant sa doctrine à l'épreuve, il s'efforce de formuler des principes d'action pour des hommes devenus conscients de la nécessité d'affronter leur destin commun. Et tandis que « l'humanité gémit, à demi écrasée sous le poids des progrès qu'elle a faits », il nous rappelle que son avenir dépend d'elle.
Illustration de couverture : Virginie Berthemet © Flammarion
"Henri Bergson, futur Prix Nobel de Littérature, aborda le XXe siècle en refusant le monde mécaniste de la physique classique et du déterminisme triomphant. Sa réaction contre le scientisme, où l'existence de l'esprit et de la liberté était remise en cause, l'amena à réfléchir sur le concept de temps. "Les Données Immédiates de la Conscience" démontre, par une introspection intuitive, la reprise en possession de notre vie intérieure, et que la continuité du passé dans le présent et du présent dans le futur constitue "une création continue d'imprévisible nouveauté" agissant comme révélateur de la réalité et de la liberté de l'esprit. Outre la découverte par l'oralité des sept extraits de textes de Bergson qui permet une authentique proximité avec la pensée de ce grand philosophe, cet enregistrement présente (par la prestation de Jean Vilar le 18 mai 1971), le dernier témoignage historique de cet homme de théâtre, qui a marqué définitivement le XXe siècle." Patrick FREMEAUX - L'Editeur
Bergson invente une nouvelle méthode en philosophie et une façon inédite de pratiquer la métaphysique.
Ce cours inédit fut professé par Bergson depuis la chaire d'« Histoire de la philosophie grecque et latine » du Collège de France lors de l'année universitaire 1901-1902. Faisant suite au cours sur l'Idée de cause, le cours sur l'Idée de temps a ceci de remarquable que Bergson aborde de façon directe, donc sans le détour par l'exposition et la résolution de problématiques autres, ce qui semble la thématique centrale de sa pensée. Un autre point remarquable de ce cours est la réflexion sur la négation qui donnera naissance, dans L'Évolution créatrice, à l'analyse de l'idée de Néant. La publication de ce premier cours de Bergson vient clore la publication inédite des cours de Bergson au Collège de France, édités à partir des prises de notes d'un proche et des transcriptions commandées par Charles Péguy.
Nous n'oublions rien : tout ce que nous avons perçu, pensé, voulu, persiste indéfiniment. Dès lors, où les souvenirs sont-ils stockés ? Peut-on les convoquer par le rêve ? Que voit-on quand on rêve ? A-t-on des sensations physiques ? Rêver demande-t-il des efforts ? Et peut-on avoir des idées, créer, en rêvant ? C'est à la matérialité du rêve que s'attache ici Bergson. Son texte est suivi d'un magnifique écrit de Robert Louis Stevenson, Un chapitre sur les rêves, que Bergson commente et qui, plus tard, fascinera Jorge Luis Borges. Féru de psychologie, Stevenson y pressent, dès 1888, l'importance de ce que Freud appellera inconscient.
La publication de ce cours inédit de Bergson est un événement. Donné au Collège de France en 1902-1903, il a été intégralement pris en note, au mot près, par les sténographes de Charles Péguy. Il représente donc le trait d'union entre l'oeuvre écrite à laquelle le philosophe tenait exclusivement et l'enseignement oral d'où provient sa renommée, cette fameuse « gloire » de Bergson qui a si profondément marqué le premier XXe siècle. Au prisme de sa pensée de la durée, Bergson y revisite les philosophies de Platon, Aristote, Plotin, Descartes, Leibniz et Kant, et prépare là ce qui deviendra un chapitre majeur de L'Évolution créatrice.
Édition établie, annotée et présentée par Camille Riquier, sous la direction scientifique de Frédéric Worms.
Les penseurs, jusqu'ici, n'ont fait que concevoir le temps ; il faut désormais le vivre : tel semble être le mot d'ordre de Bergson dans le chapitre 2 de l'Essai sur les données immédiates de la conscience (1889), son premier ouvrage, où il entend « saisir la durée pure ».
Notre manière ordinaire de représenter le temps est empreinte de concepts issus des mathématiques et de la physique : partant de ce constat, Bergson entame dans ce chapitre, qui est aussi une porte d'entrée à l'ensemble de sa philosophie, une réflexion sur les nombres, les horloges, les mouvements et leurs vitesses, et souligne l'impossibilité de penser adéquatement le temps par ces biais. À la représentation déformée que nous avons forgée du temps, il oppose le temps vécu de la conscience humaine, qui est le seul réel, et qu'il nous invite à ressaisir par l'introspection.
Illustration : Virginie Berthemet © Flammarion
Dans ce dernier cours que Bergson a professé depuis la chaire d'Histoire de la philosophie grecque et latine, on retrouve, sous une forme différente et enrichie, des thèmes déjà traités ailleurs (la mémoire faisait l'objet de Matière et Mémoire en 1896), mais aussi des interrogations nouvelles, souvent appelées à de hautes fortunes. Certaines pages sont même sans équivalent dans l'oeuvre connue du philosophe : ainsi, celles qui comprennent la méthode des grands savants sur le modèle du style des grands écrivains. Le cours nous fait entendre mot à mot, dans un dactylogramme établi à l'intention de Péguy, la voix de Bergson, indissociable selon ce philosophe de l'expression conceptuelle. L'annotation est discrète, s'étant donné pour objectif de garantir au lecteur l'intelligence du propos en de-hors de toute érudition superflue.
Durée et intuition : les deux notions clés de la pensée de Bergson sont rassemblées ici en un seul volume.
Bergson a connu une carrière à la fois brillante et traditionnelle : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de philosophie, il devient professeur de lycée et soutient sa thèse, Essai sur les données immédiates de la conscience, en 1889. Maître de conférence à l'École normale supérieure en 1898, il est élu deux plus tard au Collège de France où ses cours vont attirer un auditoire considérable. En 1907, après la parution de L'Évolution Créatrice, sa réputation devient une gloire mondiale ; on parle de bergsonisme comme on a pu parler de cartésianisme ou de kantisme, plusieurs ouvrages d'importance lui sont consacrés, et la hauteur de sa pensée comme le brio de son écriture lui velent d'être élu à l'Académie française en 1914 et de recevoir en 1928 le prix Nobel de littérature.
À partir de la découverte de la durée, un nouveau spiritualisme philosophique se met en place dans son oeuvre, appuyé sur l'étude critique des sciences, mais aussi liéà une conscience animée d'un élan vital, et l'intuition va devenir un thème majeur de la doctrine de Bergson qui s'attache à fonder un pragmatisme moderne et une doctrine d'élévation de l'âme. Et cependant sa philosophie suscite des hostilités : son spiritualisme lui vaut d'être taxé d'irrationalisme, sa philosophie de la vie est critiquée par les catholiques, et sa conception du temps par Einstein. Après sa mort, il arrive qu'on voit en Bergson un philosophe académique dont il convient de se détourner, et sa pensée, pour une part passée dans le domaine commun, perd sa force incisive : c'est précisément elle qu'il convient de retrouver pour une lecture renouvelée de son oeuvre.
Cet ouvrage réunit :
L'Énergie spirituelle
Durée et simultanéité
Les Deux Sources de la morale et de la religion
La Pensée et le Mouvant
Édition de Jean-Louis Vieillard-Baron, en collaboration avec Alain Panero.
En retraçant, depuis l'Antiquité jusqu'à l'époque moderne, la manière dont les philosophes ont traité la délicate question de la liberté, Bergson démontre la nécessité, mais aussi le caractère radicalement neuf, de sa propre théorie de la liberté.
On retrouve ici, sous une forme différente et enrichie, des thèmes chers à Bergson et déjà traités ailleurs (puisque la liberté faisait l'objet de l'Essai sur les données immédiates de la conscience en 1889), mais on y découvre aussi des interrogations nouvelles : l'investigation sur la vie (l'un des laboratoires de L'Évolution créatrice, 1907), une philosophie de l'histoire de la philosophie, et même, c'est là la surprise majeure, une prise en charge des thématiques morales et politiques telle qu'elle aboutira aux Deux Sources de la morale et de la religion en 1932. Prononcé dans l'amphithéâtre plein du Collège de France, ce cours nous fait entendre mot à mot, dans un dactylogramme établi à l'intention de Péguy, la voix de Bergson, indissociable selon le philosophe de l'expression conceptuelle.
Bergson a connu une carrière à la fois brillante et traditionnelle : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de philosophie, il devient professeur de lycée et soutient sa thèse, Essai sur les données immédiates de la conscience, en 1889. Maître de conférence à l'École normale supérieure en 1898, il est élu deux plus tard au Collège de France où ses cours vont attirer un auditoire considérable. En 1907, après la parution de L'Évolution Créatrice, sa réputation devient une gloire mondiale ; on parle de bergsonisme comme on a pu parler de cartésianisme ou de kantisme, plusieurs ouvrages d'importance lui sont consacrés, et la hauteur de sa pensée comme le brio de son écriture lui velent d'être élu à l'Académie française en 1914 et de recevoir en 1928 le prix Nobel de littérature. À partir de la découverte de la durée, un nouveau spiritualisme philosophique se met en place dans son oeuvre, appuyé sur l'étude critique des sciences, mais aussi liéà une conscience animée d'un élan vital, et l'intuition va devenir un thème majeur de la doctrine de Bergson qui s'attache à fonder un pragmatisme moderne et une doctrine d'élévation de l'âme. Et cependant sa philosophie suscite des hostilités : son spiritualisme lui vaut d'être taxé d'irrationalisme, sa philosophie de la vie est critiquée par les catholiques, et sa conception du temps par Einstein. Après sa mort, il arrive qu'on voit en Bergson un philosophe académique dont il convient de se détourner, et sa pensée, pour une part passée dans le domaine commun, perd sa force incisive : c'est précisément elle qu'il convient de retrouver pour une lecture renouvelée de son oeuvre.Cet ouvrage réunit : Lucrèce (extraits) - Essais sur les données immédiates de la conscience - Matière et mémoire - Le Rire - L'Évolution Créatrice
Le rire est notre défense, notre arme, autant qu'il est le meilleur partage. Quelle chose complexe. Quand il nous surprend, quand il devient satire. Et certainement, pour la littérature et le théâtre, le fil le plus aigu. Le plus "raide", dirait Bergson. Il est de la race de ces penseurs qui sont d'abord écriture. Bergson et le mouvement, le mouvant, "l'imagination créatrice". Mais ici, sous les mots, viennent les grands rires âpres de Molière, La Bruyère, Labiche. Ce qu'il décortique fait de ce livre une immense leçon de littérature.Penser, oui: mais penser au front. FB
Quel bonheur que Bergson, capable de vous emmener marcher dans ces tréfonds de nous-mêmes, ce qu'on croyait au plus secret qui soudain se voit illuminer de lumières étranges.Le cerveau, cet inconnu. On dispose aujourd'hui de techniques plus avancées, mais chaque fois on dirait que c'est la part d'inconnu qui augmente.Alors c'est sans doute ce qui a donné à ces cinq conférences, rassemblées par Bergson en 1919 sous le titre d' "Énergie spirituelle", leur destin hors du commun. D'abord parce qu'il s'agit de conférences, une pensée précise, regroupée, chaque fois tenue sur un point, et portée oralement.Mais sur des domaines, se souvenir, penser, rêver, faire un effort, qui sont notre lot de tous les jours. Et c'est aussi les petits désarrois au quotidien qui vont servir pour l'enquête. Le mot qu'on a sur le bout de la langue, la fausse reconnaissance, dans le dédoublement du présent, la typologie des rêves... Bergson scrute les amateurs capables de mener plusieurs parties d'échec simultanément : que regardent-ils ? Ou bien lire les mémoires de Robert Houdin, l'illusionniste, et les astuces des "grands calculateurs"... C'est donc bien à une exploration de nous-mêmes qu'ici on nous convie.Sz
« Le rôle de la France dans l'évolution de la philosophie moderne est bien net : la France a été la grande initiatrice. Ailleurs ont surgi également, sans doute, des philosophes de génie ; mais nulle part il n'y a eu, comme en France, continuité ininterrompue de création philosophique originale. Ailleurs on a pu aller plus loin dans le développement de telle ou telle idée, construire plus systématiquement avec tels ou tels matériaux, donner plus d'extension à telle ou telle méthode ; mais bien souvent les matériaux, les idées, la méthode étaient venus de France. Il ne peut être question ici d'énumérer toutes les doctrines, ni de citer tous les noms. Nous ferons un choix ; puis nous tâcherons de démêler les traits caractéristiques de la pensée philosophique française. Nous verrons pourquoi elle est restée créatrice, et à quoi tient sa puissance de rayonnement. » Henri BergsonFormat professionnel électronique © Ink Book édition.
Le Rire
Henri Bergson
Texte intégral. Cet ouvrage a fait l'objet d'un véritable travail en vue d'une édition numérique. Un travail typographique le rend facile et agréable à lire.
Le Rire : essai sur la signification du comique est un ouvrage du philosophe Henri Bergson paru le 1er mai 1900. Le livre est composé de trois articles (les trois chapitres) qui avaient précédemment été publiés dans la Revue de Paris.
Comme Bergson le dit dans sa préface de 1924, son essai se concentre plus exactement sur « le rire spécialement provoqué par le comique ». La thèse défendue dans l'ouvrage est que ce qui provoque le rire est le placage de la mécanique sur du vivant. Le rire y est considéré comme une punition de la société envers les êtres qui s'écartent de la norme. Source Wikipédia.
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« Du mécanique plaqué sur du vivant ». Cette formule n'est pas elle-même plaquée mécaniquement par Bergson sur le rire! Bien au contraire, c'est un Bergson à la fois psychologue, sociologue, philosophe de l'art et moraliste qui écrit Le Rire. Essai sur la signification du comique en 1900, au coeur d'une oeuvre dont ce livre est une étape majeure, et d'un moment dont il traverse tous les enjeux. Une diversité infinie donc, mais plus que jamais dans une intuition, dans une écriture d'une simplicité extrême qui en font un chef-d'oeuvre unique.Format professionnel électronique © Ink Book édition.