Il fut un temps où John Dewey était considéré en France comme un pédagogue américain quelque peu laxiste, voire gauchiste, parce qu'il centrait l'école sur l'enfant et définissait l'école comme la société en réduction. La période intermédiaire, où la pensée de Dewey fut étudiée dans sa globalité : philosophie de l'expérience, logique de la recherche, métaphysique naturaliste, éducation continue et morale démocratique, à laquelle l'auteur du présent ouvrage participa, fut ignorée. L'introduction en France des philosophies post-linguistiques américaines, celle de Richard Rorty en particulier, nous présente un Dewey post-moderniste. C'est bien, mais c'est oublier que Dewey mit ses théories philosophiques à l'épreuve de l'école. La pédagogie de Dewey reste aujourd'hui la théorie de l'éducation la plus actuelle, parce qu'elle ne propose pas de recettes, mais une méthode. C'est cette méthode qui est décrite ici d'abord et exposée ensuite par Dewey lui-même, dans des textes choisis pour leur actualité - actualité de la méthode pour les pays du Nouveau Monde, et actualité des réponses aux questions nouvelles que les pays du Vieux Monde se posent aujourd'hui : l'école doit-elle être au service de l'industrie ? Quelle place une éducation démocratique humaniste doit-elle faire à la religion ?
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Une philosophie originale, le pragmatisme, est bien née aux États-Unis au tournant du siècle. Elle n'était pas la première. Elle avait été précédée du transcendantalisme, version romantique du kantisme, qui en était la promesse. Le positivisme logique et la philosophie analytique d'origine européenne furent bien reçus aux États-Unis, avant et après la seconde Guerre Mondiale, mais devinrent très vite « pragmatistes », au point de donner aujourd'hui naissance à un nouveau pragmatisme, oublieux parfois peut-être de ses origines. L'accueil fait au pragmatisme en Europe nous amène à poser la question du caractère américain du pragmatisme. Ne serait-il pas plutôt la nouvelle philosophie universelle ? Universelle, parce que, expérimentale et démocratique, elle s'est substituée à l'impérialisme d'une réalité et d'une vérité supposées absolues, d'une métaphysique et d'une éthique imposées par le pouvoir, qu'il fût d'État ou d'Église ? Universelle, parce qu'elle est porteuse d'espoir et qu'elle fournit les moyens intellectuels et matériels de le réaliser ?