La tyrannie de la beauté n'épargne pas le monde politique. La beauté est un capital, qui exige mise en scène de soi et stylisation de son image. La culture de la célébrité favorise la consécration des apparences et c'est pourquoi le physique est devenu l'impensé du politique. Ce capital esthétique en vient même à éclipser les ressources politiques traditionnelles, fondées sur l'ancrage dans un parti et la victoire aux élections. L'esthétique structure désormais, de façon inavouée, le champ politique. Beauté et laideur infléchissent la distribution des postes, comme le révèlent les déclarations d'un président Sarkozy, plébiscitant Rama Yade et Rachida Dati et refusant un portefeuille ministériel à Gérard Larcher au motif qu'il était « trop laid ». À travers cette question inédite de la beauté et de la laideur en politique, l'auteur mène une réflexion sur la notion de charisme et celle de capital esthétique, leurs mutations à travers l'histoire, en fonction des régimes politiques, leur effet de « peopolisation » des gouvernants et leur importance pour les électeurs.
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Au cours de son histoire, la France a connu des fièvres politiques parfois violentes. Mai 68 fut l'une d'entre elles. Le maoïsme en fut une autre. Entre 1966 et 1976, de Jean-Luc Godard à Roland Barthes, en passant par Sartre et Alain Peyrefitte, intellectuels, artistes, hommes politiques et même moines franciscains se prirent de fascination pour la Chine révolutionnaire. Utopie ou aveuglement ? François Hourmant montre comment le maoïsme fut la réponse proposée à la crise ouverte par Mai 68. Face à une URSS de la planification et de la bureaucratisation, la Chine représentait la promesse d'une révolution dans la révolution. Ignorant les millions de victimes des purges de Mao, une certaine élite s'émerveille du « miracle chinois ». Comment expliquer les illusions et le manque de lucidité des intellectuels français ? Comment naissent et meurent les idéologies ? Une page déroutante de l'histoire française. François Hourmant est historien, maître de conférences en science politique à l'université d'Angers, spécialiste de l'histoire des intellectuels. Ses travaux portent notamment sur les années Mitterrand, le stalinisme et l'idéologie de Fidel Castro.
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François Mitterrand, le pouvoir et la plume se donne trois objectifs.Dresser le portrait d'un président en écrivain et analyser la place du livre dans l'économie symbolique du pouvoir mitterrandien.Contribuer à l'étude de l'institution présidentielle en France sous la Ve République. Si la symbolique lettrée joue un rôle essentiel dans la fabrique de la gloire mitterrandienne, elle ne peut être dissociée de la légende gaullienne. En elle se condense grandeur politique et grandeur littéraire, obligeant ses successeurs à mêler à leur tour carrière de la plume et du suffrage.Élucider les ressorts de la liaison durable du politique et de la littérature au sommet de l'État et expliquer les raisons de cette exception hexagonale élevée au rang de mythologie : celle de la France, nation littéraire, permettant de comprendre la complicité qui unit l'homme de Lettres et l'homme d'État.
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Camicera nera des fascistes italiens ou chemises brunes des nazis, veste Mao ou béret étoilé du Che, foulard rouge des Komsomols en URSS ou bleu des Pionniers en RDA, krâma cambodgien : tous ces vêtements sont emblématiques des totalitarismes du XXe siècle. Symboles politiques, ils ont convoqué des imaginaires et véhiculé des idéologies.
L'attention souvent scrupuleuse portée par les différents régimes – fascistes ou communistes – à la codification et à l'uniformisation des apparences invite à explorer toutes les facettes de ce langage du pouvoir.
Témoin et instrument d'une volonté prométhéenne d'emprise et de contrôle, signe d'appartenance et de solidarité mais aussi de hiérarchie et de soumission, d'assujettissement et d'exclusion, le vestiaire a permis d'encadrer toutes les sphères de la vie sociale, d'exalter les valeurs et idéaux politiques, de donner à voir une communauté unie derrière son chef.
Comment les populations ont-elles vécu l'obligation de porter telle ou telle pièce d'étoffe ? Quels furent les effets réels du port de ces vêtements ? Autant de questions permettant de comprendre davantage les processus d'embrigadement et d'oppression des populations, ainsi que leurs limites.
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