À la jeune Isabelle qui, dans la pièce de Jean Giraudoux Intermezzo (1933), a décidé de faire classe dehors, l'inspecteur explique doctement que « le plafond, dans l'enseignement, doit être compris de façon à faire ressortir la taille de l'adulte vis-à-vis de l'enfant. Un maître qui adopte le plein air avoue qu'il est plus petit que l'arbre, moins corpulent que le boeuf, moins mobile que l'abeille ; il sacrifie ainsi la meilleure preuve de sa dignité. » Or, Corine Martel et Sylvain Wagnon nous montrent précisément ici le contraire : enseigner dans la nature, faire entrer la nature dans l'école, accompagner l'élève dans la découverte du monde extérieur, le mettre en situation de l'observer et de le décrire, de faire des hypothèses et d'expérimenter, de comprendre la solidarité profonde qui unit les humains et la planète, c'est conférer au professeur d'aujourd'hui une mission essentielle : permettre à la génération qui vient de donner un avenir à son futur.
Certes, les tentatives pour éduquer dans et avec la nature ne datent pas d'aujourd'hui. Les auteurs expliquent qu'il s'agit d'une tradition pédagogique qui, de Rousseau à l'Éducation nouvelle, de classes-promenades aux Forests Schools, a largement démontré sa fécondité. Mais ils nous disent aussi que ce qui était utile hier devient aujourd'hui urgent pour former les citoyens de demain.
Certes, on a pu croire parfois, avec beaucoup de naïveté, que « la reconnexion » avec la nature s'opérait spontanément et résolvait miraculeusement tous les problèmes. Les auteurs démontrent que cela requiert, au contraire, une réflexion didactique dont ils nous livrent précisément les clés. Pour faire ses premiers pas comme pour mener des projets collectifs sur le long terme. Pour repenser son enseignement de manière à la fois vivante et rigoureuse.
Très documenté et concret, ce livre est, tout à la fois, un « précis de pédagogie » et un manifeste pour une éducation qui, par le contact avec la nature, permette à chacun et chacune de renouer le lien avec lui-même, avec les autres et avec le monde.
Philippe Meirieu
« Tu pensais pouvoir impunément continuer à voler des pans entiers de la vie de tes lecteurs ?
Tu croyais pouvoir continuer à piller leurs existences, comme tu as pillé la mienne ?
Tu t'es prise pour Dieu ! Tu n'as ni morale, ni respect, ni empathie.
Tu n'es que trahisons, complots, manipulations.
Toi qui as l'imagination aussi aride qu'un désert, tu voudrais écrire un best-seller ? Regarde-toi !
Oui, tu as fait de moi un pantin, comme tu l'as fait avec eux.
Oui tu tires les ficelles, enfin du moins... tu le crois.
Tu veux que je sois le salaud de l'histoire, que je te « nourrisse » de mes exactions.
Tu sais que, par haine, j'ai tué ma mère à l'âge de quatorze ans, alors, imagine ce que je vais faire de toi !
Toi qui ne m'inspires que du dégoût...
Tu crois pouvoir fixer les règles du jeu, mais jusqu'où es-tu prête à aller pour avoir de quoi écrire ton roman ?
Tu te crois maligne, tu te crois supérieure.
Fais bien attention ! Tu pourrais te faire prendre à ton propre jeu... et... compter bien plus de morts à ton actif. »