Parfois présenté comme inhérent à la nature humaine, le totalitarisme est encore assimilé à sa représentation orwellienne : contrôle absolu, terreur, mensonge d'État, Homme nouveau... La notion a en outre longtemps pâti du mythe communiste comme de la diabolisation du fascisme. Pour une part notable de l'intelligentsia, la mémoire du totalitarisme reste donc sélective, donnant ainsi lieu à de nombreuses querelles d'interprétations... Ce qui relèvera de l'idée reçue pour les uns, sera vérité pour les autres. Toutefois, que le totalitarisme soit singulier ou pluriel, Bernard Bruneteau nous montre ici l'importance de la comparaison historique pour appréhender au plus juste cet âge totalitaire qui marqua profondément le XXe siècle.
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Brexit, progrès des partis eurosceptiques et europhobes, désaccords sur la politique migratoire, discrédit des politiques communautaires d'austérité... L'UE en crise érode l'attrait pour le projet européen en semblant donner raison à ceux qui l'accablent de tous les maux.
Brexit, progrès des partis eurosceptiques et europhobes, désaccords sur la politique migratoire, discrédit des politiques communautaires d'austérité... L'UE en crise érode l'attrait pour le projet européen en semblant donner raison à ceux qui l'accablent de tous les maux.
En un essai exigeant et incisif, Bernard Bruneteau montre que cette hostilité s'inscrit dans le temps long. L'europhobie recouvre en effet plus d'un siècle d'histoire, de Lénine à Marine Le Pen, de l'internationalisme communiste au néo-populisme identitaire. Au nom de la lutte des classes et en haine du Capital, l'Internationale fut violemment opposée aux projets de fédéralisme européen qui s'épanouirent dans l'entre-deux-guerres. À la même époque, sur un autre versant, l'exacerbation des nationalismes vint malmener le rêve d'une Europe supranationale porté par une poignée de penseurs libéraux. Les avatars de ces deux matrices continuent d'inspirer les discours d'opposition à l'UE. Et tendent de plus en plus à mêler leurs voix.
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Forgé et développé dès l'entre-deux-guerres, le concept de totalitarisme a servi à qualifier les régimes politiques inédits qui, en Russie, en Italie puis en Allemagne, ont allié système de parti unique, idéologie globalisante et terreur. Utilisé de façon polémique au temps de la guerre froide, il reste toujours controversé pour certains historiens qui critiquent son caractère réducteur et par trop descriptif. Il apparaît pourtant difficile à remplacer comme instrument d'intelligibilité du tragique XXe siècle.
Établissant la généalogie du concept, l'ouvrage montre le poids des circonstances dans son élaboration progressive et précise les perspectives méthodologiques de son utilisation. Il étudie ensuite les conditions de possibilité historique du phénomène totalitaire en passant en revue ses ressorts intellectuels, sociaux et politiques. Il décrit enfin des totalitarismes réels à partir des pratiques, tout à la fois différenciées et convergentes, de l'Italie fasciste, de l'Allemagne nazie et de l'URSS stalinienne.
Cette édition revue et augmentée d'un ouvrage devenu un « classique » sur le sujet rend compte des débats historiographiques les plus vifs et les plus récents.
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Si l'intention de détruire un groupe humain spécifique dans sa totalité distingue le génocide d'un crime de masse, comment qualifier la famine organisée par Staline en Ukraine au début des années trente, ou plus près de nous, les meurtrières opérations de " nettoyage ethnique " au Kurdistan et durant la guerre en ex-Yougoslavie ?
Si l'intention de détruire un groupe humain spécifique dans sa totalité distingue le génocide d'un crime de masse, comment qualifier la famine organisée par Staline en Ukraine au début des années trente, ou plus près de nous, les meurtrières opérations de " nettoyage ethnique " au Kurdistan et durant la guerre en ex-Yougoslavie ? Comment définir un génocide ? Et comment éviter l'instrumentalisation de cette notion, qui s'inscrit souvent dans le registre émotionnel au détriment de la jurisprudence définie par le droit international ? À l'ère des revendications mémorielles de toutes sortes qui investissent le débat public, Bernard Bruneteau s'interroge sur l'usage inflationniste du terme de génocide. Retraçant l'histoire du concept depuis sa création par Raphael Lemkin en 1944, il plaide pour une définition rigoureuse des pratiques génocidaires et met en garde contre les captations politiques qui menacent aujourd'hui de brouiller leur compréhension.
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Camicera nera des fascistes italiens ou chemises brunes des nazis, veste Mao ou béret étoilé du Che, foulard rouge des Komsomols en URSS ou bleu des Pionniers en RDA, krâma cambodgien : tous ces vêtements sont emblématiques des totalitarismes du XXe siècle. Symboles politiques, ils ont convoqué des imaginaires et véhiculé des idéologies.
L'attention souvent scrupuleuse portée par les différents régimes – fascistes ou communistes – à la codification et à l'uniformisation des apparences invite à explorer toutes les facettes de ce langage du pouvoir.
Témoin et instrument d'une volonté prométhéenne d'emprise et de contrôle, signe d'appartenance et de solidarité mais aussi de hiérarchie et de soumission, d'assujettissement et d'exclusion, le vestiaire a permis d'encadrer toutes les sphères de la vie sociale, d'exalter les valeurs et idéaux politiques, de donner à voir une communauté unie derrière son chef.
Comment les populations ont-elles vécu l'obligation de porter telle ou telle pièce d'étoffe ? Quels furent les effets réels du port de ces vêtements ? Autant de questions permettant de comprendre davantage les processus d'embrigadement et d'oppression des populations, ainsi que leurs limites.
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Succédant à un premier ouvrage consacré aux plans et projets européens formulés au premier XXe siècle, cet ouvrage restitue la teneur des principaux débats qui ont accompagné cinq décennies de construction européenne. À travers 165 textes présentés et remis en contexte, il montre comment l'« Europe » s'est progressivement inscrite au coeur de notre espace public contemporain.
À partir de la déclaration Schuman et du lancement de l'intégration économique et institutionnelle de l'Europe, l'idée européenne se transforme en effet.
S'inscrivant désormais dans la réalité issue des traités (CECA, CEE, Acte unique, Maastricht, Amsterdam...), elle perd son caractère de mythe mobilisateur, hormis dans quelques cercles fédéralistes. Inversement, l'idée européenne s'impose dans des milieux plus diversifiés (économiques, politiques, sociaux) soucieux de l'acclimater à leurs intérêts (Europe du libre-échange, Europe organisée).
Par ailleurs, le déroulement même de la construction européenne permet la cristallisation de débats où s'expriment les différentes formes d'européisme et d'euroscepticisme.
Enfin, l'Europe émergente s'inscrivant dans les relations internationales, l'idée européenne est affectée par les divergences de vue en matière de rapport de la Communauté au monde (Europe atlantique, Europe européenne, Eurafrique).
Bernard BRUNETEAU est professeur d'histoire contemporaine à l'université Pierre Mendès France-Grenoble II. Ses travaux portent sur l'histoire des idées et les questions de politique internationale du XXe siècle. Il a publié de nombreux articles et ouvrages, notamment : Histoire de l'unification européenne (Armand Colin, 1996), Les Totalitarismes (Armand Colin, 1999), L'«Europe nouvelle de Hitler» (Le Rocher, 2003), Le siècle des génocides (Armand Colin, 2004), Histoire de l'idée européenne au premier XXe siècle (Armand Colin, 2006).
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Si l'« idée d'Europe » fondée sur le constat d'une unité de civilisation s'enracinant dans la Christianitas médiévale et le Siècle des Lumières est ancienne, l'« idée européenne » est quant à elle récente. Elle naît dans le premier XXe siècle du refus de la distorsion entre une Europe culturelle vécue, voire fantasmée, et l'histoire politique d'un continent déchiré par les guerres et les affrontements idéologiques. Associée aux idéaux de paix internationale et sociale, illustrée par des projets volontaristes d'unitééconomique et politique, l'idée européenne fut volontiers présentée par ceux qui s'en firent les porteurs comme une idée politique moderne destinée à rénover ou dépasser les concepts issus du XIXe siècle - la nation, l'État, le marché. Avec le démarrage de la construction européenne qui suit la Déclaration Schuman de 1950, l'« idée » devait s'inscrire tant bien que mal dans les faits, laissant alors la place au débat sur telle ou telle « politique » européenne.
Cet ouvrage met en scène les projets européens formulés et débattus entre 1900 et 1950. Il rassemble et introduit 145 textes qui reflètent les sensibilités politiques de leurs auteurs, les intérêts des milieux dont ceuxci sont issus et les circonstances qu'ils sont amenés à traverser. Au fur et à mesure des années, ces textes révèlent des degrés différents de conscience européenne, traduisent des attentes concrètes, expriment des visions globales, esquissent des solutions techniques. Ainsi, par-delà leur historicité, les questions qui traversent l'Union européenne actuelle avaient déjàété posées : le rapport à la mondialisation, le lien transatlantique, l'identité« européenne », les « deux Europes », l'unité de régime politique, les limites de l'Europe...
Bernard BRUNETEAU est professeur d'histoire contemporaine à l'université Pierre Mendès France-Grenoble II. Ses travaux portent sur les questions de politique internationale du XXe siècle. Il a publié plusieurs ouvrages, notamment : Histoire de l'unification européenne (Armand Colin, 1996), L'« Europe nouvelle » de Hitler (Le Rocher, 2003), Le Siècle des génocides (Armand Colin, 2004).
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Le XXe siècle restera celui de l'épouvante. Il a commencé avec l'éradication des populations arméniennes de l'Empire ottoman et s'est terminé avec l'extermination des Tutsis du Rwanda et le "nettoyage ethnique" dans l'ex-Yougoslavie. Entre ces deux moments, le monde aura été le témoin des grands massacres de l'ère stalinienne, de l'immense tragédie de la Shoah, de la disparition d'une partie du peuple cambodgien.
Cet essai met en perspective les entreprises exterminatrices les plus marquantes du XXe siècle. Leur histoire montre que le crime de génocide se fonde sur le ciblage stigmatisant d'un groupe à partir de la définition aussi arbitraire que délirante qu'en donne le perpétrateur. Aussi l'auteur s'attache-t-il en permanence à répondre à deux questions : qu'est-ce qui détermine l'intention ultime du génocide? qu'est-ce qui autorise le génocide à se présenter comme une "solution"?
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